La plupart des gens savent que l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours envoie des missionnaires en fin d’adolescence et au début de leur 20ème anniversaire, leur donnant une brève formation linguistique s’ils en ont besoin, et les envoyant deux par deux pour faire du prosélytisme dans 347 missions partout dans le monde. Les jeunes hommes constituent la plupart de ces équipes missionnaires, bien que les jeunes femmes peuvent aussi être appelées en mission, et jusqu’à récemment, elles constituaient environ 15 pourcent des missionnaires mormons.
L’Église des SDJ a fait, depuis ses débuts, du travail missionnaire de diverses façons. Elle a envoyé des missionnaires « sans bourse ni sac, » pas seulement au 19ème siècle, mais, pour quelques uns, dans les années 40 du siècle dernier. Dans les débuts de son histoire, la plupart du temps, elle a envoyé des missionnaires plus âgés, puis au 20ème siècle elle a envoyé des missionnaires plus jeunes. Pendant longtemps, les missionnaires ont servi pendant une période de temps indéterminé, puis pendant trois ans, ensuite deux ans et demi, pendant une courte période dix-huit mois, et maintenant deux ans.
Les Missionnaires mormons économisent de l’argent pour payer leur mission, et on attend de leurs parents (bien que ce ne soit pas exigé) qu’ils donnent des dons supplémentaires nécessaires pour couvrir les frais de mission, qui sont répartis dans toutes les missions, afin que les missions dans des endroits comme Tokyo ou Londres ne coûtent pas davantage que les missions dans des endroits où elles coûteraient moins coûteux.
Les missionnaires sont assignés à la mission dans laquelle ils vont travailler. Ils peuvent exprimer leur préférence, mais à la fin, ils vont là où ils sont appelés, qui est souvent un endroit différent de leur préférence. Pendant qu’ils sont missionnaires, ils travaillent à plein temps, avec une demi-journée de congé par semaine pour prendre soin du nettoyage, d’écrire des lettres et des loisirs. Ils appellent chez eux, à la maison, seulement deux ou trois fois par an et ne communiquent avec leurs proches que par courrier ou par courriel.
Pendant une grande partie du 20ème siècle, les jeunes gens étaient éligibles d’être appelés à l’âge de dix-neuf ans (avec des exceptions dans certains pays qui permettaient de servir à dix-huit ans), et les jeunes femmes étaient éligibles à l’âge de vingt-et-un an. Pour autant que je sache, il n’y a jamais eu une explication officielle en ce qui concerne cette différence d’âge entre les hommes et les femmes. Mais il y avait une hypothèse largement répandue que c’était pour décourager les missionnaires de tomber amoureux, et une autre hypothèse largement répandue selon laquelle c’était pour décourager les femmes à aller en mission.
En octobre 2012, le président de l’Église des SDJ, Thomas S. Monson, a annoncé un changement de règle. Dès lors, les jeunes gens seraient éligibles de faire une demande d’appel en tant que missionnaire à l’âge de dix-huit ans au lieu de dix-neuf ans, et les jeunes femmes seraient éligibles à l’âge de dix-neuf ans au lieu de vingt-et-un. Encore une fois, il n’y a pas d’explication concernant la différence d’âge pour être éligible, mais la nouvelle règle remet en question les hypothèses précédentes concernant la différence d’âge, au moins en ce qui concerne les pratiques actuelles.
Ce changement d’âge pour être éligible fait une différence pour les jeunes gens qui maintenant peuvent partir pour le service missionnaire immédiatement après l’école secondaire plutôt que d’aller à l’université pendant un an avant de commencer ce service. Mais cette différence n’est pas aussi grande que celle des jeunes femmes. L’Église dit que dans les semaines suivant l’annonce de Président Monson, les dossiers de candidature missionnaires ont augmenté de près de six fois, les femmes représentant plus de la moitié des postulants.
Comme on pouvait s’y attendre, le nombre de postulants a redescendu depuis, même s’il reste encore le double du nombre d’avant l’annonce, et les femmes et les hommes font la demande en nombre à peu près égal. Le total des quelques 24’000 missionnaires à travers le monde est à la hausse. Vous allez probablement voir davantage d’entre eux dans plus d’endroits, et vous pouvez être certains de voir davantage de femmes missionnaires.
Mais quand vous voyez ces jeunes gens et femmes, qu’est-ce que vous regardez? Les non-mormons voient des jeunes personnes en vélo ou à pied, frappant aux portes ou stoppant les personnes dans la rue pour leur parler du Mormonisme. La plupart imaginent des tactiques de ventes agressives visant à ce que ces pairs de missionnaires franchissent la porte de leur foyer, où ils essayeront de débattre de leurs idées avec les occupants jusqu’à qu’ils se soumettent. Ils voient généralement en eux des personnes à éviter.
Mais après avoir été l’un de ces missionnaires, et avoir eu deux enfants qui ont servi en tant que missionnaires, je ne vois pas en ces missionnaires mormons ce que les autres voient. Au contraire, je vois de jeunes personnes qui ne sont pas si différentes de la plupart des autres personnes de leur âge, ayant des intérêts et des aspirations similaires.
Je vois des personnes qui veulent sincèrement prêcher l’évangile, mais qui ne sont probablement pas agressives lorsqu’ils le font. Il y a des exceptions. Il y a, peut-être, certains dirigeants missionnaires qui peuvent persuader les autres missionnaires dont ils ont la charge à être agressifs. Mais la plupart de ces jeunes personnes n’aiment pas ce genre d’approche, et peu de dirigeants de l’Église l’encouragent. La plupart des missionnaires voient leur travail comme étant une chance de donner aux personnes l’opportunité d’entendre ce qu’ils ont à dire, en offrant une possibilité, en recherchant celles qui sont intéressées plutôt que de forcer les personnes qui ne sont pas interessées à les écouter.
Si vous pouviez parler avec eux, vous les trouveriez sérieux et engagés. Vous les trouveriez impatient de prêcher leur message. Si vous avez eu une formation en théologie ou en histoire de la religion, vous les trouveriez raisonnablement bien informés et sincères au sujet de leurs croyances et pratiques SDJ, mais naïves au sujet des autres religions. Vous les trouveriez rarement dominateurs.
Le Mormonisme se développe aussi rapidement qu’il le fait en raison de son taux de natalité et grâce à sa force missionnaire.
Mais l’expérience missionnaire donne aussi aux jeunes personnes une opportunité de faire quelque chose qu’ils feraient rarement sans elle. Peut-être la plus importante est qu’elle leur fait réfléchir au sujet de leur relation avec Dieu et de prendre cette relation au sérieux. Et cela les oblige à être disciplinés et réfléchis pendant ces 18 ou 24 mois. Etre missionnaire est un travail difficile, mais la plupart des missionnaires apprennent à le faire.
Et les avantages pour eux vont plus loin. J’ai récemment entendu un jeune homme raconter ses expériences missionnaires. Elles étaient différentes de la plupart, mais d’une certaine manière elles ressemblaient aussi à ce qui se passe dans chaque mission des SDJ.
Ayant commencé l’école un an plus tard, ce jeune homme est allé en mission à l’âge de dix-neuf ans sans avoir été à l’université. Après avoir été diplômé de l’école secondaire, il a travaillé pendant un certain temps pour gagner de l’argent pour sa mission et est ensuite partir servir sa mission.
Beaucoup de missionnaires sont appelés dans des missions aux Etats-Unis ou dans des pays développés, mais ce missionnaire a été appelé à servir pendant deux ans à Chuuk, un des États Fédérés de la Micronésie. (Pendant la Seconde Guerre mondiale, ces îles étaient appelées « Truk »). Comme il n’existe pas de formation disponible aux Etats-Unis pour apprendre le Chuukeese, il est arrivé là-bas sans pouvoir communiquer, a appris la langue à travers ses expériences, et il en est reparti parlant cette langue avec les gens et travaillant efficacement en tant que missionnaire. C’est un accomplissement considérable pour un jeune de dix-neuf ans sans étude supérieure.
N’ayant jamais été à l’extérieur des Etats-Unis, ce jeune homme n’a pas seulement vu une culture très différente, mais il a vécu dans cette culture, avec des gens qui ont un style de vie et de subsistance différents. Il a vu la pauvreté (et a vu que la pauvreté et la vie ne sont pas nécessairement la même chose). Il a travaillé avec des gens souffrant d’addiction, ainsi qu’avec des familles ordinaires vivant des vies ordinaires, mais une vie très différente de la vie de sa famille et des ses voisins en Utah.
L’effet sur ce jeune homme sera certainement important. S’il est comme mes fils, il ne sera plus capable de penser de la même façon à ce qu’il faut pour bien vivre. Il est probable qu’il aura beaucoup plus de sympathie pour les gens qui ont moins que lui. Après avoir vécu au sein d’une autre ethnie pendant deux ans, il est probable que par la suite il fera plus attention dans ses relations avec les autres. Il se peut qu’après avoir mangé de la nourriture étrange, il soit plus curieux de goûter la nourriture des autres. Peut-être qu’il n’était plus sélectif quant à ce qu’il mange lorsqu’il est retourné chez lui.
Son expérience avec le sacrifice, la discipline, et le travail acharné lui a probablement enseigner davantage sur ces sujets que ce qu’il aurait appris au cours des dix ou quinze années suivantes de sa vie. Le travail missionnaire augmente non seulement fortement la croissance de l’Église mormone, chose pour laquelle les Mormons sont reconnaissants, il marque aussi l’âme du missionnaire à bien des égards, pour certains d’entre eux de façon spectaculaire, pour d’autres presque imperceptiblement. Nous sommes reconnaissants pour cela.
Ressources supplémentaires :
JE SUIS TRÈS HEUREUSE POUR CES BRAVES JEUNES QUI SE CONSACRENT A LA Volonté DE DIEU. QUE DIEU DANS SON AMOUR LES BÉNIS.