… et ne craignent pas la mort.

Sharee, Annette et Lindsay Page, deux sœurs et leur belle sœur du comté de Davis en Utah, ont plusieurs choses en commun : leur nom de famille, leur religion, et maintenant, leur même combat contre le cancer.

Il y a seize ans, quand Lindsay Page a épousé Ryan, le frère ainé de Sharee et Annette, elle n’aurait jamais imaginé qu’un jour elle serait rejointe par deux de ses belles sœurs dans le combat de leur vie. Mais les sœurs Page, qui sont membres de l’Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours, ne croient pas que leur combat commun soit le fruit du hasard.

“Voir une seule personne se battre contre le cancer est très inspirant lorsqu’elle garde la foi et reste positive”, dit Lindsay Page. “Mais le fait que nous sommes trois à le faire a vraiment attiré l’œil des médias, et je me demande si cela pourrait être une opportunité missionnaire pour partager l’évangile et donner de l’espoir aux gens.”

“Quelle est la probabilité pour que trois sœurs d’une même famille aient un cancer au même moment?”, dit Annette Page. “Et nous avons eu tellement d’occasions de rendre notre témoignage et de partager l’évangile. Nous avons pu partager un message d’espoir et de foi, et je ne pense pas que nous aurions retenu l’attention de tellement de gens si une seule d’entre nous était malade.”

Mère de quatre enfants, Lindsay Page a tout d’abord appris en janvier 2015 qu’elle avait un angiosarcome rare, un cancer des parois internes des vaisseaux sanguins. Au début le cancer ne se trouvait que dans la rate, ce qui est rare car l’angiosarcome peut se trouver dans n’importe quelle partie du corps. Quand on lui a retiré la rate, il semblait que les tumeurs avaient disparu. Elle a fait de la chimiothérapie pendant six mois, et les résultats des scanners étaient bons. Mais en février 2016, le cancer est revenu, cette fois dans son foie.

Les belles soeurs de Lindsay, Annette et Sharee Page sont inséparables depuis la fin du lycée. Les deux sœurs d’une trentaine d’années ont visité tous les continents ensemble à l’exception de l’Antarctique, ainsi que 55 pays différents.

En mars, Annette Page a appris qu’elle avait un cancer du sein. Deux semaines plus tard, après avoir remarqué une grosseur à l’un de ses seins, Sharee l’a annoncé à Annette qui n’en croyait pas ses oreilles.

“J’ai aussi pensé qu’il devait y avoir une raison”, dit Annette Page. “Cela ne pourrait pas arriver à nous toutes ensemble s’il n’y avait pas quelque chose de très spécial que nous devions apprendre.”

Sharee Page a donc appris qu’elle avait bien un cancer du sein.

“Lorsque j’ai appris la nouvelle, c’était presque hilarant parce que c’était trop comique, trop ironique pour être vrai”, dit Sharee Page.

C’était bien réel et, bien que ce genre de diagnostique ne soit pas en général marrant du tout, les sœurs Page l’ont pris avec humour.

“Nous sommes sur cette terre pour être heureux et ‘l’Homme est pour avoir de la joie’”, dit Sharee Page. “Et vous pouvez, soit aborder la situation en pleurant, ou vous pouvez essayer de trouver le comique de la situation, et je préfère être heureuse. J’ai découvert que plus je peux trouver un côté comique dans une situation, plus il est facile d’être heureuse.”

Les soeurs Page qui sont atteintes du cancer croient que leur foi peut les aider à surmonter leur épreuve

Annette, Lindsay et Sharee Page. Les sœurs Page posent ensemble. Elles sont toutes trois atteintes du cancer.

Elles se sont également appuyées sur leur foi.

“Cela représente tout pour nous”, dit Sharee Page. “Sans l’évangile je ne sais pas comment les gens traversent les moments difficiles. La seule chose qui rende la chose supportable, c’est que j’ai une perspective éternelle et je sais que nous sommes ici pour être testés, nous sommes ici pour avoir des épreuves qui nous rendront plus forts et nous aideront à devenir davantage comme Dieu.”

Steven, le père d’Annette et de Sharee, est un instructeur de l’institut à l’université d’Institut et de Religion de Salt Lake city, et il est évident, en discutant avec les deux sœurs, que l’évangile a toujours été enseigné chez eux. Lindsay insiste sur le fait que ses parents lui ont enseigné certains principes dès son jeune âge qui l’ont aidé à travers cette épreuve.

“J’ai été élevée dans l’évangile et mes parents m’ont toujours enseigné que j’ai un Père céleste qui m’aime, et cela est donc bien ancré dans mon Cœur”, dit Lindsay Page.

Un discours donné par Elder Neal A. Maxwell intitulé : “But for a small moment” (texte en anglais), a particulièrement réconforté Lindsay Page. Dans le discours, Elder Maxwell dit : “Nous pouvons parfois, si nous ne faisons pas attention, essayer de prier pour écarter une douleur ou ce qui pourrait être une tragédie imminente, mais qui est, en réalité, une opportunité. Nous devons faire ce que Jésus a fait dans de telles situations et commencer également nos prières en disant : ‘S’il est possible’ que cette épreuve s’éloigne de nous, et en disant : ‘Toutefois, non pas ce que je veux mais ce que tu veux’, et nous en remettre en toute sérénité à la sagesse de notre Père céleste, car parfois Dieu ne pourra pas éloigner une épreuve ou un défi de nous. S’il nous était permis d’éviter certaines épreuves, tout ce qui s’est passé dans notre vie jusqu’à ce moment serait anéanti. C’est parce qu’il nous aime qu’à certains moments il n’interviendra pas comme nous souhaitons qu’il le fasse.”

“C’est formidable…”, dit Lindsay Page, “ …de savoir que chacun de nous aura des épreuves dans sa vie. Certaines seront liées à la santé et d’autres pas. Certaines seront émotionnelles ou mentales ou physiques. Et dans tous les cas, nous pouvons prier et lui demander de les éloigner de nous, sinon, que ta volonté soit faite. Et j’adore ça parce que je ressens que cela a été une opportunité et je serais triste si j’avais prié pour éviter cela l’année dernière et si je n’avais pas pu apprendre ce que j’ai appris en un an et demi.”

Les soeurs Page sont unies contre le cancer et ne craignent pas la mort.

Les sœurs Page lors d’une course ayant pour but de collecter des fonds en leur faveur (photo de deseretnews).

Ces trois sœurs font face a quelque chose qu’elles n’ont jamais connu auparavant, et pourtant, il y a une absence de peur et une foi et une confiance totale en Dieu.

“Je ne veux pas dire que je veux mourir, mais je n’ai pas peur de mourir”, dit Annette Page. “Je sais que ce qui arrivera fait partie du plan du Seigneur et que cela fait partie de mon plan et de ce que je suis censée accomplir. …et je ne peux pas imaginer ne pas avoir ce réconfort et cet espoir qu’il y a quelque chose au-delà … et le fait qu’il existe un plan plus grand m’aide énormément et me procure tellement de paix.”

« Je ne veux pas mourir », dit Sharee Page. « J’aimerais vraiment vivre jusqu’à 90 ans et avoir une famille et tout ça, mais en même temps je regarde ma vie et je me dis : ‘J’ai vécu plus de choses en 34 ans que la plupart des gens dans leur vie entière, et si le moment était venu que je parte, si Dieu disait ‘Ton travail ici est terminé, il est temps de passer à la vie d’après’, je serais totalement sereine et je dirais : ‘D’accord, j’ai vécu une bonne vie et j’ai fait beaucoup de choses. Je suis prête.’ »

 

Article écrit par Morgan Jones et publié dans Deseret News. Traduction par Samuel Babin