Par Jaci Wightman, article publié sur LDSLiving.com

 

Vous savez déjà ce qu’est un contes de fées. Bien que vous en ayez sans doute entendu plusieurs versions différentes au fil des ans, les éléments centraux restent les mêmes : “Il était une fois, vivait là une belle princesse”.

N’est-ce pas ainsi que ça commence toujours?

Après avoir fait la connaissance de l’héroïne, le personnage suivant à entrer en scène est le vilain méchant. Comme on s’y attend à chaque fois, lui et ses sournois petits acolytes ont manigancé un plan pour capturer la princesse, souvent à l’aide d’une sorte d’horrible monstre cracheur de feu. L’intensité va crescendo et les choses commencent à se résoudre jusqu’à ce qu’il semble que la princesse soit condamnée et que tout soit perdu.

Puis (et j’adorerais ça si vous fredonniez un air de musique héroïque pour donner le ton), le beau prince arrive juste à temps pour sauver la situation. D’une main, il attrape la princesse d’un grand geste spectaculaire et de l’autre main il détruit le méchant et ses comparses d’un seul coup. Puis il emporte la belle dans son royaume où ils vivent (vous saviez que cela finirait par arriver) heureux pour toujours.

C’est un scénario qu’on a entendu pour la première fois dans notre enfance et qui nous a suivi toute notre vie jusqu’à ce qu’on finisse par le raconter à nos propres enfants aux yeux écarquillés avant de les border pour la nuit.

Mais la question est la suivante : pourquoi sommes-nous si attirés par ce conte de fée-là?

J’aimerais proposer l’idée que nous aimons cette histoire non seulement parce qu’elle vient avec une intrigue, de l’aventure et même un peu de romance, mais parce que ce scénario est, en fait, réel. Non, je ne prétends pas que ces personnages existent vraiment – je dis juste que le modèle qu’on trouve dans les histoires de princesses (je veux dire : la princesse et le prince, le méchant, le sauvetage héroïque et le “ils vécurent heureux pour toujours”) est vrai… et c’est en train de vous arriver à vous.

Je crois qu’au fond de vous, vous l’avez ressenti, même si vous ne l’avez pas encore reconnu comme tel.

Enfants royaux

Si ça semble un peu exagéré, retournons ensemble au début de notre véritable conte de fées. Pour découvrir qui tient le rôle de la princesse, lisons les paroles du Président Dieter F. Uchtdorf qu’il a adressées aux jeunes filles de l’Église :

“Vous êtes véritablement les filles royales d’esprit du Dieu tout-puissant. Vous êtes des princesses, destinées à devenir reines. Votre histoire merveilleuse, à vous, a déjà commencé. Vous êtes en plein dans votre « il était une fois »”. (Le Liahona, Mai 2010).

Alors, je sais que l’idée d’être un enfant de Dieu, ce n’est pas quelque chose de nouveau pour nous, mais je crois qu’on oublie parfois que notre Père céleste n’est pas juste un Dieu – c’est un Roi divin qui “règne sur son trône” (D&A 76:92). Donc cela signifie qu’en tant que Ses enfants, nous sommes réellement des descendants royaux. Ce n’est pas un conte de fées imaginaire mais une véritable partie de notre histoire individuelle.

Cependant nous ne pouvons pas trop nous reposer sur nos lauriers parce que les Écritures lance un énorme rebondissement dans cet histoire.

Pour commencer, les Doctrine et Alliances nous disent que le Christ “a tant aimé le monde, qu’il a donné sa vie, afin que tous ceux qui croient deviennent les fils [et les filles] de Dieu” (D&A 34:3, voir aussi 11:30, 35:2, 45:8). Et Alma aborde aussi notre besoin d’être “changés … [et] rachetés par Dieu, devenant [ainsi] ses fils et ses filles” (Mosiah 27:25).

Mais si nous sommes vraiment des enfants royaux comme le Président Uchtdorf l’a dit, pourquoi les Écritures diraient-elles que nous avons besoin de “devenir” les fils et les filles de Dieu? Pourquoi ce besoin d’être transformé en quelque chose que nous sommes déjà?

La vérité c’est que même s’il est bon de comprendre notre héritage divin et pré-mortel, ce n’est que le début de notre histoire. Ce n’est que le premier chapitre. Afin de pleinement comprendre qui nous sommes et qui nous devons devenir, nous devons avancer au-delà de cette scène d’introduction et explorer le reste de l’histoire. Et tout comme les films Disney que nous avons vu depuis notre enfance, notre histoire contient également un méchant.

Le vilain méchant dans notre histoire

Je parie que vous connaissez déjà qui joue le rôle du vilain méchant dans notre histoire. Voilà comment Jeffrey R. Holland décrit ce personnage singulier :

“Satan ou Lucifer ou le père du mensonge, qu’on l’appelle comme on le voudra, est réel, la personnification même du mal. Dans chaque cas, ses intentions sont malveillantes, et il est pris de convulsions à l’apparition de la lumière rédemptrice … Il sait qu’il sera vaincu et rejeté à la fin, mais il est résolu à emmener dans sa destruction autant de personnes qu’il le peut” (Le Liahona, Novembre 2011).

Pour envenimer les choses, tout comme les méchants dans les films, Lucifer a aussi un certain nombre d’acolytes qui l’aident à accomplir ses desseins cruels et perfides. Les Écritures nous disent qu’il “détourna également … le tiers des armées du ciel … et ils furent précipités et devinrent ainsi le diable et ses anges” (D&A 29:36-37). Appelez-les complices, sbires, voire même sa clique, quels que soient leurs noms, leur but est de faire tout ce qu’ils peuvent pour soutenir et venir en aide à leur maître machiavélique.

Oui, il est clair qu’il semble que ce ne soit pas gagné pour nous. Mais attendez — il y a encore plus de danger qui rôde dans notre conte de fées de la vraie vie. Croyez-le ou non, un monstre joue aussi un rôle crucial dans notre histoire. Si cela semble un peu trop tiré par les cheveux, jetez un oeil à ce que nous disent les Écritures :

“Oh! comme elle est grande, la bonté de notre Dieu qui prépare une voie pour que nous échappions à l’étreinte de ce monstre affreux, oui, ce monstre, la mort et l’enfer, que j’appelle la mort du corps, et aussi la mort de l’esprit” (2 Néphi 9:10).

Alors comment finissons-nous par atterrir dans “l’étreinte de ce monstre affreux”? Eh bien, tout comme Blanche-Neige a mordu dans la pomme empoisonnée, l’humanité mord dans son propre “fruit défendu,” et ce choix de pécher entraine la mort, à la fois temporelle et spirituelle (Hélaman 14:16). Par conséquent, nous devenons “charnelle, sensuelle et diabolique par nature” (Alma 42:9-10), ce qui signifie tout simplement que notre “homme naturel” nous pousse à agir moins comme la Belle et plus comme la Bête (Mosiah 3:19).

Le pire de tout c’est que notre condition mortelle nous destine à devenir des “anges d’un démon, pour être exclus de la présence de notre Dieu” (2 Néphi 9:9). Tout comme la princesse dans le conte de fées, nous sommes piégés. Nous avons besoin d’aide pour re-“devenir” un fils ou une fille de Dieu. Ce dont nous avons alors besoin c’est d’un Sauveur — un héros avec des pouvoirs aux proportions épiques. Et heureusement, c’est exactement ce que nous avons.

Le héros de notre histoire

Le Prince dans notre conte de fées de la vraie vie est un homme dont la réputation n’est pas minime. Son courage est spectaculaire, une quantité innombrable de livres ont été écrits sur Lui depuis des siècles. Son amour est tellement flamboyant que des milliers de chansons ont été composées pour louer Son nom. Son pouvoir est si miraculeux, qu’il a été appelé Sauveur, Libérateur, le Puissant d’Israël et le Lion de la tribu de Juda (1 Néphi 22:12, D&A 138:23, Apocalypse 5:5).

Son nom, je suis sûre que vous l’avez deviné, est Jésus-Christ.

Comparé à Son pouvoir, Sa majesté et Sa gloire, les héros qui paradent sur les écrans de cinéma ressemblent plus à des petits pois qu’à autre chose.

Jésus a pris Sa place dans notre histoire, il y a longtemps, dans la vie pre-mortelle. Lorsqu’il a endossé le rôle du Prince de la Paix, Il a hérité d’une responsabilité incroyablement difficile. Pour nous sauver, Il a dû quitter le château de Son Père et avancer en plein territoire ennemi. Vous remarquerez que notre Prince n’a pas envoyé Ses serviteurs pour essayer de nous sauver – Il est venu Lui-même pour nous.

Son but? Nous “racheter” de l’emprise de l’horrible monstre. Comme Abinadi l’a expliqué : “toute l’humanité fut perdue; et … elle aurait été perdue à jamais, si Dieu n’avait pas racheté son peuple de son état perdu et déchu” (Mosiah 16:4).

Quel prix notre héros a-t-il payé pour acquérir notre liberté? L’apôtre Pierre l’explique d’une façon atrocement claire : “ce n’est pas … par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés … mais par le sang précieux de Christ” (1 Pierre 1:18-19). En d’autres termes : Jésus “s’est donné lui-même en rançon pour tous” (1 Timothée 2:6). Dites-moi, peut-il y avoir un amour plus grand que celui-ci — que celui du Prince qui a donné Sa vie en rançon pour que nous soyons libérés de la captivité? C’est vraiment la plus grande histoire d’amour qui soit.

Alors voilà : un aperçu sur l’émouvante saga que nous continuons de vivre chaque jour de notre vie. La bonne nouvelle c’est que si nous ouvrons simplement nos yeux pour le voir, nous pouvons prendre part à cette aventure avec toute la passion et l’enthousiasme qu’il est possible d’avoir. Ensuite et seulement ensuite, nous finirons par trouver notre propre “et ils vécurent heureux pour toujours”.