Les femmes sont bombardées par les médias sociaux, les films, la télévision, Internet et tous les moyens de communication que vous pouvez imaginer, qui tentent de leur faire croire que leur corps devrait renvoyer une certaine image, quasi impossible à atteindre. Des mythes destructeurs partout autour de nous. Il semble que partout où nous nous tournons, on nous dit que notre valeur vient de notre apparence et que nous ne serons jamais assez bien.

Bien sûr, ce ne sont que des mensonges, des mensonges que l’Évangile contredit totalement. À l’église, nous apprenons des vérités qui s’opposent aux stéréotypes et aux messages négatifs véhiculés dans le monde. Nous apprenons que nous sommes filles de Parents célestes, que nous sommes beaucoup plus fortes que nous l’imaginons, et que notre valeur et notre potentiel englobent bien plus que la beauté extérieure.

Cependant, malgré la précieuse doctrine qui nous a été enseignée, certaines de nos expériences dans le monde peuvent malheureusement encore s’infiltrer dans notre culture. Voici quelques mythes destructeurs que les femmes de l’Eglise entendent parfois à propos de leur corps.

1. Les femmes pudiques sont les plus sexy

Bien que je comprenne le sentiment caché derrière cette phrase, elle passe complètement à côté de l’intention première.

Lorsque les jeunes femmes entendent parler de leur valeur profonde, de leurs talents divins et de leur beauté spirituelle, mentale et émotionnelle, le message dans son ensemble peut rapidement être détourné lorsque quelqu’un ajoute : « Les femmes pudiques sont les plus sexy ». L’attention de tout le monde revient sur l’apparence physique et les normes du monde.

Soyons honnêtes. Le mot sexy n’est jamais utilisé pour décrire quelque chose au-delà d’une attraction superficielle. Personne n’a jamais qualifié les idées de quelqu’un, ni ses capacités, de sexy. « Sexy » est un mot réservé à l’apparence physique, une apparence qui est supposée capter l’attention ou l’admiration de quelqu’un, pas son respect. Donc, dans ce sens, je suis désolée mesdames, mais les femmes pudiques ne seront jamais les plus sexy.

Et c’est bien. En fait, c’est merveilleux. Si nous nous libérons de la peur de devoir être parfaites et « sexy », cela nous laissera peut-être un peu plus de temps pour nous concentrer sur le développement de la vraie beauté, le genre de beauté qui émane de chaque particule qui nous compose.

Comme Lynn G. Robbins l’a dit :

« L’évangile nous enseigne que la véritable beauté n’est pas superficielle. Une jeune femme dont le visage est rempli de joie et de vertu rayonne de beauté intérieure ».

Au lieu de nous efforcer d’éradiquer nos imperfections et nos défauts extérieurs, nous devrions nous concentrer un peu plus sur ce qui nous rend vraiment heureuses et belles.

2. Les hommes ne peuvent pas s’en empêcher

la force des hommes

Je suis sure que vous avez entendu celle-ci et ses nombreuses variantes.

  • « Vous savez comment sont les hommes »
  • « Les hommes seront toujours des hommes »
  • « C’est inscrit dans leurs gênes »
  • « Les hommes ne peuvent pas s’en empêcher »

Si, ils peuvent. Et ils le font régulièrement.

C’est des mythes destructeurs que l’on raconte à propos des hommes. Mais cela envoie également un message préjudiciable aux femmes. Il dit aux femmes que nous devons toujours être conscientes de notre corps, car c’est la seule chose – ou du moins la plus puissante – à laquelle les hommes réagissent.

Ce n’est tout simplement pas vrai. Bien sûr, certains hommes peuvent lutter contre des addictions ou des pulsions, mais il en va de même pour les femmes. Et oui, il y a beaucoup de choses que les femmes peuvent faire pour aider les hommes à vivre leur prêtrise et leur potentiel éternel, mais la majorité des ces choses n’ont rien à voir avec ce que nous portons. Les femmes aident les hommes en croyant en eux, en reconnaissant et en appréciant le bien qu’ils font, en montrant l’exemple, en prenant soin d’eux, en les aimant, en les guidant et en les encourageant.

Alors s’il vous plaît, arrêtez de démoraliser les hommes et cessez de vous chosifier. Les hommes sont déjà souvent démoralisés dans les médias, où ils sont dépeints comme des mufles empotés qui n’accomplissent pas grand-chose. Ils n’ont pas besoin qu’on leur dise en plus qu’ils devraient laisser tomber et céder à leurs pulsions, car c’est dans leur nature. Si les femmes pouvaient commencer à voir et à encourager leur potentiel divin et celui des hommes avec lesquels elles interagissent, cela nous aiderait tous à trouver un lieu précieux pour la construction du royaume de Dieu.

J’ai un secret à vous confier : les hommes sont aussi moraux et vertueux que les femmes. Au fil des décennies, nous avons entendu les deux extrêmes, mais le fait est que nous sommes tous spirituellement forts. Tout ce qui nous dit le contraire est un stratagème de Satan pour nous faire croire que nous sommes inférieurs à ce que nous sommes et pour nous empêcher de devenir ce qu’il sait que nous pouvons devenir.

3. Une fois qu’il est froissé, un billet ne peut plus être parfaitement lisse

En réponse aux leçons de choses qui comparent les femmes et leur vertu aux billets d’un dollar, à un gâteau ou à un chewing-gum, je voudrais partager cette petite histoire du président Monson :

« Un autre principe de vérité qui nous guidera dans notre détermination est que les garçons et les hommes [et les filles et les femmes] peuvent changer. Cela me rappelle les paroles d’un gardien de prison qui a enseigné ce fait. Un critique qui connaissait les efforts du gardien Duffy pour réhabiliter les hommes a déclaré : ‘Ne savez-vous pas que les léopards ne peuvent pas changer leurs tâches ?’

« Le gardien Duffy a répondu : ‘Vous devriez savoir que je ne travaille pas avec des léopards. Je travaille avec des hommes, et les hommes changent chaque jour’ ».

Ces exemples ou leçons font du mal aux femmes de différentes manières. Lorsque nous associons la valeur et l’intégrité d’une personne à une seule chose, la pureté sexuelle, nous limitons son potentiel et créons de nombreux scénarios involontairement nuisibles.

Par exemple, quel message ces leçons envoient-elles à celles qui sont agressées sexuellement, violées ou maltraitées ? Elizabeth Smart, kidnappée et violée à l’âge de 13 ans, a participé à un forum sur le trafic d’êtres humains, organisé à l’Université Johns Hopkins :

« J’ai été élevée dans un foyer religieux où on m’avait appris que seuls un homme et une femme mariés pouvaient avoir des relations sexuelles. Après ce viol, je me sentais tellement sale… Vous imaginez-vous retourner dans un milieu où vous n’avez plus de valeur ? Où vous n’êtes plus aussi bien que les autres ? »

Et même si une femme choisit consciemment de désobéir à la loi de chasteté, nous limitons sa valeur intrinsèque et limitons l’expiation du Christ en disant qu’elle ne pourra plus jamais être pure. Bien sûr, nous devons tous supporter les conséquences, à la fois de nos propres choix et de ceux des autres, mais l’expiation est réelle. Elle est puissante. Elle peut guérir et purifier toute personne qui a la foi et le désir de changer.

Les femmes ne sont pas des billets. Elles ne sont pas des gâteaux. Elles ne sont pas des chewing-gums. Les femmes sont les filles de parents célestes. Et quand on fait des erreurs, on peut changer. Nous pouvons bénéficier de l’expiation, qui est réelle et puissante.

4. Restez loin de la ligne

Voici un secret que les prophètes, les apôtres et toutes les personnes qui ont déjà fait des sorties en couple connaissent déjà : pour ce qui est des rendez-vous amoureux, il n’y a pas une ligne fixe. En fait, penser à ces sorties avec une liste de choses à ne pas faire peut chasser tout romantisme et tenter certains de voir jusqu’à quel point ils peuvent flirter avec cette ligne imaginaire qu’ils ont créée.

Mais le mythe de la ligne perdure, car il est plus facile de suivre une liste de règles que d’analyser vos sentiments et ceux de la personne que vous fréquentez. Mais envisager la phase de « fréquentation » en termes de lignes est désagréable : on passe à côté du problème. Nous essayons de transformer la pureté sexuelle en un manuel de règles, à l’instar des pharisiens et des sadducéens avec la loi de Moïse.

Les sorties en couple ne sont pas le défi par lequel nous devons passer, un test pour voir combien de temps nous pouvons tenir jusqu’à notre mariage. L’intimité physique, émotionnelle et spirituelle est un équilibre délicat à trouver, pour lequel nous travaillons continuellement tout au long de notre vie. Les sorties en couple sont l’occasion pour nous d’atteindre cet équilibre dans une nouvelle relation. Et lorsque nous nous concentrons trop sur le côté physique des choses, tout le reste s’écroule.

Lorsque nous fréquentons quelqu’un, nous devrions être conscients des émotions et des désirs suscités en nous, essayer de rester à l’écart de ceux qui suscitent de forts désirs sexuels et essayer de maintenir un équilibre sain dans nos relations. Nous devrions également penser moins à notre gratification immédiate et penser davantage à la personne avec qui nous sommes et à la manière dont nos actions pourraient l’affecter. En bref, tout se résume par le respect : respect pour soi-même, respect pour la personne que vous fréquentez, et respect pour la relation que vous construisez tous les deux. Au lieu de chercher « la ligne », efforcez-vous d’être aussi bien que vous le pouvez et aidez l’autre à atteindre son potentiel.

5. Oui, elle est magnifique, mais je ne vois toujours pas pourquoi il s’intéresserait à elle

elle est belle

J’ai honte de dire que j’ai utilisé une variante de cette phrase dans le passé et que je suis même restée sans réaction quand je l’ai entendue dans la bouche d’autres personnes. Cette insulte, voilée comme un compliment, se termine généralement par quelque chose qui suggère qu’une femme n’est pas beaucoup plus que ce qu’il y a à voir en surface. En fait, nous disons : « Oui, elle est belle, mais c’est à peu près tout ».

C’est complètement faux. Elle est une fille de Dieu et j’imagine qu’il ne serait pas très heureux que quelqu’un insulte son enfant.

Les femmes se plaignent parfois que les hommes considèrent comme des objets, mais souvent nous ne voyons pas que nous le faisons aussi dans de nombreuses circonstances. Cette phrase et la façon dont nous parlons les unes des autres en sont un excellent exemple. Ou la façon dont nous comparons si souvent notre corps à celui d’une autre, notre obsession pour des actrices célèbres ou notre attention maladive pour l’apparence d’une autre femme, même dans des compliments. Cela ne veut pas dire que nous ne devrions jamais complimenter une femme pour son apparence. Mais sommes-nous si obnubilés par l’apparence de chacun que c’est tout ce que nous commentons ou même remarquons ?

Comme le fait remarquer frère Holland :

« Le danger d’une comparaison malsaine est que cela peut conduire à la dépression, à la digression spirituelle, au manque de confiance en soi, à l’ingratitude et à se réjouir des malheurs des autres. Le défi pour un disciple du Christ est de passer de la compétitivité à la coopération, de l’amour de soi à l’amour des autres, de la comparaison à la cohésion ».

6. La sexualité est une mauvaise chose

Parfois, dans notre hâte de décourager les jeunes membres d’avoir des relations sexuelles avant le mariage, nous oublions la partie où nous expliquons que les relations sexuelles sont une chose étonnante et belle, si sacrée que nous devrions attendre la bonne personne et le bon moment. Parfois, nous nous focalisons tellement sur les aspects négatifs que nous commençons à apprendre aux jeunes membres à se sentir coupables ou à être dégoûtés de leur propre corps.

Mais le sexe n’est pas effrayant, détestable ou dégoûtant.

Et la sexualité et la spiritualité ne sont pas des forces opposées. La sexualité n’est pas une chose à bannir ou à cacher parce que cela nous met mal à l’aise. C’est une chose magnifique et sacrée, une chose qui améliore notre spiritualité si nous la traitons avec le respect qui convient.

En fait, le sexe et la sexualité exprimés de la bonne manière nous aident à apprendre notre identité divine en tant que fils et filles spirituels de Parents célestes et nous aident à expérimenter un amour sans faille où nous pouvons nous donner entièrement à un autre. Nous ne devrions jamais nous sentir gênés par ce pouvoir divin lorsque nous nous efforçons de l’utiliser de la bonne manière et au bon moment, car, comme le dit frère Holland :

« Les relations sexuelles ne sont pas seulement l’union symbolique d’un homme et d’une femme – l’union de leur âme même – elles symbolisent aussi l’union entre les mortels et la Divinité… s’unissant pour un moment rare et spécial à Dieu lui-même et à tous les pouvoirs par lesquels il donne la vie dans ce vaste univers qui est le nôtre…

« Et je pense que vous ne serez jamais davantage semblable à Dieu à un autre moment dans cette vie que lorsque vous exprimez ce pouvoir particulier. De tous les titres qu’il s’est choisis, c’est Père qu’il déclare, et la création est son mot d’ordre – en particulier la création de l’homme, la création à son image… La vie humaine – c’est le plus grand des pouvoirs de Dieu, la chimie la plus mystérieuse et la plus magnifique – et vous et moi l’avons reçue, mais dans les limites les plus strictes et les plus sacrées. Vous et moi, qui ne pouvons fabriquer ni montagne ni clair de lune, ni une seule goutte de pluie, ni une seule rose – nous possédons pourtant ce plus grand don de manière absolument illimitée. Et le seul contrôle qui nous est demandé est la maîtrise de soi – la maîtrise de soi, née du respect de ce pouvoir divin et sacré ».

Et vous, comment combattez-vous ces mythes destructeurs ? Quels autres mythes destructeurs avez-vous entendu autour de vous ? 


Article écrit par Danielle B. Wagner  et traduit par Christine.