Vers la fin de ma mission, mon Président de Mission a dirigé une conférence de zone. Il allait rentrer chez lui à ce moment-là et il a conclu la réunion par un moment de Q/R. Je me souviens comme si c’était hier d’une question posée par Elder Hansen, d’Idaho. Il s’est levé et, avec un très fort accent de fermier de l’Idaho, il a demandé : “Président Wilkey, comment faire pour ne pas devenir inactif quand je rentrerai chez moi ?”. Ce à quoi, le Président Wilkey a répondu : “Elder Hansen, est-ce que vous trayez une vache à moitié ?” J’ai vu une lumière s’allumer dans les yeux d’Elder Hansen qui a répondu “J’ai compris, Président !” et il s’est rassis. Cet échange m’a laissé perplexe. Mais je ne l’ai jamais oublié.

Maintenant que je suis rentré de mission depuis presque 5 ans j’ai rencontré des centaines de membres moins actifs. Beaucoup d’entre eux sont d’anciens missionnaires qui ne sont plus pleinement actifs, plusieurs ont toujours un témoignage, mais ils s’en sont écartés. La question d’Elder Hansen résonne dans mon esprit : “Que pouvons-nous faire pour ne pas devenir inactif ?” La réponse à cette question est réellement : “Est-ce que vous trayez une vache à moitié ?”. Après avoir médité sur cette question pendant plusieurs années, je l’ai finalement comprise. Voilà l’explication. Traire une vache, c’est un engagement. Si vous trayez une vache laitière à moitié, vous finirez par détériorer sa capacité à produire du lait, la rendant ainsi bonne à rien. Nous faisons la même chose à notre vie spirituelle quand nous ne sommes des disciples qu’à moitié ou, en d’autres termes, quand nous sommes tièdes, comme le dit Jean dans Apocalypse 3:21. Alors voilà 4 façons sûres de traire votre vache jusqu’au bout (d’être un disciple à part entière).

1) Prier souvent et de tout son cœur.

Si Satan enseigne à l’homme à ne pas prier mais que celui-ci ne s’arrête pas de prier, alors la tactique suivante de Satan sera de le faire prier sans cœur. En tant qu’ancien missionnaire, j’ai remarqué que le plus grand changement dans ma vie quotidienne se trouvait dans mes prières. Pendant la mission, on était confrontés à des situations impossibles. On savait que le seul espoir pour beaucoup de nos investigateurs était un miracle. Alors on s’agenouillait en prière fervente et on suppliait notre Père céleste pour un miracle. On priait pour que les gens acceptent l’Evangile, on priait pour eux en mentionnant leur nom et leur besoin. Dans nos prières, on déversait tout notre âme à Dieu en faveur de ceux qu’on aimait.

On ne priait pas seulement de toute notre âme, on priait BEAUCOUP. La première chose qu’on faisait en se levant le matin, c’était de prier. On priait avant de manger le petit-déjeuner, avant notre étude des Ecritures, avant de quitter l’appartement pour la journée, avant le déjeuner, avant le dîner, avant toutes nos leçons pendant la journée et, le soir, on priait avant de faire notre planning, on priait avec notre collègue et individuellement. On priait au moins 10 fois par jour.

Mais quand on rentre à la maison, il est facile d’être “occupé” et d’“oublier” de prier, parce qu’on doit se dépêcher pour aller à l’école, au travail ou ailleurs, parce qu’on est en retard. On traie notre vache à moitié quand on oublie de prier et quand nos prières se transforment en une simple “répétition de mots”. On traie notre vache jusqu’au bout quand on prie pour les autres en mentionnant leur nom et leurs besoins. Toutes les prières ne doivent pas durer 10 minutes mais il serait sage de faire rapport à notre Père céleste, le soir, de nos actions de la journée, de nous repentir de nos péchés et de prier pour ceux que nous aimons.

“Prier pour autrui de toute l’énergie de notre âme augmente notre capacité d’entendre et de suivre la voix du Seigneur.” – David A. Bednar

2) Etudier les Ecritures et les paroles des prophètes.

Pendant la mission, on apprend à étudier et on consacre du temps à devenir des experts de l’Evangile. Une heure chaque jour pour l’étude personnelle et une heure pour l’étude avec notre collègue. En rentrant à la maison, on se rend vite compte que deux heures d’étude de l’Evangile ce n’est pas réaliste pour un étudiant universitaire avec des responsabilité professionnelles, académiques, familiales et sociales.

On commence à traire notre vache qu’à moitié quand, au lieu d’étudier les Ecritures, on ne fait que lire un verset avant d’aller se coucher ou quand on oublie tout simplement de lire un jour.

Nous pouvons traire notre vache jusqu’au bout en faisant l’impasse sur quelque chose afin de nous libérer du temps pour une étude plus consistante des Ecritures. Commencez par vous assurez de, au moins, lire ou écouter les Ecritures puis continuez par une véritable étude personnelle. Pour ma part, j’ai eu du mal avec ça pendant mes deux premières années après la mission jusqu’à ce que je réalise quelque chose : j’écoute BEAUCOUP de musique, quand je conduis et quand je fais du sport. Je me suis demandé : Que se passerait-il si je remplaçais juste un peu de cette musique par les Ecritures ? La différence a été stupéfiante, l’Esprit est entré dans ma vie à un plus grand degré que ce que j’avais ressenti depuis que j’étais missionnaire.

Puis j’ai eu cette idée : Et si j’écoutais des discours de la Conférence Générale pendant que je suis à la salle de sport ? Alors l’année passée, je me suis fixé le but d’écouter 1000 discours de la Conférence. Chaque jour, pendant que je faisais du sport, j’écoutais ces discours et j’ai réussi. Cette année j’ai reconduit mon but pour 1000 autres discours. Parfois je m’arrête pour copier et envoyer mes citations préférées à des amis. Nous pouvons traire notre vache jusqu’au bout en nous immergeant dans l’étude des Ecritures avec un but plus précis.

“Je vous promets que, si vous étudiez tous les jours le Livre de Mormon en vous aidant de la prière, vous prendrez tous les jours de meilleures décisions.” – Russell M. Nelson

étudier les écritures

3) Aller à l’Eglise le dimanche.

Dans un monde où nous sommes attaqués quotidiennement, l’idée que nous n’avons pas besoin d’un renouvellement chaque semaine est insensée. Nous avons besoin de la recharge spirituelle qui vient de notre véritable assistance aux réunions dominicales. Cela se produit quand nous renouvelons nos alliances en prenant la Sainte-Cène, en recevant la révélation et en fortifiant notre témoignage.

Mais bien trop souvent nous avons l’impression que les réunions de l’Eglise ne réussissent pas à nous recharger spirituellement. Cela se passe parce que nous trayons notre vache à moitié, et il se peut que nous finissions par ne plus voir l’intérêt d’y aller du tout. Alors que pouvons-nous faire pour traire notre vache jusqu’au bout et nous sentir recharger à l’Eglise ? Tout d’abord, je ne vais pas vous dire que toutes les réunions de l’Eglise sont super ; parce que, pour être franc, j’ai déjà assisté à des réunions assez terribles. Mais juste parce que la réunion est terrible cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas y assister et vous y ressourcer.

Quand vous êtes dans une réunion de l’Eglise que vous trouvez ennuyeuse ou inintéressante, essayez les choses suivantes :

  1. Mettez votre téléphone/tablette en « mode Elder Uchtdorf ». (Mode avion)
  2. Essayez de regarder autour de vous et de voir si quelqu’un a l’air seul ou triste, prenez ce temps pour utiliser le don de discernement. Quand nous cherchons des occasions pour rendre service, le Seigneur nous les donne.
  3. Essayez de lire les Ecritures. Eh oui, la version papier, pas celle de votre téléphone.
  4. Si un discours ou une leçon est ennuyeuse, essayez d’écrire vos pensées sur le sujet. Certaines de mes révélations personnelles me sont venues pendant que j’étais en train d’écrire mes pensées sur les sujets dont il était question. (Essayez d’éviter de faire cela sur vos appareils électroniques parce que ça peut distraire les autres).

Suis-je le parfait exemple pour cela? Bien loin de là. Mais en les suivant ces quatre idées peuvent vous aider à traire votre vache jusqu’au bout ! Elles peuvent même changer le discours d’un grand conseiller ennuyeux en quelque chose de ressourçant spirituellement.

“Le culte est un élément essentiel et central de notre vie spirituelle. C’est quelque chose que nous devons désirer ardemment, que nous devons rechercher et nous efforcer de vivre.” – Dean M. Davies

4) Allons au temple de façon désintéressée  

Si un non-membre venait vers vous maintenant et vous demandait d’être baptiser, est-ce que vous l’ignoreriez et lui diriez : “Je suis trop occupé ?” Cette simple idée est ridicule ! Pourtant combien de fois étions-nous trop occupés pour aller au temple et accomplir cette oeuvre sacrée pour quelqu’un qui l’attend de l’autre côté du voile? On nous encourage à y aller aussi souvent que nous le pouvons.

Nous trayons notre vache à moitié quand nous sommes égoïstes avec le temps que nous avons déjà promis de consacrer. Une autre façon de ne traire notre vache qu’à moitié c’est quand nous sommes égoïstes avec les ordonnances que nous sommes disposés à faire. Je connais de nombreux JA qui refusent de faire des scellements parce qu’ils ne sont pas encore mariés. Même si, la plupart du temps, il y a un panneau dans le temple indiquant qu’il y a besoin de personnes pour faire des scellements. Sommes-nous vraiment si égoïstes que nous refusons de donner les bénédictions d’une famille éternelle à quelqu’un d’autre avant d’avoir reçu les nôtres ? Allons plus souvent au temple, Faisons-le de façon régulière et participons à toutes les ordonnances possibles, c’est comme ça que nous pouvons traire notre vache jusqu’au bout.

“Prenons-nous part régulièrement à toutes les ordonnances du temple et recevons-nous ainsi toutes les bénédictions de l’œuvre par procuration pour nos ancêtres ?” – Ezra Taft Benson

Conclusion : Soyez des disciples jusqu’au bout et trayez votre vache ! 

Alors, comment s’assurer de rester pleinement actif dans l’Eglise du Seigneur afin de recevoir les nombreuses bénédictions qu’il a pour nous là-bas ? La réponse c’est de traire votre vache jusqu’au bout ! Si nous ne sommes engagés qu’à moitié envers le Seigneur et trayons notre vache à moitié, nous aurons rapidement l’impression que l’Evangile ne fonctionne pas et nous nous dirigerons vers l’inactivité. Mais si nous trayons notre vache jusqu’au bout, nous ne deviendrons jamais moins actifs dans l’Evangile ou l’Eglise. Ces réponses ne sont pas nouvelles mais elles sont vitales.

“Lorsque nous nous faisons baptiser, nous sommes complètement immergés en symbole de notre promesse de suivre complètement le Seigneur, non pas à moitié seulement. Lorsque nous sommes « pleinement engagés », les cieux sont ébranlés pour notre bien. Lorsque nous sommes tièdes ou engagés de façon partielle, nous nous privons de certaines des plus belles bénédictions des cieux.” – Elder Gary B. Sabin

Article original publié sur MyLifebyGoGoGoff et traduit par Nathalie.