Article sur les plaques de Néphi, publié sur Book of Mormon Central.

 

« …c’est pourquoi je fis des plaques de métal, afin d’y graver les annales de mon peuple. »

1 Nephi 19:1

Ce que l’on sait sur les plaques de Néphi

Peu de temps après être arrivé dans le Nouveau Monde, Néphi parle de fabriquer des « plaques de Métal » pour y graver son récit (voir 1 Néphi 19 :1). Bien qu’il ne dise rien du type de métal utilisé, il indique avoir trouvé « toutes sortes de minerais…d’or, d’argent et de cuivre » (1 Néphi 18 : 25). [1]

les 8 témoinsAujourd’hui, les lecteurs lisent en principe ces affirmations séparément en raison de la division des chapitres faite par Orson Pratt en 1879. Dans le Livre de Mormon original, cependant, il n’y avait pas de séparation de chapitres entre 1 Néphi 18 :25 et 19 :1 [2]. Nous pouvons ainsi être d’accord avec le chercheur Mormon Brant A. Gardner qu’il peut très bien y avoir « une connexion directe entre les minerais trouvés et les plaques. » [3] Voir une vidéo à ce sujet – en anglais.

 

Il se trouve qu’un alliage appelé tumbaga par les espagnols était connu en Amérique précolombienne. La tumbaga était généralement composée de cuivre, d’or et parfois d’argent, les trois métaux que Néphi affirme spécifiquement avoir trouvés avant la fabrication des plaques. Dès les années 1960, le technicien en métallurgie Read H. Putnam suggère que cet alliage pourrait avoir été utilisé pour fabriquer les plaques du Livre de Mormon. [4]

Certaines études appuient cette idée. Ceux qui ont soulevé les plaques estiment leur poids entre 40 et 60 livres (18 à 27 kg). Cependant, des plaques de cette taille en or pur auraient été encore plus lourdes. En étant faites de tumbaga, Putnam pense que les plaques auraient pesées environ 53 livres (24kg). [5]

objets en tumbagaDes études plus récentes du géologue ingénieur Jerry Grover pointent vers une fourchette de poids allant de 53 à 58 livres (24-26kg). Sa recherche indique également que la composition des plaques aurait été à 90% de cuivre, 8% d’or, et 2% d’argent. Sinon elles auraient été trop lourdes. [6]
Qu’en est-il de la couleur de la tumbaga ? Des témoins décrivent les plaques comme étant « dorées » ou ayant l’apparence de l’or. [7] Cependant, William Smith a dit que les plaques étaient constituées « d’un mélange d’or et de cuivre. » [8] Bien que cet alliage soit d’une couleur naturellement rougeâtre, on lui donnait souvent un aspect doré en diminuant la proportion de cuivre en surface. [9]

Les Raisons

objets sacrés en tumbaga au temple

Des plaques en tumbaga semble être la réponse pour plusieurs raisons. L’or est trop malléable et des plaques fines en or se seraient déformées. Le cuivre rend la tumbaga plus rigide et résistante même en feuilles fines. [10] De plus, la fine couche dorée qui apparait après le procédé de dorure pouvait rendre facile la gravure sur les plaques et protéger la surface contre la rouille et la corrosion. [11]

Néphi disait qu’il préparait un récit des « choses les plus sacrées », et il n’écrivait seulement les choses sur ses petites plaques qui avaient un caractère sacré (1 Néphi 19 : 5-6). Dans le temple ou le tabernacle dans l’ancienne Israël, la plupart des objets sacrés étaient en or ou plaqué or. [12] Ces écritures et objets sacrés étaient extrêmement valorisés, et le fait de les fabriquer dans le métal le plus précieux rappelait à tous ceux qui les voyaient leur valeur éternelle inestimable.

plaques de NéphiNéphi a préparé ses petites plaques alors que son peuple finissait la construction d’un temple « semblable au temple de Salomon » (2 Néphi 5 : 16 ; cf.vv. 28-32). De nombreux liens ont été établis entre le récit de Néphi et le temple. [13] En tant que texte pour le temple, les plaques sur lesquelles Néphi a gravé ses récits sacrés auraient également été un objet pour le temple. Ces écrits sacrés étaient transmis au sein de la lignée sacerdotale de Jacob, puis d’Alma.

Ainsi, la composition de la tumbaga a servi les intérêts du Seigneur, d’un point de vue pratique, fonctionnel, symbolique et spirituel. Cet alliage largement disponible à Néphi lui a permis, ainsi qu’à d’autres historiens mentionnés dans le Livre de Mormon, de fabriquer des plaques qui auraient eu les propriétés nécessaires à la gravure tout en ayant également l’apparence dorée appropriée pour les objets sacrés des temples.

 

Notes (traduites):

  1. Les mots utilisés dans 1 Nephi 18:25 peuvent sembler quelque peu déroutants car le mot anglais « both » (deux) est utilisé alors que 3 minerais sont mentionnés. Jerry Grover, un géologue professionnel explique : « L’or et l’argent dans leur état brut viennent quasiment toujours ensemble dans le même minerai. Les techniques pour séparer l’or et l’argent (appelées séparation) n’étaient pas réputées être utilisées dans le Vieux Monde avant le cinquième siècle avant Jésus Christ… Il n’y a pas eu de découvertes dans le Nouveau Monde validant le fait que des civilisations précolombiennes utilisaient la technologie de la séparation. » Ainsi, Grover explique : « la façon la plus cohérente de comprendre le passage d’écritures ci-dessus est qu’il s’agit d’un minerai binaire fait d’or et d’argent, avec un autre minerai distinct qui est le cuivre. » Jerry D. Grover Jr.,Ziff, Lunettes Magiques, et Plaques d’or : L’Étymologie de Zyf et l’Analyse du Métal des Plaques du Livre de Mormon  (online PDF, accessed 13 Novembre, 2015), 79.
  2. Joseph Smith,Le Livre de Mormon : Un Récit écrit de la Main de Mormon sur des Plaques issues des Plaques de Néphi (Palmyra, NY: E.B. Grandin, 1830), 50.
  3. Brant A. Gardner,Deuxième Témoin : Une explication analytique et contextuelle du Livre de Mormon, 6 vols. (Salt Lake City, Utah: Greg Kofford Books, 2007–2008), 1:357.
  4. Lire H. Putnam, “Les Plaques d’or étaient-elles faites de Tumbaga ? Improvement Era69, no. 9 (Septembre 1966): 788–789, 828–831. Basé sur une présentation donnée lors du quinzième symposium annuel sur l’Archéologie et les écritures. 16 Mai, 1964. Voir UAS Newsletter no. 90, 21 Juillet, 1964.
  5. Putnam, ” Les Plaques d’or étaient-elles faites de Tumbaga ? ” 830. Ceci suppose un alliage en or de 8 carats composé de 24% d’or, 73% de cuivre 3% d’argent et 50% d’air.
  6. Jerry D. Grover Jr., Ziff, Lunettes Magiques, et Plaques d’or, 74–105. Grover s’est basé sur les descriptions de témoins, des échantillons d’objets précolombiens en tumbaga, des anciennes techniques métallurgiques connues, ainsi que des tests effectués sur des plaques de cuivre et d’alliages de cuivre, d’or et d’argent pour vérifier les suppositions de Putnam.
  7. Voir Kirk B. Henrichsen, “Comment les témoins décrivent les Plaques d’Or.”Journal d’Etudes sur le Livre de Mormon 10, no. 1 (2001) : 17.
  8. William Smith, The Saints’Herald, 4 Octobre, 1884, 644 ; tel que cité dans « Comment les témoins décrivent les Plaques d’Or » de Henrichsen
  9. De Quoi étaient faites les Plaques ? Journal d’études du Livre de Mormon 10, no. 1 (2001): 21, explique: « Il est intéressant de savoir que la tumbaga était dorée en appliquant de l’acide citrique à la surface. La réaction chimique qui s’en suivait éliminait les atomes de cuivre sur une couche extérieur de 0,0006 pouces, laissant une couche microscopique de 23 carats d’or en surface qui donnait l’impression d’un objet fait entièrement d’or » Il est important de noter que dans l’Amérique précolombienne, seule l’utilisation d’acide oxalique est documentée dans le processus de dorure. De plus, si les plaques contenaient de l’argent (tel que suggéré dans 1 Néphi 18 :25), la dorure par l’acide n’aurait pas enlevé l’argent de la surface. D’autres procédés de dorure auraient été nécessaires tels que l’application d’une pâte aqueuse spéciale, ou d’une solution d’alun, sulfate de fer et sel à température ambiante. Après dix jours, la surface était lavée à l’aide d’une solution de sel, puis chauffée pour transformer la surface spongieuse en une surface lisse, compacte et richement dorée.  Il y a également d’autres méthodes disponibles qui auraient enlevées le cuivre, l’argent et d’autres impuretés de la surface. (Jerry Grover, communication personnelle, 13 Décembre, 2015).
  10. Robert F. Smith, « Les Plaques d’Or » dansRé-explorer le Livre de Mormon: Une Décennie de Nouvelles Recherches , ed. John W. Welch (Provo, Utah: FARMS, 1992), 275–277. Comme moyen de substitution pour la tumbaga, Jerry Grover (dans communication personnelle, 13 Décembre, 2015) suggère que les plaques auraient simplement pu être recouvertes de cuivre dans une fine couche de dorure. Cette méthode était également utilisée dans l’Amérique ancienne.
  11. La dorure a pu s’user dans les coins occasionnant de l’oxydation. Il a été dit que Josiah Stowell aurait vu un coin des plaques lorsqu’une partie du tissu dans lequel Joseph les transportait a glissé. Il a dit que les plaques « avaient l’apparence d’une pierre verdâtre., » ce qui serait cohérent si les plaques sont faites d’un alliage de cuivre qui s’est oxydé. VoirMorning Star 8, no. 29 (Limerick, Maine; 16 Novembre, 1832).
  12. Cela inclus l’arche de l’alliance, l’autel d’encens, la table du pain, le menorah et le chérubin. Voir William J. Hamblin et David Rolph Seely, Le Temple de Salomon : Mythe et Histoire (New York: Thames et Hudson, 2007), 19–20, 25.
  13. Voir, par exemple, LeGrand L. Baker et Stephen D. Ricks,Qui montera sur la montagne du Seigneur ?  Les Psaumes dans les rites du temple en Israël dans l’Ancien Testament et dans le Livre de Mormon (Salt Lake City, Utah: Eborn Books, 2011), 466–471; Joseph M. Spencer, Un Autre Testament (Salem, Oregon: Salt Press, 2012), 41–57; John W. Welch, “Quand Néphi a-t-il écrit les petites plaques ? ” dans Avancer avec le Livre de Mormon : Les Mises à jour de FARMS dans les années 1990, ed. John W. Welch and Melvin J. Thorne (Provo, Utah: FARMS, 1999), 75–77.

tumbaga

A lire également (en anglais):