Dix-sept ans après la mort de mon grand-père, Bob, mon père a organisé une réunion de famille dans un parc au nord de l’Utah. Avant cette réunion, mon père avait demandé à ses quatre frères et sœurs et à leurs enfants de lui envoyer par email leurs souvenirs préférés de Grand-père Bob. Il les a compilés dans un document de seize pages et il en a imprimé un exemplaire pour chacun.

Un de mes passages préférés est celui écrit par ma cousine Natalie, qui a signé avec une excuse : « Je n’écris pas très bien, alors j’espère que vous comprendrez. Je suis triste de ne pas avoir une meilleure mémoire ». Cela m’a surpris. Les histoires que Natalie a racontées étaient intéressantes et précises, pleines de détails amusants et d’expressions qu’utilisaient Grand-père. Avec ses paroles, elle l’a rendu si vivant qu’il m’a soudain énormément manqué. Je n’ai pas remarqué de fautes de grammaire ou d’orthographe dans ces souvenirs, parce que ce n’est pas ce qui compte. Ce qui compte, c’est l’authenticité. Ce qui compte, c’est que nos histoires soient racontées dans leur imparfaite splendeur.

Dans un article de l’Ensign de décembre 1980, Spencer W. Kimball a promis aux membres de l’Église : « Si vous tenez votre journal personnel et vos annales familiales, ils seront sans doute une source d’inspiration pour votre famille, vos enfants, vos petits-enfants, et bien d’autres à travers les générations ». Aimeriez-vous faire de 2018 une année où vous écrirez davantage d’histoires de votre famille ? Considérez ces conseils d’écriture simples pour vous donner les moyens et l’inspiration pour prendre votre plume. Personne n’est plus qualifié que vous pour écrire votre histoire familiale.

Commencez: histoire personnelle ou histoire familiale, peu importe.

1. Racontez vos histoires préférées oralement

Une des raisons pour lesquelles les mots de ma cousine m’ont touchés, c’est que les membres de sa famille savent tous bien raconter des histoires oralement. Ils se retrouvent pour évoquer des souvenirs et se raconter encore et encore les mêmes histoires. Cette habitude aide à structurer les souvenirs fragmentés, ce qui en facilite l’écriture. (Vous pouvez enregistrer ces histoires avec un magnétophone…)

2. Soyez précis

Quand vous partagez un souvenir, ajoutez autant de détails que possible. Si vous faites une déclaration générale, pensez aux éléments que vous pourriez ajouter pour prouver que vous dites la vérité. Par exemple, ma cousine a écrit : « Je me souviens que Grand-Père prenait grand soin des objets ». Si elle s’était arrêtée là, cette affirmation sur Grand-Père aurait quand même pu être vraie, mais elle est devenue bien plus mémorable quand elle a ajouté ce détail : « S’il utilisait la débrousailleuse, il l’essuyait avant de la remettre dans son emballage ». Voilà une histoire qui nous décrit à quel point Grand-Père était soigneux et méticuleux. Il a non seulement gardé l’emballage original pendant des années et des années, mais il prenait aussi le temps d’essuyer le matériel de jardinage avant de le ranger. J’aime ce détail ; je peux l’imaginer en train de le faire.

 

Déclenchez des souvenirs

3. Utilisez des déclencheurs de souvenirs

Les photos, les cadeaux, les vêtements et d’autres objets peuvent être de très bons déclencheurs de souvenirs. Regardez les albums photos de votre famille pour voir quelles histoires vous reviennent en mémoire. Puis ajoutez-les à une liste d’histoires à raconter. Visitez le quartier ou la ville où vous avez habité. Promenez-vous, avec un carnet en main, et notez les pensées qui vous viennent. Vous pouvez aussi vous servir de questions ou faire des exercices d’écriture, comme le projet 52 histoires en 52 semaines, pour raviver des souvenirs marquants.

photos anciennes qui sont des trésors pour votre histoire personnelle

4. Laissez vos pensées faire leur chemin

Cela peut vous paraitre difficile de trouver des histoires sur demande ; votre mémoire ne marche pas comme ça. Si vous faites des exercices d’écriture, ou que vous essayez de répondre à une liste de questions, lisez-les en début de semaine, puis laissez-les de côté quelques jours. Vous serez surpris de ce dont vous vous souviendrez après que les questions ou les exercices ont marinés dans votre esprit pendant un moment, surtout si vous priez à ce sujet.

5. Recueillez les souvenirs d’autres personnes

Consultez vos frères et sœurs, enfants, cousins et d’autres membres de votre famille pour vous aider à rassembler vos souvenirs d’une personne ou d’un événement. Natalie a parlé à deux de ses sœurs avant de mettre au propre la liste finale de ses souvenirs de Grand-Père qu’elle a envoyée à mon père. Je suis tellement reconnaissant que tous mes cousins, cousines et tantes aient contribué à ce projet, malgré les doutes qu’ils auraient pu avoir sur leur talent d’écrivain. Nous avons maintenant portrait détaillé de cet homme que nous aimons tous, des personnes qui l’ont connu jeune père, de celles qui l’ont connu grand-père, de celles qui le voyaient tous les jours, et de celles qui le voyaient seulement quelques fois par an.

Faites simple

6. Écrivez à la main

Êtes-vous déjà tombés sur une recette écrite de la main de votre grand-mère, et pensé à quel point elle vous manquait ? Votre écriture est unique, et votre famille voudra avoir quelque chose écrit de votre main. Elle ne jugera pas votre écriture irrégulière ou imparfaite. Ceci étant dit, vous n’êtes pas obligé d’écrire toute votre histoire personnelle et familiale à la main. Gardez des souvenirs sous différentes formes, à différents endroits ; utilisez des fichiers informatiques, votre téléphone, des enregistrements vocaux, des vidéos, des photos, etc…

écrire dans son journal pour se souvenir de son histoire personnelle

7. Écrivez comme vous parlez

Oubliez les formalités et les règles d’écriture. Faites de votre mieux pour faire transparaitre votre voix. Plus vos écrits reflètent votre parler, mieux c’est. Certains écrivains professionnels mettent des années à trouver leur « voix » et à se sentir bien avec leur style, ne vous inquiétez donc pas si au début, cela vous semble bizarre d’écrire. Si vous êtes bloqué, faites comme si vous racontiez l’histoire à un ami à haute voix. Énoncez chaque phrase, puis écrivez-la. C’est aussi simple que ça.

Tenez dans la durée

8. Tenez plusieurs journaux

Écrire de longs paragraphes stylisés n’est qu’un moyen de conserver ses souvenirs. J’ai un journal comme ça, mais j’ai aussi d’autres sortes de journaux. J’utilise l’application Evernote sur mon smartphone pour noter des pensées et des moments amusants. J’ai des mini carnets dans lesquels j’écris les choses drôles que disent mes enfants. Plusieurs fois, j’ai utilisé un calendrier mural vierge comme journal en inscrivant des minis souvenirs chaque jour dans les petites cases. (Je l’ai fait pour ma fille depuis le jour de sa naissance jusqu’à son premier anniversaire. Je le fais en ce moment pour mon fils.) Faites ce qu’il faut pour lever les barrières et adapter la tenue d’un journal à votre mode de vie, même si cela veut dire toujours avoir un carnet dans votre sac à main, ou écrire sur votre smartphone dans la salle d’attente du dentiste.

9. Prenez l’habitude de le faire régulièrement

Plus vous exercer vos muscles de l’écriture, plus les mots viendront facilement et naturellement. Henry B. Eyring a tenu un journal quotidiennement quand ses enfants étaient jeunes, dans le but de révéler l’influence de Dieu dans la vie de sa famille. Lors de la conférence générale d’october 2007 il a dit : « Chaque jour pendant des années, j’ai écrit quelques lignes. Je n’ai jamais sauté un jour, quelle que soit ma fatigue ou l’heure matinale à laquelle je devais me lever le lendemain. Avant de pouvoir écrire, je méditais sur la question suivante : ‘Aujourd’hui, ai-je vu la main de Dieu tendue pour nous toucher, nous ou nos enfants ou notre famille ?’ »

Si l’idée d’écrire votre journal tous les jours vous effraie, faites-le une fois par semaine, à un moment que vous vous serez fixé, comme le projet 52 histoires le suggère. Vous pourriez aussi choisir un mois de l’année, peut-être celui de votre anniversaire, pour écrire brièvement chaque jour afin de vous mettre à jour dans le récit de vos souvenirs, de vos pensées et des leçons apprises au cours des douze derniers mois.

Quand j’étais adolescent, je prenais mon journal à la conférence de pieu, une réunion de l’Église de deux heures qui a lieu deux fois par an, et j’écrivais sur ma vie pendant les cantiques ou certains discours qui d’après moi ne concernaient pas l’adolescent que j’étais. Aujourd’hui encore, la conférence de pieu me rappelle que je dois sortir mon journal. Je profite de l’heure de réunion en moins pour me mettre à jour dans le récit des événements importants de ma vie, et je note ce que j’ai pu ressentir ou penser pendant la conférence, ainsi que des citations que j’y ai entendu. Quels événements annuels, semestriels ou trimestriels pourraient vous servir de rappel pour vous assoir et écrire sur votre vie ?

Poursuivez cette œuvre importante

« Depuis la nuit des temps, le Seigneur nous a recommandé d’être un peuple qui tient des registres », a déclaré le président Kimball. Il a dit qu’écrire un journal est une « importante responsabilité ».

Pourtant, nombre d’entre nous se mettent des barrières mentales. Nos rendons les choses trop difficiles, malgré tous les outils auxquels nous avons accès. Cependant, si vous gardez ces 9 conseils à l’esprit, vous réaliserez qu’il est plus facile que vous le pensiez de rassembler vos souvenirs et de les écrire.

« Vous devez continuer cette œuvre importante de consigner les choses que vous faites, les choses que vous dites, les choses que vous pensez, pour être en conformité avec les instructions du Seigneur », a dit le président Kimball. « Vous devez écrire votre histoire maintenant, tant qu’elle est fraiche dans votre mémoire et que vous avez encore des détails en tête ».

 


Article publié dans LDSmag sous le titre 9 Tips for Capturing Personal and Family Stories. Traduction faite par Christine.