Lindsey Stirling est une violoniste et compositrice reconnue internationalement. Membre de l’Eglise, elle a souffert d’anorexie et de dépression pendant plusieurs années, avant de commencer à reprendre pied et développer son talent. Elle est actuellement l’une des stars de Youtube, où ses reprises comme ses créations originales atteignent des millions de vues. Son livre “The only pirate at the party” (Le seul pirate de la fête) est une autobiographie où elle explique son chemin: problèmes psychiques, retrouver un certain équilibre, déceptions professionnelles, volonté de rester elle-même malgré tout et développer sa propre vision artistique. Elle a écrit le texte ci-dessous pour le site Mogul, et bien qu’elle ne mentionne pas sa foi directement, ses conseils sont très pertinents. [#IAmAMogul = #Je Suis un Magnat]
Pourquoi avons-nous si peur de parler de la santé mentale ? Les mots comme dépression, anorexie et anxiété pour ne citer qu’eux sont liés à des stigmatisations et des jugements sociaux négatifs. Cependant, que ce soit génétique ou situationnel, je pense que la plupart des gens auront des problèmes de santé psychiques au cours de leur vie. Je crois que l’un des combats les plus important et les plus récurant dans notre vie, est le combat pour le bonheur. Le bonheur nécessite du travail mais je pense que tout le monde peut y parvenir.
Les gens qui me suivent sur les réseaux sociaux postent souvent des commentaires du genre : « Lindsey me rend heureuse » ou « C’est génial que Lindsey n’ait pas peur d’être elle-même. » Mes fans m’admirent comme une icône de bonheur. Cependant, il y a juste quelques années j’étais une personne bien différente de celle que je suis aujourd’hui. Durant mes années universitaires, sans raison particulière, j’ai lentement sombré dans la dépression et l’anorexie. Ce changement s’est emparé de ma vie tellement progressivement que je n’ai jamais détecté son intrusion dans ma personnalité. Lorsque je voyais des gens qui respiraient un bonheur sincère, je les regardais envieusement, espérant pouvoir devenir comme eux. En même temps je supposais que certaines personnes avaient simplement de la chance. Je pensais qu’il y avait des gens heureux et d’autres qui ne l’étaient tout simplement pas.
Dans mon for intérieur, je savais que j’étais laide, que je ne valais rien, que je n’avais aucun but, et je me cachais fréquemment dans ma chambre en pleurant sans raisons, alors que mes colocataires s’amusaient dans le salon. Il était absurde de penser que ce que je ressentais était normal. Je partage cela avec vous non pas pour être plainte, mais pour deux raisons : tout d’abord, certaines personnes peuvent s’identifier à mon cas sans réaliser que ce qu’ils ressentent n’est pas normal, mais plus important, sans réaliser qu’ils peuvent changer. Ensuite, je n’aurais jamais pu devenir une violoniste célèbre voyageant dans le monde entier si j’étais restée dans cet état d’auto destruction. Je suis ravie d’annoncer maintenant que je suis pleine de gaieté. Je comprends mieux ma lutte pour ma santé psychique et je peux donc me battre lorsque les problèmes reviennent dans ma vie. Ce que je veux dire c’est que si j’ai pu passer d’un point de non motivation, de haine de moi-même à un état de détermination et de positivité, vous, vos amis, vos filles, vos fils le pourront également.
Une étude de 2014 montre que la dépression touche 350 millions de personnes dans le monde, et moins de la moitié tente de se faire aider. Pour stopper ce fléau mondial, je pense que le premier obstacle à surmonter est la stigmatisation autour de la maladie psychique. Les gens ont honte d’admettre vis à vis d’eux-mêmes, de leurs familles et de leurs amis qu’ils pourraient avoir un problème. S’ils se décident à admettre qu’ils souffrent de dépression, d’anxiété ou de bipolarité, ils se sentent brisés et labellisés de façon irréversible. Alors plutôt que de confronter leurs problèmes internes, ils se tournent vers la honte et le silence. Sur ce point Oprah Winfrey a dit : « La seule vraie honte est pour nous de ne pas être disposés à parler ouvertement. Nous devons commencer à parler, et nous devons le faire maintenant. » Faire semblant ou dissimuler est le pire remède pour une maladie psychique. Il est impossible pour une personne de changer si elle ne réalise pas qu’elle a un problème et si elle a trop peur de demander de l’aide.
La réalité est que 26% des adultes vivent avec une maladie psychique potentielle. Beaucoup de gens que nous admirons ont surmonté ou luttent actuellement avec leurs propres problèmes psychiques : Lady Gaga, Lilly Singh et Emma Thompson pour ne citer qu’elles, ont lutté contre la dépression et/ou l’anxiété. Elton John a lutté contre la boulimie et Carrie Fisher a révélé qu’elle est bipolaire. Ces gens courageux ne sont pas des exceptions, mais ils représentent la montée croissante d’une prise de conscience.
On m’a demandé maintes et maintes fois comment je suis sorti de mon trouble psychique. Dans mon propre cas, heureusement, je me suis rendu compte que j’avais un problème ; que quelque chose n’allait pas bien dans ma tête. Mes problèmes étaient l’anorexie et la dépression. Je détestais ces mots et le fait de pouvoir être diagnostiquée, mais j’ai réalisé que si je pouvais pointer un problème du doigt, alors je pouvais le changer. Je savais résoudre les problèmes. C’était tout à coup tellement évident. Toute ma vie je m’étais entraînée à transformer le processus non naturel et douloureux de gratter mon violon en mouvements complètement naturels, donnant comme résultat une belle musique. Si je pouvais former mon corps physique, pourquoi mon esprit serait-il différent ? Lorsque nous regardons une ballerine tourner parfaitement sur les pointes, nous savons qu’elle a travaillé toute sa vie pour maîtriser ce mouvement. Mais lorsque nous voyons une mère de cinq enfants courir patiemment derrière ses enfant en portant un bébé qui pleure, nous pensons simplement qu’elle a le don de la patience. Les attributs s’apprennent de la même manière que s’obtiennent les dons, avec la pratique.
Au cours de nos vies nous acquerrons des convictions sur nous-même qui résultent des situations de la vie. Nous développons ces convictions pour nous protéger de la douleur, pour trouver de la stabilité, et pour nous donner un sens et un sentiment d’appartenance. Ces convictions se manifestent à travers des habitudes dans notre comportement et deviennent ce que nous pensons de nous-même : « Je suis timide », « Je suis déprimée », « Je suis maladroit », ou « Je n’ai rien à ajouter donc je devrais me taire ». Une fois que nous avons développé ces convictions à propos de nous-même, même si elles sont négatives et destructrices, la personnalité humaine s’y attachera. Notre esprit attache des sens à la vie, ce qui nous permet de prendre des décisions conscientes et inconscientes. La définition la plus difficile à redéfinir est la celle que nous avons nous-même donnée de notre propre identité.
Changer nos pensées et notre identité interne est bien plus difficile que de changer notre corps physique. Cela prend du temps et des efforts soutenus pour changer nos convictions. Voici quelques-unes des habitudes que j’ai adoptées pour y parvenir :
- Le Dialogue Interne. J’ai commencé à écouter ma voix interne. Wow, je me suis dit des choses terribles EN PERMANENCE. Non seulement j’étais méchante envers moi-même, mais également à la place de dire des choses comme « c’était stupide », je disais à la place « Je suis stupide », et je me disais des choses que je n’aurais jamais dites à quelqu’un d’autre. C’était un flot de critiques sans fin et le fait de me sentir comme une moins que rien n’était pas étonnant. Je m’étais entraînée et j’avais fait semblant d’en être une jusqu’à ce que je le devienne. Alors je me suis mise à ré éduquer mon cerveau pour qu’il pense différemment. Je repérais mes pensées négatives et je les transformais pour dire quelque chose de positif. Après un moment, le négatif a commencé à faiblir, et le positif est devenu plus fort.
- Mettre le Physique à Contribution. Se tenir dans une posture conquérante (Imaginez Superwoman : torse bombé, épaules ouvertes, les poings sur les hanches, les pieds écartés) peut changer votre chimie physiologique. Dans son discours en ligne, Amy Cuddy explique que la testostérone augmentera et que le cortisol (les hormones de stress) diminuera simplement en adoptant une posture conquérante. De même, il y a 43 muscles dans le visage humain et lorsque nous sourions simplement, notre cerveau émet des endorphines qui font que notre esprit pense que nous sommes heureux. Ce n’était pas assez de juste prononcer les paroles. J’ai trouvé qu’il était bien plus efficace de mettre mon corps en action. J’ai commencé à sourire, à me faire des compliments et à me tenir avec la tête haute est les épaules ouvertes. Je me faisais également des remarques valorisantes.
- Se préparer pour la journée. De la même façon que les gens préparent leurs corps en faisant de l’exercice, et en prenant une douche, nous devons préparer notre esprit. J’ai trouvé la pratique de la méditation particulièrement bénéfique pour mon cas. La visualisation est un outil qui m’a considérablement aidé également. En fait, le cerveau ne fait pas la différence entre la réalité et l’imagination ; s’il voit quelque chose, il suppose que c’est la réalité. Visualisez les choses pour lesquelles vous êtes reconnaissants. Visualisez-vous-en la personne que vous voulez être : confiante, drôle, ou déterminée. Lorsque j’étais au lycée, j’étais dans l’équipe de course d’endurance. Pour la course régionale, je voulais baisser considérablement mon temps sur un demi mile. Mon entraîneur m’a conseillé la visualisation. J’ai trouvé ça absurde, mais je me suis imaginée courir la course parfaite avec mon chronomètre en main. Lorsque j’ai passé la ligne d’arrivée de la course régionale, j’ai reçu la carte indiquant mon temps de course et j’étais stupéfaite de voir que j’avais fait exactement le même temps que celui que j’avais imaginé dans ma visualisation. Les humains sont programmés pour aller vers ce sur quoi ils se concentrent. Il est très efficace de visualiser et de se concentrer sur ce que vous voulez être et ou vous voulez allez dans la vie. En faisant cela, vous avancerez naturellement vers ces objectifs. Prenez dix ou vingt minutes chaque matin pour visualiser ou méditer.
- L’aide professionnelle. J’ai été voir un thérapeute professionnel que je continue de voir tous les deux mois. Il n’y a pas de honte à cela et il existe beaucoup de types de thérapies disponibles.
Nous nous attribuons tous des définitions que nous pensons refléter « notre vraie personne ». Nous sommes qui nous pensons être. Et si nous pouvions nous redéfinir ? Je suis _________ et je suis pleine de gaieté, de confiance en moi, ou d’optimisme. Quelle différence cela ferait-il dans nos vies ?
En tant qu’anorexique sur la voie de la guérison, je crois que tout le monde peut atteindre le bonheur. Je ne prétends pas être une experte et je suis loin d’être parfaite. Les suggestions faites plus haut sont le fruit de mes expériences et de mes recherches limitées. Mais en mettant ces idées en pratique, je continue de travailler pour mon bonheur chaque jour. Cela a été la chose la plus importante dans laquelle j’ai investi mon temps et cela m’a permis de devenir qui je veux être.
Article écrit par Lindsey Stirling et publié sur le site Mogul, traduit par Samuel Babin
Merci de votre exemple , superbe ❤