Article du 29 février: Venez avec nous dans l’aventure de toute une vie tandis que nous explorons le meilleur candidat potentiel pour le pays d’Abondance de Néphi, dans le sultanat d’Oman. Dans les jours à venir, nous allons vous décrire les détails pour vous emmener en voyage vers une plage recouverte de verdure sur les rives de la mer d’Oman où des archéologues sont en train de creuser. Restez à l’affût de nos mises à jour continues dans les jours à venir. Si vous avez manqué le rapport du premier jour, cliquez ici.

Pendant nos voyages à Khor Kharfot, le meilleur candidat potentiel pour le pays d’Abondance, nous nous sommes souvent demandé si Néphi et sa famille ont laissé quelque chose derrière eux dans cet endroit, et, bien évidemment, notre réponse immédiate était : «non». Comment se pourrait-il, d’une façon ou d’une autre, que cela soit possible? Ils ont probablement vécu ici seulement trois ou quatre ans pendant qu’ils construisaient un bateau.

Les habitants du pays d’Abondance

Cet endroit était un lieu de repos pour eux, un peu de soulagement après un voyage de 8 ans dans la misère et la soif, qu’ils avaient accompli jusqu’à arriver là.

Des petits groupes de personnes ont de toute évidence vécu dans cet endroit verdoyant, à un moment ou à un autre dans le passé, puis ils l’ont abandonné. Nous pouvons observer avec certitude les restes de leurs abris sous les rochers, une tour et une mystérieuse double ligne de rochers.

Mais celles-ci ont été exécutées par de plus grands groupes de personnes qui ont vécu ici pendant de longues périodes. Les Léhites étaient une petite famille d’environ 30 à 40 personnes qui sont venus ici, y ont vécu seuls puis sont partis.

Ils avaient déjà un projet conséquent : construire un bateau qui puisse naviguer jusqu’à l’autre bout du monde. Ils n’auraient pas construit et laissé quelque chose d’autre sur place, n’est-ce pas?

 site du sanctuaire vu d'en haut

La religion de Néphi et sa famille

Pourtant, dans cet aperçu des choses, il y a quelque chose de crucial que nous avons oublié. La religion pour Néphi et sa famille s’est souvent centrée sur des constructions sacrées telles que le temple de Jérusalem. Dès que cette famille est arrivée dans la Vallée de Lémuel, Léhi “construisit un autel de pierres, et fit une offrande au Seigneur, et rendit grâces au Seigneur”. (1 Néphi 2:7)

Lorsque ses fils sont revenus de Jérusalem avec les plaques d’airain, Léhi a de nouveau “off[ert] des sacrifices et des holocaustes au Seigneur”. Cela a bien évidemment été accompli sur un autel. (1 Néphi 5:9)

On nous dit aussi que quand ils sont arrivés dans le pays de Néphi “moi, Néphi, je construisis un temple; et je le construisis à la manière du temple de Salomon”. (2 Néphi 5:16)

Plusieurs choses se révèlent immédiatement à nous ici. De toute évidence, 1) ils vivaient selon la loi de Moïse, ce qui nécessitait un autel et une sorte de sanctuaire; 2) Néphi savait comment construire un temple; et 3) sa construction respectait la géométrie sacrée du temple de Salomon. Ils étaient des prophètes avec une connaissance sacrée.

Est-il raisonnable de penser qu’ils auraient fait l’impasse sur un lieu quelconque de culte au pays d’Abondance? Et, s’ils avaient eu un sanctuaire, n’est-il pas probable que quelques traces de ce dernier aient subsistées? Il aurait été construit à la manière des Israélites, par conséquent il se serait distingué comme quelque chose de singulier et de différent en Arabie du Sud.

 

Un sanctuaire au pays d’Abondance ?

Étant donné que nous n’y avons pas pensé pendant des années, personne n’est allé chercher de sanctuaire au pays d’Abondance. On pourrait dire que, au lieu de cela, c’est lui qui nous a trouvé.

Warren Aston avait remarqué la structure inhabituelle de la construction que nous croyons être aujourd’hui un sanctuaire Israélite, utilisé il y a des années dans la vallée de ce bras de mer. Il avait demandé à son fils, alors adolescent, Chad, d’en faire un dessin.

dessin original de Chad Aston du sanctuaire

Cependant lorsqu’un archéologue, le Dr. Ric Hauck a vu ce dessin, puis le site, il est resté bouche-bé. Il avait considérablement étudié le Tabernacle dans le désert et le Temple de Salomon, il avait vu des configurations similaires à deux reprises en Amérique Centrale, et les similitudes entre toutes ces structures étaient sans équivoque.

Il semble qu’ici, à Khor Kharfot, se trouve un site-sanctuaire, construit selon le modèle du Temple de Salomon. Le mur occidental de la construction est composé d’un immense bloc de calcaire vertical, tandis que les autres murs sont faits de pierre autonomes qui peuvent avoir atteint un mètre ou plus de hauteur.

 

Ce que l’on peut remarquer c’est que des sources d’eau, qui se trouvaient là autrefois, se sont asséchées, de sorte que personne d’autre n’a vécu dans cet endroit, n’a construit par-dessus ce site-sanctuaire ni ne l’a déformé. Ce site est constamment balayé par les brises océaniques qui atténuent la chaleur et l’humidité qui règnent ailleurs dans cette crique, et aurait constitué un lieu de vie prisé si les sources n’avaient pas taries. Il aurait été apprécié comme lieu d’occupation et les habitations ultérieures auraient perturbé l’intégrité archéologique de ce site.

C’est là un problème auquel les archéologues sont souvent confrontés lors de l’étude d’un site. Il est enterré sous d’autres couches. Ce n’est pas le cas ici.

C’est comme si ce site avait été divinement préservé pour être reconnaissable à notre époque.

 

L’étude d’un sanctuaire

Avant que la plupart d’entre nous arrivions à Khor Kharfot, Chad Aston et Ric Hauck avaient déjà effectué un travail ardu. Le pourtour de pierre du sanctuaire était recouvert de végétation épaisse qu’il fallait retirer afin que nous puissions le cartographier clairement, l’étudier et y travailler.

Des branches sinueuses et des troncs résistants s’étaient depuis longtemps entassés ici. Pour les extraire, il a fallu accomplir un travail minutieux à réaliser avec une machette et une petite hache. L’archéologie, ce n’est pas pour les gringalets.

Grâce à eux nous sommes arrivés sur un site nettoyé et prêt à être photographié et mesuré avec plus de précision.

Nous étions aussi prêts à creuser des trous dans le sol du sanctuaire afin d’en apprendre plus sur son âge. Cela impliquait de marquer un mètre carré de terre dans trois endroits différents, puis à effectuer un travail minutieux à la pelle pour ne pas endommager les couches de terre. Ce qui nous semble être une couche de terre ou une couche de coquillages contient, pour un archéologue, toute une histoire.

Voici une photo prise depuis les airs de Khor Kharfot, divisé en deux unités, écologique et archéologique. La zone sur la gauche, intitulée Unité 2, est l’endroit où se trouve le sanctuaire et semble être la zone d’habitation la plus ancienne sur le site.

Diagramme des zones archéologiques et localisation sanctuaire

Il faudra des mois avant que nous ayons un rapport complet de ces résultats et des années avant que le travail à Khor Kharfot soit terminé, mais pour comprendre la raison pour laquelle ce sanctuaire engendre un enthousiasme aussi extraordinaire, il faut en savoir un peu plus sur le Temple de Salomon.

 

Le Temple de Salomon

Le Temple de Salomon à Jérusalem était le centre du culte Israélite et c’était le temple que Néphi et sa famille connaissaient. Il a été détruit par l’empire babylonien lorsqu’ils ont ravagé Jérusalem peu après que Léhi ait conduit sa famille au loin.

dessin temple de Salomon

Ce temple a été construit selon une géométrie sacrée, donnée par le Seigneur (voir 1 Rois 6). La structure entière devait faire face à l’Est. Dans sa cour intérieure se trouvait un autel pour les sacrifices, où les animaux étaient brûlés, ainsi qu’une cuve d’airain où les prêtres se lavaient. Une entrée limitée (parfois appelé le premier voile) conduisait au Lieu Saint.

le Saint des Saints

 

Dans le Lieu Saint se trouvait un candélabre ou menorah, d’un côté du sanctuaire, et la table des pains de proposition, de l’autre côté. Devant le voile (appelé le second voile) qui conduisait au Saint des Saints se trouvait l’autel de l’encens. Ici, les prêtres brûlaient de l’encens comme symbole des prières d’Israël qui s’envolaient vers les cieux. (C’est ce que faisait Zacharie dans le Temple d’Hérode lorsque Gabriel lui est apparu pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste.)

Finalement, derrière le voile, le Saint des Saints contenait l’Arche de l’Alliance et c’était le lieu où se trouvait la présence de Dieu.

Dans le Temple de Salomon, le Lieu Saint a été construit avec une proportion de 1 x 2. Sa largeur était de 10 coudées et sa longueur de 20 coudées. Le Saint des Saints a été construit dans une proportion de 1 x 1 x 1. Sa proportion était de 10 coudées carrés.

dimensions du temple de Salomon

Le site-sanctuaire à Khor Kharfot

Selon Hauck, les similitudes et les modèles entre le Temple de Salomon et le site-sanctuaire sont importants, voire étonnants. Nous nous souvenons que Néphi a construit son temple, dans la Terre Promise, “à la manière du temple de Salomon”. Il ne serait pas surprenant que pour ce sanctuaire familial au pays d’Abondance ils aient suivi le même modèle sacré. C’était quelque chose dont il avait l’expérience et la connaissance sacrée pour pouvoir le construire.

À Khor Kharfot, le site-sanctuaire est de la même taille et de la même proportion que le Temple de SalomonIl fait face à l’Est, comme il se doit. Lorsque nous avons mis la boussole sur nos téléphones en direction du mur arrière, le cadran pointait directement vers l’Est.

Ses proportions correspondent à celles du Temple de Salomon, avec le sanctuaire ayant une proportion de 1 × 2. C’est particulièrement évident lorsqu’on le mesure en coudées – la mesure standard du Temple de Salomon.

Une coudée est la longueur allant du coude d’une personne jusqu’au bout de son index, mais, bien entendu, c’est une mesure variable en fonction de la personne qui mesure. Les anciennes civilisations différaient sur ce qu’elles considéraient comme la véritable longueur d’une coudée.

L’archéologue Asher S. Kaufman qui a longuement étudié le Temple de Salomon a dit que la mesure de la coudée pour ce temple était de 42,8 centimètres pour l’intérieur du mur sacré du temple. C’est ce qu’on appelle la coudée sacrée. Le mur extérieur est mesuré en coudées profanes c’est-à-dire 43,7 centimètres par coudée.

Regardez le diagramme ci-dessous, mesuré avec les coudées du temple, pour discerner la manière dont il correspond au sanctuaire de Khor Kharfot dans cette proportion de 1 × 2.

dimensions du sanctuaire

Ci-dessus, vous pouvez aussi voir que l’architecture du sanctuaire ressemble à celle du Temple de Salomon. Il comporte une autre structure murée que le Dr. Hauck estime être la cour destinée aux femmes, ainsi qu’une entrée séparée sur la gauche qui aurait pu servir au rituel du lavement – le tout construit selon les dimensions sacrées.

Deux gros blocs, de chaque côté, à l’intérieur du sanctuaire occupaient des positions opposées l’une de l’autre, à distance égale de la dalle de pierre dans le fond. Ils se trouvaient le long des murs-nord et sud. Dans le Temple de Salomon, devant le mur-sud, se tenait le candélabre et sur le mur-nord se tenait la table des pains de proposition, dans des positions très similaires.

Une accumulation de gravats le long de la dalle de pierre suggère une certaine plate-forme basse.

possible autel des sacrifices près du sanctuaire

À l’extérieur du sanctuaire se trouve un énorme monolithe, non représenté sur ce schéma, qui aurait servi d’autel du sacrifice.

Le Dr. Hauck a suggéré 14 corrélations entre ce site-sanctuaire et le Temple de Salomon.

La dalle de pierre

La plus frappante de toutes, selon le Dr. Hauck, c’est une grande dalle de pierre qui se trouve au même endroit que le voile dans le Temple de Salomon. Ce voile se tenait devant le Saint des Saints où demeurait la présence de Dieu.

Ce voile devant le Saint des Saints se trouve à la même place que dans le Temple d’Hérode et qui  s’est déchiré à la mort du Seigneur (voir Matthieu 27:5). Ce que nous ne parvenons parfois pas à reconnaître c’est que ce voile représente le Seigneur, Lui-même.

grand-prêtre devant le voile du templeLorsque sa chair a été déchirée durant la crucifixion et qu’il est mort, le voile s’est déchiré, rendant la présence de Dieu accessible pour nous grâce à Son expiation.

Paul nous rappelle très précisément que le voile représente le Seigneur dans ce passage d’Ecritures : “Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire, de sa chair” (Hébreux 10:19-20).

Si la dalle de pierre au sanctuaire de Khor Kharfot a le même rôle que le voile dans le Temple de Salomon, alors, il représentait sans doute le Seigneur – et ce, d’une manière significative.

À l’époque de Néphi, de l’eau jaillissait de ce rocher. On peut l’affirmer en raison de la bande noire de lichen encore visible sur sa face avant, ainsi que des dépôts de carbonate de calcium. Ceci, était, en fait ce qu’on appelle un rocher en pleurs, un rocher où, étonnamment, de l’eau s’écoulait sur sa surface. C’est surprenant car c’est une dalle qui n’est pas attachée à une montagne où les eaux s’écoulaient normalement, mais c’est un rocher autonome.

Selon le Dr. Hauck, cette image d’un rocher solide d’où s’échappait de l’eau combine plusieurs types de symboles représentant tous le Sauveur. Il est appelé et s’appelle lui-même la source d’eau vive. Ézéchiel parle de l’eau qui s’écoule du temple et guérit la Mer Morte. C’est, bien évidemment, ce que l’on peut appeler de l’eau vive.

eau coulant le long d'un rocher

Le Christ est aussi le rocher.

Par exemple, Paul, en parlant des enfants d’Israël, a dit qu’ils “ont tous mangé le même aliment spirituel, et qu’ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ” (1 Corinthiens 10 :3-4).

Néphi et sa famille auraient vu dans ce rocher une puissante image du Seigneur, une représentation parfaite du voile. Le Dr. Hauck a expliqué : “Le peuple de Léhi aurait immédiatement réalisé l’importance de cette dalle, « en pleurs », de calcaire lorsqu’ils ont d’abord trouvé ce rocher après avoir passé huit longues années difficiles à voyager dans le désert aride de l’Arabie”.

Moïse à Horeb

Le Dr. Hauck continue : “J’imagine que ce « symbole » particulier est apparu comme la révélation personnelle de cette famille par rapport au rocher d’Horeb de Moïse, parce que Néphi utilise son symbolisme pour enseigner sa famille lorsqu’il compare leur voyage avec celui des enfants d’Israël – ces deux peuples ont été conduits par Jéhovah, tous les deux à la recherche de leur propre terre promise”.

Lorsque Néphi essaie de rallier la foi de Laman et Lémuel, il dit : “Oui, et vous savez aussi que Moïse, par sa parole, selon le pouvoir de Dieu qui était en lui, frappa le rocher, et qu’il en sortit de l’eau afin que le les enfants d’Israël pussent étancher leur soif” (1 Néphi 17:29).

Durant les dernières années de sa vie, Néphi a de nouveau fait référence à cela, en disant que Moïse a reçu le pouvoir de “frapper le rocher et d’en faire jaillir [de] l’eau” (2 Néphi 25:20).

Le voyage de Moïse et cette expérience de frapper le rocher et d’en faire sortir de l’eau, était un symbole essentiel pour Néphi qui comprenait qu’il faisait un voyage similaire.

Le Dr. Hauck a dit : “Debout au-dessus d’une mer inconnue – une mer que, tout comme les enfants d’Israël, ils devaient traverser – Léhi et son peuple doivent avoir reçu une confirmation de l’Esprit que leurs huit années de tribulations et de sacrifice dans le désert, l’abandon de leurs maisons et de leurs richesses à Jérusalem, n’avaient pas été accomplis en vain. De telles affirmations auraient été des preuves puissantes qu’ils se trouvaient sur le bon chemin terrestre et éternel.

“Connaissant l’engagement de Léhi et de Néphi envers le Seigneur, longtemps avant d’avoir commencé à abattre des arbres pour construire un bateau pour traverser cet horizon bleu, on peut présumer que la première chose qu’ils ont construit est un sanctuaire sacré comme lieu de culte à Jéhovah ou Jésus-Christ”.

L’hypothèse du Dr. Hauck est que c’est une synagogue ou un sanctuaire primitif construit par la famille de Léhi pour leur culte personnel pendant leur occupation de deux à quatre ans à Khor Kharfot. Ceci est un agencement qui ne pouvait être connu que par les prophètes d’autrefois. Néanmoins, c’est une hypothèse qui peut être consolidée ou affaiblie par de nouvelles découvertes.

 

Article écrit par Scot et Maurine Proctor, publié sur ldsmag.com et traduit par Nathalie