J’étais chez le coiffeur un jour lorsque j’ai mentionné le fait que j’avais vécu à New York.

La jeune femme qui coupait mes cheveux s’est écrié : “Wow ! J’ai toujours voulu visiter cette ville ! Ça a toujours été l’un de mes rêves. J’aimerais bien pouvoir y aller… “

Puis son visage s’est décomposé : “mais je ne peux pas”.

Un peu surpris, je lui ai demandé pourquoi.

« Oh, je ne pourrais pas y aller. Je dois travailler », dit-elle.

“Ils ne vous donnent pas de congés ?”

“Si, mais je n’ai jamais été quelque part de bien. Je n’ai pas les moyens”.

” Vous avez un abonnement aux chaines câblées ? ” Je lui ai demandé.

“Oui… ?” A-t-elle répondu, se demandant ou je voulais en venir.

” Résiliez votre abonnement, économisez l’argent et vous pourrez y aller dans trois mois. Vous pourrez même rester chez mon ami pour réduire les frais “.

” Oh, je ne peux pas faire ça “.

” Donc regarder la télé est un plus grand rêve que d’aller à New York ?”

“Non, mais je ne peux pas partir comme ça pour aller à New York. Et si je me fais attaquer là-bas ? Je dois rester ici pour travailler”.

La conversation s’est arrêtée là et je lui ai donné un bon pourboire pour l’aider à financer son voyage à New York.

J’ai gardé contact avec elle.

Elle n’y est jamais allée.

Il est vrai qu’elle pouvait avoir d’autres obligations, mais je pense que ce qu’elle m’a dit qui la retenait ne sont que de fausses excuses.

Peut-être qu’elle pensait ne pas le mériter.

Peut-être qu’elle ne se sentait pas assez sure d’elle pour y aller.

Peut-être qu’elle pensait simplement qu’elle devait travailler parce que c’est ce que les gens doivent faire.

Ou bien, peut-être qu’elle voulait juste faire la conversation et qu’elle ne voulait pas vraiment y aller (mais à en juger par son enthousiasme, j’en doute vraiment).

En revanche, mon épouse a une façon de penser très différente.

Après le lycée, toutes ses amies s’étaient inscrites à la fac et ses parents l’encourageaient à faire de même. Au lieu de ça, elle a choisi de prendre une année pour travailler dans un centre pour lépreux en Inde et pour être jeune fille au pair en Italie. Ensuite elle est allée à la fac. Elle a quand même pu recevoir le diplôme qu’elle voulait, même si elle était « en retard » selon les critères sociaux.

Elle a réalisé que chacun vit (ou devrait vivre) sa vie d’une manière qui est la meilleure pour eux. Et si cela voulait dire qu’elle souhaitait tout d’abord vivre des expériences dans le monde entier alors que ses amies voulaient aller à la fac en premier, c’était bien comme ça (j’espère juste que ses amies n’ont pas été à la fac juste parce qu’elles pensaient qu’elles devaient le faire). Mon épouse a fait les choses à son rythme et devinez quoi ? Elle gère maintenant sa propre affaire et elle est très heureuse.

Il s’avère que sa vie ne s’est pas terminée parce qu’elle n’a pas fait comme les autres.

Pourquoi ne faisons-nous pas ça plus souvent ? Pourquoi faisons-nous comme ceux qui nous entourent et ne trouvons-nous pas des rêves pour les vivre ?

Pourquoi ne réalisons-nous pas que la vie n’est pas un restaurant avec 1-, 2-, 3-, 4-, ou 5 étoiles ou l’on sert des plats appelés « destinée » en quantités limitées, mais plutôt que la vie est une cuisine comportant une infinité d’ingrédients vous permettant de faire ce que vous voulez ?

Il existe trois barrières émotionnelles principales que nous mettons nous nous-mêmes et qui nous retiennent : la crainte de l’avenir (que nous imaginons), les limites du présent (que nous nous infligeons) et les règles du passé (que nous nous imposons). Comme la femme qui m’a coupé les cheveux. Elle avait peur d’être attaquée dans un avenir imaginaire, elle ne s’est pas autorisée à prendre des vacances maintenant, et puisqu’elle n’avait pas pu s’offrir quelque chose de bien par le passé, elle s’empêche d’imaginer un future différent.

Quand nous faisons les choses parce que nous pensons qu’elles doivent être faites, nous nous imposons de fausses règles disant que nous devons faire quelque chose, alors qu’en réalité, si cela ne vient pas d’une source divine, nous n’avons pas à faire quoi que ce soit.

C’est bien ça.  

Vous ne devez pas faire quoi que ce soit.

Mon amie coiffeuse ne devait pas continuer à travailler. Elle aurait pu utiliser ses congés pour réaliser son rêve de visiter New York.

Mon épouse a réalisé qu’elle ne devait pas aller à la fac tout de suite. Elle a obtenu de l’expérience en allant servir les autres dans d’autres parties du monde.

Vous ne devez pas vous marier jeune. Prenez votre temps pour sortir et faire des rencontres. 

Vous ne devez pas vous reposer sur le témoigne d’un autre. Vous pouvez prier et savoir par vous-même.

La morale de cette histoire ? S’il y a quelque chose que vous voulez vraiment dans la vie, trouvez le moyen de le faire, et faites-le !

De quel droit vous permettez-vous de vous mettre en cage ?

C’est vrai, nous avons tous certaines responsabilités et il y a des réalités que nous ne pouvons pas éliminer. Je veux juste dire que la plupart des choses dans votre colonne “je dois”, devraient être déplacées dans votre colonne « la plupart des gens font comme ça ».

On a prêté au philosophe et avocat turque Harun Yahya les paroles suivantes : « Je me suis toujours demandé pourquoi les oiseaux choisissent de rester au même endroit alors qu’ils peuvent voler partout sur terre, puis je me pose la même question à moi-même ».

Vous ne devez pas travailler, mais juste travailler.

Vous ne devez pas aller à la fac tout de suite s’il y a autre chose que vous voulez d’abord faire.

Vous ne devez pas annuler ce stage à l’étranger parce que vous aurez votre diplôme plus rapidement si vous ne partez pas.

Vous ne devez pas abandonner ce projet de création de business juste parce que cela comporte des risques.

Vous ne devez pas vous abstenir d’écrire ce livre.

En effet, vous ne devez pas faire quoi que ce soit.

Suivre la voie empruntée par le peuple ne conduit jamais à l’innovation, la découverte, ou la passion. Ou en d’autres termes : « le chemin vers le succès se trouve souvent en dehors des sentiers battus » (Frank Tyger, NY Times dessinateur humoristique du NY Times pendant 34 ans).

Réellement, l’aventure, le progrès et les ‘différences dans la vie’ se trouvent sur les “chemins les moins empruntés” (Robert Frost, “The Road Not Taken”).

Alors réagissez, et marchez hors des sentiers battus.

Découvrez vos rêves et parcourez vos sentiers pour les réaliser.

Et peut-être que sur le chemin vous pourrez trouver votre place et contribuer à rendre ce monde un peu meilleur.

Mais là encore… ce n’est pas quelque chose que vous devez faire.

Ne cherchez pas la richesse mais la sagesse, et voici, les mystères de Dieu vous seront dévoilés, et alors vous deviendrez riches. Voici, celui qui a la vie éternelle est riche. En vérité, en vérité, je vous le dis, il vous sera fait selon ce que vous désirez de moi, et, si vous le désirez, il se fera, par votre intermédiaire, beaucoup de bien dans cette génération.” (D. et A. 6 : 7-8)

 

Article écrit par Zack Oates et publié dans LDS Living sous le titre How waying “I have to” holds us back, traduit par Samuel Babin. Français ©2016 LDS Living, A Division of Deseret Book Company | English ©2016 LDS Living, A Division of Deseret Book Company