LE CHESNAY, France — Pas de tour, pas de clocher, pas de statue de Moroni l’ancien prophète et ange, pourtant très caractéristique, au sommet du nouveau temple de l’Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers jours, le temple de Paris, en France?

Non, c’est français.

 

Le premier temple français

 

Alors que les sessions portes ouvertes “sur invitation uniquement” du temple de Paris France ont commencé cette semaine, certains pourront remarquer en regardant les images et vidéos que certaines choses ne sont pas présentes — un certain nombre d’éléments traditionnels, attendus sur la plupart des temples de l’Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours.

Et en se concentrant sur ce qui n’est pas là, il sera difficile d’apprécier les caractéristiques uniques du premier temple de l’Eglise en France.

Ceci inclut les motifs floraux des fenêtres à couper le souffle, et le mobilier de style classique français et Art Nouveau, les jardins du temple magnifiquement aménagés et le design architectural qui se mêle parfaitement avec les monuments historiques et le paysage de la ville d’accueil du Chesnay, ainsi qu’avec le Château de Versailles, voisin du temple, et situé à seulement 10 min de marche.  

“C’est un moment inoubliable pour nous de pouvoir finalement admirer après toutes ces années une maison du Seigneur fermement installée dans ce magnifique, magnifique endroit, à côté du Château de Versailles,” a déclaré Elder Neil L. Andersen du Collège des Douze apôtres de l’église, l’une des nombreuses autorités générales des Saints des Derniers Jours qui assistaient aux portes ouvertes anticipées.

“Le peuple français apprécie la belle architecture,” a indiqué l’Evêque Gérald Caussé, évêque président de l’Eglise des Saints des Derniers Jours, et français d’origine, ayant vécu avec sa femme Valérie peu de temps après leur mariage dans la Rue des Missionnaires, non loin du lieu de construction du temple de Paris.

“Je pense que les gens autour du Chesnay reconnaissent que c’est un édifice magnifique, très respectueux de son environnement, et qui se fond très bien dans la culture française. J’entends d’ailleurs très souvent ‘C’est français!’

“Mais en même temps,” a-t-il ajouté, “ils se rendent compte qu’il s’agit d’un bâtiment très spécial, comme ils n’en ont jamais vu auparavant. Le sentiment ressenti est donc un mélange entre la reconnaissance de la culture française et un sentiment nouveau très spirituel.”

Annoncé en octobre 2011 et débuté en août 2012, le temple de Paris France de 4100 m² sera accessible au public lors des portes ouvertes du 22 avril au 13 mai, excepté les dimanches.

Après sa consécration le dimanche 21 mai, il deviendra le 156ème temple de l’Eglise en fonctionnement, desservant les 38 000 membres de l’Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours présents en France, répartis en 100 congrégations, 10 pieux, et deux missions.

Jusqu’à présent, les temples des Saints des Derniers Jours les plus accessibles pour les membres français étaient Francfort en Allemagne, La Haye aux Pays Bas, et Bern en Suisse.

Le grand escalier du temple de Paris

 

Pas de flèche ni de statue de Moroni

 

Le temple de Paris, en France, sera le quatrième temple Mormon sans flèche ni tour, tout comme trois des temples du début de 20ème siècle, celui de Cardston en Alberta, de Laie à Hawaii et de Mesa en Arizona.

Et il rejoindra également cinq autres temples qui ne possèdent pas la statue caractéristique de l’ange Moroni plaquée or à leurs sommets. Ces cinq temples sont celui de Hamilton en Nouvelle Zélande, d’Oakland en Californie,  et de St. George, Logan et Manti en Utah.

Les deux équipes de conception du temple — une localisée à Paris, l’autre à Salt Lake City — ont travaillé ensemble pour répondre aux réglementations et contraintes locales, telles que les hauteurs maximales, l’aspect des pierres extérieures, et l’apparence du bâtiment. La proximité avec le Château de Versailles imposait notamment de respecter une certaine hauteur, le temple ne pouvait donc pas avoir de flèche ni d’ange Moroni le surplombant.

“Nous avons passé beaucoup de temps à discuter avec les autorités locales et les architectes du gouvernement, car le temple est vraiment proche d’autres monuments” a déclaré l’Évêque Caussé. “Il y a de nombreuses contraintes et la loi que nous devons respecter… Mais au final, tout est bien, car cela nous permet de construire un temple dans lequel tout le monde peut se reconnaître.”

 

Les extérieurs et jardins

 

L’extérieur du temple est fait en pierre calcaire portugaise, similaires aux façades en pierre calcaire de la région, partageant ainsi en partie un sentiment de noblesse et de grandeur avec Versailles et les lieux environnants. Le toit en pente est en accord avec le code local, avec les toits en pente plus raide, mettant en valeur des bardeaux en pierre d’ardoise.

L’entrée principale du temple depuis le Boulevard Saint-Antoine comporte un arc en pierre de deux étages, avec de nombreuses fenêtres sur ses flancs. L’entrée publique pour les jardins et la place du temple est située un peu plus à l’est de l’entrée du temple.

Depuis cette entrée publique, les visiteurs peuvent avoir accès d’un côté à un petit centre d’histoire familiale, contentant quelques ordinateurs et écrans tactiles, que les visiteurs peuvent utiliser pour rechercher des informations sur leur généalogie.

De l’autre côté de l’entrée publique se trouve le centre des visiteurs, exposant un superbe vitrail du Sauveur grandeur nature, entouré de fleurs de lys, ses bras étendus, et son visage resplendissant de bonté et d’amour.

Tom Holdman, dont les Studios Holdman en Utah ont taillé et sculpté plus de  30 000 morceaux de verre pour les vitraux du temple, visitait le temple vendredi, durant la session réservée aux médias. Il a indiqué que la grande fenêtre en forme d’arche ne faisait pas initialement partie des plans des vitraux du projet de Paris, mais qu’il avait ressenti fortement qu’il devait faire cette pièce, une de ses connaissances étant même prête à racheter l’œuvre si l’église ne souhaitait pas le faire.

Mais l’église l’a achetée, et l’œuvre est située exactement à l’intérieur de l’entrée du centre des visiteurs.

Visible depuis à la fois l’intérieur et l’extérieur du temple, le vitrail offre une source de lumière naturelle à l’intérieur, et est ornée de motifs floraux basés sur la flore locale, ainsi que sur le design floral des œuvres du peintre Claude Monet.

Une fois à l’intérieur des jardins, les visiteurs peuvent admirer des cours et des places en terrasse, et, sur la place centrale, une réplique en marbre de la statue du Christus de Thorvaldsen, conçue à Rome.

L’aménagement paysager puise son inspiration dans les jardins français, y compris le château de Versailles. Les jardins se composent de 80 arbres, près de 600 arbustes, 1450 haies plus d’une douzaine de plantes grimpantes et de fleurs originaires de France, et en plus de tout cela, vous pouvez également compter plus de 1400 plantes à bulbe.

Les chemins mènent aux habitations et bâtiments auxiliaires, une résidence pour le président du temple et des logements pour les missionnaires du temple.

 

 

L’intérieur

 

L’intérieur du temple s’inspire de décors et design de l’Art Nouveau, des couleurs et mobiliers jusqu’aux rampes d’escaliers, portes, et luminaires.

L’œil est souvent attiré par les bleus, les verts et les blancs des vitraux, que Tom Holdman a conçus pour recréer une ambiance rappelant les jardins français, remplis de bleuets, lilas, roses trémières, et plusieurs types de lys différents. Le vitrail est tout d’abord peint à la main, puis chauffé à une température extrême, ce qui entraîne la formation d’une couche d’émail en surface.

salle de scellement du temple de Paris

Vitraux de la salle de scellement du temple de Paris.

Les sols sont constitués de marbre Crema Marfil et Branco Classico en provenance du Portugal, les tapis de la réception du temple et des salles de scellement et salles célestes ont été fabriqués en Chine, et la moquette en Californie. Le tapis de la salle de scellement est fait en laine tafté main, et représente le lys Martagon dans son motif floral.

Les luminaires sont composés de lustres plaqués or 24 carat et d’argent sterling, et d’appliques fabriquées en chine dans le design classique français, et utilisées dans tout le temple.

Une des pièces centrales intérieure est le Grand Hall, avec un escalier en spirale en marbre, des rampes de style français, un sol en mosaïque incrusté de motifs floraux et un dôme en verre coloré.

Les peintures murales peintes par David Koch de Richmond, Utah, illuminent la salle de dotation ou d’instruction “A”, et présentent les falaises du littoral de Normandie et de la campagne française. Les salles d’instruction incluent également des vitraux en arc de cercle dépeignant des bleuets, tandis que les médaillons en plâtre du plafond représentent des lys Martagon.

Les vitraux de la salle céleste à deux étages du temple font face au boulevard Saint-Antoine et mettent en scène des roses trémières, tout comme le tapis fait main par Greg Johnson, d’Utah. Le lustre de style français présent dans cette salle possède environ 15 000 pièces de cristal Swarovski autrichien.

Le temple inclut deux salles de scellement, avec des lys blancs grimpant comme du lierre autour des vitraux. Les murs à panneaux des salles de scellement ont été peints par des artisans locaux.

Les fonds baptismaux, au sous sol, comprennent un vitrail rétro éclairé au plafond, avec des lys Martagon, des lys blancs, et des nénuphars. Les bœufs en fibre de verre ont été fabriqués aux Etats-Unis et finis avec de la poussière de bronze en France.

Le mobilier du temple est fait en cerisier américain, et a été fabriqué en Italie, aux Etats-Unis, en Chine et en Inde. Il y a également beaucoup de toiles originales dans le temple, réalisées notamment par Elspeth Young, Glenda Gleave, Nicholas Coleman et Mary Sauer.

 


Cet article a été initialement écrit par Scott Taylor et publié sur deseretnews.com . Cet article a été traduit par David GEORGES.