Ce couple s’est rencontré lorsqu’ils étaient assistants à l’Université Brigham Young en août 1993. En avril ils se sont mariés puis ils ont eu trois enfants biologiques, Emily, Brianna et Joshua. En 2001, le Seigneur est intervenu dans leur vie et tout a changé.
Leur pieu leur a lancé le défi d’aller au temple cinq fois en un mois. Avec leurs petits enfants (âgés de 4 ans, 2 ans et 9 mois à l’époque), les Grovers trouvaient que c’était un peu plus qu’un défi. Alors que la fin du mois approchait, Jennifer devait encore y aller trois fois. Pendant deux jours, elle a assisté à la toute première et la toute dernière session du temple. Lors de la dernière session à laquelle elle s’est rendue, elle a reçu une révélation.
La révélation qui a changé leur vie
“Le Seigneur m’a fait savoir très clairement qu’il y avait une petite fille qui nous attendait de l’autre côté du monde et que nous étions censés la trouver. Je suis rentrée à la maison en pleurant et j’ai dit à mon mari ce qui s’était passé. Il m’a demandé s’il pouvait aller au temple le lendemain pour prier et demander par lui-même. Le lendemain, il est revenu du temple avec le sourire et il m’a dit : ‘Par quoi est-ce qu’on commence?’”
Neuf mois plus tard, leur fille Lauren est arrivée à la maison, avec eux, du Kazakhstan. Ce n’était que le début de leur cheminement d’adoption.
“Jeffrey nous est né deux ans après l’arrivée de Lauren dans notre foyer,” a expliqué Jennifer. “Avant et après sa naissance, nous sommes passés par cinq fausse-couches, au total, à différents stades de grossesse. Des complications dues à ces fausse-couches nous empêchaient d’avoir d’autres enfants biologiques. Nous avions toujours voulu une grande famille et voyant à quelle point Lauren avait merveilleusement béni notre famille, nous savions que le Seigneur avait l’intention de nous faire adopter d’autres enfants.”
Suivre l’inspiration, encore et toujours
Ils ont ensuite adopté Jacob et Michael. Jacob a aidé les Grovers à trouver Michael. Michael était le meilleur ami de Jacob et il a toujours pris soin de lui à l’orphelinat. Ils ont immédiatement commencé les démarches pour Michael après l’arrivée de Jacob chez eux. Lors de l’adoption de Michael, ils ont reçu l’inspiration que deux autres fils les attendaient en Afrique. Ils ne se doutaient pas à l’époque que l’histoire de l’arrivée de leurs deux enfants Joseph et Bronson dans leur famille deviendrait un phénomène médiatique sur Internet.
La route a été longue. Joseph et Bronson vivaient dans un orphelinat en République Démocratique du Congo. Pendant que les Grovers attendaient les derniers papiers pour faire venir Joseph et Bronson aux USA, en 2013, la République Démocratique du Congo a mis les documents de sortie en suspens, empêchant tous les enfants adoptés de sortir du pays. Légalement, les Grovers étaient les parents de Joseph et Bronson, mais ils ne pouvaient pas les ramener chez eux.
“Même si l’orphelinat était soutenu financièrement par les parents adoptifs, les enfants avaient peu de nourriture à manger, pas d’eau courante et l’électricité était sporadique, au mieux,” a décrit Jennifer. “Joseph avait souffert de la malaria à de nombreuses reprises. Depuis qu’il est arrivé chez nous, nous avons appris qu’ils restaient éveillés la nuit tuant les puces de lit qui leur grimpaient dessus. Nous avons pu rendre visite à nos fils en janvier 2015. Cela nous a brisé le coeur de devoir les laisser là après notre visite. Nous parlions avec nos fils aussi souvent que nous le pouvions et leur envoyions des lettres et des paquets à chaque fois qu’un autre parent adoptif se rendait à l’orphelinat. Pendant deux ans, nous avons travaillé avec l’administration de notre pays et le Département d’État pour impliquer leur soutien afin d’essayer de faire venir nos enfants à la maison.”
Continuer malgré les épreuves
Pendant ces années pénibles, une autre tragédie s’est produite. Juste deux mois après que la République Démocratique du Congo ait mis son suspens en place, Jacob est décédé, ce qui a brisé le cœur des Grovers.
L’espoir est apparu en février 2016 lorsque les sénateurs américains se sont rendus en RDC pour tenter de résoudre cette crise. 20 jours plus tard, les Grovers ont reçu un email disant que 159 enfants allaient pouvoir rejoindre leurs foyers et que leurs fils faisaient partie de cette liste. Malgré cette nouvelle réjouissante, ils n’étaient pas au bout de leurs difficultés.
“Des amis proches avaient déjà reçu leur lettre d’invitation en République Démocratique du Congo ainsi que leurs visas car ils partaient le 22 février (à peine trois jours plus tard) pour rendre visite au petit garçon qu’ils allaient adopter. Nous avons donné à nos amis une procuration pour qu’ils puissent accompagner nos garçons jusqu’ici. Bien que nos garçons figuraient sur la liste des enfants approuvés pour avoir des documents de sortie, nos amis ont eu énormément de difficulté à faire signer ces documents et c’est seulement grâce à un miracle que ces documents ont été signés quelques minutes avant qu’ils ne doivent se précipiter à l’aéroport. Ils étaient les derniers à monter dans l’avion.”
Leur histoire a attiré l’attention des médias
Les Grovers ont attendu dans le terminal de Salt Lake City avec anxiété. L’un de leurs amis a filmé ce moment pour eux.
“D’habitude nous sommes des gens plutôt réservés. Comme nous avons connu des hauts et des bas pendant trois ans, nous n’avions dit à personne que nos garçons allaient arriver à la maison,” a expliqué Jennifer. “Nous étions anxieux de l’annoncer jusqu’à ce qu’ils se trouvent bel et bien dans nos bras. Je ne savais pas du tout que j’avais pleuré comme ça, jusqu’à ce que je vois la vidéo. J’étais un peu gênée. Malgré tout, je l’ai posté sur Facebook dans le groupe privé des parents adoptifs de notre orphelinat. L’une de mes chères amies m’a dit : “C’est un cri du coeur. Chacun de nous le reconnaît. C’est beau.” Après avoir lu ce magnifique commentaire, j’ai eu le courage de la poster sur mon propre compte Facebook, comme faire-part d’adoption. Ma mère et ma belle-soeur m’ont demandé de la rendre publique pour qu’elles puissent la partager avec leurs amis et famille qui étaient aussi en train de prier pour nos fils. Nous n’étions pas du tout préparés pour ce qui allait suivre.”
Cette vidéo est devenue virale, attirant l’attention de plusieurs organisations et magazines importants. La vidéo d’origine a été partagée presque 15000 fois. Cette expérience a mis les Grovers un peu mal à l’aise.
“Je vous mentirais si je vous disais que j’étais à l’aise avec ça, mais j’ai reçu des centaines de milliers de messages de personnes qui m’ont dit à quel point ils ont été touchés par notre vidéo. Plusieurs m’ont raconté des histoires très personnelles et émouvantes sur la façon dont leurs vies avaient été bénies en voyant l’amour que nous avons pour nos enfants. Beaucoup d’autres nous ont dit que grâce à cette vidéo, ils vont maintenant commencer leur propre cheminement pour adopter. Si ne serait-ce qu’un enfant arrive à trouver sa famille éternelle grâce à notre vidéo, le malaise d’avoir nos retrouvailles partagées si publiquement en vaut la peine.”
S’il y a une chose que les Grovers ont appris de cette expérience, c’est de faire confiance au Seigneur.
“Les familles sont éternelles. Je le sais de toute mon âme. L’adoption est un don et un instrument que notre Père céleste utilise pour placer tous ses enfants dans des familles éternelles. Lorsque le Seigneur vous dit de faire quelque chose, FAITES-LE! Notre famille est tellement différente de tout ce que nous avions imaginé mais elle est parfaite,” a dit Jennifer.
“C’est le Seigneur qui a réuni notre famille et Son plan est toujours meilleur que le nôtre. J’ai véritablement appris que lorsque le Seigneur nous demande de faire quelque chose, il nous donne le moyen de l’accomplir. Ça ne signifie pas que ça va être facile. En fait, d’habitude ça ne l’est pas. Ça peut souvent être plus difficile que vous ne l’auriez imaginé. Pourtant, le Seigneur vous fournit les miracles nécessaires tout au long du chemin pour accomplir ce qu’il vous a demandé et c’est là que vous trouvez une vraie joie éternelle.”
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La version originale de cet article a été écrite par Aleah Ingram, publiée sur ldsdaily.com et traduite par Nathalie.