J’étais perdue. J’ai quitté mon travail éreintant. Je ne savais pas vers qui me tourner. Je ne savais pas quoi faire ensuite. En bref, je ne savais pas quoi faire de ma vie. Les gens attendaient beaucoup de moi. J’étais diplômée avec mention d’une bonne université des États-Unis, donc il était impossible que je sois perdue dans la vie, n’est-ce pas? Les gens n’arrêtaient pas de me poser des questions sur mes projets. Ils pensaient que j’avais déjà tout prévu; ils disaient que j’avais toujours été une intello. Mais je n’avais pas de projets. Je n’avais rien de prévu. J’étais en colère contre moi-même.

J’ai creusé un gouffre de doute et d’apitoiement sur moi-même. Certaines nuits, je regardais dans le vide, incapable de dormir. Cela a duré plusieurs semaines, jusqu’à ce que je décide que ce n’était pas un problème d’être perdue, de ne pas tout savoir, de ne rien avoir de prévu. Je me suis rendue compte que les gens se perdaient à bien des égards et que ce n’était pas un problème. Le problème, c’est de rester dans cet état-là et de ne plus se retrouver.

Plusieurs prises de conscience ou bienfaits m’ont aidée à traverser cette épreuve.

la parabole de la brebis perdue

Jésus n’abandonne jamais une brebis perdue

Lorsque j’étais trop perdue pour savoir quelle voie suivre, la parabole de la brebis perdue ne m’a jamais semblée aussi vraie (voir Luc 15:1-7). Mes espoirs sont montés en flèche lorsque je me suis rendue compte que Jésus me trouverait et m’aiderait à me retrouver. Je savais que Jésus n’abandonnerait jamais une brebis perdue. Cela m’a obligée à arrêter de remettre en question beaucoup de choses dans ma vie, à faire confiance à ses plans et à le laisser me trouver. Dans le livre de Jean, il a dit : «Je suis le chemin, la vérité et la vie…» (Jean 14 :6). Il connaît le chemin parce qu’il est le chemin. Il n’y a pas de moyen plus sûr pour me retrouver que son chemin, n’est-ce pas? Pour me retrouver, le premier bienfait qu’il me fallait consistait à laisser Jésus me trouve en premier.

J’ai appris à écouter ma propre voix

Il y avait tellement de voix autour de moi qui me disaient ce que je devais faire, où ma carrière devait me mener, comment devait être ma vie. Ces voix ne faisaient que créer plus de confusion dans ma tête et m’indiquaient plusieurs chemins sur lesquels je n’étais pas sûre de vouloir m’avancer. On me mettait la pression et cela me frustrait parce que je voulais être à la hauteur des attentes des autres. En essayant d’écouter ma propre voix, j’ai réalisé que le désir de s’améliorer et de grandir dans cette vie, dans la condition mortelle, vient de l’intérieur et que ce désir ne peut pas être alimenté par les attentes de quelqu’un d’autre. J’ai appris à me réconcilier avec moi-même, que la seule attente dont je devais vivre à la hauteur était celle que mon Père céleste avait pour moi : faire tout ce que je peux pour retourner en sa présence.

j'ai appris à m'écouter

J’ai appris à apprécier davantage le Livre de Mormon

Tandis que j’étais perdue parce que je ne savais pas quoi faire de ma vie, je recherchais de la connaissance pour m’éclairer. J’ai passé du temps à lire des articles tirés des publications les plus populaires, m’empiffrant des paroles des experts de ce monde. Ces articles m’ont éclairée mais pas assez pour m’aider à voir ce qui a le plus d’importance. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que, puisque je recherchais la vérité et la connaissance, j’aurais dû lire «le plus correct de tous les livres de la terre». J’ai passé toutes mes matinées à lire le Livre de Mormon. Cela ne m’a pas enseigné toutes les étapes pour comment me retrouver, mais cela m’a appris des principes qui m’ont aidée à faire face à cette épreuve : la foi, la persévérance, l’obéissance et le travail acharné, entre autres – tous représentés dans la vie des prophètes et des apôtres du Livre de Mormon.

J’ai appris à accepter que je ne pouvais pas tout faire toute seule

J’ai grandi en me sentant toujours indépendante. Je me suis sentie d’autant plus indépendante lorsque j’ai déménagé aux États-Unis, seule, à l’âge de 18 ans, ce qui était plutôt inhabituel pour une jeune Philippine de 18 ans. J’aime faire les choses à ma façon. J’ai l’impression de pouvoir faire les choses toute seule. Mais ce n’est pas vraiment le cas. Ma famille a toujours été là pour me soutenir lorsque les choses ne se passaient pas comme prévu. Mes amis ont toujours été là pour me remonter le moral quand les situations devenaient difficiles. Et plus particulièrement, le Seigneur a toujours été présent dans chaque partie de ma vie. Toute ma vie, je n’ai jamais été vraiment indépendante en quoi que ce soit parce que je n’ai jamais affronté la vie toute seule. Accepter cela m’a permis de demander de l’aide et des conseils à ceux qui se soucient de moi. J’ai appris à prier avec plus de ferveur et de sincérité. C’est lorsque j’étais perdue que je me suis sentie le plus proche de notre Père céleste, de Jésus-Christ, de ma famille et de mes amis.

Je me suis demandée pourquoi j’avais dû passer par cette épreuve. Maintenant, je me rends compte que de traverser cette épreuve était le moyen pour Jésus de me trouver, pour que je me trouve à nouveau moi-même, et pour que j’apprenne ce qu’il y a de bien dans le fait de se perdre.

Quelles sont les choses qui vous aident à vous retrouver ? Laissez un commentaire ou envoyez-nous votre histoire.


La version originale de cet article a été écrite par Chona Galletes, publiée sur mormons.ph et traduite par Nathalie.