INTERVIEW avec ELLIE HEIDEN
L’été dernier, on a diagnostiqué à Eliza, ma fille de 11 ans, une dyslexie dyseidétique. Une forme de dyslexie qui ne l’empêche pas d’avoir une compréhension solide de la phonétique ni de lire, mais qui empêche son cerveau de re-visualiser les mots comme faisant partie d’un ensemble cohérent. Nous avons traversé des périodes d’apprentissage difficiles et parfois frustrantes en essayant de comprendre tout ce que cela implique et de savoir le type d’aide dont elle a besoin.
Après avoir appris le diagnostic d’Eliza, une amie proche s’est sentie inspirée de nous faire rencontrer quelqu’un qui avait les mêmes problèmes.
Ellie, la dyslexie et le harcèlement à l’école
Je vous présente Ellie Heiden. 20 ans. Belle à l’extérieur comme à l’intérieur. D’ailleurs, sa beauté intérieure vous stupéfiera.
Eliza et moi seront à jamais reconnaissante d’avoir rencontré Ellie. Elle aussi souffre de dyslexie. Mais son expérience a changé notre vision, notre compréhension de la dyslexie, et nos espoirs pour le futur d’Eliza.
Si vous avez des problèmes pour apprendre, quels qu’ils soient, je vous encourage à non seulement écouter, mais ressentir ce qu’Ellie a à dire. Elle est l’exemple vivant de la vérité que Jésus a déclarée à Moroni lorsqu’il dit : « Je rendrai fortes pour eux les choses qui sont faibles.» (Ether 12 :27)
Quand Ellie était jeune, ses camarades de classe étaient très cruelles avec elle. Elle revenait à la maison avec des bleus aux genoux car elles lui donnaient des coups de pieds, lui crachaient dessus, la traitaient d’imbécile, et refusaient d’être ses amies. Son histoire vous fendra le cœur. Elle voulait désespérément être bonne en quelque chose. N’importe quoi.
La course à pied comme thérapie
Alors elle a commencé à courir. Elle invitait d’autres enfants à jouer à chat avec elle. Et son objectif ? Ne jamais se faire attraper. Après plusieurs semaines, les autres enfants lui disaient : « Ellie, nous ne voulons plus jouer, parce qu’on ne peut jamais t’attraper ! » Objectif atteint. Et ce fut le début de la carrière d’Ellie dans la course à pied.
Ellie a remporté 12 titres de championne de l’état de Washington avec son lycée. 17 médailles au total. Elle a même été nommée athlète féminine de l’année. Cette fille court vite !
Lorsque des entraîneurs ont commencé à lui parler de courir au niveau universitaire, elle était prête. Mais pour être admise dans un programme universitaire, elle ne pouvait pas bénéficier de classes spéciales adaptées à sa condition. Elle devait assister à des classes normales, et avoir de bons résultats.
Grâce à l’aide de professeurs et de tuteurs extraordinaires, Ellie a pu choisir tous les cours dont elle avait besoin, et a obtenu des notes assez bonnes à l’examen préparatoire pour pouvoir être admise à BYU, d’où elle reçut une bourse d’étude pour faire partie de l’équipe de course à pied.
Une mission… en mandarin!
Un an après, elle s’est sentie poussée à partir en mission et a été appelée dans la mission d’Eugene en Oregon. Dès son premier jour on lui a demandé de porter une plaque en mandarin et de commencer à enseigner en mandarin, sans l’avoir appris auparavant.
Une tâche intimidante pour quelqu’un qui souffre de dyslexie ! Mais comme vous le constaterez dans l’interview, elle a mis une confiance absolue dans le Seigneur et son pouvoir de changer les faiblesses en forces.
Au cours de l’un de ses premiers rendez-vous d’enseignement, la collègue d’Ellie, qui parlait mandarin couramment, parlait anglais de temps en temps pour qu’Ellie puisse comprendre. Après la discussion, Ellie l’a remercié d’avoir utilisé un peu d’anglais pour qu’elle puisse suivre la conversation. Sa collègue a répondu : « Je n’ai pas utilisé un seul mot d’anglais dans la conversation. »
Ellie a eu la bénédiction de pouvoir comprendre et apprendre une langue que Dieu lui a demandé d’apprendre. Fidèle à sa promesse, il a rendu cela possible (1 Néphi 3 :7).
Ellie nous a aidé à comprendre que, peu importe les défis auxquels nous sommes confrontés, nous pouvons avoir l’aide du Seigneur.
Ce qu’Ellie a dit à Eliza
Au moment de cet entretien, Ellie était chez elle pour se remettre d’une opération qui a interrompu sa mission. Elle retournera sur le champ de la mission à la fin du mois. Toujours en devant parler le mandarin.
Avec tous les obstacles sur son chemin, Ellie nous prouve que si nous aimons Dieu, Il fera en sorte que toutes choses soient pour notre bien (Romains 8 : 28). Un congé pour cause médicale n’était pas ce qu’elle espérait, mais cette mésaventure lui a permis de rencontrer Eliza, qui a son tour vous la présentera.
Au cours de cette dernière année j’ai eu le cœur serré à propos d’Eliza, mais les choses ont commencé à s’arranger le moment où Ellie lui a dit : « Tout va bien se passer. Vraiment. Et je me réjouis pour toi ! Ton problème va t’aider à comprendre des choses importantes sur toi-même et le Seigneur. Il sera toujours là pour toi ! »
Les paroles d’Ellie ont rendu léger un fardeau que j’avais porté pendant des mois.
Je suis tellement fière qu’Eliza ait fait cette interview. D’avoir accepté de parler de sa dyslexie. C’est difficile d’être noté et comparé à d’autres étudiants qui n’ont pas le même problème pour lire. C’est dur de se sentir gêné quand vous essayer d’apprendre.
En tant que mère, je veux tellement qu’Eliza réussisse sa vie. L’expérience d’Ellie, et la lumière qui émanait de son visage lorsqu’elle nous parlait m’a rempli d’une nouvelle confiance dans le plan de Dieu.
https://www.youtube.com/watch?v=D-j82AQ0oZs
Article publié dans Rubygirl.org, traduit par Samuel Babin