Quand on pense à un soldat, on imagine généralement une personne avec un uniforme militaire, qui met tous les jours sa vie en danger pour défendre les libertés que nous chérissons, et qui veille de la terre, du ciel ou de la mer. Ces vaillants hommes et ces femmes considèrent leur service comme un honneur. Parfois, c’est dans leur dévotion qu’ils rendent leur dernier soupir pour protéger ce pays qu’ils aiment. Leur vie n’est pas une vie de star. Chaque jour, Ils font face à des épreuves qui mettent en péril leur survie, et leur service n’est pas toujours reconnu, même parmi leurs compatriotes. Ce service est strictement volontaire, et, dans beaucoup de cas, ces soldats passent des semaines, des mois ou même des années séparés de leurs familles.
Les missionnaires sont aussi des soldats
Comparez ce service à la vie d’un missionnaire. Il quitte volontairement sa famille pendant une période de 18 mois à deux ans pour rendre service. Les missionnaires sont envoyés à travers le monde pour prêcher et enseigner l’Évangile de Jésus-Christ. Tout comme un soldat dans l’armée, lui aussi porte un uniforme. Cependant, cet uniforme est constitué d’un costume pour les hommes, et de jupes ou de robes pour les femmes. Ils portent aussi un badge qui indique leur nom et les identifie en tant que missionnaire de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Dans un sens, eux aussi sont des soldats, des soldats qui obéissent aux ordres de leur commandant en chef, le Seigneur Jésus-Christ. Leur vie n’est pas nécessairement une vie de star non plus et ils sont souvent appelés à servir dans différentes parties du monde où ils n’ont pas tout le confort auquel ils ont pu être habitués. Tout comme les soldats, le service qu’ils rendent n’est pas toujours reconnu, et ils font face, au quotidien, à des épreuves. Ils se font rejeter et critiquer par les personnes avec qui ils essaient de partager l’Évangile, pas seulement dans des pays éloignés, mais aussi dans leur propre pays. Dans certaines parties du monde, leur vie peut aussi être en danger à cause d’un mouvement révolutionnaire social ou politique. Cependant, tout comme les soldats, ils considèrent leur service comme un honneur. Ils sont en mission pour le Seigneur et font ce qu’il attend d’eux.
Les soldats et les missionnaires servent dans les champs de bataille bien que ces champs de bataille soient différents. Ils ont tous deux un but à achever. Lorsqu’ils partent en missions, les mots que le Seigneur a dit à Josué leur apporte du réconfort : « Ne t’ai-je pas donné cet ordre: Fortifie-toi et prends courage? Ne t’effraie point et ne t’épouvante point, car l’Éternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras » (Josué 1:9). Pendant les moments de solitude, de découragement et de désespoir, les paroles de Paul les renforcent aussi : « Je suis tout par celui qui me fortifie » (Philippiens 4:13). Enfin, le livre des Psaumes nous rappelle dans Psaumes 18 : 31-16 :
« Les voies de Dieu sont parfaites, La parole de l’Éternel est éprouvée; Il est un bouclier pour tous ceux qui se confient en lui. Car qui est Dieu, si ce n’est l’Éternel; Et qui est un rocher, si ce n’est notre Dieu? C’est Dieu qui me ceint de force, Et qui me conduit dans la voie droite. Il rend mes pieds semblables à ceux des biches, Et il me place sur mes lieux élevés. Il exerce mes mains au combat, Et mes bras tendent l’arc d’airain. Tu me donnes le bouclier de ton salut, Ta droite me soutient, Et je deviens grand par ta bonté. »
Les soldats rentrent du combat avec honneur
Quand un soldat rentre chez lui après avoir rempli sa mission, ou lorsqu’un missionnaire finit sa mission, ils rentrent tous les deux avec honneur. Cependant, le monde qu’ils avaient connu est différent et ils peuvent avoir l’impression de rentrer dans une nouvelle dimension, où la vie n’est pas la même que lorsqu’ils étaient partis. En plus de cela, il y a des gens qui ne comprennent pas l’impact de leur période de service ou de leur mission sur leur vie. Ils ne sont pas les personnes qu’ils étaient avant de partir.
Dans un récent article du magazine Meridian, Hermana Rachel Raynor, une missionnaire de retour à Laie, à Hawaii, raconte son expérience lors de son retour à l’aéroport Ronald Reagan de Washington D.C. en novembre 2012 après avoir servi sa mission de 18 mois pour l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Elle s’est rendue compte que pour la première fois en 18 mois, elle était dans une espace public sans sa collègue missionnaire. En essayant de retrouver ses repères, elle s’est rappelé qu’une fois, son grand-père lui avait dit que la guerre changeait les hommes. Elle mentionne dans l’article :
« La guerre amène les soldats à croire en Dieu ou à questionner son existence. Il a choisi de croire en Dieu. Avant, je pensais que c’était le seul moyen qu’il y avait de ne pas perdre la raison sur le champ de bataille. Maintenant, je sais que c’est parce que grand-père savait que Dieu était le seul qui pouvait comprendre les expériences qu’il avait traversé. »
Elle continue en parlant de son retour :
« Quand j’ai embarqué, je ne pouvais m’empêcher de me sentir perdue : qu’est-ce que je devais faire maintenant ? Comment est-ce que je suis censée vivre dans un monde qui n’a aucune idée de ce que j’ai traversé ? Un monde qui ne sait rien de cette expérience que je viens de vivre, des choses que j’ai apprises, des personnes que j’ai rencontrées, de la personne que je suis devenue. Comment allais-je m’en sortir ? »
En se rendant à la porte d’embarquement du dernier vol qui l’amènerait à sa destination finale, sa tête fut remplie de questions. Quand elle arriva à la porte, elle vit toutes les personnes qui l’attendaient et qui sautaient de joie. Elle était une missionnaire qui rentrait avec honneur, mais en réalité, la foule qui était présente ce jour-là se réjouissait du retour des trois hommes, plus âgés et en uniforme qui étaient en fauteuil roulant. Les trois hommes portaient des chapeaux de vétérans de la deuxième Guerre mondiale et de la guerre de Corée. Elle se rappelle avoir rejoint le groupe pour applaudir et souhaiter la bienvenue à ces courageux soldats qui s’étaient vaillamment battus pour la protection de leur pays et de leurs libertés. Alors qu’elle se tenait debout et applaudissait, elle se rappelle avoir pensé :
« Ces hommes ont sûrement reçu des balles, ils ont été victimes d’abus, de violence, ils ont été retenus prisonniers, ils étaient apeurés, et ils ont vu leurs amis mourir. Cependant, ils ont continué à se battre. Je suis sûre qu’ils ont servi de leur mieux. Pendant ces batailles, ils ont donné tout ce qu’ils avaient. Ils sont passés par des expériences que jamais personnes ne devraient traverser, et ont vu des choses que personnes ne pourrait comprendre sans avoir été sur le champ de bataille. Ils se sont battus pour leurs familles, leurs amis, leur pays, leur religion et pour moi. Je suis reconnaissante pour leur service. »
Quand elle entendit le dernier appel pour l’embarquement de son vol, elle a commencé à réfléchir à son service pour l’Église de Jésus-Christ. Tout comme les soldats, elle avait elle aussi été au cœur de la bataille. Son champ de bataille se trouvait en Virginie, dans les secteurs d’Arlington, d’Alexandrie et de Fredericksburg. Pendant sa mission, elle avait vu des gens affaiblis par leurs batailles personnelles et par les fardeaux qu’ils devaient porter – des gens qui demandaient de l’aide et du secours par la prière. C’est elle qui avait été appelée à secourir ces âmes. Même lorsqu’elle servait vaillamment, il y avait toujours ceux qui juraient, qui la méprisait et qui refusaient son aide – son message plein d’espoir. Elle avait ses blessures de guerre – les articulations de ses mains avaient saigné et développer des callosités à force de frapper à des milliers de portes, elle avait eu des ampoules aux pieds à force de marcher pendant des miles dans les rues et les secteurs où elle servait, et cela dans toutes les conditions météorologiques imaginables.
Cependant, malgré tout cela, sœur Raynor, tout comme beaucoup des soldats qui rentrent du combat, est rentrée la tête haute, en sachant qu’elle avait fait ce que le commandeur en chef lui avait demandé d’accomplir et elle savait qu’elle avait servi de son mieux. Tout comme les autres soldats, elle avait dû se tenir en première ligne des combats – les soldats en représentant le pays qu’ils aiment, et elle, en représentant le Sauveur Jésus-Christ. Elle a ajouté :
« J’avais des poches sous les yeux causées par la fatigue. J’ai éprouvé, physiquement et spirituellement, des hauts et des bas que personne ne pourra jamais comprendre. J’ai servi le Seigneur de mon mieux et maintenant, j’ai un sourire indélébile sur le visage qui me vient de l’incroyable joie que j’ai ressentie en servant mes frères et sœurs. J’avais fait de mon mieux. J’avais fait preuve d’obéissance. En montant dans l’avion, j’ai été submergée par une vague de satisfaction et j’ai ressenti la confirmation que Dieu avait accepté mon sacrifice. Je savais que dans les cieux, il y avait des gens, des amis et des proches, qui se tenaient debout et applaudissaient mes efforts et qu’ils étaient reconnaissants pour mes efforts individuels dans cette guerre spirituelle qui se déroule sur la terre. »