Le mois dernier, mon mari et moi sommes partis en vacances pour la première fois depuis notre lune de miel il y a quatre ans. Nous sommes partis en voyage en voiture pour un hôtel du sud-ouest des États-Unis. Ce voyage a tout simplement été charmant. En chemin, nous nous sommes arrêtés au Musée de l’Utah. Ce musée public, qui appartient aujourd’hui à la ville où il se trouve, est la maison de l’un des ancêtres de mon mari.

Cet ancêtre de mon mari était un immigrant venu aux États-Unis depuis l’Angleterre, dans le début des années 1800. Laissant une grande richesse derrière lui ainsi que son statut social, mais armé d’une éducation classique exemplaire, il a quitté son foyer pour devenir marin et parcourir le monde. Après de nombreuses aventures dans divers endroits, avoir chassé la baleine dans l’Arctique, avoir vécu à Tahiti et avoir vécu d’autres expériences, il s’est intéressé à la religion dans l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (souvent appelé par inadvertance l’«Eglise mormone») et il est devenu l’un des pionniers qui a fait le parcours jusqu’en Utah.

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En visitant ce musée, nous avons vu de magnifiques photos et objets, et même vu un film qui dépeignait sa vie et qui a été réalisé par des professionnels. Après les heures d’ouverture du musée, une guide du musée nous a fait faire une visite privée des lieux. Nous avons découvert qu’elle était de la même famille que mon mari. Sa passion et son amour pour l’histoire de sa famille étaient évidents. Nous avons appris comment se déroulait leur vie quotidienne et avons vu certains de leurs vêtements et de leurs meubles. J’ai été ébahie de découvrir combien il était plus difficile de vivre à cette époque et de voir le travail que la famille devait fournir pour survivre. Le bel ouvrage de couture, piqué et tissé, réalisé par l’arrière grand-mère de mon mari m’a particulièrement impressionné.

En quittant le musée, et pendant plusieurs jours après cela, j’ai médité sur mon expérience là-bas. Grâce à ma courte expérience dans la maison de notre ancêtre, mon cœur s’est rempli de fierté et d’un sentiment d’appartenance. Bien que je ne sois pas directement parente avec lui, je me suis pleinement engagée et suis extrêmement contente d’enseigner à mes enfants de qui ils sont les descendants et qu’ils connaissent ceux qui ont vécu avant eux. J’ai réalisé qu’en ayant des enfants avec mon mari, j’ai poursuivi l’oeuvre magnifique de ces hommes et de ces femmes, en les aidant à agrandir leur immense postérité et famille. Y penser remplit mon âme de bonheur et de fierté. Je sais que je vais enseigner à mes enfants tout ce qui concerne les sacrifices que leurs ancêtres ont faits ainsi que les contributions qu’ils ont apportés au monde.

Connaître notre histoire familiale nous donne un sentiment d’appartenance

Je suis très heureuse d’enseigner à mes enfants quelles sont les talents qu’avaient leurs ancêtres. Aujourd’hui, je veux apprendre à coudre et à tisser afin de pouvoir transmettre ce savoir-faire dans la famille. Je suis en train d’apprendre que la famille et les ancêtres sont essentiels à notre identité et qu’ils nous donnent un grand sentiment d’appartenance et un but dans notre vie.

Linda et Richard Eyre ont écrit un article au sujet de ce «sentiment d’appartenance à une famille» et de l’identité dans le Deseret News (article en anglais). Ils ont écrit :

Plus notre société et notre culture, au sens large, deviennent transitoires et mouvants, moins nous avons de racines structurelles en tant qu’individus. Autrefois, les familles restaient à un seul endroit et les enfants n’allaient qu’à une seule école. Les communautés restaient ensemble pendant longtemps et les amis et la famille s’aidaient les uns les autres en ce qui concerne l’éducation des enfants. Les cousins, oncles et tantes faisaient partie du tableau et les grands-parents vivaient tout près, voire dans la même maison.

Aujourd’hui, on déménage plus souvent, on vit plus loin des membres de notre famille et nous faisons tous partie d’une dynamique beaucoup plus flottante. Les enfants n’ont souvent pas de réponses claires quant à la question de savoir qui ils sont et d’où ils viennent, et des sentiments d’insécurité voire même d’isolement peuvent en résulter.

Mais cela ne devrait pas être le cas, cela ne doit pas être le cas. Les parents peuvent créer une forte culture d’appartenance, de lien et d’identité, et les clés pour arriver à cette culture sont les racines, les rites, les liens familiaux et les traditions.

De plus, les enfants peuvent ressentir un grand sentiment d’identité en apprenant à connaître, presque littéralement et génétiquement, d’où ils viennent …

… À une époque où nous savons tous ce qu’est l’usurpation identitaire, nous devons aussi apprendre à savoir ce qu’est l’appartenance ‘identitaire, du fait que cela ne vient pas automatiquement aux enfants. Ils ont besoin du don d’une identité forte et personnelle, et les parents sont ceux qui peuvent la leur donner.

Savez-vous pourquoi les enfants se joignent à des gangs? C’est parce qu’ils ont tant besoin (en fait, ils désirent ardemment) d’une identité qui soit plus grande qu’eux tout seul. Ils se joignent aux gangs à cause de l’«uniforme», des couleurs, des tatouages, des poignées de main spéciales et des symboles. Ils se joignent à eux à cause du sentiment d’appartenance. Ils se joignent à eux à cause des rites et des traditions.

L’identité plus grande que soi de nos enfants devrait, bien évidemment, venir de leur famille. Les traditions que nous créons et les rites que nous suivons dans nos foyers sont la clé de cette identité et la colle qui tient les familles ensemble.

Connaître notre histoire familiale nous donne une identité

Monte J. Brough a parlé, en 1995, de trouver son identité grâce à la famille :

Parmi les magnifiques et abondants enseignements de Howard W. Hunter, on trouve cette déclaration: «La plus grande recherche de notre temps est la recherche de l’identité personnelle et la recherche de la dignité humaine» (Conference Report, avril 1967, p. 115).

Cette recherche de l’identité personnelle est principalement la recherche des modèles édifiants dans notre vie. A part quelques exceptions, un jeune ne peut pas trouver de modèle adéquat parmi les sportifs, dans le monde du spectacle, ou dans la musique commerciale. Non seulement ces personnages publics ne donnent pas d’exemples positifs, mais ils sont souvent l’exemple inverse de ce qui est acceptable pour la plupart d’entre nous. L’accès à ces idoles modernes est coûteux et improductif. Nous sommes presque toujours déçus quand nous voyons les modèles superficiels et creux que le public applaudit. Il n’est pas surprenant que les lieux publics de nombreuses villes soient envahis de jeunes gens qui copient ces mêmes modèles superficiels et creux.

On peut cependant trouver un grand nombre de modèles près de nous et qui peuvent avoir une influence plus profonde sur chacun de nous. La plupart d’entre nous, avec peu d’efforts et peu de moyens peuvent fournir à notre famille une liste impressionnante de modèles. Cette liste peut être établie par une simple recherche dans la vie de nos ancêtres.

Grâce aux recherches de mon histoire familiale des deux côtés de ma famille, j’ai personnellement ressenti une intimité profonde avec ceux qui ont vécu avant moi. J’ai trouvé des similitudes avec les membres de ma famille qui sont partis avant moi et ces recherches m’ont donné un grand sentiment d’identité et de but. J’ai constaté que je ressens que les choix que je fais dans la vie ont une plus grande importance, maintenant que je sais davantage d’où je viens. Et tel en est le but.