Je crois que nous avons tous entendu des discours et des témoignages dans lesquels quelqu’un mentionne à quel point cela a compté pour lui/elle qu’une visite ou qu’un service lui soient rendus, de quelque façon que ce soit, sans qu’on le lui en ait donné la charge.

Quand une personne donne de bon cœur, sans rien attendre en retour ou sans penser que c’est un devoir, cela nous interpelle. Nous savons que leur amour est sincère.

Et cela ne veut pas dire que nous sommes tous de mauvaise foi lorsque nous accomplissons des tâches qui nous ont été confiées, c’est juste que le destinataire sait que nous nous soucions bel et bien de lui/elle lorsque nous le faisons sans y avoir été poussé. Le geste spontané, l’élan soudain d’aider semblent être des inspirations de l’Esprit qui touchent le plus le cœur des autres.

 

visiting-teaching-sisters1

La gentillesse qui se manifeste de façon spontanée laisse une impression durable.

L’habitude d’attendre

Certains d’entre nous sont tellement habitués aux appels et aux missions que nous prenons l’habitude d’attendre que quelqu’un nous le demande pour servir. Nous arrêtons de prendre des initiatives parce que nous savons que notre téléphone va sonner bien assez tôt, avec des demandes de toutes sortes. Et même ceux qui acceptent volontiers ces demandes peuvent tomber dans la routine de l’attente faisant rarement quelque chose juste pour le faire.

Mais quelle impression une telle action peut-elle donner ?

“Attends. Tu dis que tu viens de tondre ma pelouse juste par gentillesse, tu veux dire que ce n’est pas parce que tu es mon nouveau visiteur au foyer ou quelque chose comme ça?

“Tu viens de m’apporter une tarte juste comme ça ? Alors que je ne suis même pas malade ?

La gentillesse qui se manifeste de cette façon laisse une impression durable.

L’inverse se produit également. En tant que présidente de la Société de Secours, j’ai parfois entendu des sœurs se plaindre qu’on ne leur rende visite qu’en coup de vent, et à la fin du mois, comme si c’était juste pour cocher une case dans sa liste de chose à faire. À quel point passer un coup de fil ou faire un effort supplémentaire pour venir plus tôt seraient beaucoup plus significatifs.

Minimiser un service

Et pendant que nous abordons le sujet de ne pas minimiser un service qu’on nous demande de faire, je voudrais dissiper un mythe. Ca s’applique surtout à la vie de couple lorsqu’un conjoint demande à l’autre de faire quelque chose de gentil, puis il ou elle le fait, et finalement ce geste est accueilli par une moquerie puisqu’il lui a été demandé de le faire. Le conjoint semble penser que si ça ne venait pas de lui ou elle, alors ça ne compte pas. J’ai exprimé l’idée dans des discours et des articles, de ne pas rejeter les efforts qui sont le résultat d’une demande sincère. Ils devraient plutôt signifier bien plus encore.

Par exemple, une épouse demande à son mari de préparer le repas de temps en temps. L’homme essaie de le faire, en dépit de son aversion pour cette activité, de son manque total de confiance et de compétence dans ce domaine, offre en réalité un plus grand cadeau qu’un mari qui aime cuisiner et l’aurait fait de toute façon, que cela signifie quelque chose pour sa femme ou non. C’est un peu comme l’offrande de la veuve, il est en train de puiser et de donner de l’eau d’un puits asséché, d’un endroit où il n’y connait absolument rien. Et il le fait uniquement pour faire plaisir à la femme qu’il aime !

Quand quelqu’un sort de sa zone de confort pour honorer et faire plaisir à son conjoint, nous devrions être reconnaissant, pas aigri simplement parce qu’ils n’y ont pas pensé eux-mêmes.

Cela va dans les deux sens. J’ai vu des épouses aimantes s’attacher des casques sur la tête, assister à des matchs de baseball, obtenir un certificat de plongée sous-marine et explorer des grottes effrayantes dans lesquelles elles ne se seraient jamais aventurées normalement, juste parce que cela signifiait quelque chose pour leurs maris. Le fait que ce ne soit pas leurs activités de prédilection en fait vraiment plus qu’un cadeau.

De même, si vous vous surprenez a en vouloir à quelqu’un pour un geste de bonté ou une visite juste parce que vous savez que cette personne a été chargée de le faire, ne soyez pas trop prompt à minimiser son effort. Peut-être qu’ils ont pris du temps pour vous malgré tout ce qu’ils avaient à faire dans leur propre vie et au beau milieu des problèmes dont vous ignorer tout. Peut-être qu’ils étaient heureux de recevoir votre nom pour vous rendre service, parce que maintenant ils peuvent officiellement apprendre à mieux vous connaître, alors qu’auparavant ils se sentaient mal à l’aise de vous dire qu’il/elle aimerait bien être votre ami. Nous ne devrions pas présumer savoir ce qu’il y a dans le cœur de quelqu’un d’autre, et nous ferions mieux de penser qu’ils ont les meilleures intentions. Nous menons tous des vies bien occupées et beaucoup d’autres activités tiraillent notre attention. Soyez reconnaissants lorsque quelqu’un vous a choisi vous, au lieu de toutes les autres options en compétition.

bolivia-adults-couples-women-men-shopping-1402773-gallery

Quand quelqu’un sort de sa zone de confort pour honorer et faire plaisir à son conjoint, nous devrions être reconnaissant

Qui a besoin de mon aide ?

Mon évêque nous a mis au défi de faire une prière pour laquelle nous aurons toujours une réponse. Il suffit de demander : “Qui a besoin de mon aide ? ” Il nous a expliqué qu’un visage apparaîtra dans notre esprit, cela pourrait être un membre de notre famille, un voisin, un collègue de travail. Mais nous penserons à quelqu’un. Et en lançant un coup de fil ou en tendant la main à cette personne, nous nous éloignerons de la catégorie «tâche» et notre bienveillance sera incontestable. Et, en écoutant les inspirations de l’Esprit, Dieu saura qu’il a quelqu’un sur qui il peut compter pour aider ses enfants. Et davantage d’inspirations nous viendront.

N’attendez pas un appel en particulier pour être pleinement engagés dans l’édification du royaume de Dieu. (2)

N’attendez pas un appel au temple ou un défi d’histoire familiale ou une invitation officielle pour servir une  mission de couple. N’attendez pas que quelqu’un vous demande de l’aider pour mettre les chaises en place ou à les ranger. N’attendez pas d’avoir une assignation missionnaire avant de partager l’Evangile avec ceux qui vous entourent. N’attendez pas qu’on fasse passer une feuille d’inscription pour apporter un repas à une personne qui en a besoin. N’attendez pas que quelqu’un vous en confie la responsabilité pour accueillir les visiteurs; soyez simplement accueillants et chaleureux. Nous devrions tous anticiper, être à l’affut des besoins et être des personnes qui y répondent.

J’aime aussi ce que Chieko Okazaki a dit :

“Notre appel à être des chrétiens et à faire preuve de compassion, c‘est lorsque nous sommes sorties des eaux du baptême que nous l‘avons reçu. … Nous n‘avons pas besoin que le Seigneur nous donne de tâche pour être bons. Nous n‘avons pas besoin d‘un engagement écrit pour être prévenants. Nous n‘avons pas besoin d‘être soutenus par notre paroisse pour être sensibles”

Nous devons juste y aller et servir.

____________

La version originale de cet article a été écrite par Joni Hilton, publiée sur ldsmag.com et traduit par Nathalie.