Une histoire familiale compliquée

Mon arbre généalogique est … compliqué. Quand les gens me demandent combien j’ai de frères et sœurs, je ne suis pas sûre de savoir comment répondre : est-ce que je mentionne simplement le frère et la sœur avec lesquels j’ai grandi, qui sont à proprement parler mes «demi» frères et sœurs? Dois-je inclure les deux demi-sœurs que je n’ai rencontrées qu’une seule fois, il y a 10 ans? Est-ce que je compte les deux demi-frères que je n’ai jamais rencontrés et auxquels je n’ai  jamais parlé?

Je réponds “Un frère et une sœur”, espérant que mon hésitation n’était pas trop flagrante. “Et les deux sont plus jeunes que moi.”

Être membre d’une Eglise qui met tellement l’accent sur la famille est vraiment pénible parfois. Il m’arrive de devoir quitter la salle / le bâtiment / le lieu où je me trouve à cause de ma tristesse, et de me diriger vers un endroit où je peux pleurer, déverser ma souffrance et ma douleur jusqu’aux cieux, et essayer de me calmer pour que mon sang ne batte plus jusque dans mes oreilles et mes joues. Je peux comprendre qu’on enseigne un idéal, d’avoir un objectif à atteindre, mais j’apprécie également de vivre avec ce qu’il y a dans la réalité.

Vivre avec la réalité que vous ne reverrez plus jamais vos parents dans la même pièce. Espérer ne plus jamais revoir vos parents dans la même pièce. La réalité du divorce fait souffrir les familles et les déchire, et une réalité tout aussi viable est que le divorce peut être l’issu la plus saine pour une famille. La réalité de ma famille qui ressemble à une maman, deux fils et un chien. La mort de membres de la famille et les querelles familiales et les demi-“quoique ce soit” qui amènent tous leur propre ingrédient à la recette de ce qu’est une famille. Il y a la réalité de ne pas aller à l’église un dimanche parce que vous êtes avec l’un des deux parents, la réalité qu’aucun de vos parents n’aille plus à l’église, et la réalité d’être vous-même le parent pour vos frères et sœurs, votre mère, votre père, votre meilleur ami, quelqu’un ou vous-même. La réalité des cris, des bleus, de ne pas avoir d’argent pour le déjeuner et la réalité des soupçons. Nous vivons tous avec la réalité de tellement de problèmes, difficultés, manques et abondances qui font de la famille un désordre tellement compliqué, merveilleux, terrible et qui nous laisse le cœur pris en otage.

C’est fantastique!

Aucune famille n’est parfaite, peu importe à quoi elle ressemble de l’extérieur, et cette vérité est mentionnée lors des conférences générales. Nous connaissons la vérité sur nos propres familles et elles valent leur propre poids en merveilles, persévérance, dévotion et désastre. Vous n’êtes pas seul à regarder les photos, les leçons d’Ecole du Dimanche, à entendre les discours de réunion de Sainte-Cène, à regarder les gens à l’église et à penser : “Ça n’a rien à voir avec ma famille.” Vous n’êtes pas seul à penser cela et voici la vérité qui devrait vous venir tout de suite à l’esprit juste après cette pensée-là : “et c’est quelque chose de fantastique.”

Fantastique parce que vous avez une multitude de données à examiner et à appliquer dans votre propre vie. Comment quelqu’un s’adresse à un autre pour le calmer, vous avez à disposition tous les différents styles de frère, soeur, mère, père, grand-parent, ami et famille d’adoption que vous pouvez être.

C’est fantastique parce que vous pouvez identifier ce que vous voulez être et comment l’être, identifier ce que vous voulez faire différemment, avec des exemples concrets sur lesquels vous baser et vous pouvez commencer dès maintenant.

C’est fantastique parce que vous pouvez observer et reconnaître le langage secret des blessures chez les autres, leurs déceptions, leurs luttes et leurs dynamiques familiales, et vous pouvez utiliser cela pour planifier votre avenir et aider les autres.

 

Une famille pas parfaite… mais il y a les amis

J’ai cherché à avoir de bons amis avec lesquels j’ai pu parler de mes désastres familiaux, et ils ont pleuré avec moi, m’ont encouragé, ont ri devant la démence et les choses étranges que j’ai faites pour faire face à cette folie, et je suis reconnaissante d’avoir pu faire de même avec eux. Il y a de l’amour et du refuge dans le dicton “On ne choisit pas sa famille, mais on peut choisir ses amis.”

Le mot famille ne s’écrit pas comme le mot parfait. Christ lui-même avait une autre famille, établie à travers tout un ensemble de circonstances, et il se soucie également de la vôtre. Vous n’êtes pas seul. Vous avez le meilleur grand frère au monde, le Sauveur, qui vous écoutera toujours, et il y a tellement  de gens autour de vous pour vous encourager, quelle que soit votre situation familiale. Famille ne s’épelle pas P-A-R-F-A-I-T-E mais vous, très cher, on peut vous décrire comme M-E-R-V-E-I-L-L-E-U-X.

A quoi votre famille ressemble-t-elle? Que trouvez-vous difficile ou merveilleux dans le fait de faire partie d’une famille centrée sur l’Evangile?

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La version originale de cet article a été écrite par Kel, publiée sur rubygirl.org et traduite par Nathalie.