Le prophète de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (parfois surnommée l’Église mormone), Président Thomas S. Monson, a enseigné, à la fin de la conférence générale des mormons, une leçon puissante quand il a dit :

Cette session a été remarquable. Au nom de toutes les personnes qui y ont participé jusqu’à présent, par la parole ou par la musique, et en ma qualité de président de l’Église, j’ai choisi de vous dire un simple mot, que l’on dit être le plus important de la langue. À sœur Lant et à ses conseillères, au chœur, aux musiciens et aux orateurs, je dis : « Merci. »

Je crois que cet homme est réellement appelé de Dieu, qu’il est le porte-parole du Seigneur Jésus-Christ, un serviteur de Dieu envoyé pour aider à mener les habitants de cette terre à retourner vivre avec notre Père Céleste. C’est pourquoi, quand il a dit que ce simple mot est le plus important de la langue, je l’ai pris au sérieux. Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que « merci » est le mot le plus important ?

Être reconnaissant dans l’instant présent

mère et fille: être reconnaissant au quotidienAvez-vous déjà remarqué que l’on éprouve de la reconnaissance qu’après le fait accompli ? Pour le stage que devait effectuer mon mari, ma petite famille et moi avons déménagé loin de mes proches pour l’été. Nous étions enthousiastes de partir et de vivre cette grande aventure. Cela n’a pris que quelques heures après notre arrivée pour nous rendre compte que cela n’allait pas être constamment facile. Nos proches allaient nous manquer ! Et ils nous ont vraiment manqué ! Je ne peux pas compter le nombre de larmes qui ont coulé depuis mon départ, mais je peux vous dire que je regrette toutes les fois où je me suis plainte des 30 à 40 minutes de route pour me rendre au dîner de famille. Je me suis rendue compte, en m’éloignant, à quel point j’avais été bénie d’avoir mes proches. Cette expérience m’a donné le désir de faire plus attention aux bénédictions que je reçois. Lors d’une autre conférence, le prophète mormon, Thomas S. Monson a partagé cette histoire pour nous enseigner à toujours vivre avec un esprit de gratitude.

Voici l’histoire d’une famille qui a pu trouver des bénédictions au milieu de graves difficultés. C’est un récit que j’ai lu il y a de nombreuses années et que j’ai gardé en raison du message qu’il transmet. Il a été écrit par Gordon Green et il est paru dans un magazine américain il y a plus de cinquante ans.

Gordon raconte son enfance dans une ferme du Canada où ses frères et sœurs et lui devaient se dépêcher de rentrer de l’école alors que les autres enfants jouaient au ballon et allaient nager. Mais leur père avait la capacité de les aider à comprendre que leur travail avait de la valeur. C’était particulièrement vrai après l’époque des moissons, quand la famille célébrait la fête de l’Action de grâce, car ce jour-là leur père leur faisait un grand don. Il faisait l’inventaire de tout ce qu’ils avaient.

Le matin, il les emmenait dans la cave contenant des tonneaux de pommes, des betteraves, des carottes enfouies dans du sable et des montagnes de pommes de terre, ainsi que des bocaux de petits pois, de maïs, de haricots verts, de confitures, de fraises et autres qui remplissaient leurs étagères. Il demandait aux enfants de tout compter avec soin. Puis ils allaient dans la grange et estimaient le nombre de tonnes de foin qu’il y avait et le nombre de tonneaux de céréales dans le grenier. Ils comptaient les vaches, les cochons, les poulets, les dindes et les oies. Leur père disait qu’il voulait voir où ils en étaient, mais ils savaient que ce qu’il voulait, en ce jour de fête, c’était leur montrer toutes les bénédictions de Dieu et sa satisfaction de leurs heures de travail. Ensuite, quand ils s’asseyaient pour le repas de fête que leur mère avait préparé, les bénédictions étaient quelque chose de bien tangible.

Mais Gordon indique que la fête de l’Action de grâce dont il se souvient avec le plus de reconnaissance est celle où il semblait ne rien y avoir dont ils puissent être reconnaissants.

L’année avait bien commencé : il leur restait du foin, beaucoup des semences, quatre portées de cochons, et leur père avait un peu d’argent de côté pour pouvoir acheter un jour une engrangeuse pour le foin, machine merveilleuse dont la plupart des fermiers rêvaient. C’était aussi l’année où l’électricité était arrivée dans leur ville, mais pas jusqu’à eux parce qu’ils ne pouvaient pas se le permettre.

Un soir, alors que la mère de Gordon faisait la grande lessive, son père est entré, a pris place devant la planche à laver et a demandé à sa femme de se reposer et de faire son tricot. Il a dit : « Tu passes plus de temps à faire la lessive qu’à dormir. Crois-tu que nous devrions faire venir l’électricité après tout ? Bien que ravie à l’idée, elle a versé une larme ou deux en pensant à l’engrangeuse qu’ils ne pourraient pas acheter.

Donc la ligne électrique est arrivée chez eux cette année-là. Ils ont acheté une machine à laver, pas très élaborée mais qui marchait toute la journée toute seule et des ampoules brillantes qui pendaient de chaque plafond. Il n’y avait plus de lampes à remplir d’huile, plus de mèches à couper, plus de verres de lampe à laver. Les lampes ont été remisées dans le grenier.

L’arrivée de l’électricité dans leur ferme a presque été la dernière bonne chose qui leur soit arrivée cette année-là. Alors que leurs cultures commençaient à sortir de terre, la pluie s’est mise à tomber. Quand elle a fini par s’arrêter, il ne restait plus une plante nulle part. Ils ont refait les semailles, mais de nouvelles pluies ont empêché les cultures de sortir de terre. Leurs pommes de terre ont pourri dans la boue. Ils ont vendu deux vaches, tous leurs cochons et d’autre bétail qu’ils pensaient garder, mais à faible prix parce que tout le monde a dû faire la même chose. Tout ce qu’ils ont récolté cette année-là a été un carré de navets qui avait survécu aux tempêtes.

Puis la fête de l’Action de grâce est arrivée. Leur mère a dit : « On ferait mieux de l’oublier cette année. Il ne nous reste même pas une oie. »

Mais le matin de la fête de l’Action de grâce, le père de Gordon est arrivé avec un lièvre et a demandé à sa femme de le préparer. Elle s’y est mise à contre-cœur, disant qu’il faudrait longtemps pour cuire cette vieille carne. Quand le plat a finalement été sur la table avec quelques navets qui avaient survécu, les enfants ont refusé de manger. La mère de Gordon s’est mise à pleurer ; alors son père a fait quelque chose d’étrange. Il est monté au grenier, a descendu une lampe à huile qu’il a mise sur la table et l’a allumée. Il a demandé aux enfants d’éteindre les lampes électriques. Quand il n’y a plus eu que la lampe, ils ont eu du mal à croire qu’il avait fait si sombre avant. Ils se sont demandé comment ils avaient réussi à voir quelque chose sans les lampes brillantes rendues possibles par l’électricité.

Ils ont béni le repas et tout le monde a mangé. Le repas terminé, ils étaient tous assis en silence. Gordon écrit :

« À l’humble lumière diffuse de la vieille lampe, nous pouvions à nouveau voir clairement…

« C’était un bon repas. Le lièvre avait goût de dinde et les navets étaient les plus doux que nous pouvions nous rappeler…

“…« Notre foyer, malgré tout ce qui manquait, nous semblait vraiment riche. »

Mes frères et sœurs, exprimer de la reconnaissance est gentil et honorable, agir avec reconnaissance est généreux et noble, mais vivre avec de la reconnaissance constamment dans le cœur c’est toucher les cieux.

N’aimez-vous pas cette histoire ? Je la trouve si inspirante.

Que pouvons-nous faire pour reconnaître nos bénédictions ?

Lors d’une autre conférence générale mormone, Président Monson a partagé une solution simple afin d’avoir un cœur reconnaissant :

En dressant le bilan des quarante-neuf dernières années, j’ai fait quelques découvertes. L’une d’elle est que d’innombrables expériences personnelles que j’ai eues n’étaient pas nécessairement de celles que l’on pourrait qualifier d’extraordinaires. En fait, au moment où je les ai eues, elles paraissaient souvent banales et ordinaires. Et pourtant, rétrospectivement, elles ont été un enrichissement et une bénédiction dans la vie de certaines personnes, notamment la mienne. Je vous recommande ce même exercice : faites le bilan de votre vie et cherchez tout particulièrement les bénédictions, grandes et petites, que vous avez reçues.

Pourquoi faire cela ? Il continue en disant :

Mon propre examen de ces années n’a fait que renforcer ma connaissance que nos prières sont entendues et exaucées. Nous connaissons bien la vérité énoncée dans 2 Néphi, dans le Livre de Mormon : « Les hommes sont pour avoir la joie. » Je témoigne qu’une grande partie de cette joie nous est donnée lorsque nous reconnaissons que nous pouvons communiquer avec notre Père céleste grâce à la prière et que ces prières seront entendues et exaucées, peut-être pas de la manière que nous espérons ni au moment où nous l’attendons mais elles seront exaucées, et cela par un Père céleste qui nous connaît et nous aime à la perfection, et qui désire notre bonheur. Ne nous a-t-il pas promis : « Sois humble, et le Seigneur, ton Dieu, te conduira par la main et te donnera la réponse à tes prières » ?

Il est possible que président Monson ait enseigné le principe de gratitude à multiples occasions de par la promesse trouvée dans un autre livre d’écritures mormones où le Seigneur promet à ceux qui font preuve de reconnaissance : « Et celui qui reçoit avec gratitude sera rendu glorieux » (Doctrine et Alliances 78:19). Son conseil de faire preuve de reconnaissance m’inspire à partager avec vous certaines des choses pour lesquelles je suis reconnaissante : je suis reconnaissante pour le prophète vivant, Thomas S. Monson, je suis reconnaissante pour ma famille, mes parents, mes enfants, mon mari, l’Evangile et je suis particulièrement reconnaissante pour mon Seigneur et Sauveur Jésus-Christ qui a rendu toutes ces bénédictions possibles. Puissions-nous vivre avec constante gratitude dans nos cœurs, dans nos relations avec autrui et dans nos prières à Dieu.

 

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