J’ai récemment vécu une série d’événements qui m’ont montré que la définition que nous avons du fait de « secourir les brebis égarées » n’est pas assez large. Regardons comment cette idée a été enseignée dans l’Eglise depuis la nuit des temps (j’exagère), et ensuite, tournons-nous vers une définition différente du mot « secourir ».
L’histoire bien connue d’une personne quittant le droit chemin (la brebis égarée) se trouve dans Luc 15 :4. Le Sauveur nous donne dans ce passage la parabole de la brebis égarée.
« Quel homme d’entre vous, s’il a cent brebis, et qu’il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? »
C’est l’histoire que nous reprenons à chaque fois que nous avons une leçon dont le thème est “retrouver les brebis égarées”, ou membres inactifs. J’ai eu une leçon de prêtrise il y a quelques semaines sur ce sujet précis. C’était une bonne leçon, avec des exemples de ceux qui, dans la paroisse, ont été ramenés au fil des ans, ainsi que ceux qui ont toujours besoin d’aide.
Les enseignements des pionniers
Certaines des histoires de sauvetage que nous entendons régulièrement dans l’Eglise viennent des pionniers. Beaucoup de ces histoires sont très connues. Brigham Young s’est tenu au pupitre de la Conférence Générale et a appelé à secourir les compagnies “Willy” et “Martin”. Nous avons tous entendu parler des sacrifices héroïques fait pour sauver ces saints qui étaient sur le point de mourir dans le froid.
Mais qu’en est-il de certaines des autres histoires de sauvetage moins connues ? Il y a beaucoup d’histoires de gens qui ont été secourus par des moyens moins spectaculaires qu’une compagnie à qui on a envoyé des couvertures, de la nourriture et des équipements médicaux. Et je voudrais me pencher sur deux de ces histoires de sauvetage moins connues.
Lorsqu’on a secouru les compagnies “Willy” et “Martin”, il y avait si peu de place dans les chariots pour y mettre des gens qui ne pouvaient plus marcher qu’ils ont dû laisser la plupart de leurs affaires derrière eux. C’est de l’histoire de ceux qui sont restés derrière pour garder ces affaires dont je voudrais parler. Cette histoire nous vient d’Elder Jack H. Goaslind dans un discours de conférence intitulé : “Dans Sa Force je peux accomplir toutes choses”.
Frère Dan W. Jones et deux autres frères de l’équipe de secours, ainsi que 17 jeunes hommes des deux compagnies, ont été appelés à rester derrière pour garder les affaires. Ils devaient faire face à cinq mois d’hiver dans le Wyoming, ils se trouvaient à des centaines de kilomètres du premier poste de secours, pratiquement sans rien à manger, et dans des conditions de privation extrêmes. Imaginez le sacrifice ! On a proposé à chacun de ses hommes de se joindre au groupe de chariots qui se dirigeait vers la vallée, mais tous ont choisi de rester derrière, obéissant à l’appel de servir.
On se souvient de cet hiver comme l’un des plus rudes jamais connus. Ces gardiens courageux se sont démenés pour réparer les cabanes à Devil’s Gate; ils ont tué les dernières vaches, ont entreposé la viande dure et filandreuse pour se nourrir, et ont remis en état et rangé les affaires qu’ils étaient restés pour garder.
Ils ont tué quelques bisons, mais le gibier s’est fait rare. Rapidement ils ont dû se nourrir de peaux d’animaux dont ils enlevaient la fourrure pour ensuite faire bouillir le cuir. Ils ont mangé le cuir des languettes des chariots, des semelles de vieilles chaussures, et une peau usée de bison qui avait été utilisée comme paillasson pendant deux mois. A un moment donné, Dan Jones envisageait de manger sa propre selle !
Finalement, en mai, l’équipe de secours est arrivée et ils ont pu rentrer chez eux. Ce n’était pas une opération de sauvetage comme les autres. Ces hommes ont souffert toutes sortes de privations simplement pour protéger quelques affaires que les compagnies ont dû abandonner lorsqu’elles ont été secourues près de 6 mois auparavant.
Parfois, lorsqu’il nous est demandé de venir en aide, le service requis n’est pas inscrit dans un manuel. Ces saints en difficulté étaient aux portes de la mort. Ils ne contrôlaient plus rien. Ces hommes se sont portés volontaires pour faire ce que personne dans ces compagnies ne pouvait plus faire, protéger leurs affaires.
Une autre histoire touchante que vous pouvez voir dans la vidéo du film “17 miracles”. Cette sœur avait fait tout ce qui était en son pouvoir. Elle avait atteint la limite de ses forces et était prête à s’assoir pour mourir. Sa fille a prié pour recevoir de l’aide du Seigneur. Et comment l’aide est-elle venue ? Sous la forme d’un gâteau.
Un simple gâteau qui a renforcé et rafraichi son âme et lui a donné la force et l’espoir dont elle avait besoin pour aller de l’avant. Cliquez ici pour voir la vidéo (en anglais)
Ce que cette histoire nous apprend c’est que nous ne savons pas toujours ce qui est nécessaire pour sauver les brebis égarées, mais le Seigneur le sait. Cette sœur n’était pas faible dans sa foi. Elle avait enterré ses enfants sur la route et avait souffert toutes sortes de privations dans ses efforts pour rester fidèle. Elle avait atteint ce qu’elle pensait être sa limite. Elle pensait ne plus pouvoir avancer.
Mais le Seigneur savait qu’une petite démonstration d’amour de Sa part était tout ce dont elle avait besoin pour aller au-delà de ce qu’elle pensait ne pas être possible. Il lui a donné un gâteau. C’est tout ce que cela a nécessité.
Notre religion est fondée sur le principe de la procuration
Notre Seigneur nous a sauvé en faisant pour nous ce que nous ne pouvions pas faire pour nous-même. Son Sacrifice nous permet d’accomplir des choses qui seraient autrement impossibles. Dan Jones et ces 17 jeunes hommes ont fait pour les compagnies ce qu’elles ne pouvaient pas faire pour elles-mêmes.
Lorsque nous allons au temple et faisons des ordonnances pour les morts, nous faisons pour eux ce qu’ils ne peuvent pas faire pour eux-mêmes. Il n’y a pas une seule âme qui retournera vers Dieu par ses propres moyens. Nous avons tous besoin que des choses soient faites pour nous que nous ne pouvons pas faire nous-même. Chacun de nous dépend du principe de procuration.
J’ai récemment déménagé à Rexburg en Idaho, alors que je vivais dans un endroit très chaud auparavant. On dit souvent en plaisantant que Rexburg a trois mois d’été et neuf mois d’hiver. Notre ancienne maison ne disposait même pas d’un système de chauffage. Nous n’en avions pas besoin. L’autre jour mon épouse a mentionné le fait de devoir changer le filtre de notre Chaudière avant l’hiver. J’ai répondu : “Elles ont des filtres ?” J’ai réalisé alors que j’allais avoir besoin de beaucoup d’aide pour apprendre à protéger ma maison avant que la neige arrive cette année. Je ne sais tout simplement pas comment faire pour empêcher le froid d’endommager la plomberie et le système de chauffage de ma maison. Je vais m’appuyer sur les conseils de mes visiteurs au foyer.
Dernières pensées
Personne n’est complètement autonome. Nous avons tous besoin d’aide. C’est pourquoi le Seigneur nous a donné à chacun des talents et des compétences. Il veut et espère que nous puissions compter les uns sur les autres. Ce travail de sauver les âmes ne consiste pas seulement à retrouver les brebis égarées qui se sont éloignées de l’évangile. Ce n’est qu’un exemple.
Dans Psaume 119: 176, David Dit: “Je suis errant comme une brebis perdue; cherche ton serviteur, Car je n’oublie point tes commandements. » Ne sommes-nous pas tous des brebis perdues ? L’Esprit ne nous cherche-t-il pas constamment pour essayer de nous ramener tous vers Dieu ?
Quand le Seigneur nous demande de chercher ceux qui se sont égarés, je pense qu’il est prudent de supposer que nos efforts doivent inclure le fait d’être gentils envers les membres de notre famille et nos voisins. Lorsque nous sommes impliqués dans le service communautaire, nous ouvrons des portes pour partager les vérités salvatrices de l’évangile. Nous donnons l’exemple et préparons la voie pour pouvoir enseigner et diriger, et nous faisons le travail que le Seigneur a besoin de faire pour secourir ses enfants.
Le mot “secourir” est un mot large. Chaque opportunité que nous prenons de bénir la vie d’un autre est un nouvel effort pour secourir un frère ou une sœur, et les aider à revenir à la maison. Ils peuvent être complètement actifs dans l’Eglise, mais se sentir perdus car personne ne fait attention à eux. Ils peuvent être perdus sur un point de doctrine qui, si personne n’y prend garde, peut les éloigner de l’Eglise.
Nous disposons de beaucoup de moyens différents pour secourir ceux qui se sont égarés. Qui sait, peut-être que l’un des secrets de la recherche des brebis égarées pour les ramener dans le troupeau pourrait être la clé pour nous sauver nous-même.
Article écrit par Kelly P. Merrill, publié dans LDSblogs et traduit par Samuel Babin