Khor-Kharfot annonce gouvernement Oman

Au cours du mois de février 2016 une équipe d’archéologues, chercheurs et autres, supervisés par le Dr. F. Richard Hauck, se trouvait au fort probable pays d’Abondance de Néphi pour des fouilles afin de trouver des réponses à des questions importantes sur l’état de ce lieu en 600 av. J-C. Représentant le Meridian, les Proctors y seront aussi pour transmettre, jour après jour, à nos lecteurs un reportage sur cette aventure spirituelle et archéologique. Suivez-nous jusqu’au bout de la Péninsule arabique et de l’Histoire des Écritures anciennes.

La Fondation Khor Kharfot, dirigée par Clyde et Karen Parker, Mark et Lori Hamilton, et les Proctors, ont envoyés, deux fois en 2013, des équipes d’archéologues, botanistes et chercheurs, puis encore une fois l’année dernière pour y effectuer des tâches de reconnaissance et d’analyse du site. Aujourd’hui le travail s’étend.

Il semblait impossible que le gouvernement qui régit le fervent sultanat musulman d’Oman, au cap sud-est de la Péninsule arabique, donne la permission à une équipe d’archéologues, dirigée par un saint des derniers jours, de creuser sur la plage isolée de Khor Kharfot qui n’est rien d’autre que le seul candidat potentiel pour être le pays d’Abondance de Néphi.

Les Omanais ne nous ont pas seulement donné la permission, mais ils étaient aussi disposés à collaborer avec nous, à faciliter notre travail, à permettre que des échantillons soient emportés hors du pays pour être analysés, voire plus. Voilà des musulmans qui soutiennent aimablement un projet très mormon : découvrir tout ce que nous pouvons sur le pays d’Abondance de Néphi

Comment cela s’est produit, voilà une histoire incroyable que nous allons vous raconter ici mais pour comprendre la raison pour laquelle c’est incroyablement significatif, il faut vous donner un peu de contexte.

Khor-Kharfot annonce 2

Où est le Pays d’Abondance de Néphi?

En décrivant le pays d’Abondance où il a construit le bateau, Néphi nous donne des détails spécifiques, notamment que c’est un lieu au bord de la mer accessible depuis le désert, à l’est de Nahom, un lieu avec une grande quantité de fruits et de miel, ainsi que du bois. Il doit y avoir accès à de l’eau fraîche, du minerai de fer pour fabriquer des outils, du silex pour faire du feu, et il doit y avoir une montagne suffisamment proche pour que Néphi puisse s’y rendre pour prier souvent, et des falaises en bord de mer étant donné que ses frères l’ont menacé de l’y jeter. (Voir une description plus en détails, ici).

Le site de Nahom a été découvert au Yémen, un lieu appelé ainsi longtemps avant que Léhi n’avance péniblement dans cette direction en 600 av. J-C. Alors quel endroit se trouvant directement à l’est peut vraisemblablement correspondre à tous ces nombreux critères spécifiés ou suggérés par l’histoire de Néphi?

Franchement, le pays d’Abondance de Néphi ne correspond tout simplement pas à l’étendue sèche, stérile et sans arbres qu’est l’Arabie. Son pays d’Abondance serait aussi caractéristique qu’un diamant dans le sable, au cœur de ce paysage. Quel endroit est recouvert d’arbres et verdoyant en Arabie? Il n’y a que quelques candidats potentiels — et tous ont des défauts, de différentes façons. Il n’y en a qu’un qui réponde à tous les critères — une plage isolée proche de la frontière du Yémen, appelée Khor Kharfot.

Khor-Kharfot annonce 3

Khor Kharfot: le seul site qui correspond

Warren Aston a découvert cet endroit il y a plus de 25 ans et depuis lors, un petit groupe de saints des derniers jours a trouvé son chemin jusqu’à cette plage. Ce qui semble évident, c’est que bien qu’elle soit complètement inoccupée aujourd’hui, au moins deux vagues de personnes ont vécu dans cette petite région, dans le passé, et ont laissé leur trace archéologique derrière eux comme témoignages muets qu’ils se trouvaient là.

Khor-Kharfot lagon

Un lagon d’eau fraîche sépare la plage en deux et de chaque côté se trouve un riche réseau de traces archéologiques. De longues lignes doubles de pierres s’étirent tout le long de la plage. Des espaces fermés et des ruines de constructions effondrées marquent le paysage. Un large monticule qui était autrefois une sorte de tour se dresse à l’Est. Une avancée protège un vieux graffiti. Des parois, d’où s’écoulaient ce qui étaient autrefois des sources d’eau des montagnes, descendent en lignes droites. Les traces archéologiques à Kharfot sont pures, intactes et elles n’ont pas encore été étudiées mais ne demandent qu’à l’être.

Si c’est là le pays d’Abondance de Néphi, des questions surgissent immédiatement à l’esprit. À quel point la végétation était-elle différente à l’époque? Quels arbres y poussaient? Qu’en est-il du lagon qui est aujourd’hui bloqué par une bande de sable qui l’empêche de s’écouler jusqu’à la mer? Est-ce que son eau s’écoulait autrefois directement jusqu’à la met et formait, par conséquent, un endroit parfait pour construire un bateau?

À quelle date les premières personnes s’y sont installées puis ont quitté cet endroit? Est-ce que Néphi et Léhi sont arrivés dans un lieu aux habitations abandonnées et ainsi, comme le Seigneur l’a promis, toute chose nécessaire était préparée pour eux et ils n’avaient qu’à occuper ce lieu?

La question la plus importante

La question qui compte le plus nous brule presque les lèvres, tellement nous voulons la poser. Est-ce que Néphi et Léhi ont laissé quelque chose derrière eux qui puisse indiquer qu’ils étaient là? Au premier abord, la réponse semble être ‘non.’ Ils sont restés à cet endroit probablement entre deux et quatre ans pour tout préparer et construire ce bateau, pas assez longtemps, semble-t-il, pour avoir laissé des traces.

Khor-Kharfot plage

C’est ce que nous pensions tous, mais lorsque Warren Aston a donné à Richard Hauck le dessin des ruines d’une construction particulière qui se trouvait du côté ouest de Khor-Kharfot, il est tombé des nues. Hauck avait étudié en détails le Temple de Salomon, le Tabernacle dans le désert et des constructions ayant une structure similaire en Amérique Centrale, alors il a immédiatement reconnu ce qu’il était en train de regarder. Il avait l’oeil pour voir ce que nul autre observateur ordinaire n’aurait pu remarquer.

Ce qui était dessiné, c’était le contour d’un sanctuaire destiné au service religieux, avec un tracé architectural et un agencement qui correspondaient directement au Temple de Salomon. Cela ressemblait de toutes les façons possibles aux ruines d’un sanctuaire hébraïque.

Lors de cette expédition et celles qui ont suivi, à Khor Kharfot, Hauck a soigneusement étudié le site spécifique où ce dessin a été fait.

Il pouvait observer, des ruines qui sont restées là, que la construction qui était autrefois à cet endroit utilisait les concepts sacrés de mesure et de conception qui avaient été utilisés pour construire le Temple de Salomon. En fait, il a trouvé 14 correspondances qui ne s’alignent pas seulement sur l’exemple du Temple de Salomon, mais aussi sur deux autres sites de temple où il avait travaillé en Amérique centrale.

En tant qu’archéologue, Hauck est passé lui-même de penser que Khor-Kharfot était un site potentiel pour le pays d’Abondance de Néphi à croire que c’était probable. Qui, à l’exception d’un prophète, aurait construit un sanctuaire pour le culte religieux de sa famille incorporant si spécifiquement chacun des concepts sacrés que l’on peut voir dans le Temple de Salomon?

Khor-Kharfot sanctuaire

Warren Aston, à droite, et deux autres archéologues étudient quelques ruines du site, trois expéditions auparavant. C’était bien avant avoir le permis de faire des fouilles.

Ce qui est fascinant également c’est que, malgré les traces archéologiques répandues à Kharfot indiquant qu’une autre population musulmane a vécu pendant quelque temps à cet endroit lors de ces derniers siècles, le site-sanctuaire est resté intact. L’emplacement du sanctuaire se trouve à l’endroit le plus propice de Kharfot, car il est sur une crête continuellement bercée par une brise océanique qui réduit la chaleur présente partout ailleurs.

Ça aurait probablement été un bon endroit pour que quelqu’un d’autre y construise quelque chose, faisant ainsi de l’ombre au sanctuaire qui se trouvait là mais les printemps qui ont nourri le site au fil des siècles ont asséché le terrain et personne d’autre n’a choisi de de construire ici – une aubaine qui a rendu les pourtours du sanctuaire visible.

Constituer l’équipe scientifique

Ensuite, la prochaine étape pour en apprendre plus sur ce site-sanctuaire et pour répondre à toutes les autres questions, consistait à creuser – à le faire soigneusement, un travail archéologique de patience qui révèle le passé au présent – mais qui nécessitait la permission de l’Oman.

Les membres de la Fondation Khor Kharfot avaient souvent parlé de ce qu’ils feraient lorsqu’ils en arriveraient à ce moment-là. Nous n’étions pas certains que dans ce fervent pays musulman un projet venant des mormons, sur le Livre de Mormon, serait très apprécié. Nous n’étions pas certains, en réalité, qu’ils ne nous chasseraient pas carrément de Kharfot si on continuait.

Hauck a réuni une équipe sophistiquée d’archéologues. Il se trouve qu’aucun d’entre eux n’est SDJ, mais que chacun possède des spécialités qui sont importante pour ce travail, et ils ont créé une ébauche de recherche archéologique pour ce site.

L’ébauche répondait à toutes les questions que nous avions à propos du pays d’Abondance de Néphi et bien plus. Le moment était venu de l’apporter au gouvernement de l’Oman pour avoir la permission. L’ébauche de la recherche archéologique a parlé d’elle-même, sans que nous n’ayons à expliquer nos motivations les plus chères – en apprendre plus sur Néphi.

Ça se corse

Le 8 nov. 2015, Hauck et l’archéologue, Kimball Banks, ont rencontré deux représentants officiels du Sultanat d’Oman. Les premiers étaient des personnes-clés pour approuver la fouille, le Dr. Said Alsalmi, Directeur Général du Bureau du Conseiller aux Affaires Culturelles et Hassan Al-Jaberi, le Directeur des Sites Archéologiques de l’Oman. Tous les Omanais, bien évidemment, portaient leurs habits traditionnels, des robes blanches et des turbans.

Hauck et Banks ont fait une présentation globale sur l’importance archéologique de la région de Khor Kharfot pour l’histoire culturelle de l’Oman. Ils ont passé en revue de nombreux facteurs de recherche et les Omanais s’accordaient à dire que chacun d’entre eux était important.

Ils ont déclaré que la décision finale concernant le permis ne trainerait pas mais qu’elle serait prise le jour-même et que tout semblait favorable. Puis une surprise a surgi lorsque Said a dit qu’ils allaient bientôt avoir une réunion avec le Conseiller du Sultan, Son Excellence Al Rowas.

Juste au moment où ils partaient pour cette réunion, Hassan a posé une question qui a complètement interloqué Hauck. Il a expliqué que ce n’était pas clair pour lui s’il y avait, en réalité, un ou deux prophètes. Est-ce que Néphi et Léhi étaient deux prophètes ou un seul? Cela n’aurait pas pu être plus surprenant, étant donné que le Livre de Mormon n’avait pas du tout été abordé pendant leur discussion.

Tout était sur le point de changer.

Des questions qui changent tout.

La première question de Son Excellence était quelque chose comme : “Qu’est-ce que vous souhaitez accomplir en venant à Oman?” Hauck a commencé à lui présenté la synthèse de la région archéologique de Khor Kharfot, considérant le Paléolithique, le Néolithique grâce à l’occupation du Moyen Orient à l’âge de bronze et a l’âge de fer.

Son Excellence n’était nettement pas ravi et il a dit que Hauck n’avait vraiment pas répondu à la question qu’il avait posé de différentes façons. “Vous n’avez pas fait tout ce chemin et fait toutes ces dépenses pour étudier le commerce de l’encens? Nous savons ce qui s’est passé à Khor Kharfot. Si vous ne répondez pas à cette question notre entretien se terminera immédiatement.”

Hauck a écrit : “Lorsque je me suis rendu compte de ce que le conseiller demandait, j’ai immédiatement conclu que je devais lui donner ce qu’il recherchait même si cela pouvait nous coûter notre chance d’obtenir la permission de travailler à Khor Kharfot. Je savais que leur expliquer le lien mormon avec l’Oman — que Khor Kharfot est un candidat viable pour être la terre perdue d’Abondance où un bateau a été construit par des anciens prophètes du Livre de Mormon — puisse même nous faire expulser du pays. En concluant que la transparence en ce qui concerne nos intentions de recherche était la seule chance que nous ayons d’avoir du succès dans cette entreprise, j’ai plongé tête la première.

“Après avoir pris une grande inspiration, j’ai dit : Je suis mormon. Mais les Drs. Kimball Banks et Linda Cummings ne sont pas mormons et, de ce fait, ils ne s’intéressent pas au lien mormon avec Khor Kharfot”. J’ai continué en expliquant qu’en raison de cette différence fondamentale mais pas nécessaire, nous, en tant que professionnels, travaillons sur deux niveaux. L’un des niveaux est le plan d’ensemble de recherche générale qui doit être entrepris afin de comprendre le contexte temporel et spatio-culturel de la région de Khor Kharfot. Et l’autre niveau qui, en tant que mormons se superpose au premier, est en lien avec la raison pour laquelle nous, mormons, voulons faire de la recherche archéologique et environnementale à Khor Kharfot.

Khor-Kharfot accès par la mer

Dr. Richard Hauck et son équipe en direction de Khor Kharfot, trois expéditions plus tôt, le site étant plus accessible par la mer.

“J’ai continué en expliquant que la petite famille élargie de Léhi, pour fuir l’oppression, a quitté Jérusalem en direction du Sud, marchant le long de la route de la caravane de l’encens, jusqu’à Nahom, dans ce qu’on connaît aujourd’hui comme le Yémen. Puis ils se sont tournés directement vers l’Est et ont continué jusqu’à la côte de la Mer d’Arabie dans ce qui est aujourd’hui le sultanat d’Oman. Cette route les a menés directement dans la région de  Khor Kharfot. J’ai mentionné que, pendant une petite période, que l’on estime à 2-4 ans, ils se trouvaient là sur la côte de l’Oman construisant un bateau qui a été utilisé pour leur faire traverser les mers jusqu’aux Amériques.

“J’ai conclu en racontant comment Néphi, dans ses écrits, se réfère continuellement au voyage de sa famille loin de leur destruction certaine à Jérusalem pour trouver la liberté dans la Terre Promise du Nouveau Monde et comment il compare ce voyage à l’exode de Moïse et de son peuple hors de l’esclavage en Égypte vers la liberté dans la Terre Promise de Palestine”.

Voilà ce que le Conseiller du Sultan voulait entendre. Puis il a posé une autre question-clé. Hauck a décrit : “Il se demandait si nous avions trouvé une preuve tangible des premiers visiteurs du Livre de Mormon à Khor Kharfot? L’esprit était très fort et je savais que je devais tenter le tout pour le tout.

“J’ai répondu en disant : ‘Oui, nous avons effectivement quelques preuves qui peuvent être en lien avec cette courte période lorsque Léhi et Néphi ont résidé à Khor Kharfot’. Tout en faisant cette déclaration, j’ai sorti le dessin du plan du site-sanctuaire et l’ai déroulé devant les Omanais. J’ai expliqué que cette construction démontrait qu’elle représentait un lieu de culte. Son architecture et sa taille correspondaient toutes deux entièrement à celles du Temple de Salomon, à Jérusalem, ainsi qu’à plusieurs autres édifices de temple anciens sur lesquels j’avais travaillé en Amérique Centrale.

“Les trois Omanais écoutaient tous avec beaucoup d’attention et semblaient être totalement ouverts à tout ce que je racontais. Le Conseiller du Sultan a ensuite mis l’accent sur le fait que son bureau était complètement impartial et ouvert à tout peuple, toute religion, toute croyance et que lui et son équipe de travail respecterait ce qui nous intéressait”.

Son Excellene a sorti la une du journal du matin-même, contenant un article sur le discours du Sultan lors de la 38ème Conférence Générale de l’UNESCO, à Paris, où il a souligné l’importance du besoin de créer et de maintenir des relations de fraternité parmi toutes les nations et tous les peuples. Il a décrié la violence qui existe au Moyen Orient et il a utilisé son propre pays et gouvernement pour démontrer l’applicabilité de telles amitiés ouvertes et globalisantes.

Ce qui pour nous était un miracle absolu : les Omanais nous ont accordé la permission totale pour nos travaux archéologiques à Khor Kharfot et ils seront nos partenaires pour faciliter le travail.

Maintenant, nous verrons ce que nous trouverons.

Scot et Maurine ProctorArticle écrit par Scot and Maurine Proctor, et publié sur ldsmag.com, traduit en français par Nathalie.