Il n’y a pas si longtemps, j’exprimais mon agacement à un membre, parce qu’une femme que nous avions servie pendant des années et qui était finalement redevenue active, s’était finalement éloignée à nouveau de l’Eglise et ne répondait plus à nos appels. “Eh bien,” a-t-il dit en haussant les épaules, “C’est difficile d’être membre de cette église.” Vraiment? C’est difficile d’être mormon?

 

Règles et limites: cage ou barrière de protection?

Je fais parfois des remplacements dans un lycée et de temps à autres je pose une question aux élèves pour les faire réfléchir. L’une d’entre elles est : “Est-ce que les règles vous limitent ou vous libèrent ?” J’entends immanquablement leurs arguments enflammés pour pouvoir conduire, boire et voter plus tôt, pour avoir un couvre-feu plus tard et autres. Pour eux, les lois et les règles entravent le style de vie qu’ils souhaitent et les empêchent de s’amuser.

Je leur demande d’imaginer qu’ils sont parents et que leur enfant ne veut manger que des barres chocolatées. “Eh bien, ça n’est pas bon pour lui,” répondent les élèves. “S’il ne mange que du sucre, il va être malade.”

Alors, je leur demande : “Pourquoi dois-je m’arrêter à un feu rouge ? Ça me ralentit et m’empêche de conduire librement.” Peu après ils remarquent que les lois et les règles sont faites pour nous protéger et je leur fais remarquer ce qui se passerait si la drogue et l’alcool étaient à la portée de tous les adolescents, tout le temps. Presque tout le monde connaît quelqu’un dont la vie a été ravagée par la dépendance et il est facile d’imaginer la pagaille que nous aurions sans les règles de la circulation.

“Imaginons qu’un de vos amis décide que personne ne peut lui dire ce qu’il doit faire et décide de se saouler, de fracasser la vitrine d’un magasin d’alcool, de le cambrioler, de conduire à 200 à l’heure, qu’il a un accident et va en prison … combien de liberté a-t-il en réalité ?”

Je les aide à voir que ces soi-disant « libertés de choix » ont toujours des conséquences et que ces conséquences nous limitent. D’un autre côté, faire “ce qu’on devrait” et obéir aux lois, cela a des conséquences positives. L’enfant qui mange équilibré, au lieu de ne manger que du sucre, sera en meilleur santé. L’élève qui étudie a de meilleures notes, il obtient probablement une bourse d’études ou va dans une meilleure université, il a un plus grand choix de carrière, etc. Il y a toujours des conséquences à l’obéissance ainsi qu’à la désobéissance.

 

Une question d’obéissance… et de bonheur

Alors quand mon ami m’a dit que c’est difficile d’être membre de cette église, j’en suis resté sans voix pendant un instant (c’est à peu près le maximum de temps que je peux rester sans parler). D’après mon expérience, plus nous suivons les recommandations de l’Eglise, plus nous nous rapprochons du Christ, et plus nous sommes “actifs”, pour ainsi dire, plus la vie est simple.

Lors de la conférence générale d’octobre 2015, le Président Monson a expliqué : “ Lorsque nous respectons les commandements, notre vie est plus heureuse, plus enrichissante et moins compliquée.” À quel point est-ce que vous voudriez que votre vie soit comme ça ?

J’ai pensé à deux de mes autres amis inactifs. L’une d’elle n’avait pas respecté les lois de moralité de l’Eglise et cela lui a causé une souffrance physique indicible, de la honte, des remords et du regret. S’éloigner de l’Eglise avait aussi affaibli sa capacité à ressentir l’Esprit et à être guidée par le Saint-Esprit. Les règles et les lois sont devenues incertaines dans sa tête et peu de temps après elle a commencé à se justifier d’avoir un comportement malhonnête au travail. Lorsqu’elle s’est trouvée en situation de crise, il n’y avait pas d’indications, pas de plan qu’elle puisse consulter pour l’aider à se repentir, à retrouver du respect envers elle-même et à avancer. Des sentiments d’amertume ont rempli les espaces où il y avait eu de l’espoir auparavant.

Mon autre amie était complètement centrée sur elle-même, elle passait à côté de la joie que l’on ressent lorsqu’on sert les autres et qu’on rend service à son prochain. Enlisée dans l’apitoiement sur soi et se concentrant uniquement sur ce qu’il y avait de négatif dans sa vie, elle a fréquenté d’autres personnes qui avaient les mêmes problèmes et, peu après, elle a commencé à rendre les membres de l’Eglise responsables de tous ses problèmes. Ça a continué jusqu’à accuser l’Eglise elle-même et peu après son témoignage était en morceaux. À partir de ce moment-là, elle a commencé à ignorer la Parole de Sagesse, à couper les ponts avec des membres de sa famille et à critiquer les dirigeants. C’est comme si elle suivait les tactiques de l’adversaire. La dernière fois que j’ai parlé avec elle, elle était plus malheureuse, moins comblée et plus empêtrée dans les problèmes qu’elle ne l’avait été auparavant dans sa vie. Exactement ce que le Président Monson avait déclaré être lié à notre obéissance.

Cela ne signifie pas que tous les membres actifs sont parfaitement obéissants. Nous trébuchons souvent. Mais, heureusement, nous pouvons nous repentir et renouveler nos alliances chaque semaine lorsque nous prenons la Sainte-Cène et ressentir de la gratitude pour l’amour du Sauveur et son désir de souffrir pour tous nos péchés. Aucun de nous n’est parfait, mais lorsque nous nous efforçons de mieux suivre les commandements, nous avançons pas à pas dans la bonne direction.

Nous pensons souvent que ceux qui n’arrivent pas à comprendre les conséquences de leurs mauvais choix manquent tout simplement de maturité, comme les lycéens qui veulent être libres de toutes règles. Mais nous nous enfilons dans cette même façon de penser à chaque fois que nous nous resservons un part de tarte, en sachant que nous le regretterons plus tard. Nous “ne pouvons pas” résister au plaisir momentané, même en connaissant les conséquences qui nous attendent au tournant. Nous faisons la même chose lorsque nous achetons compulsivement, perdons patience et faisons une centaine d’autres choix que nous savons être mauvais, mais que nous faisons quand même.

Et aucun d’entre nous n’apprécie les résultats de ces mauvaises décisions. Voilà ce que je propose, pourquoi ne pas minimiser le nombre de leçons difficiles que nous devons apprendre, en suivant simplement le conseil du Président Monson ? Plus nous sommes fidèles à ce que nous savons être la meilleure décision, plus nous faisons de notre mieux pour garder les commandements et plus de joie nous aurons ici et maintenant. Oui, les réponses de la Primaire sont la clé pour une vie calme et remplie de paix. La prière, l’étude des Écritures, aller à l’Église ; vous connaissez cette fameuse liste. Lorsque nous faisons tout cela, notre vie s’améliore. Lorsque nous ne le faisons pas, nous nous sentons perturbés et perdus. Comme l’a déclaré le président d’un temple, un jour, les commandements sont véritablement juste des conseils pour mener une vie heureuse.

Lorsque quelqu’un pense au baptême ou à la réactivation et qu’il considère tout ce qui est “requis,” pourquoi ne pas considérer tout cela comme tout ce dont ils seront à présent libérés ? Pourquoi consumer des boissons addictives auxquelles on devient dépendants ? Pourquoi mettre en péril l’avenir de votre famille en jouant à des jeux de hasard ? Pourquoi courir après des choix dont la morale est dangereuse ? Pourquoi s’empêcher de servir les autres, tandis que c’est la recette-même de la joie et du progrès personnel ? Pourquoi refuser de payer la dîme alors que cela apporte des bénédictions aussi incommensurables? Pourquoi être aux prises avec des problèmes de couple qui ont des solutions dans nos enseignements ? Pourquoi subir une opération sans recevoir de bénédiction de la prêtrise auparavant ? Pourquoi se cramponner à des “amis” qui vous détournent du droit chemin ? Pourquoi vous privez-vous, vous et votre famille, des bénédictions du temple ? Pourquoi vous empêchez-vous de recevoir des révélations personnelles ? Pourquoi vous demandez-vous si le Christ vous aime et si notre Père céleste existe vraiment ? Cette Église vous libère de tout ça.

Selon moi, ce n’est pas difficile d’être membre de cette église, c’est facile. Si c’est « plus heureux, plus enrichissant et moins compliqué », j’y vais tout de suite.

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La version originale de cet article a été écrite par Joni Hilton, publiée sur ldsmag.com et traduite par Nathalie.