Je suis étendu sur le sol en pierre, en larmes, les yeux levés vers le ciel. Avec l’aide d’une équipe artistique incroyable et d’une main divine, c’était fini. La pièce maîtresse du temple était terminée. Voici un peu du récit de ce voyage pour y arriver.
Quand je vois la toile blanche déployée devant moi, je n’oublie jamais les émotions. Le sentiment dans votre âme qui essaie d’accéder à l’inspiration divine. Vouloir que l’artiste en chef prenne le dessus pour inspirer les autres. Les idées nous sont venues, à mon équipe et moi, mais elles n’étaient pas toujours faciles à réaliser. Le voyage pour atteindre cet imposant puits de lumière à Versailles, en France semblait bien difficile.
Le site choisi pour le temple était à un jet de pierre des jardins du château de Versailles. Dans un quartier résidentiel. Avec les restrictions de hauteur, il n’y aurait pas de flèche ou la fameuse sculpture de l’ange Moroni. Nous y avons vu une opportunité, l’occasion de créer une ouverture au centre de l’édifice. Une façon majestueuse d’apporter de la lumière. Quoi de mieux qu’un vitrail pour mettre cette lumière en valeur.
J’avais déjà fait beaucoup de puits de lumière auparavant. À Nauvoo, Palmyra et Gilbert. C’était radicalement différent. Il y a à Paris quelques-uns des plus beaux puits de lumière du monde et les élégants dômes sont l’un des aspects remarquables de cet art. Comme les plans des étages montraient un grand escalier en colimaçon magnifique au centre, le vitrail nécessaire semblait encore plus grand. Avoir une fenêtre plate dans cet espace aurait été une tragédie. Nous espérions trouver un moyen d’avoir l’impression qu’en montant les escaliers, notre Moi spirituel pouvait continuer à monter jusqu’aux cieux. Le design devait attirer nos yeux vers le ciel.
Le lys a été choisi pour plusieurs raisons. Pendant des siècles, il a été un symbole de la France, mais plus important encore, un symbole de la résurrection. Le symbole que notre esprit va continuer à vivre, que nous ne serons pas laissés en terre et que notre âme s’élèvera. Avoir, pour ainsi dire, les fleurs dessinées pour atteindre le Fils dans les cieux.
C’était le plus grand dôme que nous ayons essayé de faire et nous travaillions le verre. Je me suis dit que j’aurais dû être plus attentif en cours de géométrie. L’impression d’avoir le cercle dans le carré. Comment faire pour qu’un carré de quatre côtés se courbe vers le haut et se fonde dans un cercle au milieu ? Cela nécessitait de la technique. L’œuvre était validée, maintenant il nous fallait juste trouver comment accomplir la tâche. Je me souviens de ma première visite sur le site. En regardant l’énorme ouverture de béton, je me suis tourné vers mon compagnon et lui ai dit : « Dans quoi je me suis fourré ? ».
Dix mille pièces et des milliers de bijoux faits à la main forgés par le feu se tenaient là, suspendus dans le ciel. Le soleil s’en empare et diffuse ses couleurs sur les murs. J’ai descendu l’escalier en colimaçon et je me suis allongé sur le sol, épuisé. En levant les yeux, j’ai réalisé que j’avais grandi pendant ce voyage. J’ai remercié Dieu de m’avoir aidé au fond de cette abîme et j’ai regardé la boussole centrale faite de fleurs. Je me suis engagé à continuer à suivre cette boussole alors que je tiens la palette des peintres et que je demande à mon pouvoir supérieur de continuer à tenir les pinceaux pour peindre les couleurs de mon cœur.
Tom Holdman (texte et photos)
Texte original écrit par Thomas Holdman et traduit par Christine.
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