La journée, je suis un rédacteur terriblement charmant pour Mormonhub.com. À d’autres moments de la journée, je suis un verrier d’art terriblement charmant. Bon, je ne me considère pas vraiment comme un artiste, mais je travaille bien à la fabrication de vitraux. Je pratique cette activité plus ou moins régulièrement depuis quatre ans dans un atelier appelé Holdman Studios. Grâce au verre j’ai appris un nombre étonnant de choses sur la vie. J’ai encore plus appris sur la foi.
J’ai tiré au moins cinq leçons sur la foi en pensant à mes expériences et au procédé de fabrication d’un vitrail. Ce ne sont pas des métaphores parfaites, et elles ne sont pas dans l’ordre en termes de fabrication d’un vitrail. Je les ai mises dans l’ordre dans lequel je pense elles seront plus bénéfiques pour édifier notre foi. Bien qu’elles puissent paraître simples, elles sont vraies et j’espère qu’elles pourront aider votre foi à grandir comme cela a été le cas pour moi.
1. La casse fait partie du processus
Depuis que je travaille à la fabrication de vitrail, j’ai cassé un nombre incalculable de morceaux de verre, la plupart du temps volontairement, mais aussi de nombreuses fois sans le vouloir. Au début, vous vous sentez vraiment nul quand vous cassez quelque chose sans le faire exprès. Petit à petit, vous vous y habituez. Vous vous sentez aussi très doué quand vous cassez quelque chose correctement. Je vais vous expliquer.
Avant de commencer à travailler le verre, je ne savais pas que c’est en le cassant qu’on le coupe et qu’on le façonne. Eh oui, dans la plupart des cas, on ne coupe pas le verre, on le casse. Dans notre atelier, nous utilisons des cutters munis de diamant qui laissent une rayure sur le verre. Ensuite, on favorise la cassure en tapant, en tirant ou en utilisant d’autres outils ou techniques. C’est un procédé très fastidieux.
Cela peut être pareil pour la foi. Parfois le Seigneur nous raye puis nous aide à casser. Cela signifie que parfois il nous brise le cœur. C’est une bonne chose (quand c’est le Seigneur qui le fait). Nous sommes censés avoir un cœur brisé. Bruce D. Porter a enseigné :
« Quand notre cœur est brisé, nous sommes totalement ouverts à l’Esprit de Dieu et dépendons complètement de lui dans tout ce que nous avons et ce que nous sommes. »
Avoir un cœur brisé nous aide à nous préparer à nous repentir. Souvent, cela fait mal, mais par ce processus, Dieu peut nous façonner comme nous devons l’être pour pouvoir participer à la création d’un magnifique vitrail.
2. Un vitrail solide a besoin de chaleur
Il faut de la chaleur à de nombreuses étapes du procédé de fabrication. Dans notre atelier, elle est le plus souvent nécessaire lors de la soudure. C’est l’étape où le verrier soude les joints de plomb. C’est là que naît un solide vitrail après n’avoir été qu’un superbe puzzle à assembler. Il m’a fallu des mois de pratique pour maîtriser cette technique. Si on ne chauffe pas assez, le plomb ne fond pas. Il faut toujours bien doser.
Un telle chaleur peut être inconfortable. Je me suis fait brûler de nombreuses fois en mettant mes bras là où je n’aurais pas dû. Dans notre Église, nous avons une croyance semblable. Nous l’appelons le feu du fondeur. L’idée est qu’il y a des épreuves particulières qui nous rendent plus forts que nous l’étions. James E. Faust l’a enseigné quand il a dit :
« Dans la douleur, les grandes épreuves et les entreprises héroïques de la vie, nous passons par le feu du fondeur et ce qui n’a pas d’importance dans notre vie fond comme des scories et rend notre foi vive, intacte et forte. »
Une telle douleur n’est jamais agréable. Pourtant, elle renforce notre foi. Si nous le permettons, ces épreuves peuvent édifier et affermir notre foi. Cela veut dire qu’il y aura des moments où nous ne nous sentirons pas heureux. Il y en aura aussi où nous serons heureux et forts grâce à ces difficultés. Je vous assure que le Seigneur règle parfaitement la température en toutes circonstances dans notre vie. Il nous donne toujours de la force.
3. Nous avons besoin d’être consolidés
Là où je travaille, nous ajoutons des barres en acier sur les vitraux pour les renforcer. Sans ce matériau consolidant, avec le temps, le plomb s’affaisserait et la vitre finirait par craquer ou casser. Nous soudons des bandes d’acier à l’arrière de la vitre pour consolider l’ensemble de la structure.
Dans notre vie, nous devrons compter sur d’autres forces quand nous ne serons pas à la hauteur. Notre foi, plus que toute autre chose, s’avérera inutile si nous ne nous appuyons pas sur la force de Jésus-Christ. Il est le « le chef et le consommateur de la foi » (Hébreux 12:2).
Dans notre atelier, les vitraux ne sont généralement terminés qu’une fois qu’ils ont été renforcés avec de l’acier. Notre foi ne sera jamais entière sans le Christ. Même quand nous avons foi en Christ, c’est sa force qui consolide la nôtre, jusqu’à produire des miracles. Marcus B. Nash a enseigné :
« Nous pouvons, nous aussi, exercer une telle foi au Seigneur, croyant que notre Dieu miséricordieux et immuable nous bénira par son pouvoir miraculeux, selon notre situation, en son temps. Ce faisant, nous verrons aussi la main de Dieu se manifester dans notre vie. »
Bien que j’utilise la métaphore de l’acier soudé sur un vitrail, elle n’est pas vraiment exacte. En comparaison, le pouvoir du Christ fait bien plus. En fait, le Christ a tout fait. Tout ce que nous avons à faire, c’est d’accepter son « tout » (notamment ses commandements) et de suivre son exemple. Ça a l’air simple. Heureusement, il est là pour nous quand la vie est tout sauf « simple ».
4. Il y a toujours quelque chose à nettoyer
La tâche la plus pénible quand on travaille avec des vitraux est sans conteste de devoir les nettoyer. Nous utilisons divers produits chimiques aux différentes étapes de la fabrication, ce qui les rend très sales. La plupart des vitraux sur lesquels nous travaillons sont destinés à des temples partout dans le monde. Cela signifie que les attentes en termes de propreté sont très élevées. Ce qui veut dire que j’ai passé un nombre incalculable d’heures à nettoyer les vitraux … pièce par pièce …
À cet instant, vous ne me pouvez pas me voir, mais je suis en position fœtale et je me balance d’avant en arrière.
Plus sérieusement, c’est exactement comme notre foi. Nous travaillons dur à arrondir les angles de notre vie, mais il y a invariablement autre chose à nettoyer. Cela peut être frustrant de devoir nettoyer notre âme en profondeur, mais nous devrions être reconnaissants d’en avoir la possibilité. Nous pouvons changer. C’est un véritable miracle.
Bien que cela soit un miracle, cela reste très fastidieux. Cela prend beaucoup de temps, sans doute toute une vie ou plus, pour le faire comme il faut. Heureusement, nous avons Jésus-Christ, qui peut être à nos côtés et travailler avec nous pour finir par le faire comme il faut. Il y a de l’espoir pour tous avec lui, peu importe le degré de salissure du « vitrail ». Shayne M. Bowen a enseigné :
« Le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ est à la disposition de chacun de nous. Son expiation est infinie. Elle s’applique à chacun, même à vous. »
C’est un processus long et fastidieux, mais nous pouvons toujours faire des progrès. Heureusement, nous n’avons pas à devenir complètement parfaits dans cette vie. Nous pouvons compter sur l’expiation de Jésus-Christ et travailler sans cesse pour atteindre ce juste objectif. Notre Père céleste n’en attend pas plus.
5. Les vitraux sont fabriqués pièce par pièce
Ce que je préfère dans la fabrication des vitraux, c’est le moment du montage. C’est-à-dire comme pour un puzzle, l’assemblage des pièces à l’aide du plomb. Cette étape est celle qui apporte le plus de satisfaction parce qu’on voit le vitrail prendre forme sous nos yeux.
Il est aussi bon de comprendre que le vitrail se fabrique pièce par pièce. Dans certains cas, cela veut dire manipuler des centaines de pièces. Chacune a sa place bien définie. C’est une magnifique métaphore pour représenter la façon dont notre foi grandit. Parfois elle avance à pas de géants. Parfois beaucoup plus lentement. Nous apprenons suivant nos expériences, notre attitude et notre vision des choses. Mais notre foi avance pas à pas (pièce par pièce).
Notre foi grandit grâce à la révélation. Nous apprenons et progressons en communiquant avec le Seigneur. Même la révélation est souvent reçue pièce par pièce, bien que nous aimerions qu’il en soit autrement. David A. Bednar a enseigné :
« Le plus fréquemment, la révélation est donnée par petites touches dans le temps et est accordée en fonction de nos désirs, de notre dignité et de notre préparation. »
Cela signifie que nous devons être patients avec nous-mêmes et croire que le Seigneur nous accordera la connaissance et la foi dont nous avons besoin, selon son calendrier. Nous devons croire que quelque soit ce qui manque à notre foi, cela peut être compensé par le pouvoir du Christ. Cela signifie que nous devons faire confiance à l’Auteur du Plan de le mener à son terme. Il accordera une plus grande foi. Cela pourra prendre du temps, mais cela arrive toujours exactement au bon moment.
Une œuvre d’art
Notre foi est une magnifique œuvre d’art. Il faudra du temps et des efforts pénibles pour la réaliser. Mais cela en vaut la peine. Un vitrail peut rendre n’importe quelle pièce plus élégante. Nous mettons des vitraux dans tous nos temples pour une raison (en plus de la discrétion). Le Seigneur aime la beauté. Nous sommes bien plus beaux que n’importe quelle œuvre d’art à ses yeux. Il est prêt à passer l’éternité à nous aider à devenir comme lui. Souvenez-vous de ces cinq leçons de foi, et votre vitrail de foi se révèlera être un chef d’œuvre. Ça en vaut la peine. Je vous l’assure.
Article écrit Justin Lewis pour MormonHub sous le titre Stained Glass and Faith: 5 Lessons to Remember ; traduction par Christine.