Ma généalogie
William Tapscott
William Tapscott Gillman a été nommé d’après le navire sur lequel il est né, le S.S. William Tapscott. Alice Wickham, la mère de William, était en train de traverser l’Atlantique, de l’Angleterre aux Etats-Unis, en tant que nouvelle baptisée mormone.
C’était en l’an 1860. Plus de sept cents nouveaux membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (parfois appelée « l’Église mormone » par les médias) ont été entassés dans de minuscules couchettes sur le cargo réaménagé.
Ils voyageaient pour rejoindre le corps de l’Église de Sion, le nom donné au territoire nouvellement colonisé de l’Utah où le reste des Saints étaient allés pour échapper aux persécutions religieuses. La traversée était longue. 35 jours.
Les passagers ont été en proie au mal de mer, à la rougeole et à la variole. Quatre bébés sont nés à bord, et cinq mariages ont été célébrés. Alice, qui était célibataire, est arrivée à Salt Lake avec son nouveau bébé à l’automne de cette année-là, après des mois de voyage par bateau, bateau à vapeur, chemin de fer et par chariot. Elle a épousé James Henry Gillman qui a adopté l’enfant, en décembre 1860.
Le jeune couple est finalement allé à Pioneer dans le haut du pays désert près de Vernal, Utah, un lieu où la seule chose verte était le nom de la ville et le nom de la Rivière Green qui coule à proximité. La terre était si éloignée qu’elle est devenue tristement célèbre pour être le lieu longeant l’infâme « Outlaw Trail » (Chemin des Hors-la-loi), où divers hors-la-loi du Far West pouvaient se déplacer et se cacher librement au cours des années 1800.
En dépit de, ou peut-être à cause de la chaleur et du froid, de la sécheresse et de la société grossière, William Tapscott Gillman est devenu un homme mormon fort et fidèle, et un fermier prospère. Il a épousé Catherine McKowen en 1887 à Vernal, Utah. Ensemble, ils ont élevé dix enfants en bonne santé, tous membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.
Catherine McKowen
Le père de Catherine McKowen, Philip, a épousé la mère de cette dernière à Manchester, Angleterre. Eux aussi ont rejoint l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et ont voyagé en bateau et par voie de terre, amenant avec eux les parents irlandais de Philip, Patrick et Mary Katherine.
Par la suite, les parents de Patrick et Mary McKowen n’ont plus vu leurs enfants.
Une fois, un de mes parents éloignés a rêvé du père de Patrick, observant la mer froide pendant que le navire qui emportait sa famille disparaissait au loin. En tant que catholiques fidèles, les parents de Patrick étaient persécutés en Irlande à cause de leurs croyances, et l’État avait l’interdiction d’enregistrer les naissances, les décès et les mariages. Les seules petites informations qui restaient à leur sujet ont été brûlées dans un incendie. Même leurs noms et leur date de naissance ont été perdus. Mais leur héritage est venu en Amérique avec leurs enfants et leurs petits-enfants.
Qui sont-ils pour moi ?
William Tapscott et Catherine McKowen Gillman sont les parents de ma grand-mère, Nora Gillman Moore. Mon prénom est aussi Nora. J’ai grandi dans la prospérité physique et la richesse spirituelle, bénéficiaire des sacrifices et de la fidélité de ceux qui sont venus avant moi. Bien qu’ils nous aient quitté, je me sens souvent entourée par leur foi et leur inquiétude.
Le 18 mars 2012, le Tabernacle Choir (le Chœur du Tabernacle) a chanté cet hymne revivaliste qui suit sur son émission hebdomadaire, « Music of the Spoken Word. » Les paroles et la musique ont réveillé en moi le souvenir du sacrifice de mes ancêtres :
Ensuite, Nous Allons Chanter Hosanna
J’ai quelques amis qui sont partis avant moi
Qui aiment chanter hosanna,
Et je suis résolu à continuer de voyager
Car j’aime chanter hosanna,
Car nous n’avons plus qu’une rivière à traverser,
Et ensuite, nous chanterons hosanna,
Car nous n’avons plus qu’une rivière à traverser,
Et ensuite, nous chanterons hosanna.
Nos croyances au sujet de la mort
Les esprits sont éternels
Les Mormons croient que la mort est juste un événement de plus sur le chemin de notre vie éternelle. Chaque être humain possède un esprit immortel ayant vécu avec Dieu avant de naître ici sur terre. Quand nous mourrons, nous gardons notre individualité, nos amours, nos compétences, et notre foi.
Amulek, un ancien prophète ayant vécu dans les Amériques avant l’époque du Christ, a enseigné que « ce même esprit qui possède vos corps au moment où vous quittez cette vie, ce même esprit aura le pouvoir de posséder votre corps dans le monde éternel » (Alma 34:34). Les enseignements d’Amulek sont notés dans Le Livre de Mormon : Un Autre Témoignage de Jésus-Christ, l’histoire religieuse de son peuple.
Les familles sont éternelles
Le Prophète et les Douze Apôtres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours détiennent l’ancien pouvoir de « scellement » donné à Pierre par le Seigneur Jésus-Christ dans Matthieu 18:18. Ce pouvoir, rétabli par le prophète Joseph Smith lors d’une visite de l’ancien prophète Élie au temple mormon de Kirtland, Ohio, en 1830, permet à ceux qui ont la bonne autorité de la prêtrise de lier les familles ensembles pour l’éternité grâce à des ordonnances accomplies dans les temples.
Les parents de ma grand-mère ont été scellés ensemble et à leurs enfants au temple, comme l’étaient mes grands-parents et mes parents. J’ai moi-même été scellée au temple à mon mari et à mes enfants.
Le pouvoir de scellement qui a fait son chemin à travers les générations jusqu’à moi donne à mes ancêtres le droit et la responsabilité de veiller sur moi pour toujours. Avec d’autres de mes ancêtres qui ont sacrifié leur richesse, leur terre, et leur santé pour l’évangile de Jésus-Christ, ils forment une armée d’hommes et de femmes fidèles qui me renforcent.
Mes enfants, à leur tour, commencent à former une armée avec mes descendants, dont je suis responsable de veiller et d’enseigner, en espérant que l’Évangile de Jésus-Christ fera toute la différence dans leur vie, comme elle l’est dans la mienne :
Une armée du Dieu vivant,
Nous aimons chanter hosanna,
Une partie de l’armée a traversé le déluge
Qui aime chanter hosanna.
Car nous n’avons plus qu’une rivière à traverser,
Et ensuite, nous chanterons hosanna,
Car nous n’avons plus qu’une rivière à traverser,
Et ensuite, nous chanterons hosanna.
Je chante dans un chœur chaque dimanche matin ; j’ai toujours aimé chanter. Chanter, pour moi, est la manière la plus sincère d’adorer Dieu, et de témoigner de Lui. Parfois, lorsque nous chantons le vieux cantique des pionniers mormons, « Venez, enez, sans craindre le devoir » je pense pouvoir entendre un accent irlandais ou anglais, qui chante les paroles à côté de moi. J’imagine que c’est Alice Wickham, ou une des Katie McKowens, chantant avec moi.
J’ai l’impression qu’elles et ma grand-mère Nora sont conscientes de moi dans mes joies et dans mes épreuves de la vie. Un jour, moi aussi je « traverserai la rivière, » et je les rencontrerai dans le monde des esprits. Là-bas, nous continuerons à combattre ensemble pour Dieu et pour ce qui est juste, comme nous avons passé nos vies ici à le faire. Je suis impatiente de les voir là-bas.
Amen, amen, mon âme répond,
J’aime chanter hosanna,
Je suis lié pour vous rencontrer dans les cieux
Où nous chanterons hosanna.
Hosanna, hosanna,
Car nous n’avons plus qu’une rivière à traverser,
Et ensuite, nous chanterons hosanna.
Nora Moore Hess est une écrivaine et musicienne qui vit à Lindon, Utah. Elle est diplômée de l’Université de Brigham Young et de l’Université d’Utah. Elle est membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (Mormone). Nora et son mari, Bret, sont les parents de sept enfants biologiques et de trois enfants adoptés.