Un missionnaire qui rentre de mission a tellement de priorités à mettre en place. Va-t-il chercher un travail ? Chercher une école ? Trouver un compagnon éternel ? Tout est important, le temps parait court, les personnes autour ne cessent de poser des questions. C’est compliqué.

Maintenant, imaginez un missionnaire qui a du rentrer prématurément. Que ce soit pour des raisons familiales, de dignité, de santé ou autre. Va-t-il retourner dans le champ de la mission ? Rester actif dans l’église ? Comment va-t-il s’occuper des raisons qui l’ont fait rentrer ? En plus de toutes les autres questions qui taraudent son esprit.

C’est pourquoi, j’aimerais aujourd’hui m’adresser à tous ceux qui seront en contact avec un missionnaire rentré prématurément. J’aimerais qu’on réfléchisse ensemble et qu’on se mette dans les chaussures de telle personne. Comprendre comment l’aider, ou comment NE PAS l’aider. Faire en sorte que telle personne se sente bien.

Voici, donc, quelques conseils pour aider un missionnaire rentré prématurément.

Se mettre dans une situation d’une certaine équivalence

Imaginez qu’une personne de votre entourage reçoive la nouvelle qu’elle a le cancer. Quel type de questions lui poseriez-vous ? Ou quel type de service pensez-vous qu’elle nécessite ? Je pense que les normes sociales acceptent plus ou moins qu’il faut laisser de l’espace à cette personne. Il ne faut pas assommer la personne de questions du style :

  • Que va-t-il se passer maintenant ?
  • Comment te fais sentir ton traitement ?
  • Combien de temps te reste-t-il ?
  • Sais-tu qu’il existe telle ou telle cure ? Que personne ne connait…

Et au final leur poser les mêmes questions qu’une bonne centaine de personnes lui ont déjà posé 30 fois dans la journée.

Lorsqu’on rencontre de telles situations, il faut savoir comprendre quelle est notre place dans l’aide que nous pouvons offrir à la personne souffrante comme au missionnaire rentré prématurément.

Êtes-vous une personne de confiance pour le missionnaire rentré prématurément ?

Nous sommes tous d’accord que dans des moments de difficulté, nous avons besoin de quelqu’un pour nous diriger. Ça peut évidemment être Père céleste. Ça devrait être lui en priorité. Mais souvent nous avons aussi besoin de personnes dans notre entourage pour nous rassurer que tout va bien.

Mais, voici où ça se corse. Nous n’avons pas besoin de TOUTES les personnes de notre entourage. En parlant avec un ami qui est en train de vivre cette expérience, nous avons trouvé quelques questions pour comprendre si nous sommes ou non une personne de confiance pour le missionnaire rentré prématurément. Les voici.

  • Est-ce que j’avais un bon contact avec cette personne avant qu’elle parte en mission ?
  • Est-ce que je veux sincèrement son bien ?
  • Est-ce que je lui pose des questions pour porter un jugement négatif ?
  • Est-ce que je sais réellement comment lui redonner confiance ?

Avant de parler avec un missionnaire rentré prématurément, il faut faire une mini évaluation de soi. Comprendre quelles sont nos intentions. Évaluer si nous cherchons vraiment à lui rendre sa confiance ou à assouvir notre soif de commérage. Si nous ne savons pas comment répondre à ces questions, laissons le missionnaire parler avec les personnes qui pourront l’aider. Et croyez-moi : elles existent !

Ça peut donner un coup à notre orgueil, mais parfois nous ne sommes pas la bonne personne pour aider. Parfois, la meilleure aide que nous pouvons fournir est de se tenir à l’écart et de prier sincèrement pour que des personnes correctes puissent venir en aide.

Une liste de choses à se souvenir

Lorsque vous revoyez un missionnaire rentré prématurément, ne l’assaillez pas avec le choc. S’il est là, il y a une raison. Même si la première réaction serait celle du choc, évitez de le montrer lorsque la personne est en face de vous.

Trop de personnes se rapprochent de ces jeunes gens pour leur donner des conseils. Ne fais pas ci, ne fais pas ça. Plutôt fais ci ou fais ça. Mais est-ce vraiment ce que le missionnaire de retour veut entendre ? Des conseils que tout le monde va lui donner juste pour sentir qu’ils ont contribué à l’aider ? Peut-être certains pensent sincèrement être dans la position de pouvoir les conseiller. Mais avant de leur dire quoi que ce soit, référez-vous au point précédent.

Dans tous les cas, si vous vous apprêtez à donner un conseil, faites-le de manière sincère et naturelle. N’agissez pas tout gêné de parler avec cette personne, ou de façon bien différente que celle d’avant leur mission. Ils restent les mêmes personnes, avec une expérience et des défis en plus, mais les mêmes. Tout comme vous ne voudriez pas qu’on vous regarde différemment après une tragédie, ne les prenez pas pour des extraterrestres !

Et enfin, souvenez-vous : s’il veut vous en parler, il ou elle le fera. Inutile de poser 1000 questions pour leur sortir quelque chose de la bouche. Si le missionnaire sent qu’il est en confiance, il n’hésitera pas à partager son histoire.

une liste de choses à se souvenir

Un missionnaire rentré prématurément sait pourquoi il a fait ce choix

Dernière chose. Lorsqu’ils rentrent, ils sont conscients de leur décision. Ils ont prié, parlé avec leur président de mission, avec ler président de pieu, peut-être avec leurs proches si nécessaire. Ils sont dans une situation difficile. Une situation de remise en question, de doutes, d’incertitudes. Ils se demandent sûrement pourquoi ils sont partis et pourquoi Dieu ne leur permet pas de rester.

Mais ils ont pris une décision avisée. Une décision sûrement pas simple mais avisée. Faisons leur confiance. Aimons-les de près ou de loin mais ne les étoufons pas. Ils ont déjà leur conscience qui le fait pour eux.

Cet article n’est sûrement pas complet et est loin de prétendre la perfection. Si vous avez des commentaires ou des conseils en plus, partagez-les avec nous. Nous voulons aider ces jeunes de la meilleure façon.


Article écrit par un contributeur.