Rencontre entre Greg Trimble et James Curran

Je suis assis sur l’estrade du centre de pieu de Boston dans le Massachusetts. Nous sommes le 22 octobre et j’ai traversé le pays pour pouvoir parler à cette conférence où Elder Grant Bennet s’est levé et a fait un très bon discours. Après Elder Bennett et un magnifique intermède musical, sœur Laurie Low s’est levée pour présenter le prochain orateur. Elle a décrit un homme qui avait voyagé dans le monde et a une vie très intéressante et pleine de challenges.

Il s’appelle James Curran, la plupart des gens  le connaisse sous le surnom de “James le Mormon.” Laurie a parlé de tout ce que James a fait en l’espace de quelques années. Après une telle introduction, un homme comme lui pourrait se lever et penser qu’il est plutôt génial. Mais quand il s’est levé pour parler, ce n’était rien de la sorte. Il a parlé de sa vie, de ses défis et de ses difficultés d’un ton très humble et émotionnel. Une vie dans laquelle il a dû surmonter des barrières qui lui ont amené de la tristesse, de la solitude et du ridicule. Il a été très honnête quant aux défis qu’il a traversés. Il n’a pas essayé de créer une façade. Il le fait parce qu’il veut sincèrement aider ceux qui se trouvent dans une situation semblable. J’ai ressenti que tout ce qu’il a fait et continue de faire, il le fait par désir de continuer à être un missionnaire pour l’Eglise qu’il aime tant. C’est la vérité. Et je pouvais le ressentir. Je me suis senti comme Alma qui se tenait devant le pupitre en disant, “Oui, et à partir de ce moment-là jusqu’à maintenant, j’ai travaillé sans cesse, afin d’amener des âmes au repentir, afin de les amener à la joie extrême à laquelle j’ai goûté…” (Alma 36:24)

 

Après que James ait terminé son discours, c’était à mon tour de parler. Quand je me suis levé après lui, nous avons échangé nos ordinateurs et j’ai commencé à partager mes remarques. Pendant mon discours, j’ai expliqué qu’il y a un an et demi, j’ai presque décidé d’arrêter d’écrire sur mon blog à cause de ce qui semblait être une vague de négativité. Tout au long de ma vie, je n’avais jamais vraiment rencontré de personnes qui étaient capables d’autant de méchanceté. Même pendant ma mission, les gens étaient polis, bien que parfois ennuyeux. Mais quand j’ai partagé mon témoignage en ligne… C’était comme si les portes de l’enfer s’étaient ouvertes sous mes pieds. Je ne parvenais pas à croire qu’il était si important pour tant de personnes que je crois que le Livre de Mormon est vrai ou pas.

En toute sincérité… j’ai presque été rongé par toute cette négativité. Elle a affecté tous les aspects de ma vie. On m’a dit de ne pas la laisser m’atteindre, et de juste l’ignorer, mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Ce n’étaient pas ceux qui critiquaient l’Eglise qui m’ont fait le plus mal, c’était lorsque des membres pratiquants, des gens que je considérerais comme des frères et sœurs ressentaient le besoin de faire preuve de négativité. C’est ce qui m’a fait le plus réfléchir à ce que je faisais. Je ne suis pas Joseph Smith, mais je me rappelle m’être senti proche de lui lorsqu’il a dit que si ce qu’il faisait “n’était d’aucune valeur à [ses] amis, ce n’était d’aucune valeur à [lui].”(Voir Essentials in Church History, p.374.)

J’ai terminé mon discours et je me suis dirigé vers mon siège sur l’estrade. En m’asseyant, James s’est penché vers moi, m’a serré la main avec empathie et a dit, “merci beaucoup.” Il a commencé à m’expliquer que ces dernières semaines, la négativité dont il avait été victime avait presque été trop dure à supporter. Quand on s’investit corps et âme dans quelque chose et que l’on croit faire ce qui est bien et que des personnes le déchirent en morceaux, cela peut être exténuant, j’en ai fait l’expérience.

 

Greg Trimble et James Curran

 

La réunion allait se terminer, James et moi sommes restés assis sur l’estrade pendant que les personnes restaient dans la chapelle. J’ai ressenti que cette courte conversation avait été orchestrée par le divin. A ce moment-là, j’ai pu rapidement partager avec lui ce que je ressentais par rapport à l’œuvre qu’il accomplissait. Je lui ai dit que ce qu’il faisait maintenant était son appel dans cette vie, et qu’il a été pré-ordonné pour toucher des personnes qui n’auraient jamais pu l’être par des moyens conventionnels. Son appel n’a pas besoin d’être officiel. Il n’a pas besoin d’un badge ou d’un titre. Il doit juste être lui-même, et utiliser sa passion et son don pour bénir autrui en leur tendant la main des quatre côtés de la terre et trouver ceux qui ont besoin du message de l’Evangile dans leur vie. Ce que James fait est l’épithème de l’œuvre missionnaire, et tout aussi non conformiste que cela peut paraître à certains, c’est très efficace. Les meilleurs membres missionnaires n’essaient pas d’être ceux qu’ils ne sont pas. Ils utilisent leurs dons uniques pour ouvrir des portes qu’ils sont seuls à pouvoir ouvrir. Si chacun essayait de rentrer dans le moule mormon… Il y aurait beaucoup de personnes qui ne seraient jamais touchés par l’Evangile.

 

Il est important de considérer que ce qui peut paraître peu orthodoxe pour nous aujourd’hui peut avoir fait partie du plan du Seigneur depuis le début. James “le mormon” qui écrit une chanson de rap sur le rétablissement, peut être l’équivalent moderne d’Abraham “le mormon” qui donnait des cours d’astronomie aux égyptiens. (Voir Abraham 3 et non… Je ne dis pas que James le mormon est un prophète.) Chaque style d’enseignement est peu orthodoxe mais a ouvert des portes qui étaient auparavant fermées. Ils sont catalyseurs pour sensibiliser les gens par rapport à l’Evangile. Alors pourquoi les critiquer?

Elder Joseph B. Wirthlin a dit, “Je me demande souvent pourquoi certains pensent qu’ils doivent critiquer les autres. Je suppose que cela devient une habitude et que cela leur devient si naturel qu’ils n’y font même pas attention. Ils critiquent tout et tout le monde, la manière dont sœur Unetelle dirige la musique, la manière dont frère Untel enseigne une leçon ou jardine.”

 

Une visite chez Barbara

Dimanche dernier, ma femme et moi sommes allés rendre visite à Barbara Boman, une veuve de 85 ans de notre paroisse. Nous lui avons raconté l’expérience que nous avons eue à Boston et lui avons parlé de l’histoire de James Curran qui partage l’Evangile en rappant. Evidemment, elle n’écoute pas de rap. Elle n’avait aucune idée de qui il était… mais elle était intriguée par ce “mormon qui rappe.” Nous avons parlé des nombreuses façons de partager l’Evangile, nous avons tous des façons différentes de le faire. Cette conversation l’a poussée à nous parler d’une récente visite qu’elle avait eu des sœurs missionnaires. Elle a expliqué que ces sœurs lui ont montré une vidéo sur “une jeune femme couverte de tatouages” et que Barbara, après avoir regardé la vidéo, avait décrite comme une femme qui “avait un merveilleux témoignage.” A l’époque, Barbara (qui a 85 ans) ne connaissait pas Al Fox Carraway. Barbara n’a pas de compte Facebook or Instagram. Mais Barbara sait que le Seigneur travaille de façons intéressantes et efficaces.

 

Barbara Boman, cette femme fidèle de 85 ans, qui n’a ni Facebook ou ni un moyen pour envoyer un message à James ou à Al m’a dit… « Si vous pouvez les contacter (le rappeur et la mormone tatouée), pouvez-vous leur dire qu’ils ont été choisi et préparé pour ces derniers jours, et qu’ils ont reçu une mission spéciale pour aider beaucoup de personnes qui autrement n’auraient pas pu être touchés ? »

Barbara a continué en disant que “Ces personnes… Cette convertie tatouée et ce rappeur peuvent toucher des gens d’une façon qu’une femme âgée ne pourrait pas faire. Ils peuvent toucher ceux que les missionnaires ne peuvent atteindre.” Les gens qui au départ peuvent être été intimidés par des missionnaires au look d’agents du FBI qui frappent à leur porte peuvent être plus réceptifs à leur message parce qu’ils ont regardé James le mormon rapper sur le rétablissement ou parce qu’ils ont écouté le témoignage authentique d’une new-yorkaise sur Facebook il y a quelques jours. C’est le genre de membres missionnaires dont l’Eglise a besoin. Des gens qui se montrent et qui sont eux-mêmes. Des gens qui vivent le message de l’Evangile. Des gens qui n’ont pas peur de dire que l’Evangile de Jésus-Christ est cool. Parce que c’est le cas.

Je pense que ce que Barbara essaye de tous nous dire à son âge avancé… c’est de ne plus perdre un instant en laissant la négativité d’autrui nous toucher ou la peur d’être rejeté nous empêcher d’être la lumière sur la montagne que nous devons être. Quel que soit le moyen, suivez l’Esprit et partagez le message de l’Evangile à votre façon. Le Seigneur vous aimera pour cela. Les missionnaires vous aimeront. Et les générations que vous toucherez par votre puissant témoignage vous aimeront aussi!

 

Cet article a été écrit par Greg Trimble sous le titre original A Message From An 85 Year Old Woman To James the Mormon and Al Fox Carraway et traduit par Léa.