Image ci-dessus: Le Roi David sur son trône.

 
Cet article n’a pas été écrit dans le but de présenter de la doctrine officielle de l’Église. Pour être honnête, je n’ai jamais entendu les idées, exposées dans cet article, être enseignées par quelqu’un d’autre que moi. Je vous écris ceci pour vous faire réfléchir au moment où les annales des Jarédites ont été traduites et à la façon dont le Seigneur a pu avoir utilisé leurs annales pour bénir la vie de son peuple, les Néphites, à un moment crucial de leur essor. Je vous laisse décider de la véracité de ces affirmations.

 

Pour comprendre le changement de gouvernement qui est passé des rois aux juges, nous devons examiner plusieurs choses qui sont arrivées aux Néphites. En lisant la liste que je vous présente, essayez de penser à la façon dont ces événements peuvent avoir eu une influence les uns sur les autres.

Juges vs. rois dans l’ancien Israël

les israélites veulent un roi. Prophète SamuelDans l’Ancien testament, dans 1 Samuel 8: 7 le Seigneur s’adresse au prophète qui  se plaint. Samuel est bouleversé parce qu’Israël veut un roi alors que c’était le Seigneur Lui-même qui avait mis en place leur système de juges :

L’Éternel dit à Samuel: Écoute la voix du peuple dans tout ce qu’il te dira; car ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi qu’ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux.

Cette déclaration du Seigneur était une accusation contre Israël. Ils voulaient être comme tous les peuples qui les entouraient et ne voulaient pas recevoir les bénédictions du Seigneur, comme le Seigneur avait l’intention de les leur donner.  Il a répondu à Samuel de ne pas le prendre personnellement parce que ce n’était pas lui qui était rejeté, mais le peuple voulait rejeter les lois de Dieu et, au lieu de cela, ils voulaient  que le gouvernement soit remis entre les mains du peuple. Comme d’habitude, le Seigneur a donné à ses enfants ce qu’ils désiraient.

Ce rejet de confier la charge des lois aux juges, en faveur de la monarchie, a eu lieu aux environs de 1040 ans av. J-C. Mosiah termine son règne environ en 92 ans av. J-C. Cela fait environ un millénaire depuis qu’Israël avait eu des juges. Après avoir rejeté le système du Seigneur – les juges – il a fallu 1000 ans pour qu’il y en ait à nouveau. Découvrons comment ils ont pu, de nouveau, avoir des juges.

 

Mosiah avait un problème

roi benjamin donne le royaume à Mosiah

Le Roi Benjamin couronne Mosiah comme nouveau roi des Néphites.

Mosiah était le roi qui régnait sur les Néphites. Il était vieux et il allait bientôt mourir. Il devait transmettre son royaume à quelqu’un, mais ses fils venaient de quitter le pays pour aller prêcher l’Évangile aux Lamanites. Il ne voulait pas les laisser partir, mais le Seigneur lui a dit que leur départ serait le résultat de conversions parmi les Lamanites, en grand nombre. En tant que prophète du Seigneur, ceci ne laissait que peu d’options à Mosiah. Alors, Mosiah s’est retrouvé sans personne à qui conférer le royaume.

Pour la première fois dans l’histoire des annales néphites il a remis la question de savoir qui devrait régner sur le peuple entre les mains du peuple lui-même. Il leur a demandé de voter pour choisir qui ils voulaient comme prochain roi. Malheureusement, la voix du peuple s’est exprimée en disant qu’ils voulaient Aaron, le fils de Mosiah, comme roi. Aaron se trouvait en mission auprès des Lamanites, une mission qui a durée 14 ans. Tous les fils de Mosiah avaient refusé le trône pour partir en mission chez les Lamanites.

 

La solution est arrivée par petits bouts

Il n’y avait pas de réponse facile à ce problème. Mais la réponse se trouvait sous ses yeux depuis tout ce temps, Mosiah devait juste reconstituer tout l’ensemble. Voici quelques-unes des pièces du puzzle qu’il devait résoudre.

Les Néphites étaient seuls.

Puisqu’ils étaient seuls (hormis les Lamanites qui étaient aussi dirigés par des rois), penser à changer complètement sa forme de gouvernement en autre chose n’est pas quelque chose qui viendrait rapidement à l’esprit. Ce n’est pas comme s’ils pouvaient simplement voir ce que faisait le royaume voisin et copier leur façon de diriger. Ils étaient seuls et ils n’avaient connu que des rois depuis plusieurs centaines d’années.

Le peuple venait de connaître un grand traumatisme.

Trois générations plus tôt, lors du règne du grand-père de Mosiah, un grand nombre de personnes ont quitté Zarahemla pour retourner au pays de leurs pères. Toute communication entre eux avait été perdue. Trois générations plus tard, deux groupes de personnes sont retournées à Zarahemla pour rejoindre les Néphites et les Mulékites. Le premier de ces deux groupe qui est revenu était le plus grand. C’étaient le peuple qui avait échappé aux Lamanites après avoir été leurs esclaves à cause de la méchanceté du roi Noé. Noé avait causé une grande souffrance parmi son peuple parce qu’il l’avait entraîné à pécher, et son fils qui avait régné sur le peuple après Noé a été brûlé vif par son propre peuple en échappant à l’armée Lamanite.

Puis il y avait le groupe dirigé par Alma. Ils étaient justes et avaient, pour leur part, une histoire incroyable à raconter. Ils avaient été obéissants au Seigneur en toutes choses. Tout le royaume a pleuré et s’est réjoui pour ces deux groupes de personnes, du fait de leurs histoires de tristesse et de joie. Lorsque tous se sont finalement réunis en un seul royaume, ils ont pris le nom de Néphites, au lieu de Néphites et Mulékites.

Puis il y a eu les 24 plaques.

Limhi, le roi du premier groupe, avait découvert un jeu de plaques réalisé par un peuple (les Jarédites) qui avait été détruit avant qu’ils arrivent en terre promise. Il ne pouvait pas les traduire, alors il les a présentées devant Mosiah pour les traduire. Le problème c’était que le prophète ne pouvait pas utiliser les pierres d’interprétation pour traduire à moins que cela ne lui soit commandé par Dieu. Pendant près de 29 ans, le peuple a importuné Mosiah sur le contenu de ces plaques, mais il n’y avait rien qu’il puisse faire à ce sujet, jusqu’à ce qu’il reçoive le commandement de les traduire.

Mais voilà! Tout à coup, à la fin de son règne, les plaques ont été traduites. Pourquoi? Je crois que c’est parce que le contenu des plaques d’Éther a contribué à convaincre le peuple qu’ils devaient changer leur forme de gouvernement pour leur propre protection.

 

Le modèle jarédite

Ether écrit les annales de son peuple

Ether rédige les annales de son peuple, les Jarédites.

Jared et son frère ont régné sur les Jarédites tout au long de leur vie. Ils ont refusé d’être faits rois par le peuple. Le frère de Jared a expliqué à Jared que si le peuple devait avoir un roi, ce dernier le conduirait à la captivité. A la fin de sa vie, Jared a dit à son frère de donner au peuple ce qu’ils voulaient, alors ils ont fait de l’un de leurs fils le premier roi du peuple. Dans Ether 7: 4-9, nous voyons que la prophétie du frère de Jared s’est réalisée. Nous voyons également un modèle dans ce qui pourrait alors arriver aux Néphites.

 4 Et lorsque Corihor eut trente-deux ans, il se rebella contre son père, et passa au pays de Néhor, et y demeura; et il engendra des fils et des filles, et ils devinrent extrêmement beaux; c’est pourquoi, Corihor entraîna beaucoup de gens après lui.

 5 Et lorsqu’il eut rassemblé une armée, il monta au pays de Moron, où le roi demeurait, et le fit prisonnier, ce qui accomplit la parole du frère de Jared qu’ils seraient conduits à la captivité.

 6 Or, le pays de Moron, où le roi demeurait, était près du pays qui est appelé Désolation par les Néphites.

 7 Et il arriva que Kib demeura en captivité, ainsi que son peuple, sous Corihor, son fils, jusqu’à ce qu’il devînt extrêmement vieux; néanmoins, Kib engendra Shule dans sa vieillesse, pendant qu’il était encore en captivité.

 8 Et il arriva que Shule fût en colère contre son frère; et Shule devint fort et devint puissant quant à la force de l’homme; et il était aussi puissant dans le jugement.

 9 C’est pourquoi, il se rendit à la colline d’Éphraïm et il fondit du minerai de la colline et fit des épées d’acier pour ceux qu’il avait entraînés avec lui; et lorsqu’il les eut armés d’épées, il retourna à la ville de Néhor et livra bataille à son frère Corihor, moyen par lequel il obtint le royaume et le rendit à son père, Kib.

 

L’attitude de Corihor, Kib et Shule est devenu le modèle pour toutes les générations suivantes. Tous les rois, les uns après les autres, font de leurs familles leurs esclaves, pour finir par voir leurs descendants former des armées et scinder le royaume en une guerre civile, soit pour libérer ceux qui sont en captivité, soit pour conquérir le royaume pour eux-mêmes.

 

Comment cela s’applique-t-il?

Les fils de Mosiah s’étaient tous rebellés contre lui et l’église. Ils étaient méchants, idolâtres et ils ont délibérément cherché à détourner le peuple de l’église et ils ont essayé, si cela était possible, de la détruire. Il est vrai qu’ils se sont repentis, mais qu’est-ce qui se serait passé si l’un d’entre eux était retourné à leur ancienne vie et avait décidé qu’il voulait le royaume qui lui appartenait de bon droit? Que ce serait-il passer si un plus jeune frère avait décidé de prendre le royaume, mais qu’Aaron, l’héritier légitime, avait décidé qu’il voulait son trône? Voilà la recette garantie pour une catastrophe et une guerre civile.

 

Mosiah met toutes les pièces en place

Dans Mosiah 29: 6-10, Mosiah résonne avec le peuple. Remarquez que ses raisons ne se basent pas sur quoi que ce soit qui appartenait à l’histoire néphite, mais à l’histoire jarédite. Je crois que l’une des raisons pour lesquelles le Seigneur a préservé les annales des Jarédites et les a fait traduire à cette époque-là, c’est dans le but-même de rediriger le peuple vers un système de juges.

 6 Or, je vous annonce que celui à qui le royaume appartient de droit a refusé, et ne prendra pas sur lui le royaume.

 7 Et maintenant, si un autre était désigné à sa place, voici, je crains que des querelles ne s’élèvent parmi vous. Et qui sait si mon fils, à qui le royaume appartient, ne se mettrait pas en colère et n’entraînerait pas une partie de ce peuple après lui, ce qui causerait des guerres et des querelles parmi vous, ce qui serait la cause de l’effusion de beaucoup de sang et d’une perversion de la voie du Seigneur, oui, et ferait périr l’âme de beaucoup de gens.

 8 Maintenant, je vous le dis, soyons sages, et examinons ces choses, car nous n’avons pas le droit de faire périr mon fils, et nous n’avons pas non plus le droit d’en faire périr un autre, s’il était désigné à sa place.

 9 Et si mon fils revenait à son orgueil et aux choses vaines, il rétracterait les choses qu’il a dites et ferait valoir son droit au royaume, ce qui le ferait pécher grandement, lui et aussi ce peuple.

 10 Et soyons donc sages, et prévoyons ces choses, et faisons ce qui contribuera à la paix de ce peuple.

 

Mosiah continue à raisonner avec le peuple (Mosiah 29: 16-21), en utilisant leur expérience récente avec le méchant roi Noé pour leur rappeler combien de dommages un seul mauvais roi peut faire subir à un peuple.

16 Maintenant, je vous le dis: parce que tous les hommes ne sont pas justes, il n’est pas opportun que vous ayez un roi ou des rois pour vous gouverner.

 17 Car voici, quelle iniquité un seul roi méchant ne fait-il pas commettre, oui, et quelle grande destruction!

 18 Oui, souvenez-vous du roi Noé, de sa méchanceté et de ses abominations, et aussi de la méchanceté et des abominations de son peuple. Voyez quelle grande destruction s’est abattue sur eux, et aussi, à cause de leurs iniquités, ils ont été réduits en servitude.

 19 Et s’il n’y avait pas eu l’interposition de leur Créateur à la sagesse parfaite, et cela à cause de leur repentir sincère, ils seraient demeurés dans la servitude jusqu’à maintenant.

 20 Mais voici, il les a délivrés, parce qu’ils se sont humiliés devant lui; et parce qu’ils l’ont imploré avec ferveur, il les a délivrés de la servitude; et c’est ainsi que le Seigneur agit avec son pouvoir, dans tous les cas, parmi les enfants des hommes, étendant le bras de la miséricorde vers ceux qui placent leur confiance en lui.

 21 Et maintenant voici, je vous le dis, vous ne pouvez détrôner un roi inique, si ce n’est par beaucoup de querelles et par l’effusion de beaucoup de sang.

 

Nous pouvons voir qu’il semble que les leçons enseignées par les mauvais exemples des rois jarédites et aussi du méchant roi Noé, ont été prises à cœur par le peuple de Néphi. Au verset 38, le peuple a fait tout le contraire de ce que l’ancien Israël a fait. Autrefois ils ne voulaient pas avoir à assumer la responsabilité de leurs propres actes. Ils voulaient être gouvernés par quelqu’un qui leur dise quoi faire. Ils voulaient un roi. Mais là, ils étaient prêts à assumer la responsabilité de leurs propres choix.

38 C’est pourquoi, il abandonna son désir d’avoir un roi et devint extrêmement anxieux de donner à tout homme une chance égale dans tout le pays; oui, et chaque homme se dit disposé à répondre de ses propres péchés.

 

Dernières pensées

Ce dernier chapitre de Mosiah est remarquable et particulier. La justice personnelle du peuple a ouvert la voie au Seigneur pour leur redonner un système de gouvernement qui leur permettrait d’avoir le droit de faire leurs propres choix. En conséquence, ils ont également été tenus individuellement pour responsables devant la loi et devant Dieu pour les choix qu’ils ont fait.

Est-ce que le peuple a ressenti que Mosiah essayait de décharger sur eux quelque chose qu’ils ne voulaient pas? Ont-ils eu l’impression qu’ils recevaient un traitement injuste? Certainement pas. Le chapitre se conclue par un hommage d’affection de la part de Mosiah envers son peuple et du peuple envers Mosiah. Mosiah 29:40 :

 40 Et ils devinrent forts dans l’amour envers Mosiah; oui, ils l’estimaient plus que n’importe quel autre homme; car ils ne le considéraient pas comme un tyran qui cherchait le gain, oui, le lucre qui corrompt l’âme; car il ne leur avait pas extorqué de richesses, ni n’avait mis ses délices dans l’effusion du sang; mais il avait fait régner la paix dans le pays, et il avait accordé à son peuple d’être délivré de toute espèce de servitude; c’est pourquoi, ils l’estimaient, oui, à l’extrême, au-delà de toute mesure.

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 Cet article a été écrit par Kelly Merrill, publié sur mormonbasics.com et traduit par Nathalie.