J’ai du mal à parler de mes difficultés.

Il y a beaucoup de raisons à cela et il se peut que vous les connaissiez aussi. Il semble ne jamais y avoir de bon moment. Il est difficile de trouver les mots pour les exprimer. Vous ne savez pas comment les autres vont réagir. La vulnérabilité, ça fait peur.

Pourquoi est-ce si difficile? Je crois que cela a à voir avec la culture qui nous entoure et qui met en avant l’optimisme et la foi. Même le monde nous dit de rester positif et dynamique parce que les individus ne veulent s’entourer que de ceux qui sont heureux, ce qui n’est intrinsèquement pas mauvais. Cependant, il se peut que nous poussions cela à l’extrême.

Nous ne voulons pas être jugés. Nous ne voulons pas ressentir de honte. Si quelqu’un voyait nos difficultés qui sont souvent étroitement liées à la façon dont nous nous percevons nous-mêmes, nous serions rejetés.

Jésus-Christ ne veut pas que nous nous cachions ou minimisions nos propres fardeaux. Bien que nous citions souvent l’Ecriture suivante, bien connue, du Livre de Mormon, est-ce que nous la comprenons vraiment?

« Puisque vous désirez entrer dans la bergerie de Dieu et être appelés son peuple, et êtes disposés à porter les fardeaux les uns des autres, afin qu’ils soient légers » (Mosiah 18:8).

Il faudrait en dire beaucoup plus sur la façon dont nous pouvons créer des lieux sûrs pour que les personnes expriment leurs difficultés. Cependant j’aimerais me concentrer sur la façon dont ces épreuves auxquelles nous faisons face peuvent dissiper les sentiments d’“être un fardeau” et laisser de la place aux autres lorsqu’ils cherchent à obtenir de l’aide.

Ne vous excusez pas

Vous êtes-vous déjà excusés de votre vulnérabilité ou de vos émotions?

Je suis désolé de pleurer. Je suis désolé de déverser tout cela sur toi maintenant. Je suis désolé de te prendre tellement de ton temps.

S’excuser à ces moments-là peut transformer ce qui pourrait être des moments de lien en moments de honte. Nos actions sont immédiatement qualifiées comme fausses et mauvaises. Au lieu de vous s’excuser, essayez de dire “merci” à la place.

Merci de me laisser pleurer sur ton épaule. Merci de m’écouter. Merci de passer du temps avec moi.

Ne mentez pas

Il n’est pas toujours facile de dire la vérité sur nos sentiments et sur ce que nous traversons. Au lieu de faire face à la difficulté émotionnelle quand nous tentons de nous exprimer, nous mentons. Ça va. Nous sommes fatigués. Tout va bien. Il y a de nombreuses façons de cacher la vérité.

Faites de votre mieux pour ne pas mentir. Toutefois, nous ne sommes pas obligés de révéler nos sentiments les plus personnels chaque fois que quelqu’un nous demande comment ça va, mais nous pouvons apprendre à dire la vérité d’une façon qui convient. Voici quelques exemples :

Ma santé mentale m’a bien affaibli dernièrement. Je n’ai pas bien dormi ces derniers temps; je trouve cela difficile de ne plus faire fonctionner mon cerveau la nuit. C’est difficile de rester motivé.

Soyez spécifique 

Il y a de fortes chances pour que les personnes qui font partie de votre vie soient heureuses de vous aider. Essayez de trouver des choses précises dont vous avez besoin ainsi vous pourrez solliciter de l’aide d’une façon claire et honnête. Cela aidera ceux qui vous entourent à se sentir moins intimidés et plus confiants pour vous servir. Pensez à des besoins de ressourcement pour lesquels les autres peuvent vous aider, ainsi vous avez toujours quelque chose à dire lorsque les autres vous demandent s’ils peuvent vous aider.

Trouvez des épaules solides

Tout le monde n’est pas forcément équipé ou disposé à porter votre fardeau avec vous. Il est important de vous tourner vers ceux qui ont un coeur et un esprit disposés à servir. Comment trouver quelqu’un qui a des épaules solides pour nous aider à porter nos fardeaux? Voici trois suggestions :

  • D’abord, quelqu’un qui a les épaules solides vous écoutera activement. Il ne vous interrompra pas, ne sera pas distrait et n’accaparera pas la conversation. Il ne vous fera pas de remarques abruptes ou critiques. Bien qu’il puisse vous donner des idées, il ne va pas juste vous balancer des solutions au visage ou vous dire que vous dramatisez.
  • Ensuite, quelqu’un qui a les épaules solides se rappellera de ce dont vous avez discuté et vous demandera des nouvelles. Lorsqu’il vous voit, il fait le point et vous pose des questions spécifiques sur vos difficultés.
  • Finalement, quelqu’un qui a les épaules solides agira sans que vous le lui demandiez. S’il remarque l’un de vos besoins ou si vous lui avez parlé de vos difficultés, il prend l’initiative de vous servir. Il ne se sent pas obligé d’agir ou d’attendre jusqu’à ce que vous le suppliiez de le faire.

 

Si vous avez eu l’impression d’être un fardeau pour les autres, comment avez-vous surmonter ou travailler sur ces sentiments-là?


La version originale de cet article a été écrite par Aleah Ingram, publiée sur ldsdaily.com et traduite par Nathalie.