Durant mon enfance, la semaine précédant Pâques faisait l’objet d’une attention toute particulière de la part de mon amie et instructrice épiscopalienne, Vera. Sa famille et elle l’appelaient « la Semaine Sainte ». Elle me manque aujourd’hui. Elle est morte il y a déjà quelques années. L’écouter parler de ses préparatifs pour Pâques me manque aussi. Quelque chose en moi désire être plus consciente, respectueuse et focalisés sur le miracle et le sens de l’Expiation, la mort et la résurrection du Christ.
Le livre The Infinite Atonement (l’Expiation infinie) m’a apporté tellement plus de compréhension sur l’importance immense des évènements que nous célébrons en cette période de Pâques. Avec l’autorisation de Tad Callister, je souhaite partager quelques citations du chapitre 7 qu’il appelle : « Quelles conséquences s’il n’y avait pas eu d’expiation. »
“Ce qui aurait pu se passer, y compris pour les ‘justes’ s’il n’y avait pas eu de sacrifice expiatoire, fait trembler la fondation même de l’esprit humain.
“Pour commencer, il n’y aurait pas de résurrection, ou tel que suggéré par les paroles directes de Jacob: ‘cette chair aurait dû se coucher pour pourrir et se désagréger, et retourner à la terre, sa mère, pour ne plus se relever’ (2 Néphi 9:7)
“Deuxièmement, notre esprit deviendrait assujetti au diable. Il aurait ‘tout pouvoir sur vous’ et ‘vous scelle[rait] comme sien’ (Alma 34 :35). En fait, nous deviendrions comme lui, des ‘anges d’un démon’ (2 Néphi 9 :9).
“Troisièmement, nous serions ‘exclus de la présence de notre Dieu’ (2 Néphi 9:9), pour demeurer à jamais avec le père du mensonge.
“Quatrièmement, nous serions sans espoir, car ‘si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine… Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes’. (1 Corinthiens 15 :14).
“… S’il n’y avait pas eu d’expiation, chaque levé de soleil serait un rappel qu’un jour il ne se lèvera plus pour nous, que pour chacun de nous la mort réclamerait sa victoire, et la tombe aurait son aiguillon. Chaque mort serait une tragédie, et chaque naissance une tragédie en devenir. L’amour à son apogée entre un mari et une femme, un père et un fils, une mère et une fille, périrait dans la tombe pour ne jamais se relever. Sans l’Expiation, la futilité remplacerait le sens, le désespoir remplacerait l’espoir, et la misère se substituerait au Bonheur. S’il n’y avait pas d’Expiation, Elder Marion G. Romney a déclaré: ‘Le but entier de la création de la terre et de notre existence dessus échouerait.’
(Conference Report, Oct. 1953, 34.) (Tad R. Callister, The Infinite Atonement, Deseret Book, Salt Lake City, Utah, 2000, 54-57.)
Existe-t-il un moyen de comprendre l’importance de ce que Jésus a fait pour nous ? Existe-t-il un moyen de lui exprimer suffisamment notre gratitude ?
Le Dimanche des Rameaux et le Carême
Le “Dimanche des Rameaux”, le dimanche avant Pâques, de nombreux chrétiens célèbrent l’entrée triomphale de Jésus dans la ville, le jour où la multitude agitait des rameaux et criait des Hosannas. Je veux aussi agiter des rameaux et crier des Hosannas ! Je veux concentrer mes pensées et mes réflexions sur le Seigneur ressuscité.
Grâce à mes expériences positives avec Vera, j’ai été poussée à aller sur internet pour faire des recherches sur les traditions chrétiennes pour célébrer Pâques.
Voici un aperçu de ce que j’ai pu lire :
1) La Semaine Sainte commence avec le Dimanche des Rameaux et se prolonge jusqu’au Jeudi Saint, lorsque la Sainte Cène a été instituée, et le Vendredi Saint, quand Jésus a été jugé, crucifié et enterré.
2) Lecture des écritures : Confronté à la tentation dans le désert, Jésus s’est aidé des écritures pour résister au diable. C’est une arme formidable pour nous également.
3) Le Carême (période de 40 jours avant le Dimanche de Pâques) doit être une période de jeûne (un seul repas par jour), de sacrifice de soi, de croissance spirituelle, de conversion, et de simplicité.
Le Carême en langue anglaise est appelé “Lent” et il vient du mot Teuton (germanique) pour dire printemps. J’aime cette idée que cela puisse être considéré comme un nettoyage de printemps spirituel, un moment pour faire un inventaire spirituel et pour nettoyer tout ce qui pourrait entraver notre relation avec Jésus-Christ et comment nous le servons. Le Carême est le moment pour revenir aux choses essentielles et pour chaque chrétien de se concentrer sur sa relation avec Dieu. Le Carême représente une période de formation spirituelle pour vaincre le mal. L’objectif est de transformer la personne entière : le corps, l’âme et l’esprit, de manière à devenir plus comme le Christ. (C’est assurément un but approprié pour chacun d’entre nous !)
Beaucoup de traditions liées au Carême ont une longue histoire, tel que le jeûne, l’aumône (qu’ils définissent comme le service en tout genre), lire les écritures et la prière. (Encore une fois, toutes des pratiques qui sont non seulement appropriées, mais aussi essentielles pour nous tous).
L’auteur Dennis Bratcher avait une réflexion intéressante à propos du Carême et de Pâques. Il a dit que le Carême est une façon de nous mettre devant Dieu dans un état d’humilité, une façon de nous vider de l’orgueil et de la rationalisation qui nous empêche de voir la poutre dans nos propres yeux.
Il indique qu’à travers la prière nous pouvons entendre à nouveau l’invitation “Viens et suis-moi !” Nous pouvons à nouveau reconnaître et répondre à la présence de Dieu dans nos vies et dans notre monde. Si nous mettons nos besoins, nos craintes, nos échecs, nos espoirs, nos vies mêmes entre les mains de Dieu, alors nous pouvons à nouveau l’adorer le Dimanche de Pâques avec une victoire et de l’espoir. (Dennis Bratcher, © 2010.)
L’importance vitale de l’expérience
Dans son manuscrit His Grace is Sufficient (Sa grâce suffit), Stanley E. Winchester a dit : “Je pense que la différence entre la connaissance de Jésus avant l’Expiation et après l’Expiation était l’expérience physique et émotionnelle. Il savait déjà tout intellectuellement, mais n’avait pas ressenti nos péchés, nos chagrins et nos souffrances jusqu’à Gethsémané et Golgotha. Bien que Jésus ait su exactement ce qui allait suivre à Gethsémané, Il a prié pour ne pas avoir à vivre l’expérience, mais comme toujours il s’est soumis à la volonté du Père. Alors, même si Jésus savait tout, Il a quand même dû faire l’expérience de tout de manière à ‘[terminer sa préparation] pour les enfants des hommes’ (D&C 19:19)!
“Dans mon esprit et dans mon cœur je sais que Jésus a été capable de prendre sur Lui nos expériences de vie individuelles, dont toute la douleur, le chagrin, la souffrance, et les péchés dans le jardin de Gethsémané, et en le faisant, il a entamé le processus pour vaincre l’enfer en descendant dans les profondeurs même de l’enfer ».
Aucune quantité de connaissance intellectuelle n’est comparable à l’impact de l’expérience. L’expérience est tellement importante que le Seigneur a dit à Joseph Smith : « si la gueule même de l’enfer ouvre ses mâchoires béantes pour t’engloutir, sache, mon fils, que toutes ces choses te donneront de l’expérience et seront pour ton bien » (D&C 122:7). Savoir que le Seigneur Jésus-Christ a tout enduré peut nous donner la plus grande confiance en Lui.
Les contradictions puissantes que le Seigneur a souffert
Mike, un lecteur de Meridian, a partagé dans un email : « Le Sauveur a volontairement pris sur Lui non seulement la charge cumulée de tous les péchés et transgressions, mais aussi la charge cumulée de toutes les dépressions, toutes les solitudes, tous les chagrins, toutes les blessures mentales, émotionnelles et physiques, et toutes les faiblesses de toutes sortes qui affectent l’humanité. Il connaît les profondeurs du chagrin engendrées par la mort ; Il connaît la douleur de la veuve. Il comprend l’agonie des parents lorsqu’un enfant s’éloigne du droit chemin; Il a ressenti la douleur vive du cancer et de toutes autres maladies infligées aux hommes. Aussi impossible que cela puisse paraître, Il a pris sur lui ses sentiments de gêne, et parfois de désespoir complet qui accompagnent nos rejets et nos faiblesses. Il n’existe pas de condition mortelle, qu’elle soit horrible, laide ou sans espoir qui n’ait pu échapper à Son emprise et à Sa souffrance. Personne ne pourra dire ‘Mais tu ne peux pas comprendre ma situation’ ».
Ce n’est qu’un aperçu de Son horrible fardeau, le fardeau immense et inimaginable que le Sauveur a porté. (Voir Esaïe53 :4 ; Esaïe 63 :9 ; D&C 133 :53 ; Alma 7 :11 ; Mosiah 3 :7)
Le Président Ezra Taft Benson a enseigné: “Il n’y a aucune condition humaine, que ce soit la souffrance, l’invalidité, l’insuffisance, le handicap mental, ou le péché, qu’Il ne puisse pas comprendre ou pour laquelle Son amour n’atteindra pas un individu”.
Les écritures sont catégoriques sur ce point : “Il a compris toutes choses” parce qu’ « Il est descendu en dessous de toutes choses » (D&C 88:6; 122:8).
Joseph Smith a dit : “ [Jésus] est descendu dans la souffrance en dessous de ce que l’homme peut souffrir ; ou, en d’autres termes, a souffert de plus grandes souffrances, et a été exposé à plus de contradictions puissantes que quiconque ne peut le faire ». (Lectures on Faith, 5 :2)
Mike a commenté au sujet de ces “puissantes contradictions” que le Sauveur a souffert. Il a dit : « Après avoir réfléchi et m’être demandé ce que pouvaient être ces « contradictions » pendant longtemps, et même pendant des années, les réponses sont venues lorsque je conduisais pour rentrer chez moi un soir, en réfléchissant encore à cette question. Soudain, des idées me sont venues, une à la fois, clairement, point par point, de manière structurée. Alors que chacune d’elles me venait à l’esprit, elles ont, semble-t-il, submergé mon esprit, comme des vagues… Je revenais à la surface pour me retrouver à nouveau sous une autre vague de pensée qui me submergeait.
“Je suis rentré chez moi et j’ai écrit les pensées dont je me souvenais :
- Celui qui aime d’un amour parfait a souffert le résultat combiné de toute la haine, la méchanceté, les mauvaises intentions, l’intolérance, la persécution
- Le Grand Guérisseur ou Grand Docteur, qui a rendu la résurrection possible pour nous, a souffert la douleur et l’affliction de tous maux et maladies, physiques et mentales ; le meurtre, la torture, la faim, l’addiction, le suicide
- Le Grand Créateur et Prince de Paix a souffert le tourment de la guerre et de la violence, de la peur et de la mort, des corps et des vies mutilés, des familles et des nations déchirées, des grandes pollutions, des épidémies, des désastres environnementaux, de l’holocauste, des déferlements de réfugiés cherchant la sécurité après avoir été séparés de leurs foyers et de leurs proches
- Celui qui se complait dans la pureté et la chasteté a souffert les insultes répugnantes du viol, de l’inceste, de la pornographie, de l’homosexualité, de la prostitution, de l’adultère et d’autres perversions indicibles
- Celui qui aime les enfants, Ses petits, a souffert le chagrin et les conséquences de l’avortement et des bébés drogués, des abus de toutes sortes sur les enfants, du divorce, de la solitude et de la négligence
- Celui qui était prêt à tout donner, et même Sa vie parfaite pour nous, créatures indignes, a souffert les effets combinés de l’égoïsme, de la cupidité, de l’avarice, de la pauvreté, du matérialisme
- Le Grand Libérateur a souffert les effets de l’esclavage, de la captivité, de la servitude, des fausses accusations, de l’emprisonnement injuste, des actes secrets de violences et de mauvaises actions dans d’innombrables donjons à travers les âges
- Le Maître Instructeur a souffert les effets de l’ignorance, de la stupidité, de la superstition, de la tromperie, du mensonge, de la tricherie, des fausses traditions
- Celui qui nous a donné la Loi a souffert l’injustice de la violation de la loi, le préjudice, l’abus de pouvoir, les rassemblements de foules violents, les manipulations secrètes, les conspirations, tous les méfaits criminels
- Le Seul Homme Parfait a souffert les conséquences de toutes les erreurs, des mauvais jugements, des échecs, des manquements, des malentendus, des mauvais choix, des insuffisances, de l’humiliation, et du rejet
“Si vous pouvez le pointer du doigt, Il l’a souffert et bien plus encore, plus que nous pourrions souffrir collectivement, pour que nous puissions avoir de l’espoir en Lui et à travers Lui… que nous puissions savoir qu’Il peut nous toucher où que nous soyons et nous guérir si nous sommes disposés à croire, nous repentir et obéir”.
Le Seigneur est si miséricordieux qu’Il récompense même notre désir d’avoir plus de foi. Souvenez-vous lorsque le père du garçon possédé s’est écrié « je crois Seigneur ! Aide-moi dans mon incrédulité ». Cette foi limitée a été récompensée par la guérison miraculeuse de son fils. (Marc 9 :17, 24 ; Voir aussi les versets 17-29) Alma le confirme quand il dit : « Mais voici, si vous voulez vous éveiller et donner de l’essor à vos facultés, jusqu’à faire l’expérience de mes paroles, et faire preuve d’un tout petit peu de foi, oui, même si vous ne pouvez faire plus que désirer croire, laissez ce désir agir en vous jusqu’à ce que vous croyiez de manière à pouvoir faire place à une partie de mes paroles. » (Alma 32 :27 ; voir aussi les versets 27-43.) Notre Sauveur veut nous bénir ; Il veut nous guérir, et grâce à Son Expiation, Il sait quand notre foi peut suffire.
En résumé
Je suis si reconnaissante de savoir que le Sauveur comprend, et comprend vraiment. Je suis si reconnaissante de tout ce qu’Il a fait pour nous. J’ai le témoignage que Jésus, le Fils de Dieu, a été envoyé pour, non seulement laver nos péchés, mais aussi pour porter notre douleur et essuyer nos larmes. Quand j’ai traversé les ténèbres de la mort et été endeuillée par la mort de gens proches, j’ai ressenti le grand réconfort du Consolateur. Je suis reconnaissante de l’assurance d’une résurrection et d’une réunion glorieuse. Je sais que mon Rédempteur vit et que Sa résurrection a rompu les liens de la mort pour nous tous. Sa résurrection nous assure à chacun une glorieuse résurrection. C’est le message de Pâques !
Lorsque je ressens la douleur de la réalisation de mes péchés, je peux malgré tout me réjouir et être reconnaissante de savoir que si je me repens, le Sauveur non seulement pardonnera mes péchés, mais Il guérira aussi mon cœur. Je le sais parce que ligne après ligne, précepte après précepte, ici un peu et là un peu, Il le fait pour moi, malgré mes incohérences flagrantes, malgré mes fautes et mes échecs et mes faiblesses. Et ça, c’est le message de Pâques !
Ce sont des vérités salvatrices ; ce sont des pierres précieuses que le Saint Esprit a confirmé à mon âme et que j’ai partagé avec vous avec l’humble prière qu’elles seront confirmées dans la vôtre.
Article écrit par Darla Isackson et publié dans LDSmag sous le titre Spiritually preparing for Easter. Il a été traduit par Samuel Babin
Bonjour à Vous,
L’ article dit vrai ! Gloire à DIEU