Extrait de « Remember Remember » de Robert L. Millet

Le mot « témoigner » a au moins deux significations.

Il signifie tout d’abord être le témoin de quelque chose qu’on a vu ou entendu. Deuxièmement, cela signifie exprimer, transmettre ou déclarer quelque chose aux autres.

On peut connaître ce qui est spirituel. Nous n’avons pas besoin de nous excuser pour ce que nous connaissons grâce au pouvoir de l’Esprit, car c’est aussi réel (sinon plus) que ce que nous percevons dans le monde physique par le biais de nos cinq sens.

« Je sais grâce à un témoignage plus fort que celui qu’on obtient par la vue », a déclaré le président Harold B. Lee aux étudiants de l’université Brigham Young (BYU), trois mois seulement avant sa mort. « Parfois, si l’Esprit m’y incite, je me sentirai libre de vous en dire davantage, mais puis-je vous dire que je sais comme si je l’avais vu qu’Il ​​vit, qu’Il ​​existe, que Dieu le Père et son Fils sont des réalités vivantes, des personnes avec un corps, un rôle et des sentiments : des êtres glorifiés. Si vous croyez cela, alors vous êtes en sécurité. Si vous n’y croyez pas, alors efforcez-vous d’obtenir ce témoignage, et tout ira bien pour vous. »

Un événement du livre d’Alma illustre le pouvoir du témoignage. Un peu plus de quatre-vingts ans avant la venue du Christ, Alma le Jeune, le juge en chef, ou en d’autres termes, le gouverneur du peuple, voyant que la méchanceté se répandait parmi le peuple, même parmi les membres de l’Église, a ressenti le besoin de démissionner de son rôle au sein du gouvernement et de se consacrer à plein temps à la prédication de l’Evangile (Alma 9–18).

« Et cela, il le fit », écrit Mormon, « afin de pouvoir aller lui-même parmi son peuple, ou parmi le peuple de Néphi, afin de lui prêcher la parole de Dieu, pour l’inciter à se souvenir de son devoir, et afin d’abattre, par la parole de Dieu, tout l’orgueil et la fourberie, et toutes les querelles qui étaient parmi son peuple, ne voyant aucun autre moyen de le ramener qu’en lui opposant un témoignage pur » (Alma 4:19 ; italiques ajoutés).

Ce verset très significatif est accompagné d’un autre commentaire de Mormon qui, une fois de plus, atteste de la puissance de la parole de Dieu. En racontant l’histoire d’Alma et de ses compagnons missionnaires alors qu’ils s’apprêtaient à enseigner l’Évangile aux Zoramites, Mormon a enseigné :

« Et maintenant, comme la prédication de la parole avait une grande tendance à amener le peuple à faire ce qui était juste — oui, elle avait eu un effet plus puissant sur l’esprit du peuple que l’épée ou quoi que ce fût d’autre qui lui fût arrivé — Alma pensa qu’il était opportun d’essayer la vertu de la parole de Dieu » (Alma 31:5).

« Essayer la vertu de la Parole de Dieu » signifie avoir confiance ou avoir foi et assurance dans la puissance d’un enseignement doctrinal sain et d’un témoignage solide. À ceux qui se demandent comment ils peuvent témoigner alors qu’ils ne sont pas certains de la qualité de leur témoignage, Dallin H. Oaks a dit : « On acquiert mieux certains témoignages debout en les rendant qu’à genoux en priant. » 

Il y a de nombreuses années, dans l’un de mes cours sur le Livre de Mormon à BYU, après avoir terminé une discussion sur Alma 4:19 et la question de rendre un témoignage pur, un étudiant m’a parlé après le cours.

Il a dit : « Frère Millet, je voulais tellement rendre mon témoignage hier lors de la réunion de jeûne et de témoignage dans ma paroisse, mais je n’avais rien d’original à dire. Je n’avais pas de message spécial. »

Cette préoccupation illustre un problème que nous rencontrons parfois dans l’Église : on pense qu’il faut faire un discours ou apporter une contribution originale à la réunion. Les dirigeants de l’Église ont déclaré à plusieurs reprises que les membres de l’Église sont invités à rendre des témoignages brefs et sincères et, le cas échéant, à partager des expériences qui encouragent la foi. Les membres de l’Église n’ont vraiment pas besoin de se soucier un dixième de seconde de trouver quelque chose d’original à dire ou de faire un discours.

Le président Spencer W. Kimball a donné ce conseil à un groupe de jeunes réunis lors d’une réunion de témoignage :

« Ne vous exhortez pas les uns les autres ; cela n’est pas un témoignage. Ne dites pas aux autres comment vivre. Dites simplement ce que vous ressentez. C’est cela un témoignage. Dès que vous commencez à prêcher, votre témoignage est terminé. Dites-nous simplement ce que vous ressentez, ce que vous dit votre esprit, votre cœur et chaque fibre de votre corps. »

A une autre occasion, le président Kimball a dit à un groupe similaire :

« Vous allez maintenant rendre votre témoignage cet après-midi. J’espère que vous ouvrirez simplement votre cœur et que vous nous laisserez regarder à l’intérieur. […] Un témoignage n’est pas une exhortation ; un témoignage n’est pas un sermon ; aucun d’entre vous n’est ici pour exhorter les autres. Vous êtes ici pour rendre votre propre témoignage. »

« Chaque missionnaire aspire à la puissance de persuader et de convaincre », a enseigné le président Russell M. Nelson. « Rien de ce que vous apprendrez ne pourra jamais égaler la puissance d’un témoignage pur. On peut débattre des doctrines. On peut discuter des opinions. On peut contester les interprétations. Mais personne ne peut contester un témoignage. Il est particulièrement inattaquable. »

L’apôtre Paul a écrit aux saints de Rome :

« Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment entendront-ils parler, s’il n’y a personne qui prêche ? […] Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10:13-14, 17).

Le prophète Joseph Smith l’a exprimé ainsi :

« La foi vient de ce qu’on entend de la parole de Dieu, par le témoignage des serviteurs de Dieu ; ce témoignage est toujours accompagné de l’esprit de prophétie et de révélation. » 

Il est impossible, étant donné notre perspective limitée dans cette vie, de mesurer l’influence éternelle du témoignage pur. Peut-être que ce n’est que lorsque nous serons capables de regarder en arrière sur toute notre existence, de voir les choses telles qu’elles étaient et telles qu’elles sont réellement, du point de vue de Dieu, le Tout-Puissant, que nous pourrons sentir et ressentir la puissante coalescence des circonstances, l’orchestration divinement conçue des événements pour chaque individu. Peut-être serons-nous alors en mesure de comprendre à quel point la puissance du témoignage humain pur a fait une différence dans notre propre vie.

Notes
1. Harold B. Lee, « Be Loyal to the Royal Within You », p. 103.
2. Dallin H. Oaks, « Témoignage », Le Liahona, mai 2008.
3. Enseignements des présidents de l’Eglise : Spencer W. Kimball, p. 138.
4. Spencer W. Kimball, discours non publié, 2 janvier 1959.
5. Enseignements des présidents de l’Eglise : Russell M. Nelson, p. 213.
6. Enseignements des présidents de l’Église : Joseph Smith, p. 385.

Article traduit par Nathalie de Foi en Christ.