Tim Ballard se décrit comme un abolitionniste moderne et fait tout en son pouvoir pour éduquer le public sur l’épidémie à peine reconnue du trafic d’êtres humains dans la société.

« Nous vivons nos vies en pensant que l’esclavage a été éradiqué, mais il est plus que jamais présent », dit-il. « Il y a plus d’esclaves aujourd’hui qu’il n’y en avait durant les 300 ans de commerce transatlantique d’esclaves. » En fait, les organisations des droits de l’homme s’accordent à dire qu’il y a 21 millions de victimes du trafic d’êtres humains dans le monde aujourd’hui, dont 2 millions d’enfants. Sauver ces enfants est devenu la mission de Tim Ballard, une mission qu’il croit être inspirée du Seigneur.

 

Dans les ténèbres

Lorsqu’il était agent du gouvernement, Ballard a été formé à la lutte anti-terroriste, il a donc été surpris d’apprendre que son supérieur l’avait expressément réclamé pour la mise en place d’une unité anti-crime contre les enfants.

«Il pensait que ma religion serait une protection pour moi,» dit Ballard.

Après avoir jeûné et prié avec son épouse, Katherine, le couple a fortement ressenti que la réponse était «oui».

«La raison qui m’a poussée à dire non au début est la même raison pour laquelle nous avons pris la décision d’accepter : parce que nous avons des enfants.»

C’est donc ce qu’il a fait pendant les 12 années qui suivirent.

Tim Ballard, agent secret devait repérer les enfants esclaves en se faisant passer pour un client

Lorsqu’il était agent infiltré, Ballard devait se faire passer pour un client.

L’inspiration divine

En tant qu’agent du gouvernement, Ballard ne pouvait travailler que sur des cas dans lesquels des citoyens américains étaient impliqués. «Il y a des ressources limités», il explique. «Je ne blâme pas le gouvernement. C’est comme ça.»

Cependant, la frustration de Ballard est devenue insupportable, à mesure qu’il infiltrait des réseaux de trafic d’enfants tout en étant forcé de laisser des victimes innocentes derrière lui.

«J’ai été dans des situations où je savais où les enfants se trouvaient, mais je ne pouvais pas les en sortir parce qu’il n’avait pas de lien avec les Etats Unis,”dit-il. «Je ne pouvais plus le supporter.»

Il continue, «J’ai eu plusieurs expériences spirituelles profondes qui m’ont fait voir clairement que je devais faire quelque chose dans ce domaine. J’ai commencé à ressentir très fortement que ma famille devait quitter la Californie et déménager en Utah, mais nous n’avions aucune idée de la raison pour laquelle nous devions partir.»

Ballard et sa femme ont donc décidé d’aller au temple pour rechercher l’inspiration. Le matin suivant, Ballard a reçu une réponse claire et indéniable lors d’une expérience spirituelle : «Trouve les enfants perdus.»

La famille a déménagé en Utah pendant l’été 2012 et tout s’est rapidement mis en place pour Ballard avec la création  de «Operation Underground Railroad», fondation spécialisée dans le sauvetage des enfants victimes d’esclavage.

«Avant de quitter le gouvernement, j’ai appelé tous mes contacts des autres pays. Je leur ai demandé s’ils me donneraient toujours l’autorisation d’intervenir de manière privée, et ils ont tous accepté.»

Le père de six enfants a alors monté une équipe d’ancien marines, agents de la CIA et d’autres agents possédant un lot de compétences uniques. Bien que ne sachant pas d’où l’argent allait venir, le réseautage et le bouche à oreille, ont rapidement conduit à récolter suffisamment de dons pour commencer les opérations en Janvier 2014.

Tim Ballard et son équipe en mission

Tim Ballard en mission de sauvetage.

 

Stratégie spirituelle

L’équipe de Tim Ballard est composée de gens de toutes croyances, mais beaucoup sont membres de l’Eglise, on y compte des amis d’enfance et l’ancien Navy Seal Dutch Turley, qui occupe la fonction de vice-président des opérations de sauvetage. L’ancien diplomate américain et officier de renseignement Matt Osborne, qui sert en tant que vice-président des missions et du renseignement extérieurs dans l’organisation est également membre de l’Eglise.

D’après Osborne, avoir une équipe de gens qui ont sincèrement le désir d’être humble et droit a fait toute la différence.

«Nous prions constamment,» dit-il, «Nous prions pour être protégés. Nous prions pour être guidés afin de trouver les enfants, pour trouver des fonctionnaires honnêtes dans les gouvernements des autres pays. C’est très difficile de savoir à qui faire confiance.»

«Nous ne sommes pas un groupe qui cherche à faire justice soit même, et nous n’essayons jamais de forcer les choses à se produire,» dit Turley. «Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir, mais les choses arrivent au moment prévu par le Seigneur. C’est à ce moment là que nous sommes le plus productifs.»

«Certains des moments les plus spirituels de ma vie ont eu lieu alors que j’étais assis à table en face d’un trafficant d’enfants,» dit Ballard. «Je ressens l’esprit avec moi dans ces moments de ténèbres complets.»

A ce jour, O.U.R. a dirigé des opérations de sauvetage en Haïti, au Guatemala, en Colombie, en République Dominicaine, au Mexique, au Nicaragua, au Costa Rica, en Thaïlande et aux Etats-Unis. Mais selon Tim Ballard, ce n’est que le début.

«Nous avons reçu des requêtes de la part des gouvernements partout dans le monde,» dit-il. «Nous avons plusieurs cas en attente, et nous ne savons jamais quand il sera le moment de sauter dans un avion. Cela pourrait être demain. Mais ma femme ne se plaint jamais. Elle sait que c’est ce que nous devons faire.»

«La seule chose qui s’interpose contre le mal qui cherche à conquérir le monde sont les gens bien qui dont face à leurs peurs et agissent,» dit Mark. «Les gens qui ne font rien permettent au mal de prospérer. Je ne peux pas rester assis et laisser des atrocités se passer. Je ne vais pas permettre à ma peur de m’empêcher de faire ce qui est juste.»

Pour faire un don à la fondation Operation Underground Railroad ou en apprendre plus sur la fondation (site disponible en anglais seulement), vous pouvez visiter cette page : ourrescue.org.

 

 

Article publié sur ldsliving.org, traduit par Samuel Babin et Eva Antoine