(…) En classe, à chaque fois que l’on aborde le sujet des troubles psychologiques et que je parle à mes élèves de ma propre expérience face à l’angoisse et à la dépression, j’observe des élèves en pleurs, et je lis sur leur visage qu’elles ont une histoire semblable à la mienne. J’y pense beaucoup. C’est sûrement parce que j’en suis constamment témoin. Où que j’aille, je reconnais ces jeunes filles ou ces jeunes femmes en détresse, et ce n’est pas seulement parce que je suis quotidiennement en contact avec des centaines d’adolescentes et que beaucoup de mes amies sont aussi les victimes de maladies mentales une fois adulte. C’est sans doute plus évident pour moi parce que je suis moi-même passée par là ; quand on arrive à surmonter une épreuve, on reconnait plus facilement ceux qui font face aux mêmes difficultés. Je suis aussi très ouverte par rapport à ma dépression, et c’est peut-être pour cela que les gens ont plus tendance à s’ouvrir à moi. J’observe et j’entends sans doute plus de chose qu’une personne ordinaire.

Je veux m’adresser à la personne ordinaire et lui dire :

La dépression et l’angoisse sont une épidémie qui détruit le bonheur de beaucoup, beaucoup de femmes que vous connaissez et aimez.

Il y a une chose dont je suis certaine : cela rend Satan heureux.

Réfléchissez-y. Ces femmes que vous connaissez, ces adolescentes ou ces adultes, sont incroyables, c’est à vous en couper le souffle. Elles sont fortes, amusantes, intelligentes, motivées, et peuvent tant apporter au monde. Beaucoup d’entre elles ne sont pas tentées par l’arsenal de tentations habituel de Satan comme la drogue, l’alcool, l’immoralité ou les autres vices. Ces femmes, en effet, sont consciencieuses et font tout ce qu’elles peuvent pour marcher dans la droiture, pour prendre de bonnes décisions et être de bonnes personnes. Grâce à cela, le bonheur et les bénédictions vont naturellement se déverser sur elles tout comme il l’a été décrété par les lois irréfutables que Dieu a mis en place concernant l’obéissance. Leur obéissance va automatiquement les guider sur le chemin qui les mènera au bonheur.

Satan déteste cela. Il sait qu’il ne peut pas les attaquer en les tentant avec des vices.

  • Alors que fait- t-il ?
  • Qu’est-ce qui peut affaiblir ces vaillants soldats du Christ ?
  • Que peut-il faire pour empêcher ces femmes de ressentir le bonheur qui découle des bonnes décisions qu’elles ont prises ?

Il utilise la dépression et l’anxiété.

Toutes ces femmes, charmantes, talentueuses, fortes, sensibles, puissantes, attentionnées, succombent aux mensonges de Satan qui les inondent de sentiments de nullité, d’inutilité, de stress, d’indifférence, d’apathie, d’impuissance et les entrainent à se comparer aux autres.

Certaines de ces femmes se battent contre la dépression et l’anxiété pour des raisons différentes : une prédisposition génétique ou leurs antécédents familiaux par exemple. Cela signifie que ces maladies mentales sont un des fardeaux qu’elles ont à porter. Satan profite de cette prédisposition génétique pour l’anxiété et la dépression de deux façons différentes.

  1. Il vous encourage à laisser la dépression prendre le dessus

Il vous convainc qu’il n’y a rien que vous ne puissiez faire, que la dépression fait partie de vous, qu’à cause d’elle vous ne pouvez pas être vous-même, que vous ne devez pas lutter ou faire quoi que ce soit pour atteindre votre potentiel. Vous souffrez de dépression : c’est une bonne excuse.

Alors, vous vous éloignez de l’influence positive du monde et vous vous enfoncez dans le malheur. Cependant vous privez aussi autrui du bien que votre présence pourrait leur apporter.

  1. Il vous fait croire que votre dépression est due à vos circonstances personnelles

Satan vous fait croire que vous êtes malheureux non pas parce que votre cerveau ne produit pas assez « d’hormones du bonheur », comme j’aime les appeler, mais pour une liste de raisons différentes :

des enfants incorrigibles et ingrats, un mari bon à rien et paresseux qui ne vous comprend jamais totalement, une routine qui vous rend folle, une vie insatisfaisante, des kilos en trop, un visage laid, un ami, un voisin ou un membre de la famille qui vous a offensé, votre patron qui ne vous apprécie pas, votre maison qui n’est pas ce dont vous rêviez, votre paie qui est trop petite, l’échec que vous êtes en tant que mère, sur Pinterest sur… Je vous laisse compléter la liste.

Satan vous convainc que votre malheur est dû aux circonstances et en conséquence, vous réagissez avec de la haine, de la misère, de l’amertume, de la colère, et ceux qui vous entourent vous irritent constamment. Vous vous rendez sûrement compte du mal que cela vous fait ; c’est un réflexe naturel chez l’être humain. Quand vous faites face aux vagues d’anxiété et de désespoir, vous recherchez automatiquement à en comprendre la raison. Mais vous avez tendance à oublier qu’à part la chimie de votre cerveau, il n’y a pas de raison en particulier. Mais vous vous en prenez quand même à tout qui vous entoure pour en trouver la cause.

Ce sont des mensonges crées pour vous piéger. Il les utilise pour déstabiliser les femmes, une par une. Il les utilise pour vous empêcher d’atteindre votre potentiel et il vous utilise pour semer la misère, pas seulement dans votre vie, mais aussi dans la vie de ceux qui vous entourent.

Il sait que lorsqu’il arrive à faire faillir une femme, ce n’est pas seulement une femme à qui il s’attaque, mais aussi à sa famille, que ce soit la famille d’une adolescente ou d’une femme adulte. Il peut aussi s’attaquer à vos amis.

Une mère déprimée sème plus de tristesse que n’importe qui.

Une adolescente déprimée affectera beaucoup de ses amis. J’ai déjà vu les conséquences que les actions négatives d’une seule personne peuvent avoir sur tout un cercle social.

Puis, il y a ces femmes qui n’ont pas de prédisposition génétique pour la dépression ou l’anxiété, mais qui en souffrent de par les expériences difficiles de la vie. Satan utilise ces circonstances comme des sables mouvants, il veut que vous y pensiez sans cesse jusqu’à ce que vous vous enfonciez. Et cela le rend heureux.

Il y a ces femmes qui ne souffrent ni de dépression ni d’anxiété, elles sont simplement malheureuses. Je le vois souvent chez les adolescentes. Soyons honnêtes, l’adolescence est une période difficile. Le corps produit de nouvelles hormones, les jeunes filles ressentent plus de pression sociale et font face à de nombreux changements qui sont stressants. Ajoutez à cela la preuve scientifique que le cerveau des adolescents ont des réactions émotionnelles plus intenses, ils sont plus susceptibles et leurs capacités d’analyser les situations et de réguler leur réactions ne sont pas encore complètement développés. Ce mélange vous assure l’apparition de beaucoup de symptômes qui ressemblent à la dépression et à l’anxiété.  Dans un monde où l’on nous rappelle constamment l’importance de reconnaitre les besoins de la santé mentale, il est plus facile de simplement attribuer le label de dépression à une adolescente que de se rendre compte que dans dix ans, son cerveau fonctionnera différemment.

Les adolescentes reconnaissent cette angoisse provoquée par leur cerveau et parfois (pas toujours, mais parfois), comme l’une de mes étudiantes l’a si bien décrit, elles ont tendance à développer une vision romantique de la dépression, car cela leur donne un sens d’unicité et d’identité. Après avoir attribué ce label aux étudiants souffrant de dépression, on demande aux enseignants et aux conseillers de les prendre avec des pincettes. Une nouvelle classe D’adolescents se développe : les « fragiles ». On nous demande de les laisser respirer, de compenser, d’alléger leur charge de travail. Et on le fait parce qu’on les aime et on veut qu’ils réussissent. Si l’enfant a un problème, nous voulons l’aider. Mais, selon mon expérience, il y a des situations où ce genre d’étiquetage peut faire plus de mal que de bien.

Peu importe à quelle catégorie vous appartenez, que vous soyez biologiquement prédisposé à la dépression, qu’elle soit due à des circonstances personnelles, ou que ce soit juste une dépression liée aux hormones de l’adolescence, Satan se réjouit, il se frotte les mains et il va vous attaquer.

Il sait que vous êtes vulnérable et il va exploiter cette faiblesse car il n’y a pas beaucoup de femmes à qui il peut s’attaquer de cette manière.

Dans toutes ces situations, Satan utilise les ténèbres et le désespoir qui accompagnent l’anxiété et la dépression. Chez certaines, il leur fait penser que la tristesse est un péché en leur chuchotant qu’il y a quelque chose qu’elles ne font pas comme il faut, d’où leur malheur. On nous enseigne encore et encore que les justes seront heureux et si nous sommes malheureux, c’est parce que nous ne vivons pas dans la droiture. Il nous remplit de honte, de désespoir et de culpabilité. Cela nous empêche d’atteindre notre potentiel, d’embrasser notre valeur et notre identité d’enfant de Dieu et de nous permettre d’être heureux avec les bénédictions que nous recevons.

Pour d’autres, il utilise simplement la dépression et l’anxiété pour diminuer leur lumière et l’influence positive qu’ils ont.

Il sait que s’il parvient à les faire blâmer leur famille pour leur malheur, alors il détruira des familles entières. Il sait que s’il parvient à leur faire utiliser la dépression comme une excuse pour ne pas servir autrui, alors il détruira leur potentiel d’obtenir le salut. Il sait que s’il parvient à vous rendre obsédé, d’une façon malsaine et extrême, sur le besoin de vous « soigner » vous ne ferez plus attention à ceux qui vous entourent. Il sait que si vous jouez constamment la victime, vous ne prendrez pas en main votre bonheur, vos amis et votre famille le remarqueront et certains suivront votre exemple. Il sait que beaucoup de vos actions et de vos décisions vous apporteront des bénédictions et le fait de vous concentrer sur le négatif est le seul moyen de vous empêcher de reconnaitre et d’apprécier vos bénédictions. Si vous parvenez à reconnaitre vos bénédictions, la joie qui émanera de vous attirera trop de personnes vers la lumière. Il veut que vous restiez dans les ténèbres. Il sait que le mécontentement et l’ingratitude ont détruit des civilisations entières et s’il peut faire de même avec les femmes de ce monde, alors le monde succombera.

Dans toutes ces situations, Satan accomplit deux des buts qu’il avait depuis le commencement :

1- Il vous prive de votre libre arbitre. Comment ? En vous faisant croire que vous n’avez pas le choix, que vous êtes incapable de choisir d’être heureux. Ce grand mensonge ne fait que vous plonger d’avantage dans le malheur. Nous avons toujours le choix. La dépression peut nous entrainer vers le bas, mais nous pouvons quand même choisir de rester debout et de continuer à vivre.

L’hiver dernier, je me suis réveillée un matin après m’être battue toute la semaine contre la dépression. Je ne voulais pas me lever J’ai regardé par la fenêtre et j’ai remarqué qu’il avait neigé cela n’a fait qu’empirer la situation. Ce jour-là, nous devions nous lever et aller à l’Eglise. La pensée de juste essayer de sortir du lit, d’aider tout le monde à se préparer, d’aller à l’Eglise, d’être aimable, sociable et juste m’apparaissait être un effort Herculéen. J’ai dit à mon mari : « Je ne peux pas le faire. Pas aujourd’hui ». Mon mari, qui est gentil et plein de sagesse et qui au lieu de me prendre dans ses bras et de me dire que ce n’était pas grave et que je pouvais rester à la maison comme il voulait le faire, m’a sagement dit :

« Je sais que tu ne veux pas y aller. Je sais que c’est difficile. Mais tu peux choisir d’y aller. Et choisir de la faire est la bonne décision. Parce que si tu choisis de ne pas y aller cette fois-ci, ce sera encore plus facile de ne pas y aller la prochaine fois. »

Et il avait raison. Et j’étais en colère après lui : je voulais qu’il me donne une excuse pour rester à la maison, pour m’apitoyer sur mon sort et pour rester dans mon lit et juste de ne pas avoir à me battre juste un jour. Mais, il m’aime assez pour continuer à m’encourager à choisir la lumière, même lorsque tout parait sombre.

Nous avons le choix. Satan veut nous faire croire que nous n’avons pas le choix, que nous sommes incapables de choisir de nous battre et de choisir notre destin, que nous sommes pris au piège par la dépression. Et, comme toujours, Satan fait passer ses mensonges pour des vérités et nous dupe.

En effet, la vérité est que beaucoup d’entre nous ne choisissons pas d’être déprimés. La dépression va nous hanter toute notre vie. Elle pointera le bout de son nez encore et encore. C’est la vérité que Satan utilise pour nous piéger dans ce mensonge destructeur : Nous ne pouvons pas choisir notre réaction face à la dépression. Et si nous croyons en ce mensonge, alors il nous tient prisonnier. Nous nous tournerons vers les ténèbres et tomberons de plus en plus bas. Satan sait que le libre arbitre est un des plus grands dons, et c’est la seule chose qui nous permet de progresser et de devenir plus fort. Il fera tout son possible pour convaincre un maximum de personnes qu’elles n’ont pas le choix. Face à des femmes fortes et consciencieuses, la dépression est l’outil qu’il utilise pour les remplir de désespoir. Ce désespoir est toujours un mensonge. Ne choisissez jamais les ténèbres. Résistez de toutes vos forces.

2 – Le deuxième mensonge de Satan, mentionné auparavant, est que lorsque nous sommes déprimés, nous ne pouvons pas aider ou servir les autres. J’ai observé des voisinages presque complets se décimer à cause des fruits de la dépression et de l’anxiété. Des zones géographiques où les femmes se cachent, honteuses. Satan veut éteindre la lumière qui se trouve dans vos yeux, il nous convainc de ne pas aider les autres, de simplement essayer de survivre, d’être constamment assisté, d’avoir pitié de vous-même, d’arrêter tout ce que vous faites de bien et tout ce que vous êtes capables de faire (même si cela nous demande beaucoup, beaucoup d’efforts.)

Vivre une vie normale lorsque l’on est pris dans les griffes de la dépression ressemble à essayer de traverser une rivière de boue qui vous remonte jusqu’à la taille avec des poids attachés à chaque partie de votre corps. J’en ai conscience. Mais voilà le truc : Vous pouvez vous battre. Les gens vont remarquer que vous vous battez et votre lumière, celle qui est présente même lorsque vous ne vous en rendez pas compte, sera une bénédiction pour les autres. Chaque pas que vous faites pour traverser cette rivière rendra la traversée d’autres personnes un peu plus facile.

Et, en allégeant le fardeau des autres, un miracle se produit, votre fardeau s’allègera aussi. Les filles, nous sommes des guerrières. DES GUERRIERES. Satan ne veut pas que nous nous défendions. Il veut que nous nous renfermions sur nous-même ; il veut nous empêcher d’être des guerrières.

Ne laissez pas Satan vous convaincre d’abandonner. Ne devenez pas une de ses marionnettes. Ne devenez pas une de ses victimes.

Si vous souffrez de dépression ou d’anxiété, ne laissez pas Satan utiliser ces outils contre vous.

Battez-vous. Rendez-vous à des sessions de thérapie, prenez des médicaments, changez certains aspects de votre vie, faites ce que vous pouvez et continuez à avancer. Continuez à vous battre.

Chaque jour, rappelez-vous que ce n’est pas ce qui vous définit. Vos prédispositions génétiques ne vous définissent pas. Vous pouvez surmonter vos circonstances personnelles, vos pensées malsaines et votre tumulte émotionnel. Votre avez un grand potentiel et les ténèbres qui vous accablent sont un fardeau qui va vous peser pendant un court moment ou que vous devrez porter toute votre vie, mais, ne les laisser pas vous voler votre vie. Au lieu de laisser la dépression être un outil utilisé contre vous, utilisez-la pour devenir plus forte et recherchez la lumière de Celui qui accorde le salut.

Utilisez votre propre arsenal, tenez-vous à la barre de fer et à la force indéniable et imbattable du sacrifice expiatoire du Christ.

Cet article, publié à l’origine sur Inside-Out Minds et écrit par Adena et Amy, a été traduit par Amandine,