“Car il doit nécessairement y avoir une opposition en toutes choses. S’il n’en était pas ainsi, mon premier-né dans le désert, la justice ne pourrait pas s’accomplir, ni la méchanceté, ni la sainteté ni la misère, ni le bien ni le mal. C’est pourquoi, chaque chose doit nécessairement être un composé ; c’est pourquoi, si c’était un seul corps, cela devrait nécessairement rester comme mort, n’ayant ni vie ni mort, ni corruption ni incorruptibilité, ni bonheur ni malheur, ni sensibilité ni insensibilité.”
(2 Néphi 2:11).

Je me souviens avoir eu une conversation, un jour, avec une femme qui avait des troubles anxieux. Lorsque je lui ai demandé de me décrire son expérience, elle a répondu : “Est-ce que vous êtes déjà allé faire une promenade, tranquillement, sans penser à rien, et tout à coup un chien sort de nulle part et se précipite vers toi en aboyant ?” Je lui ai expliqué que j’avais vécu cette situation seulement quelques jours auparavant. Elle m’a demandé : “Qu’est-ce que vous avez ressenti ?”

Je lui ai dit à quel point ça m’a surpris. Mon rythme cardiaque a fait un bon, j’avais le souffle court et j’avais très peur. C’était une réponse automatique et immédiate à laquelle je n’avais pas dû réfléchir à deux fois. J’ai continué en lui disant que ce n’était effectivement pas un sentiment agréable. Elle a soupiré et a répondu : “C’est comme ça que je me sens tout le temps.”

“C’est comme ça que je me sens tout le temps.”

Tel est le cas pour beaucoup de personnes qui ont une anxiété chronique. L’anxiété est censée être utile car elle fait augmenter notre conscience et nos capacités physiques pendant un petit moment. Certains l’ont décrite comme une “réaction de lutte ou de fuite”. Mais ce moment est censé être court et en réaction à une véritable menace. Les personnes qui ont des troubles anxieux éprouvent ces sentiments de façon régulière, et souvent face à des menaces qui ne sont pas réellement dangereuses mais qui le paraissent uniquement.

Par exemple, quand l’un de nos fils avait douze ans, on lui a demandé de faire un petit discours dans notre paroisse d’à peu près 100 personnes. Il a accepté cette tâche mais ça le rendait très nerveux. Son angoisse a augmenté avec le temps, et il a finalement voulu renoncer au dernier moment.

Faire un discours devant des centaines de personnes

Je me souviens du matin où il devait faire son discours. Il n’avait pas encore quitté la maison pour aller à l’église. Il était complètement paniqué, il hyperventilait et angoissait. Son corps réagissait comme s’il était physiquement en danger, comme s’il était poursuivi par un ours ou qu’il était suspendu à une falaise.

Mon extraordinaire épouse l’a mis sur une chaise et lui a expliqué qu’il n’y avait pas de danger, même si son esprit lui disait le contraire, et que la solution à long terme pour l’anxiété était d’avancer et de se confronter à sa peur. Notre fils a accepté de faire son discours. C’était une expérience très tendue pour lui mais il a accompli cette tâche.

On pourrait me demander : “Pourquoi lui demander de faire quelque chose qui lui causerait autant de désarroi ? Un parent aimant n’interviendrait-il pas pour stopper cette situation anxiogène ?”

La réponse à cette question repose dans la compréhension des bénéfices à long-terme des tâches difficiles. L’histoire de nos premiers parents et de leurs expériences initiales sur terre nous en dit long à ce sujet.

Que ferait un parent aimant ?

Le Jardin d’Eden avait été préparé par Dieu, magnifiquement conçu avec de la végétation, notamment des arbres fruitiers et autres plantes. Lorsqu’Adam et Eve ont été placés dans ce jardin, on leur a dit qu’ils pouvaient manger de tous les fruits à disposition, excepté un.

“L’Éternel Dieu donna cet ordre à l’homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.” (Genèse 2:16-17)

A ce que nous savons, il n’y avait pas de barbelés qui entouraient l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Il n’y avait pas de grand panneau avec un signe de danger de mort, indiquant : “NE PAS MANGER; SI VOUS MANGEZ, VOUS MOURREZ.” Il semble que notre Père céleste ait créé cet arbre et ce fruit et l’a placé à la vue et à l’accès de ses enfants, dont l’effet serait la mort s’ils en mangeaient, et il leur a simplement donné un avertissement oral sur ces conséquences.

Ceci nous amène à la question : pourquoi n’a-t-il pas fait plus pour empêcher l’accès à un fruit aussi dangereux ? Pourquoi ne pas avoir mis ce fruit hors de portée de ses enfants ? Pourquoi même avoir planté cet arbre, en premier lieu ?

Léhi explique cette situation lorsqu’il a donné ses conseils à son fils Jacob :

“Et lorsqu’il eut créé nos premiers parents, et les bêtes des champs, et les oiseaux du ciel, en bref, toutes les choses qui sont créées, il fallut nécessairement, pour accomplir ses desseins éternels à l’égard de la destinée finale de l’homme, qu’il y eût une opposition, le fruit défendu par opposition à l’arbre de vie, l’un étant doux et l’autre amer. C’est pourquoi, le Seigneur Dieu donna à l’homme d’agir par lui-même. C’est pourquoi, l’homme ne pourrait agir par lui-même s’il n’était attiré par l’attrait de l’un ou de l’autre.” (2 Néphi 2:15-16, italiques ajoutés)

Que veut dire Léhi par “ses desseins éternels à l’égard de la destinée finale de l’homme ?” (2 Néphi 2:15) C’est une autre façon de dire “les projets à long terme de Dieu pour ses enfants” ou “ce que notre Père céleste veut pour ses enfants dans une perspective éternelle.” Alors, quels sont les buts à long terme de Dieu pour ses enfants ?

Que ferait un parent aimant ?

Les buts de Dieu pour ses enfants

Les Écritures nous donnent une meilleure compréhension des objectifs de Dieu pour nous. “Car voici mon oeuvre et ma gloire : réaliser l’immortalité et la vie éternelle de l’homme” (Moïse 1:39).

Ce double objectif nous indique que notre Père céleste veut que nous surmontions les effets de la mort physique (l’immortalité) et vivions comme il vit (la vie éternelle). L’un des principaux effets du sacrifice expiatoire de Jésus-Christ est le don de la résurrection.

En raison de la Chute d’Adam, tous ceux qui sont nés dans la mortalité vont mourir, mais grâce à Jésus-Christ, ce même groupe de personnes ressusciteront pour ne plus jamais mourir (voir 1 Corinthiens 15:22 et Alma 11:42-43). Ainsi, le premier objectif énoncé par Dieu de “réaliser l’immortalité” a été accompli.

Le deuxième objectif, la vie éternelle, est différent de l’immortalité. La vie éternelle consiste à vivre avec Dieu, à vivre comme il vit et c’est “le plus grand de tous les dons de Dieu” (D&A 14:7). Contrairement à la résurrection, le don de la vie éternelle ne vient que si nous sommes obéissants aux commandements et fidèles à nos alliances.

Nous savons aussi que ce monde a été créé pour que nous vivions des expériences qui nous aideront à devenir comme notre Père céleste.

  • Dieu a créé de l’opposition dans le monde, et nous sommes tentés de choisir l’un ou l’autre de ces chemins
  • L’une des raisons principales de cette opposition est de réaliser les objectifs de Dieu pour ses enfants
  • Atteindre la vie éternelle est l’une des intentions principales de Dieu pour toute l’humanité
  • La vie éternelle ne peut être atteinte que si nous sommes testés et mis à l’épreuve à travers les difficultés.

Faire face à l'opposition

Tout cela nous donne une plus grande perspective sur les raisons pour lesquelles la vie peut être difficile de temps en temps et pourquoi nous devons traverser des épreuves. Parfois, nous considérons les épreuves comme des malédictions ou une déviation du plan céleste. Cependant, je crois que les épreuves sont exactement ce dont nous avons besoin pour grandir et devenir comme notre Père céleste.

Des épreuves pour grandir et devenir comme Père céleste

Ma femme m’a parlé récemment d’une amie dont le fils est en mission. Son amie lui a confié quelque chose comme ça :

“Avant que mon fils ne parte en mission, nous avons entendu parler de toutes ces merveilleuses bénédictions qui se produisent au sein de la famille d’un missionnaire. Nous les attendons avec impatience car depuis qu’il est en mission nous avons beaucoup plus d’épreuves dans notre vie. Je ne suis pas sûre de la raison pour laquelle nous n’avons pas été bénis comme d’autres familles de missionnaire.”

J’ai eu de la compassion pour cette chère sœur et, en même temps, j’ai pensé : “Qu’est-ce qui te fait dire que ces soi-disant épreuves ne sont pas, en réalité, des bénédictions ?”

Gérer l'anxiété comme une bénédiction

Gérer l’anxiété comme une épreuve et une bénédiction

L’anxiété fait partie de la vie. C’est une réaction normale face à divers problèmes. L’anxiété excessive peut devenir problématique mais elle peut aussi être gérée de manière efficace. Nous devons nous souvenir que “cette vie est le moment où les hommes doivent se préparer à rencontrer Dieu” (Alma 34:32).

Nous n’allons pas remplir la mesure de notre création si nous ne traversons pas d’épreuves et de difficultés. Si vous souffrez d’anxiété, ça pourrait très bien faire partie du plan de notre Père céleste pour vous aider à devenir plus fort. Essayez de ne pas considérer toutes les difficultés comme quelque chose qui cloche. De nombreuses difficultés sont envoyées par les cieux, et si nous les gérons bien, elles nous aideront à devenir une personne meilleure et plus noble.

 

Ceci est un extrait de “Peace Be Unto You : Anxiety Management Using Gospel Principles”, par le docteur, David T. Morgan. Cet ouvrage traite de divers aspects de la gestion de l’anxiété et donne des solutions pratiques pour changer. Ses écrits contiennent des conseils et des clés pour appliquer les principes de l’Evangile aux troubles émotionnels. Vous pouvez découvrir plus de contenu, le suivre sur les réseaux sociaux et lui poser des questions sur son site web : www.ldspsychologist.com.


Ceci est un extrait d’un livre. L’extrait original a été publié sur ldsdaily.com et traduit par Nathalie.