Khor Kharfot sur la mer d’Arabie, dans le sultanat d’Oman, est le meilleur candidat potentiel pour le pays d’Abondance de Néphi, répondant à chacun des 12 critères que Néphi utilise pour décrire l’endroit où il a construit son bateau. Il n’y a pas d’autre endroit sur la côte arabique qui s’en rapproche. Cliquez ici pour en apprendre plus sur ces douze critères.
Une équipe composée de nombreux archéologues a passé une grande partie du mois de février dans ce lieu, à tamiser la terre pour en apprendre plus sur cet endroit isolé, sur les personnes qui y sont venues et en sont parties. Lisez tous les articles se rapportant à cette fouille, ici, y compris la raison pour laquelle nous formulons l’hypothèse qu’il y a un sanctuaire israélite à cet endroit.
L’archéologie, c’est un travail salissant. Si vous vous joignez à une équipe d’archéologues, préparez-vous à creuser la terre pendant de longues heures en plein soleil. Pourtant, ces professionnels ont plus que de l’endurance dans leurs poches. Leur domaine de travail requiert un grand panel de connaissances et tout un ensemble de spécialités. Ils sont à la fois chimistes, physiciens, botanistes, astronomes, historiens et techniciens, toutes ces compétences en même temps sont nécessaires pour révéler les secrets d’un terrain.
L’archéologue qui avait l’habitude de se débrouiller avec une carte topographique et quelques outils d’arpentage a désormais accès à une technologie et à des instruments qui n’étaient même pas imaginables il y a quelques années seulement.
Voici cinq outils scientifiques, cinq nouvelles technologies extraordinaires, que les archéologues utilisent pour révéler le passé à Khor Kharfot, le meilleur candidat potentiel pour la terre d’Abondance de Néphi sur la mer d’Arabie.
1) Imagerie 3D
Les archéologues aimeraient travailler sur ce site-sanctuaire longtemps après avoir quitté le terrain, et maintenant c’est possible grâce à l’imagerie 3D. Grâce à des marqueurs, disposés selon des points GPS, la technologie nous permet de créer une image complète en 3D du sanctuaire, parfaitement à l’échelle.
Elle est si précise que chaque petite pierre peut être exactement mesurée depuis un ordinateur. Ses points sur le sol sont calibrés avec exactitude au bon emplacement. En même temps, grâce à cette technologie, on peut aussi voir l’image d’en haut, ce qui nous permet de voir des modèles qui ne sont pas facilement perceptibles depuis le terrain. Ceci est important car, de toute évidence, si le sanctuaire est calqué sur le Temple de Salomon, la géométrie et les mesures comptent.
Si l’on traite le modèle de ce sanctuaire sur ordinateur, à l’aide de ce programme, il peut être tourné et retourné, analysé et sondé dans tous les sens. Pour ce faire, chaque centimètre carré du sanctuaire doit être photographié avec un chevauchement de 60% sur chaque photo. Un drone a pris plusieurs clichés depuis les airs.
Résultat : les archéologues peuvent emporter ce sanctuaire chez eux, étant donné qu’ils ne peuvent pas toujours se trouver sur place, à Khor Kharfot.
2) Analyse du pollen
Khor Kharfot a deux saisons, une humide et une sèche. A la saison des pluies, tout est vert et luxuriant, telle une bouffée d’air frais qui surgit de nulle part dans une Arabie stérile. Les photos et les vidéos que nous vous montrons de Khor Kharfot dans cet article ont été prises pendant la saison sèche, de sorte que la végétation y est pratiquement inexistante. Les archéologues s’y rendent à la saison sèche, lorsque la végétation est desséchée et que les éléments d’archéologie, après avoir été cachés par la végétation, se révèlent d’eux-mêmes.
Depuis la première fois que nous sommes venus à Khor Kharfot il y a 24 ans, l’oued (un fleuve), qui auparavant rendait cette zone luxuriante, a également commencé à s’assécher, à cause d’une station de pompage qui renvoie son eau dans les villages de pêcheurs à l’entour. Tout ça pour dire que, bien évidemment, les arbres et autres bouts de verdure changent au fil du temps.
Les archéologues émettent l’hypothèse que, bien que cette crique soit verte de nos jours, lors de la saison des pluies dans les siècles passés elle était beaucoup plus arrosée et plus verte. Ils peuvent déduire cela grâce aux preuves de la présence de sources d’eau qui autrefois ruisselaient des montagnes, ainsi que d’anciennes falaises qui ont formé un canal pour l’eau.
Pourtant, il y a un moyen de préciser cela grâce à l’analyse du pollen. Les archéologues arrivent à reconstituer les annales du passé, en déterminant quelles plantes et quels arbres se trouvaient là, en remontant même jusqu’à la qualité et aux types d’arbres qu’il y avait à n’importe quelle période. Ils peuvent déterminer, par exemple, quel genre d’arbres se trouvait là en 600 avant J-C, lorsque Léhi et sa famille y étaient.
La caractéristique des plantes reste dans le sol pendant des milliers d’années. Elles peuvent être datées à la période de temps qui leur appartient, en relevant des échantillons de sédiments dans les couches de terre.
Linda Scott Cummings, une paléo-botaniste, nous parle de ce sujet dans cette vidéo de 2-1/2 minutes, en anglais. Pour des sous-titres en français cliquez sur paramètres et choisissez dans sous-titres la langue française.
3) Sang d’agneaux et encens
S’il s’agit d’un sanctuaire israélite, deux types de traces auraient été laissés dans le sol ou sur les rochers. Pour le premier il s’agit de sang d’agneau et pour le second d’encens. Tous deux étaient des éléments essentiels du culte dans le Temple de Salomon.
Les agneaux étaient sacrifiés puis brûlés sur un autel. L’encens était brûlé sur un autre autel, pour symboliser les prières d’Israël qui montent vers les cieux.
Bien qu’il soit difficile pour les non-archéologues de l’imaginer, des traces de protéine de sang d’agneaux auraient pu être laissées dans le sol ou sur les rochers durant tous ces millénaires, et Linda Scott Cummings fera des tests pour les trouver. Les archéologues ont adopté les mêmes technologies que les enquêteurs utilisent sur les scènes de crime pour faire des tests de sang.
Toutefois le plus grand problème, lorsqu’on fait des tests pour relever des protéines de sang, c’est la chaleur extrême. Tout comme pour un œuf qui change complètement lorsqu’on le cuit, il se produit la même chose pour la protéine du sang, elle est «dénaturée» et irrecevable pour les tests.
Toute trace de protéine de sang émanant d’un sacrifice d’agneau qui n’aurait pas été détruit par la chaleur serait cachée dans la crevasse d’un rocher et serait assez difficile à trouver. Pourtant, nous sommes en train de faire des tests.
Dans cette vidéo de 2-1/2 minutes, Cummings explique comment les archéologues procèdent aux tests pour détecter des protéines de sang. (Pour les sous-titres, même procédé que pour la vidéo précédente)
4) Reconstituer l’environnement
Aujourd’hui Khor Kharfot est l’une des plus grandes zones de drainages du sud de l’Arabie, mais à la saison sèche, l’oued est bloqué par une bande de sable et se transforme en lagon. Apparemment, à la saison des pluies, cela change parfois et la bande de sable disparaît entièrement lorsque l’eau du fleuve monte et se mêle à celle de l’océan.
Lorsque l’équipe d’archéologues était là, l’oued semblait tari en raison de la saison sèche et de la station de pompage mentionnée précédemment. Mais nous l’avons également vu lorsqu’il était luxuriant et très arrosé, de tout son long, aussi loin que nous pouvions le voir.
À quoi ressemblait cet oued en 600 avant J-C? Est-ce que cela aurait été un endroit à proximité duquel construire un bateau ou le mettre à l’eau avant d’embarquer pour la mer? Était-il plus grand? Et à quel point?
De quelle façon la plage elle-même a-t-elle changé, au fil du temps, avec les niveaux de la mer? On peut voir à la fois sur la plage et sous la mer que cette plage avait différents niveaux au fil du temps.
Si cette zone était beaucoup plus arrosée, comme le pensent les archéologues, quel était le taux de précipitations à cet endroit et comment le climat a-t-il changé? Grâce à leurs tests, les archéologues peuvent répondre à ces questions. Tandis qu’ils dressent le portrait du contexte tout entier de cette crique, sur des milliers d’années, ce qui apparaîtra ce n’est pas seulement à quoi ressemblait ce bras de mer au fil du temps, mais, plus précisément, à quoi il ressemblait en 600 avant J-C.
Le géo-archéologue, Joe Schuldenrein, nous explique comment les archéologues peuvent reconstruire un environnement tout entier, au fil du temps, dans cette petite vidéo.
5) Datation par luminescence
Tchad Aston, qui a supervisé la sécurité pour la fouille, est resté sur le site-sanctuaire toute la nuit pour surveiller notre équipement et notre travail. Schuldenrein lui a demandé de faire quelque chose de fascinant. Aston devait sortir, de nuit, et enfoncer des tubes sous les pierres du sanctuaire à quatre endroits différents pour prélever des échantillons de terre.
Cela devait se faire en pleine nuit parce que les échantillons ne doivent pas être exposés à la lumière. Dès que la terre était dans le tube, elle devait immédiatement être scellée aux deux extrémités, toujours dans le noir.
La raison de toute cette activité nocturne? On a l’habitude d’entendre parler de la datation au carbone 14, mais un autre type de technologie, beaucoup plus récente, est disponible pour la datation du sable. Elle s’appelle la « datation par luminescence » et elle se base sur le principe suivant : la dernière fois que le sable, à l’intérieur de ce sol, a vu la lumière du jour, une sorte d’horloge, qui peut être mesurée, s’est activée en lui.
Voici une petite vidéo dans laquelle Scheuldenrein nous décrit comment cela fonctionne.
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Article écrit par Scot et Maurine Proctor, publié sur ldsmag.com et traduit par Nathalie