Attention: certains faits évoqués peuvent heurter les personnes sensibles

La peur au quotidien

A l’âge de 22 ans, Mariama Kallon entendait des rumeurs évoquant quelque chose de mal dans son pays. « Il y a des rebelles », les villageois en Sierra Léone pleuraient alors qu’ils fuyaient leurs habitations vers les villes. Pendant qu’ils portaient leurs paquetages, ils pleuraient aussi pour ce qu’ils laissaient derrière eux : « Ma fille est morte ; mon enfant est morte ; ma famille est morte ».

Pendant des années, Kallon a vécu dans la peur constante des rebelles sans jamais entrer en contact avec eux, fuyant d’un endroit à l’autre pour les éviter. Lorsqu’elle apprit une fois encore que les rebelles se dirigeaient vers l’endroit où elle habitait, Kallon décida d’aller dans un endroit complètement perdu, son village natal. Elle n’avait pas vu ses parents depuis des années. « Je pensais que je serais en sécurité là-bas. Je ne savais pas que le Seigneur me conduisait là-bas pour voir, pour savoir ce qui leur est arrivé ».

Une fois arrivée, elle essaya avec sa sœur de trouver quelque chose à cuisiner pour la famille ce jour-là, lorsqu’elle entendit l’alarme une nouvelle fois : « Les rebelles arrivent ! » Elles n’eurent pas le temps de retourner chercher leurs parents, mais elles entendirent les cris, les coups de feu, les pleurs. Elles savaient qu’elles ne reverraient plus jamais leurs parents.

Kallon et sa sœur s’échappèrent avec un groupe de femmes mais elles durent marcher plusieurs jours et nuits pour rejoindre les villes plus importantes où elles pourraient être en sécurité. Un matin, elles se réveillèrent encerclées par les rebelles. « Ce moment précis fut celui dans ma vie où j’ai abandonné », dit Kallon. Les hommes ont aligné les femmes, les ont violées, puis ont commencé à leur couper les membres.

Kallon les regarda couper les jambes de sa sœur, et elle savait qu’elle était la prochaine. Mais elle avait ce sentiment dans son cœur : « ‘Parle lui. Ce n’est pas encore fini ; Il n’en a pas fini avec toi’. … et j’ai prononcé cette petite prière dans mon cœur. J’ai dit : ‘Dieu, je sais que tu es là. Tu peux faire quelque chose pour arrêter cela. Tu le peux’ ». Dès qu’elle finit sa prière, ils commencèrent à entendre les cris de leurs sauveteurs qui arrivaient, et les rebelles se sont immédiatement enfuis. « A ce moment j’ai su : Dieu a quelque chose pour moi ».

 

Revivre grâce à la paix de Dieu

Plus tard, alors qu’elle vivait chez une amie dans une autre ville, son voisin lui a dit : « Mariama, nous savons ce que tu as traversé, et nous avons tous vécu la même chose. Nous n’avons rien à te donner… mais la seule chose que nous voudrions te demander est si tu voudrais venir à notre église avec nous. C’est l’endroit où nous trouvons la paix, la paix de Dieu. C’est l’endroit où nous trouvons le courage. Et c’est l’endroit qui nous donne l’espoir pour vivre ».

Kallon y alla, et trouva exactement ce qu’on lui avait promis. « J’étais heureuse », dit-elle. « Mon cœur était ouvert ». Apprendre la doctrine de la famille éternelle est la plus grand-chose qu’elle reçut. Bien qu’elle fut la seule personne de sa famille encore en vie, elle trouva l’espoir dans la vérité qu’elle a apprise. « La plus grande des joies est de savoir à travers cet évangile que je les reverrai ».

Après que Kallon fut membre depuis environ un an, elle a décidé qu’elle voulait servir une mission pour pouvoir partager toutes les choses qu’elle avait apprises avec les autres, et elle fut appelée à servir dans la mission de Temple Square à Salt Lake City. Elle vit depuis en Utah, partageant l’espoir et le courage qu’elle a trouvé dans l’évangile avec les autres.

« Il y a encore des moments difficiles, il y a encore des choses avec lesquelles j’ai du mal, mais ce qui me fait continuer, ce à quoi je m’accroche le plus, est cet espoir que j’ai en mon Père Céleste et en Son fils, mon Sauveur. Je sais qu’en me tournant vers eux, ils sont toujours là pour moi parce qu’ils ont toujours été là, et… Ils seront toujours là. »

 

Cette histoire avait été publiée auparavant dans l’édition de Mars/Avril 2013 de LDS Living, le magazine.

Article écrit par Kaela Worthen Gardner et publié dans LDS Living sous le titre After Watching Her Sister Brutally Killed, LDS Convert Shares Remarkable Prompting That Brought Her to the Church et traduit par Samuel Babin. Français ©2016 LDS Living, A Division of Deseret Book Company | English ©2016 LDS Living, A Division of Deseret Book Company