Respecter le jour du Sabbat n’est pas une option, du moins selon la parole de Dieu.

Mais respecter ce jour de repos comme il nous l’est dit dans les Dix commandements peut s’avérer plus difficile que d’honorer nos parents ou de ne pas jurer, du moins pour une famille très occupée.

38 % À RESPECTER LE JOUR DU SABBAT

« Le fait est que, de nos jours, tout le monde a du mal à respecter le jour du Sabbat. Etonnamment, il n’y a que quelques personnes qui le mettent en pratique »  nous dit Professeur Matthew Sleeth qui est l’auteur de : A Prescription for a Healthier and Happier Life , une ordonnance pour une vie plus saine et heureuse et un défendeur de l’observance du jour du Sabbat.

Dans sondage récent du Deseret News, seulement 38% des participants avouent être « tout à fait d’accord » avec le fait qu’il est important pour la société d’avoir un jour de repos spirituel et seulement la moitié de ces personnes ont reconnu que le Sabbat a pour eux un sens spirituel, comparé à 74% dans un sondage réalisé en 1978 par Gallup.

Le sondage montre également que, le jour de leur traditionnel Sabbat, les gens ont plus de chance d’aller faire les magasins (30%) que de se rendre à un service religieux (27%). Le sondage comprenait 1000 adultes à travers les Etats-Unis ainsi que 250 mormons et 250 juifs. Il a été créé par Y2 Analytics et réalisé par YouGov pour le Deseret News.

LE SABBAT TRÉSOR CULTUREL

Selon Sleeth, qui a quitté les urgences médicales pour créer une association à but non lucratif centrée sur les principes chrétiens, le Sabbat est un “trésor culturel” que notre génération a perdu. « Nous avons décidé d’arrêter d’observer le jour du Sabbat et de voir où ça allait nous mener. Je ne pense pas que cela nous ait réussis. »

Sleeth et son équipe de Blessed Earth, basés à Lexington dans le Kentucky, parcourent maintenant les Etats-Unis pour encourager les gens à reprendre possession du jour du Sabbat. « C’est une étape difficile, mais lorsque vous y parviendrez, vous ressentirez une joie complète. » 

UN BESOIN DE REPOS

Afin de fonctionner au maximum de ses capacités, l’être humain a besoin de repos. Avec la constante présence de la technologie et le besoin d’être constamment disponible, 24h/24h et 7j/7j, la semaine de cinq jours est devenue un mythe. Peu importe que nous croyions que le respect du jour du Sabbat soit un commandement de Dieu ou un conseil, que nous l’observions le samedi, le dimanche ou le mercredi, la Bible déclare que c’est un jour saint où l’on ne travaille pas. 

Quand nous respectons ce commandement, nous sommes plus heureux et en meilleure santé; notre tension artérielle redescend, ainsi que les hormones responsables du stress comme le cortisol. Des études sur une “ville de type A” ont montré que d’avoir un rythme de vie trop rapide contribue aux maladies cardiovasculaires. En adoptant  un rythme de vie plus lent, notre appétit diminue. Nous tombons moins souvent malade. Et quand nous retournons au travail, nous sommes davantage concentrés et productifs. 

Respecter le jour du Sabbat nous sanctifie. Sleeth nous dit : « En observant le Sabbat nous mettons en pratique tous les 10 Commandements. » Lorsque nous prenons le temps de cultiver nos relations, elles deviennent plus fortes. 

Dans son livre publié en 2012  où Sleeth débat de l’importance d’observer le Sabbat, l’auteur va jusqu’à dire que le Sabbat est une « preuve irréfutable » que Dieu existe.

“Le Sabbat est si grandiose qu’il n’a pas pu être inventé par un simple être humain et encore moins par un comité. »

PASSER DU TEMPS EN FAMILLE

D’autres personnes respectent le Sabbat et témoignent de l’effet positif de cette pratique sur leur vie de famille. 

Seve Gajdosik, qui est père de sept enfants à Spartanburg en Caroline du sud, est catholique Le dimanche, qui est leur jour du Sabbat, ses enfants ne participent pas à des activités sportives.

Gajdosik témoigne :

« Le matin, on va à la messe, on mange ensemble, on se divertit. On regardera peut être un match de foot si l’équipe des Panthers joue ou si c’est le Superbowl mais en général, nous ne faisons rien mis à part les tâches ménagères de base. Et nous ne faisons pas de courses. »

Ce jour est important nous dit Gajdosik, car comme toute les lois morales, elles nous sont données pour notre bien. « La société et les familles se désintègrent, et une des raisons de ce phénomène est que nous ne passons pas assez de temps ensemble. »

UNE PRATIQUE QUI A UN SENS PROFOND

A Pittsburgh, l’écrivaine Abby Schacher qui est mariée et a quatre enfants âgés de 2 à 8 ans, respecte le Sabbat traditionnel juif, qui dure 25 heures du vendredi soir au samedi soir. 

« Ils n’ont pas encore atteint l’âge où leurs camarades leur demandent pourquoi ils ne peuvent pas faire ceci ou cela » nous dit Schachter. Mais lorsqu’ils leur poseront ces questions, ces rituels auront pris racines, nous dit-elle. 

« Pour les Juifs, le Sabbat est différent, c’est littéralement un jour de repos à part du reste de la semaine. Vous participez à des activités très différentes: vous mangez, socialisez et profitez d’un peu plus de calme et prenez le temps de prier, » nous dit Schachter, qui est l’auteur du livre à paraitre « No Child Left Alone. »

« Quand nous avons commencé à respecter le rituel du dîner du vendredi soir, en allumant des bougie et en bénissant le pain et le vin, on avait l’impression de faire du théâtre. Ce n’est pas quelque chose qui vous vient naturellement. »

« Le sens de ces rituels prend racine en les répétant. Maintenant, ils ont une signification profonde et sont une part entière de notre vie de famille. Ils renforcent notre cellule familiale, et font partie de notre mode de vie. Ils sont plus faciles à appliquer quand nous comprenons qu’ils ont un sens qui nous dépasse, nous dit-elle. « Nous pratiquons les mêmes traditions que les Juifs qui sont vivants, mais aussi toutes les personnes juives qui ont jamais vécues. »

Pour les gens dans le ministère, respecter le jour du Sabbat est un challenge, car ils doivent travailler pour que d’autres puissent respecter ce jour.

SE DÉCONNECTER DU MONDE

Le révérend Keith Anderson, un pasteur luthérien près de Philadelphie, ne travaille pas le samedi et réserve son dimanche après-midi pour passer du temps avec sa femme et leur quatre enfants. Anderson partage que « c’est un challenge, mais nous savons que nous avons tous un point de saturation; que ce soit nous ou les enfants, nous ne pouvons pas carburer 24h/24h et 7j/7j. »  

Pendant la semaine, la famille essaie aussi de passer des moments de « mini Sabbat » en se déconnectant du monde et en se concentrant sur les uns les autres. 

Pour ceux pour qui le Sabbat est important mais qui ont du mal à le respecter, Sleeth recommande de faire quelque chose de semblable. 

« Si vous ne pouvez pas passer 24 heures sans travailler, choisissez quatre heures: disons, le dimanche matin entre 8h et midi. Eteignez votre ordinateur et votre téléphone, le monde continuera à tourner même si vous n’êtes pas joignable » nous dit Sleeth. « Nous avons découvert que lorsque les gens commencent à goûter aux bienfaits du respect du Sabbat, ils veulent passer plus de temps à le respecter. »

POUR RESPECTER LE JOUR DU SABBAT

Blessed Earth défend  le respect du jour du Sabbat dans des églises et lors de conférences à travers les Etats-Unis peu importe leur dénomination; il l’a même fait devant un groupe médical, en utilisant l’argument que cela améliorerait la qualité de vie des médecins. 

Quand Sleeth s’est réuni avec un groupe de pasteurs de l’Eglise méthodiste unie en Caroline du Nord, il a découvert que seulement 9% d’entre eux respectaient régulièrement le Sabbat. Après leur avoir enseigné l’importance du respect du Sabbat et deux ans après, 35% d’entre eux ont commencé à le vivre. C’est comme si en apprendre plus sur le Sabbat leur permettait de prendre un jour de congé même si cela peut paraitre difficile au départ. 

SE PRÉPARER À L’AVANCE

« Plus vous le mettez en pratique plus c’est facile, mais vous devez y mettre du cœur » explique Sleeth. La préparation est essentielle dit-t’il. Dans son foyer, Sleeth et sa femme se préparent en nettoyant et en faisant les courses en avance. 

Schachter, est écrivaine et participe à une synagogue conservatrice à Pittsburgh. Il partage que les bénédictions qui découlent du respect du Sabbat augmentent avec le temps. Les gens doivent se laisser le temps d’adopter cette tradition. 

Elle nous dit :

« La première fois que vous faites quoi que ce soit, ce ne sera pas naturel, alors prévoyez de le faire au moins trois fois. Une habitude ne se crée pas en une fois. » 

Sleeth souligne aussi que dans la Bible, il n’y avait qu’un individu qui travaillait: Satan, qui dans le livre de Job, a dit à Dieu qu’il venait de « parcourir la terre et de s’y promener. »

Si vous êtes trop occupés à parcourir la terre, créez un « plan pour observer le Sabbat. » Blessed Earth fournit une feuille de travail qui vous encourage à écrire vos tentations, les activités qui ressourcent votre esprit et les personnes avec qui vous pouvez partager votre expérience.

Et si cela reste difficile, pardonnez-vous. Sleeth nous dit qu’un archevêque catholique lui a récemment dit combien il lui était difficile d’observer le Sabbat.

Prévoyez une friandise, cela peut vous aider. Dans les temps anciens, au début du Sabbat, on donnait aux enfants juifs une petite cuillère de miel pour qu’ils sachent qu’ils étaient sur le point d’avoir une bonne expérience. Sleeth et sa femme observent strictement le jour du Sabbat en passant du temps avec leurs enfants qui sont maintenant grands, en lisant des livres et en faisant une promenade. « Parfois, nous commençons la journée avec de la glace, et pourquoi pas? »

Mais soyez préparés à rencontrer de l’opposition dans un monde qui préfère faire les magasins plutôt que d’aller à l’église ou de méditer sur les aspects spirituels de la vie. Sleeth nous dit que

« Observer le jour du Sabbat est la chose la plus contre-culture que vous pouvez faire et non le fait de colorer vos cheveux en violet. Rien qu’aujourd’hui, des milliers de personnes vont le faire. » 

Cet article, publié à l’origine sur LdsLiving, écrit par Jennifer Graham pour le Deseret News et a été traduit par Léa