Un chien pour Amorelle : Une adolescente SDJ s’accroche à sa foi après avoir appris qu’elle est schizophrène

 

Mesquite, Texas. Amorelle est une chanteuse, c’est une artiste, elle a 16 ans, c’est une grande sœur, elle est membre de l’Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jour et elle est schizophrène.

“C’est la personne la plus courageuse que je connaisse”, dit Rochelle Perales, la mère d’Amorelle. « Elle souffre de schizophrénie, mais ce n’est pas ce qui la définie ».

Il y a trois ans, Amorelle Perales a vécu un tournant dans sa vie lorsqu’on lui a appris qu’elle était schizophrène. Elle avait souffert de dépression depuis la sixième, et de harcèlements intensifs et de troubles de l’alimentation tout au long de la cinquième, et pendant son année de quatrième Amorelle a dû être hospitalisée trois fois après avoir été sujette à des hallucinations et avoir souffert de psychose.

Si une maison prend feu, des voisins peuvent proposer un endroit ou se loger, de la nourriture ou des vêtements. En cas de fracture d’un os, les amis et la famille peuvent rendre visite, écrire sur le plâtre et apporter des fleurs. Mais ce n’est pas le cas avec la schizophrénie, et Amorelle s’est retrouvée seule et effrayée.

C’est pendant l’un de ces séjours à l’hôpital qu’Amorelle s’est tournée vers sa foi.

“C’était : ‘J’ai vraiment besoin de prier, je dois améliorer ma relation avec mon Père Céleste’”, dit Amorelle. « Alors je me suis assise et j’ai prié au milieu de la salle de bain. Je devais m’appuyer sur ma foi pour traverser toutes ces choses et ces moments éprouvant à l’hôpital. … Deux heures après m’être finalement assise pour prier, je suis sortie de l’hôpital. Ils m’ont laissé partir. Ma foi est ce qui m’a aidé à traverser toutes les épreuves de ma vie ».

Pendant des mois, la famille d’Amorelle a essayé de garder tout ça pour elle. Inquiète de la réaction des autres, Rochelle Perales n’en a parlé qu’à l’épouse de son évêque qui est devenue sa sœur visiteuse.

“Il y avait des jours ou j’étais constamment à genoux pour prier”, dit Rochelle Perales. « La femme de l’évêque était à ce moment-là la seule personne qui connaissait la situation. … Je lui envoyais des messages pendant la journée : ‘Ma fille me manque’, ‘Je ne sais pas quoi faire’ et elle me répondait, et c’est comme ça que j’ai pu traverser cette épreuve ».

De retour à l’école, Amorelle a décidé de parler de sa maladie. Bien que certains de ses amis ont bien pris la nouvelle, ce n’était pas le cas pour d’autres.

« J’ai entendu tellement de remarques de gens qui pensent que je suis un monstre ou que je vais leur faire du mal ou quelque chose », dit Amorelle. « Je ne ferais pas de mal à une mouche. Tous les clichés auxquels les schizophrènes doivent faire face, c’est terrible et je veux que les gens sachent que nous sommes comme eux, nous sommes des humains aussi. Et leurs remarques font mal ».

Amorelle et Rochelle ont décidé de parler de la maladie d’Amorelle devant la Société de Secours de leur paroisse. Leur évêque a également discuté avec tous les jeunes gens et les jeunes filles concernant la maladie mentale.

Après beaucoup de tests infructueux, Amorelle a pu trouver un traitement efficace. Bien qu’elle ait toujours des hallucinations, elles ne sont pas aussi intenses qu’auparavant.

“Quand on pense à ce que c’était il y a trois ans quand elle est allée à l’hôpital pour la première fois, c’est le jour et la nuit”, dit Rochelle Perales. « Je pense que beaucoup de prières et de jeûnes, et beaucoup de prières de la part de notre paroisse pour nous, tout cela l’a mené jusque-là dans sa vie ».

Amorelle souffre de schizophrénie et garde la foiRécemment, Amorelle a rejoint un programme visant à créer une équipe de sécurité avec des adultes de la commune, tels que des enseignants et des dirigeants de l’église. Amorelle rend visite à un conseiller et s’efforce de développer des compétences qui lui permettent d’être indépendante. Au cours de l’un de ces rendez-vous, le conseiller a avancé l’idée qu’Amorelle pourrait bénéficier de l’aide d’un des chiens du service psychiatrique. Le chien pourrait lui procurer de la stabilité et du réconfort, ainsi qu’une manière pour elle de pouvoir distinguer ce qui est réel.

Rochelle Perales savait que cela ne serait pas possible car elle avait déjà quitté son emploi pour pouvoir rester à la maison avec Amorelle les jours ou c’était nécessaire, et le salaire de son mari avait diminué récemment. La situation financière de la famille était difficile et ils ont été contraints d’emménager chez les parents de Rochelle.

Amorelle a alors créé une vidéo et une page de dons en ligne pour essayer de collecter des fonds pour acheter un chien, mais elle ne pensait pas pouvoir obtenir de l’aide de cette manière. Mais peu de temps après avoir mis sa page en ligne, des amis, des membres de la paroisse et des étrangers ont commencé à donner de l’argent.

Madeline Hansen, une jeune fille de la paroisse d’Amorelle qui était au courant de la page internet de dons, a décidé de mettre en place sa propre collecte de dons pour Amorelle.

“C’est une fille tellement gentille, et c’est triste que certaines personnes doivent vivre avec ça, alors j’ai toujours senti que je voulais faire quelque chose”, dit Hansen. « Alors quand j’ai appris qu’elle essayait de collecter des fonds pour un chien spécialisé, je voulais vraiment l’aider à atteindre son but ».

Hansen et sa famille ont fait des décorations en verre teinté, des paniers de bonbons et des colliers qu’ils ont mis en vente sur leurs pages de réseaux sociaux. Hansen a aussi contacté d’autres jeunes de la paroisse pour les encourager à faire la même chose.

“Je pense que si je traversais ce qu’elle traverse, je serais toujours de mauvaise humeur, mais malgré cela, elle est toujours contente et gentille et elle ne s’en prend à personne pour ce qui lui arrive », dit Hansen. « Je suis assez timide, je ne suis pas très extravertie, alors habituellement je reste de mon côté. Mais le fait de regarder l’exemple du Sauveur et comment il est allé vers tout le monde, et a aimé tout le monde sans distinction, Il a fait l’effort de montrer cet amour, cela m’a aidé à me sentir plus à l’aise pour faire l’effort de montrer de l’amour pour les autres et en faire des amis ».

L’initiative de Hansen a rapporté Presque 1000 dollars, portant le total des dons pour Amorelle à 4400 dollars. Leur objectif est de 6000 dollars.

“J’étais vraiment surprise en voyant tout ce monde se mobiliser et donner de l’argent”, dit Amorelle. « J’avais l’impression que personne ne comprenait réellement et ne s’en souciait vraiment, mais cela m’a ouvert les yeux et je peux maintenant voir que les gens se soucient de moi. … Je suis juste vraiment, vraiment heureuse. Je ne pensais pas que c’était possible ».

Bien que Rochelle Perales n’avait jamais pensé qu’elle aurait une fille avec une maladie mentale qui la ferait apprendre et grandir elle-même, elle a exprimé son amour et son admiration pour Amorelle et sa capacité à surmonter les épreuves.

“Je suis fière de la manière avec laquelle elle s’accroche et du fait qu’elle ne perde jamais la foi”, dit Perales. « Durant les moments les plus sombres pour elle, et il en existe encore parfois, elle continue à prier et s’accroche à sa foi et à l’espoir qu’au final les choses n’iront pas si mal ».
Article écrit par Sarah Sanders Petersen et publié dans Deseret News sous le titre A dog for Amorelle: LDS teen clings to faith after schizophrenia diagnosis, traduit par Samuel Babin.