Être adolescent, c’est dur, et ça peut même être encore plus dur si vous devez vivre avec des parents qui divorcent ou qui ont divorcé. Pour le deuxième épisode de cette série d’articles, j’espère que les cinq étapes suivantes aideront les familles et les adolescents touchés par le divorce à gérer les changements qui se présenteront sur leur chemin.
Les étapes suivantes sont spécifiquement adaptées pour les adolescents, mais si vous n’avez pas lu l’article précédent : Gérer un divorce dans la famille : conseils pour les enfants, peut-être y trouverez-vous certains conseils qui peuvent vous aider, quel que soit votre âge.
1ère étape : Gérer les sentiments de souffrance et de rancœur
Se sentir fâché ou déçu envers vos parents parce qu’ils divorcent, c’est normal. Si le divorce est récent, ça peut être plus difficile pour vous de comprendre comment vos parents pourront arriver jusqu’au bout de ce processus.
Ne comprennent-ils pas comment vous vous sentez, sachant qu’ils se sont abandonnés l’un l’autre ainsi que leur amour l’un pour l’autre? Qu’est-ce qui va vous arriver à vous et à vos frères et sœurs? Est-ce que vos parents vous aiment toujours, même si l’un d’eux a déménagé?
Ces questions et ces sentiments sont habituels parmi les adolescents dont les parents divorcé. Et même si aucun divorce n’est le même pour tous, vous devriez savoir que, qu’elles que soient les circonstances, ce n’était pas votre faute.
Gérer tous ces changements peut être difficile. Pourtant, malgré tous ces changements, les déménagements, les horaires et les nouvelles règles, il est important de comprendre que c’est difficile pour chacun.
Cependant, je comprends bel et bien que de juste “passer à autre chose” ou de “s’habituer” au divorce de vos parents, ce n’est pas facile.
Personnellement, je me souviens de plusieurs nuits où j’étais carrément submergée par un profond sentiment de douleur, tristesse, colère, peur et souffrance à cause de mes parents et de leur divorce. Aujourd’hui, on peut penser que je me serais “habituée” à la vie avec des parents divorcés depuis le temps, étant donné qu’ils ont divorcé quand j’avais trois ans et que c’est plus ou moins la seule vie que j’ai toujours connue. Mais la peine et la souffrance ne s’en vont jamais vraiment, même quand vous vieillissez et devenez adultes.
La clé c’est, comme je l’ai appris pendant ces nuits de chagrin et de tristesse, de me tourner vers mon Père céleste pour lui demander de l’aide. Même pendant mes pires moments, les plus difficiles à supporter à cause du chagrin, après une dispute avec l’un ou l’autre de mes parents ou après les avoir vu se disputer ou déménager et voir ma famille être séparée par d’aussi longue distances, j’ai toujours pu me reposer sur lui.
Une nuit en particulier, je devais avoir dix-neuf ans, la solitude et la colère était particulièrement fortes et je me suis rendue compte que j’avais de la rancoeur envers mes parents de me faire me sentir ainsi. Je les ai rendus responsable de me mettre dans des situations que je considérais comme ridicules et inacceptables à gérer pour un enfant, quel que soit mon âge.
Puis j’ai réalisé que cette colère et cette rancoeur m’empêchaient de pouvoir véritablement aimer pleinement mes parents. On dit qu’on ne connaît pas véritablement l’amour de notre Père céleste pour nous jusqu’à ce que nous passions par le processus du repentir avec lui, mais j’aimerais rajouter qu’il en va de même pour ceux qui sont capables de pardonner aux personnes qui leur ont fait du tort.
Cette nuit-là, j’ai demandé son aide au Seigneur pour qu’il puisse m’enlever cette rancoeur que je ressentais pour mes parents. Je lui ai demandé de m’enlever ma colère et de remplir le vide par de la charité et de l’amour. Je l’ai supplié de m’aider à devenir meilleur face à mes épreuves et de pouvoir aller de l’avant, sans garder de rancoeur contre mes parents par rapport aux offenses passées.
Je peux honnêtement dire qu’après avoir dit l’une des prières les plus sincères de ma vie, j’ai littéralement ressenti un poids s’enlever de mes épaules. Tous mes problèmes n’étaient pas résolus et je savais qu’il y aurait encore des jours où mes parents me feraient pleurer mais j’étais déterminée à aborder l’avenir comme si on repartait de zéro.
Les péchés du passé n’avaient plus d’importance et, avec l’aide de mon Père céleste, les épreuves à venir ne seraient que des bosses insignifiantes sur la route qu’on pourrait dépasser avant de continuer à avancer tout en pardonnant et en ne prêtant pas attention aux souvenirs inopinés de ma mémoire.
Bien que ce chemin puisse ne pas être la réponse qui vous convienne, à vous et à votre situation, je vous implore de travailler avec notre Père céleste en ce qui concerne vos sentiments de colère, de douleur et de rancoeur. Demandez-lui des conseils sur la meilleure façon de gérer vos émotions et de communiquer efficacement avec vos parents. Il vous écoutera et il vous aidera également en vous donnant des réponses.
2ème étape : Ne perdez pas votre foi au mariage
Beaucoup de personnes m’ont demandé si j’avais des réserves sur le mariage à cause de la façon dont le mariage de mes parents s’est terminé. Cette question me surprend à chaque fois. Les couples ne fonctionnent pas parfois, et c’est un fait, mais je refuse de croire que juste parce que ça n’a pas marché pour mes parents, je suis condamnée d’une façon ou d’une autre à la même destinée.
En fait, pendant mes recherches sur les enfants dont les parents ont divorcé et leurs espoirs sur le mariage, je suis tombée sur cet article qui, je le crois, contient de bonnes idées sur la façon dont ces enfants peuvent réellement bénéficier de leurs expériences. Il décrit :
“Comme ils ont tendance à mûrir plus rapidement et sont plus indépendants, en raison de leur perspective moins idéalisée du mariage, les enfants dont les parents ont divorcé sont souvent plus réalistes, selon les études des chercheurs. Ils connaissent les difficultés éventuelles et peuvent être plus à même d’entrer dans une relation de couple avec les yeux ouverts. Cela ne signifie pas qu’ils sont cyniques ou sceptiques, seulement qu’ils sont conscients du besoin de charité et de coopération au sein de la vie de couple.” –”Children of Divorce”, Ensign, août 2002.
Cependant, si vous êtes sincèrement très inquiet de votre avenir dans le mariage, l’un des moyens qui peuvent vous rassurer c’est de demander votre bénédiction patriarcale (si vous ne l’avez pas encore).
Je ne vous promets pas que cette bénédiction répondra à toutes vos questions ou qu’elle résoudra tous vos problèmes mais pour vous préparer à recevoir votre bénédiction patriarcale, n’oubliez pas que cela aide parfois d’avoir une question en particulier en tête et pour laquelle vous aimeriez recevoir des conseils.
Lorsque j’ai reçu la mienne, je me suis beaucoup renseignée sur les bénédictions patriarcales pour essayer de me préparer au mieux afin de savoir si j’étais prête à recevoir la mienne et comment je devrais me préparer pour être digne de la recevoir. Lorsque le moment est arrivé d’avoir ma bénédiction, je voulais que tous mes parents soient là et, oui, ma belle-mère aussi, parce que je voulais partager cette expérience très personnelle avec les personnes dont j’étais le plus proche.
Et même si je ne m’intéressais pas au mariage à cette époque, ma bénédiction a mentionné ce sujet-là ainsi qu’une description de mon futur mari, chose pour laquelle ma mère était extrêmement reconnaissante. Apparemment, elle était inquiète pour moi et ma future vie de couple, et ma bénédiction a pu atténuer son stress.
Voici quelques ressources que vous pouvez utiliser afin de vous préparer pour cet événement : “Comprendre sa bénédiction patriarcale” et “Ce qu’une bénédiction patriarcale peut faire pour vous”.
3ème étape : Supporter des choses que vous ne devriez peut-être pas supporter
J’ai l’impression que je peux dire que dans tout divorce il y a des moments où les parents mettent un poids sur leurs enfants, surtout les adolescents, pour lequel ils ne sont tout simplement pas prêts ou qu’ils ne devraient pas avoir à gérer.
Certaines choses que les enfants dont les parents ont divorcé finissent par devoir gérer sont : 1) “choisir” un parent, 2) les sentiments de honte quand on est “exactement comme ton père” ou “exactement comme ta mère,” 3) sentir qu’évoquer un parent devant l’autre est en quelque sorte l’équivalent d’un gros mot, 4) l’inversion des rôles, quand vos parents attendent de vous que vous agissiez avec eux comme si vous étiez leur parent, et 5) être confronté au fait qu’un parent en “dise trop”.
Chacune de ces choses est difficile à gérer pour n’importe qui. Mais la clé pour pouvoir traverser ces épreuves a déjà été évoquée : la force en Dieu.
Vous devrez gérer beaucoup de choses dans la vie qui peuvent sembler trop lourdes ou prématurées pour que vous puissiez les assumer, que vos parents aient divorcé ou non. Mais si vous passez par ces épreuves en ayant constamment recours à la prière, il n’y a rien que vous ne puissiez pas accomplir.
Faites en sorte de garder le contact avec Dieu. Parlez-lui de vos bons moments aussi bien que les mauvais et demandez-lui de la force et du réconfort pour pouvoir traverser les moments difficiles.
Aussi, comme je l’ai mentionné dans mon précédent article, vous pouvez trouver du soutien auprès d’autres personnes. Des amis, professeurs, évêques, grand-parents, qui vous voulez. Ces personnes sont là pour vous aider à travers la vie alors vous pouvez vous appuyer sur eux de temps à autre.
Pour finir, efforcez-vous d’entretenir une communication ouverte avec vos parents. Peut-être pendant la soirée familiale, les réunions de conseil de famille ou pendant des conversations personnelles à coeur ouvert avec eux, essayez de créer un environnement où vous pouvez dire à vos parents à quel point cela vous blesse quand ils vous disent “(A vous de finir cette phrase).”
Si vous n’essayez pas de leur expliquer comment ils vous affectent lorsqu’ils disent ou font certaines choses, comment sauront-ils qu’ils doivent faire des efforts à ce sujet-là?
4ème étape : les beaux-parents et le remariage
Quand j’étais adolescente, je me souviens d’un jour où j’étais en train de faire la vaisselle, corvée que je détestais totalement, et parce que j’étais fâchée de devoir faire la vaisselle, je me suis surprise à penser et à inventer des disputes entre ma belle-mère et moi que nous n’avions jamais eues.
Après avoir enfin terminé la vaisselle j’étais dans un état d’esprit complètement différent que lorsque j’avais commencé et rien ne s’était réellement passé qui aurait pu justifier mes sentiments d’énervement et de colère contre elle. En gros, je cherchais la dispute, je m’en étais offerte une puis j’avais fini par être fâchée contre ma belle-mère même si elle n’avait littéralement rien fait.
Il va sans dire que ça n’est pas un bon comportement pourtant je suis sûre que vous avez déjà aussi vécu quelque chose comme ça. Le meilleur conseil que je puisse vous donner ici, en plus de ce qui a déjà été dit dans cet article, c’est que le fait de respecter ses parents n’est pas un commandements pour rien. Je suis tombée sur un article qui parlait d’honorer son père et sa mère qui disait ceci :
“Adolescent, j’avais des responsabilités envers mes parents et je devais être patient envers eux puisque j’attendais d’eux qu’ils soient patients avec moi.”
Cette déclaration m’a frappé lorsque je l’ai lue. Certains pourraient croire que cet article dresse un portait des parents divorcés comme étant les méchants alors qu’en fait le message principal que j’essaie de faire passer ici, c’est que les parents sont humains.
Ils font des erreurs et apprennent par tâtonnement tout comme chacun d’entre nous. Et bien que certaines de ces erreurs puissent avoir de lourdes répercussions, il est de notre devoir en tant que leurs enfants de comprendre et d’avoir de la patience envers eux tout comme nous croyons qu’ils devraient en avoir envers nous.
Et tout comme il est essentiel que nous respections nos parents célestes, nos parents terrestres doivent être traités de la même façon et avec respect quels que puissent être leurs péchés. Pourquoi? Parce qu’ils sont vos parents, qu’ils vous aiment, que vous faites partie deux et qu’il y a de la sagesse dans ce commandement.
Une façon dont vous pouvez faire preuve de respect c’est de garder un oeil sur votre attitude dans les moments où vous sentez qu’elle ressort un peu trop librement quand vous vous emportez. Parfois votre ton ou votre comportement ingrat peut blesser vos parents tout comme cela pourrait se produire pour vous s’ils agissaient de la même façon envers vous.
Arrêtez-vous, pensez à ce que vous allez dire avant de le dire et vérifiez que c’est quelque chose que vous seriez à l’aise de dire à votre Père céleste avant de tout lâcher. On peut en dire autant de nos pensées.
Quand vous êtes fâchés, il peut être difficile de se contrôler mais dire des gros mots à vos parents dans votre tête est tout aussi irrespectueux que si vous les disiez à haute voix. Vous pourriez penser que personne ne les entend mais votre Père céleste les entend, ça c’est sûr.
5ème étape : Ayez foi en vous-mêmes
Les jeunes adultes qui ont réussi à gérer les difficultés du divorce de leurs parents font fréquemment preuve d’une grande croissance spirituelle. Les difficultés qu’ils ont affrontées leur ont souvent enseigné qu’ils dépendent du Seigneur et qu’ils ont besoin de direction spirituelle.
La citation plus haut vient du même article qui parle des enfants dont les parents ont divorcé et peuvent être mieux préparés au mariage que ce que l’on pourrait penser. C’était l’un de mes articles préféré parce qu’il me faisait me sentir, en tant qu’enfant dont les parents ont divorcé, renforcée par mes épreuves.
J’ai parlé avec des amis qui m’ont expliqué qu’on leur avait conseillé d’éviter de se marier avec quelqu’un dont les parents avaient aussi divorcé parce qu’ils étaient en quelque sorte abîmés et peu sûrs d’eux en ce qui concerne le mariage.
Quand les gens m’ont demandé si j’avais peur ou que j’étais sceptique à propos du mariage, j’imagine que leurs conceptions sur le sujet allaient dans le même sens. Les gens voient les enfants et les adolescents dont les parents ont divorcé comme un tort ou quelque chose comme ça, pourtant, les meilleurs métaux sont forgés grâce aux flammes les plus chaudes.
Vos épreuves et vos difficultés sont ce qui vous rendent plus forts. Vous avez appris grâce à vos expériences comment vous rapprocher de Dieu, comment vous fier à lui et vous êtes arrivés à comprendre comment recevoir des révélations personnelles venant de lui.
Ce sont des compétences de grande valeur que vous avez apprises et qui vous aideront énormément durant les épreuves que vous allez rencontrer sur votre chemin. Acquérir un témoignage plus solide dans n’importe quel aspect de l’Evangile est une arme dans votre arsenal contre Satan et les épreuves à venir qui pourraient vous faire douter de vous-même.
Vous n’êtes pas abîmés par la vie et les erreurs de vos parents ne vous définissent pas, tout comme nous ne sommes pas condamnés à cause du choix d’Adam de quitter le Jardin d’Eden. Nous avons tous le don du libre arbitre.
Ne laissez pas vos épreuves ou les autres vous dire quelle est votre valeur ou votre force spirituelle. Allez, vivez et découvrez ces choses par vous-même avec Dieu à vos côtés.
Je vous souhaite tout ce qu’il y a de mieux tandis que vous vous frayez un chemin à travers les difficultés du divorce, mais j’aimerais aussi vous encourager à savoir et à comprendre que vous n’êtes pas seul et que vous êtes aimé.
La version originale de cet article a été écrite par Camille Beecroft, publiée sur mormonhub.com et traduite par Nathalie.