Il y a deux ans, au travail, j’ai remarqué que plusieurs de mes collègues étaient engagés dans une discussion. J’ai compris qu’ils parlaient d’un livre ou d’un document, et alors que la journée s’écoulait, je suis devenu intrigué par ce qui avait bien pu les passionner à ce point.

J’ai fini par demander à l’un de mes collègues ce qui les fascinait tant. Il m’a regardé un peu gêné et a dit : “Je ne sais pas si nous devrions te le dire », ce qui sous-entendait que la raison venait du fait que j’étais un membre de l’Eglise dévoué.

Evidemment, cela n’a fait que me rendre encore plus désireux de savoir ce dont ils avaient parlé. J’ai insisté auprès de mon collègue et il a dévoilé le nom d’un document de 90 pages évoquant les raisons d’un homme pour avoir quitté l’Eglise. J’avais entendu parler du document auparavant (c’est l’un des documents anti mormon les plus populaires de ces dernières années), mais je n’ai jamais voulu le lire.

Cette fois j’ai décidé de le faire.

Une lecture qui a semé le doute

J’ai trouvé le document en ligne et j’ai commencé à le lire. Je ne comptais que le parcourir brièvement, mais j’ai fini par le lire avec attention.

Ayant étudié l’argumentation et la rhétorique, j’ai immédiatement été frappé par les subtils techniques de tromperie utilisées par l’auteur. Que l’auteur se soit volontairement basé sur des techniques de présentation trompeuses, je n’en sais rien. Mais je sais que les parties du document les plus émotionnellement impactantes étaient basées sur une logique profondément biaisée et n’avaient aucune substance.

Cependant, j’ai appris des choses sur l’histoire de l’Eglise qui m’ont surprises. Il était bien sûr impossible de connaitre tout le contexte, mais certaines des choses qui étaient vraies ont suffi à me faire sentir assez déstabilisé.

J’ai soudainement été plongé dans la confusion. Bon nombre des affirmations faites par les antis mormons étaient basées sur des demies vérités, des ruses de présentation, et de purs mensonges, et pourtant, certaines des choses vraies ne semblaient avoir aucunes explications plausibles et en même temps ne pouvaient simplement pas être balayées et considérées comme étant des détails sans importance.

Au milieu de cette confusion, Brittney et moi avons prié et réfléchi aux conséquences. Pour la première fois depuis de nombreuses années, nous avons demandé avec incertitude : Joseph Smith était-il vraiment un prophète ? Est-ce réellement l’Eglise du Christ ?

Avant de partir en mission, j’ai eu une expérience qui a changé ma vie. Mais quand j’ai repensé à cette expérience, j’ai réalisé que ce témoignage puissant que j’avais reçu était centré sur Jésus-Christ et l’amour de Dieu, pas sur Joseph Smith ou l’Eglise rétablie. L’expérience de Brittney était semblable.

Bien sûr, nous avions ressenti une paix rassurante au sujet du Livre de Mormon, de Joseph Smith, et de l’Eglise rétablie. Mais ces expériences ont été temporairement occultées par certaines des choses surprenantes que nous avions apprises.

Nous nous sommes donc retrouvés en train de prier Dieu, disant : « Nous savons qu’il y a un Christ, mais si ce n’est pas Son Eglise, nous ne craignons pas de quitter ce que nous avons pour autre chose. »

La réponse était dans les écritures

Le matin après avoir jeûné pour nos soucis, j’ai reçu une réponse en étudiant les écritures.

Je ne savais vraiment pas ce que je voulais étudier ce matin-là, alors j’ai pris ma Bible sur l’étagère, je l’ai ouverte au hasard, et j’ai commencé à lire.

En lisant, je suis devenu captivé par une histoire de foi, de doute, et de questions auxquelles les juifs et les disciples du Christ ont dû faire face il y a 2000 ans. J’ai rapidement noté des parallèles marquants avec les doutes qu’ont les membres de l’Eglise de nos jours. Et peut-être de manière encore plus puissante, j’ai vu qu’il y en avait d’autres dans les écritures, comme moi et mon épouse, qui avaient des questions sincères qui ne semblaient pas pouvoir trouver de réponses.

le doute peut parfois s'installer quand on entend des doctrines ou des histpoires pour la première fois

« Et ils disaient: N’est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph, celui dont nous connaissons le père et la mère? Comment donc dit-il: Je suis descendu du ciel? » et « Quel miracle fais-tu donc, lui dirent-ils, afin que nous le voyions, et que nous croyions en toi? »

La première question révèle un semblant d’incohérence logique concernant l’une des affirmations du Christ, et la deuxième question est essentiellement : « si ce que tu dis est vrai, ou est la preuve ? »

Ces questions ont facilement trouvé des réponses et ont été balayées par les disciples du Christ (peut-être pas pour le plaisir des critiques, mais au moins pour le leur).

Mais les disciples de Jésus étaient sur le point de faire face à un doute qui ne pourrait pas être aussi facilement balayé.

Vous voyez, le Christ a continué en enseignant ce qui suit :

« Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair… »

En lisant, ce qui m’a frappé c’est à quel point cette déclaration aurait pu paraitre absurde pour quelqu’un qui ne connaissait rien de l’expiation, et rien du symbolisme de la Sainte Cène. On aurait pu penser que Jésus disait que ces disciples avaient besoin de manger littéralement sa chair pour avoir la vie éternelle.

Et c’est exactement ce que les juifs pensaient. C’est pourquoi beaucoup d’entre eux ont immédiatement commencé à critiquer le Christ :

« Comment peut-il nous donner sa chair à manger ? »

Et même les disciples du Christ, ceux qui étaient allés de l’avant avec foi alors que d’autres voyaient Jésus comme un fou ou un démon, ont pu également penser que la déclaration de Jésus était un peu étrange.

Ils ont pu penser que le Christ allait expliquer cette phrase ambiguë, mais ils se trompaient.

Le Christ a continué :

« En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. »

C’est un langage fort pour une audience qui n’est pas familière avec le sacrifice expiatoire du Christ.

Soudain, même le plus fort des disciples du Christ devait se demander, au moins pendant un moment : « peut-être que les critiques ont raison. Peut-être que Jésus n’est pas un prophète ou le Fils de Dieu. Peut-être qu’il est vraiment fou ; peut-être qu’il est vraiment possédé par un démon. »

Les écritures disent ensuite:

« Plusieurs de ses disciples, après l’avoir entendu, dirent: Cette parole est dure; qui peut l’écouter? Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec lui. »

C’est triste, n’est-ce pas ? Que certains des disciples du Christ aient tourné le dos au Sauveur, parce que quelque chose qu’il avait dit semblait plus controversée qu’elle ne l’était vraiment. Qu’il était bête d’ignorer tout ce qu’ils avaient vécu en marchant avec le Christ et en méditant sur ses enseignements, la joie et la paix qu’ils avaient ressenties… tous ceci parce qu’ils n’ont pas bien compris un petit aspect de son ministère. Oh, si seulement ils avaient attendu d’avoir tout le contexte.

J’ai alors réalisé que, en considérant toutes mes expériences avec le Livre de Mormon, les méditations sur les enseignements des prophètes modernes et anciens, le fait d’avoir partagé l’évangile quand j’étais missionnaire, etc., je pouvais attendre jusqu’à ce que tout le contexte soit révélé concernant quelques incidents ici et là qui, honnêtement, sont des anomalies relatives à l’histoire entière de l’Eglise.

J’ai aussi réalisé que je ne pouvais nulle part ailleurs être amené plus près du Christ. Toutes les avenues auxquelles j’ai pensé nécessitaient que j’abandonne la connaissance du Christ que je savais être vraies, et que j’avais apprises dans l’Eglise rétablie.

Alors, comme Simon Pierre, il y avait des choses que je n’avais pas complètement comprises, des choses qui avaient poussées d’autres gens à douter et à rejeter l’évangile rétabli. Mais confronté à la question : « Vas-tu partir également ? » Je savais que ma réponse devait être : « Ou pourrais-je aller ? »

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Article écrit par Dustin Phelps et publié dans Happiness Seekers . Traduit par Samuel Babin.