Comment un garçon kidnappé en Inde et élevé dans une famille SDJ aux USA a miraculeusement retrouvé son chemin 20 ans après
Kidnappé dans son village, en Inde, et vendu à un orphelinat chrétien. Adopté et élevé dans l’Utah par un couple affectueux de saints des derniers jours (SDJ) à qui l’on a raconté que ses parents étaient morts. L’incroyable voyage de Taj Rowland est plein de rebondissements qui pourraient rivaliser avec une superproduction hollywoodienne. Et juste au moment où il avait renoncé à tout espoir de revoir sa famille biologique, un jour, le Seigneur l’a conduit sur une voie qui défierait toute probabilité et l’a guidé sur son chemin de retour à la maison.
Par une nuit enneigée de décembre 1979, un petit garçon venu d’Inde frissonnait à cause du froid et tremblait de peur en sortant d’un avion, à Salt Lake City, en Utah. Entouré de blancs parlant une langue qu’il ne comprenait pas, il se cramponnait de terreur aux jambes du propriétaire de l’orphelinat qui l’amenait retrouver ses nouveaux parents adoptifs. Le garçon donnait des coups de pieds et criait pendant qu’on l’enveloppait dans une couverture chaude et qu’on l’installait à l’arrière d’une voiture, sanglotant jusqu’à ce qu’il s’endorme sur le chemin vers son nouveau foyer.
“Le plus effrayant était d’avoir été éloigné de tout ce qui m’était familier et d’être propulsé dans quelque chose de complètement différent. Je ne savais pas du tout ce qui m’arrivait,” se rappelle Taj Rowland.
Nouvelle famille, nouvelle vie
Fred et Linda Rowland cherchaient à adopter un autre enfant, mais comme presque tout ce qui concerne leur nouveau fils, cela s’est produit telle une surprise.
“Nous voulions une petite fille parce que nous avions déjà adopté deux garçons,” explique Fred. On a fait croire à Linda et lui qu’ils adoptaient une petite fille de 2 ou 3 ans. Ce n’est que quelques heures avant que le voyage de Taj vers les USA ne débute qu’ils ont appris qu’au lieu de cela on leur envoyait un garçon d’à peu près 8 ans.
“Nous devions prendre une décision rapidement,” se rappelle Fred. “Nous ne voulions pas que notre nouvel enfant soit plus âgé que le premier que nous avions adopté. Nous avons prié et discuté à ce sujet. Puis, nous sommes allés chacun dans une chambre différente pour y réfléchir et prié seuls à ce propos. Lorsque nous avons décidé de faire cela, nous pensions ne pas accepter cette situation, mais lorsque nous nous sommes séparés pour y réfléchir individuellement, nous avons tous les deux ressentis qu’il était notre fils et qu’il fallait qu’il vienne chez nous.”
Quelques semaines après son arrivée, Linda a sorti un enregistreur. Elle savait que son nouveau fils dont le nom a été raccourci de Chellamuthu à Taj, oublierait rapidement sa langue maternelle, le tamil. Elle a enregistré Taj qui chantait quelques chansons qu’il avait apprises à l’orphelinat. Puis il a parlé de son kidnapping. Malheureusement, ses parents adoptifs ne comprenaient pas ce qu’il leur disait, mais ils se sont focalisés sur le fait de l’aimer et de l’aider à s’habituer à sa nouvelle vie.
“C’était un enfant terrifié”, se rappelle Linda. “Des mois se sont écoulés avant qu’il ne soit prêt à aller où que ce soit.”
Habitué à vivre dans une cahute avec la terre pour sol et à fouiller dans les poubelles pour trouver de la nourriture, Taj avait du mal à comprendre qu’il n’allait pas avoir faim.
“Au début, je cachais de la nourriture sous mon lit et sous mon coussin,” se rappelle-t-il. “Mes parents adoptifs devaient constamment et gentiment me rappeler : ‘Il y a beaucoup à manger. Tu ne dois pas te faire de souci pour ça.’”
Il continue : “je me souviens m’être dit à moi-même que je devais oublier qu’il y avait un passé et que je devais découvrir comment vivre maintenant.”
Plus Taj s’habituait à son nouvel environnement, plus ses souvenirs de l’Inde s’estompaient.
Une découverte choquante
Fred et Linda ont inscrit leur nouveau fils au club de lutte et chez les scouts aussi tôt que possible pour l’aider à se socialiser et à faire partie de son entourage. Environ un an après son adoption, Taj a participé à un tournoi de lutte et il a gagné un prix. Tout excité de montrer son prix, Taj a demandé quelque chose, dans un mauvais anglais, qui allait choquer ses parents adoptifs.
“Il a dit : ‘Montre maman, montre maman,’” se rappelle Linda. “Je lui ai dit, ‘Je suis ta maman.’ Il a répondu : ‘Non, maman Inde.’”
Elle raconte : “Tout à coup, nous nous sommes rendus compte que cet enfant avait peut-être une famille. Nous lui avons demandé : ‘Qu’est-ce que tu as d’autre? Un papa?”
“Oui.”
“Qui d’autre?”
“Soeur, frère, frère.”
Recherchant désespérément des réponses, le couple a frénétiquement commencé à faire des appels et à écrire des lettres. Mais après des mois de recherches approfondies, tout ce qu’ils ont trouvé se terminait en cul-de-sac.
“Cela nous a brisé le coeur, mais nous devions lâcher prise,” explique Linda. “Nous devions nous concentrer à le préparer pour cette vie parce que c’était ici qu’il était maintenant. Cela nous a rendu très triste, mais nous ne pouvions rien faire pour cela.”
Taj a aussi fait de son mieux pour aller de l’avant, mais il a fini par se retrouver face à ses sentiments non-résolus au sujet de son identité et de son passé.
“Je n’ai jamais été sensible,” explique-t-il. “Je ne pleurais ni ne m’énervais jamais. En fait, mes parents m’avaient donné le surnom de « petit volcan ». J’avais enfoui tous ces sentiments tout au fond de mon coeur et ne leur permettaient pas de sortir. Mais lors de ma dernière année de lycée, j’ai explosé. J’étais submergé par la pensée de qui j’étais? Pourquoi ça m’était arrivé à moi? Qu’est-ce que ça voulait dire, dans le fond?“
Il continue : “Je me suis enfui de la maison. Figurez-vous que j’étais le président du corps étudiant et que j’étais très engagé dans l’équipe d’athlétisme. Mes deux mondes s’entrechoquaient un petit peu mais je me suis remis et j’ai servi une mission parce que j’ai toujours su ce qui était juste, même si je ressentais un conflit intérieur.”
Déverrouiller le passé
En 1990, Taj a été appelé à servir sa mission à Londres, en Angleterre, et on l’a envoyé vivre près d’Upton Park, une région très habitée par des Indiens. Mais ayant grandi dans une communauté surabondamment blanche d’Orem, en Utah, il a d’abord eu peur de ces résidants.
“Au début des années 80, j’étais le seul indien que je connaissais à des kilomètres à la ronde,” se rappelle-t-il.
Cependant, la vue, les sons et les odeurs de la communauté indienne ont déclenché des souvenirs en Taj, de sa terre natale, qu’il avait réprimés depuis des années. “Les couleur et les vêtements, l’odeur de la nourriture, le brun de la peau, c’était comme déverrouiller des souvenirs d’enfance. Je goûtais de la nourriture indienne pour la première fois [depuis que j’avais été adopté], et ça me rappelait lorsque j’étais dans ma cahute avec ma mère et ma famille, et quand je jouais dans les rues, dans la rivière et dans les parcs.” Lorsque les souvenirs sont remontés à la mémoire de Taj, il a fait un rapide croquis du plan de son village bien que le nom de celui-ci lui échappait encore.
Galvanisé par de nouveaux indices concernant son mystérieux passé, Taj s’est promis de retourner en Inde un jour et de chercher sa famille, ne se laissant pas découragé par le fait que dans un pays de plus d’un milliard d’habitants, les chances de les retrouver seraient infinitésimales.
“Nous avons toujours su qu’il y retournerait,” explique Linda. “Lorsqu’il est rentré de mission, il voulait aller en Inde aussitôt après avoir gagné assez d’argent pour le faire. Il voulait trouver sa mère, alors nous lui avons dit d’essayer de se raccrocher à ces souvenirs.”
Après sa mission, Taj est allé à l’Université de la Vallée d’Utah. Retourner en Inde était un objectif concret mais encore loin pour lui, mais une nouvelle amitié allait déclencher une série d’événements qui l’amènerait en Inde plus tôt que ce qu’il imaginait.
En 1994, lorsqu’un nouveau restaurant indien s’est ouvert sous le bureau de l’agence immobilière de Linda, à Provo, en Utah, elle s’est adressée au propriétaire, Daniel, et lui a demandé si elle pouvait lui présenter son fils. “Je voulais qu’il soit entouré d’autres Indiens,” explique-t-elle.
“Daniel et moi sommes devenus amis très rapidement,” explique Taj.
Un soir, Taj a remarqué une photo de la soeur de Daniel, Priya, sur le manteau de la cheminée. Bien que cela semble étrange, il a immédiatement ressenti qu’il allait épouser cette femme.
Malheureusement pour Taj, Priya vivait à Singapore. Il a essayé de l’appeler mais son père lui a dit en des termes très directs de ne jamais rappeler. Taj ne s’est pas laissé dissuader. Il a acheté, emballé et envoyé à Priya ce qu’il considérait comme le meilleur album de chansons d’amour connu au monde : Air Supply – Greatest Hits. Les deux ont fini par se rencontrer en personne lorsqu’elle est venue en Utah et qu’elle et Taj ont assisté à la pendaison de crémaillère de Daniel. Priya était intriguée par Taj, et ils ont commencé à sortir ensemble malgré la croyance de sa famille aux mariages arrangés.
Lorsque leur relation est devenue sérieuse, Taj a présenté Priya à ses parents. Linda a commencé à lui raconter des histoires de l’enfance de Taj et elle a sorti un album photo. En regardant les pages, Priya a remarqué une lettre, une réponse à la demande de Linda pour l’aider à trouver la famille de Taj.
“Mon coeur s’est accéléré. L’écriture de cette lettre m’était très familière,” se rappelle Priya. “J’ai remarqué que cette lettre avait été écrite par mon père! J’étais stupéfaite et j’ai immédiatement ressenti une connexion profonde.”
Elle continue son récit : “Ce n’était pas une coïncidence dans ma vie. Je savais dans mon coeur que le fait que nos chemins se croisent faisait partie du plan de Dieu, j’étais la réponse aux prières de Taj. J’allais être celle qui l’aiderait à retrouver son histoire et ses racines.”
La recherche commence
Taj et Priya se sont mariés le 22 mai 1996. L’année suivante, le frère de Priya, Emmanuel, a annoncé ses intentions de mariage. Taj et Priya sont allés en Inde pour la cérémonie, alors Taj a profité de ce voyage dans sa terre natale pour finalement rechercher sa famille biologique.
Il ne pouvait plus parler le tamil mais avec l’aide d’un homme du nom de Christopher Raj, avec lequel Taj avait fait des affaires par téléphone et courriers électroniques, Taj a commencé sa recherche de réponses dans la ville de Coimbatore au Foyer Lincoln pour enfants sans-abris, l’orphelinat où il avait été adopté.
Malheureusement, l’orphelinat avait fermé et le bâtiment était à l’abandon.
Encouragé par les souvenirs de son kidnapping : poussé dans un van, puis une jeep et conduit sur la route à presque trois heures de là, Taj et Christopher ont commencé à rechercher des villes qui se trouvaient à trois heures de l’orphelinat. Mais rien ne semblait concorder avec le plan dessiné par Taj.
Découragé, Taj est parti assister au mariage d’Emmanuel. Lorsque le marié a demandé à Taj s’il pouvait voir son plan, il l’a examiné et il a suggéré la ville d’Erode.
“L’un des anciens collègues de mission d’Emmanuel, Isaac, m’a fait visiter la ville mais rien ne me semblait familier. Le lendemain, je suis retourné voir ma femme mais je lui ai dit : ‘je dois y retourner.’ J’ai l’impression de m’être senti inspiré, que l’Esprit me guidait.”
Tentant sa dernière chance, Taj est retourné à Erode, circulant dans toute la ville en rickshaw avec Chris, Isaac et le père d’Isaac. Pendant qu’ils étaient à l’arrêt à un feu rouge, Taj a entendu un son qu’il reconnaissait de son enfance : un homme coupant des noix de coco. À ce moment-là il a réalisé qu’il était dans son ancien voisinage. Il a sauté du rickshaw et couru le long de l’allée. Bien que les cahutes aient disparues et que sa famille avait déménagé, la propriétaire qu’il avait connue étant enfant, était toujours là.
“Elle m’a dit que mon frère Silvaraj avait fondé un commerce d’usine d’eau de javel 10 ans plus tôt. Le problème était qu’il y avait des centaines d’usines d’eau de javel dans cette ville,” explique-t-il.
Malgré tout, ces hommes ont poursuivi, visitant différentes usines à la recherche du frère de Taj. Ils sont allés d’une usine à une autre, sans succès, jusqu’à ce qu’ils finissent par se sentir inspirés d’aller visiter une petite usine d’eau de javel aux abords de la ville. Un homme dans cette usine leur a dit qu’il connaissait Silvaraj et les a conduit chez ce dernier.
Des retrouvailles miraculeuses
“Nous avons traversé la jungle et escaladé une colline, puis nous nous sommes approchés d’une cahute avec un toit de chaume,” se souvient Taj. “Il y avait une femme qui portait un sari rouge claquant dans le vent, avec des petits enfants qui lui couraient autour.”
Taj est resté en arrière pendant que les autres hommes demandaient à parler à la mère. “Je voulais être sûr qu’il étaient de ma famille,” explique-t-il. La femme s’est précipitée vers la rivière où se baignait une vieille femme et elle lui a dit que quelqu’un posait des questions sur Chellamuthu. Quelques instants plus tard, la vieille femme est montée en courant sur la colline.
“Ses cheveux étaient mouillés et elle s’est mise à pleurer en arrivant au sommet de la colline,” se rappelle Taj. “L’Esprit m’a dit qu’elle était me mère avant même qu’elle ne dise quoi que ce soit.”
Cette vieille femme, Arayi Gounder, a aussitôt commencé à décrire toutes les marques distinctives présentes sur le corps de Taj, notamment des marques de brûlure sur le bout de ses pieds et des doigts malformés. Elle leur a aussi dit à quel âge il avait été kidnappé. Lorsqu’elle a finalement vu Taj, la mère et le fils sont tombés dans les bras l’un de l’autre pour la première fois après plus de 18 ans.
“C’est difficile à mettre en mots, ce sentiment d’appartenance, de joie en découvrant quelqu’un que j’avais recherché après tant d’efforts,” explique Taj. “La langue n’est pas une barrière lorsqu’il s’agit des sentiments du coeur.”
Après une retrouvaille pleine d’émotions avec sa mère, Taj a appelé sa femme pour lui annoncer cette joyeuse mais bouleversante nouvelle. “J’ai dit : ‘Priya, je les ai retrouvés.’ Elle n’arrivait pas à le croire.”
D’autres membres de la famille sont arrivés lorsque la nouvelle du retour miraculeux de Chellamuthu s’est répandue à travers le village. Priya a pris le bus jusqu’à Erode et elle et Chris ont fait office de traducteurs. Ils ont pu expliquer à la famille ce qui était arrivé à Taj et où il se trouvait pendant toutes ces années.
“Les miracles arrivent vraiment,” dit Priya. “J’étais très nerveuse de rencontrer sa mère mais j’ai pu parler avec elle en tamil et traduire tout ce que Taj voulait lui dire. Elle m’a dit qu’elle avait prié tous les jours pour qu’un jour elle retrouve son petit garçon perdu. Elle nous a aussi montré sa seule photo de famille avec Taj quand il était petite garçon et qu’elle chérissait. Les mots ne peuvent décrire la joie que j’ai ressentie lorsque j’ai assisté à ces magnifiques retrouvailles pleines de joie et de larmes.”
Unir deux mondes
Depuis ces retrouvailles, il y a presque 20 ans, Taj s’est donné beaucoup de mal pour renouer avec sa famille biologique et améliorer leurs maigres situations.
“Nous allons en Inde chaque année,” explique-t-il. “Entre ma mère et mon père, j’ai 17 oncles et tantes ainsi que deux villages qui sont, en gros, ma famille. Il y a environ 15 ans, nous avons fondé TAPRISH, une organisation à but non-lucratif qui les aide avec quelques-uns de leurs commerces et à les faire sortir des dettes.”
Aujourd’hui, Taj a quelques bureaux en Inde où il emploie, autant que possible, des gens de villages voisins. “Nous sommes largement établis en Inde. J’ai passé à peu près six mois par an là-bas et nous passons tous les étés en Inde avec nos deux filles. Et tout cela se fait sans que je connaisse la langue,” ajoute-t-il.
“Trouver la famille de Taj nous a donné un sentiment d’apaisement et de conclusion par rapport à notre vie,” explique Priya. “Nous avons été bénis de pouvoir aider sa famille qui a très peu. Cela nous a rapprochés, Taj et moi. Nous ressentons un sens fort de responsabilités envers sa famille et que notre Père céleste nous guidait vers un objectif plus élevé dans la vie.”
En juin 2015, la réunification de la famille de Taj s’est achevée lorsque ses parents adoptifs sont allés en Inde pour rencontrer sa famille biologiques pour la première fois.
“Ça me faisait tellement peur,” se rappelle Linda. “Je ne savais pas ce que la mère de Taj penserait de nous, ce qu’elle savait et ce qu’elle ne savait pas. Cela n’a duré que jusqu’à ce que nous nous sommes vus toutes les deux. Alors, tout a fondu comme neige au soleil et il ne s’agissait plus que d’une mère à une autre mère.”
Linda avait fait un album photos pour Arayi, avec des photos de leur maison, des montagnes, de l’école de Taj, de sa remise des diplômes et des autres moments importants dans la vie de leur fils.
“C’était une expérience merveilleuse,” raconte Linda. “Elle nous a remercié d’avoir pris soin de son fils et d’avoir fait en sorte qu’il soit l’homme qu’il est devenu. C’est un témoignage que le Seigneur est présent dans nos vies, des plus petites aux plus grandes choses. Chaque enfant à une histoire. Le Seigneur les aide à aller là où il faut qu’ils soient.”
“Il y a un pouvoir plus grand qui guide notre vie,” explique Taj. “Nous devons croire qu’il y a une raison à notre vie ici et lui faire confiance. Si Dieu se soucie d’un pauvre, petit garçon sans éducation originaire d’un village en Inde, alors il y a de l’espoir pour tout le monde.”
Photos, avec la permission de Taj Rowland.
Article écrit par Jamie Armstrong, publié sur LDS Living sous le titre How a Boy Kidnapped in India and Raised LDS in America Miraculously Found His Way Home After Nearly 20 Years. Traduction faite par Léa. Français ©2016 LDS Living, A Division of Deseret Book Company | English ©2016 LDS Living, A Division of Deseret Book Company