Par David Snell

Le principal secrétaire de Joseph Smith pendant la traduction du Livre de Mormon, Oliver Cowdery, a rapporté ce qui suit en 1831 :

 « Hyrum Smith a dit qu’il pensait qu’il valait mieux que l’information sur la parution du Livre de Mormon soit racontée par Joseph lui-même aux anciens présents, afin que tous puissent savoir par eux-mêmes.

Frère Joseph Smith Jr. a déclaré que l’intention n’était pas de raconter au monde tous les détails de la parution du Livre de Mormon, et il a ajouté qu’il n’était pas opportun pour lui de raconter ces choses, etc. »

Avec le recul, près de 200 ans plus tard, il semble que Joseph avait raison d’avoir ce sentiment. Les détails concernant la manière dont le Livre de Mormon a été traduit demeurent très peu connus. La réponse la plus fréquente des deux hommes qui en savaient certainement le plus à ce sujet était simplement :

« Il a été traduit par le don et le pouvoir de Dieu, avec l’aide de l’urim et du thummim. »

Qu’en est-il de la pierre de voyant de Joseph ?


La pierre de voyant couleur chocolat de Joseph Smith, via josephsmithpapers.org.

Au fil du temps, des personnes telles que Martin Harris ont tenté de faire la lumière sur ce sujet et ont affirmé qu’en plus de l’urim et du thummim, Joseph Smith utilisait sa pierre de voyant personnelle pour l’aider à traduire.

C’est finalement devenu la position officielle de l’Église. Il est possible qu’étant donné que la pierre de voyant et que l’urim et le thummim avaient la même fonction, le terme « urim et thummim » ait été utilisé par Joseph et Oliver comme une catégorie d’instruments de traduction, plutôt que comme un seul outil spécifique.

Cela dit, il semble (et si je me trompe, que quelqu’un me le signale) que Joseph lui-même n’a jamais mentionné qu’il possédait une pierre de voyant, et n’a jamais dit sans ambiguïté qu’il l’utilisait pour traduire. Le plus ancien document publié, à ma connaissance, qui mentionne l’utilisation d’une telle pierre comme outil de traduction provient du livre notoirement anti-saint des derniers jours, Mormonism Unvailed (1834). Il n’est donc pas surprenant que les premières affirmations selon lesquelles Joseph aurait utilisé cette pierre à des fins de traduction aient été accueillies avec réserve par les premiers dirigeants de l’Église.

En fait, dans une édition de 1939 de l’Improvement Era, le Dr. Francis Kirkham a écrit en référence à cette affirmation du Mormonism Unvailed :

« Il s’agit d’une tentative d’explication du pouvoir de Joseph Smith de traduire les plaques par une personne qui l’a accusé d’être un imposteur et un arnaqueur ignorant. »

Certains pourraient considérer cela comme une première tentative de « dissimuler » cette information potentiellement embarrassante concernant Joseph. Mais comme nous l’avons vu, la méthode de traduction de Joseph était très peu connue dans les premiers temps de l’Église. Il me semble que Kirkham n’était tout simplement pas d’accord avec les preuves disponibles à l’époque. 

La première source de l’Église à mentionner la pierre de voyant comme outil de traduction

[MISE À JOUR du 16/12/2020 : Merci à Scott Vance, qui a récemment attiré mon attention sur une source encore plus ancienne (publiée par l’Église ou des entités appartenant à l’Église) que celle incluse ci-dessous. 

Le 11 novembre 1881, le Deseret Evening News a republié une lettre du 14 octobre publiée à l’origine dans le Chicago Times (NdT : en anglais) :

« Les tablettes ou plaques ont été traduites par Smith, qui utilisait une petite pierre ovale ou en forme de rein, appelée urim et thummim, qui semblait dotée du pouvoir merveilleux [sic] de convertir en anglais les caractères figurant sur les plaques, lorsqu’elle était utilisée par Smith qui dictait alors à Cowdery ce qu’il devait écrire. Fréquemment, un caractère produisait deux lignes de manuscrit, tandis que d’autres ne produisaient qu’un ou deux mots. Comme il était présent et qu’il savait comment cela se passait, M. Whitmer affirme catégoriquement, tout comme Harris et Cowdery, que pendant que Smith dictait la traduction, il ne disposait pas de notes manuscrites ou d’autres sources de savoir, mais seulement de la pierre de voyant et des caractères tels qu’ils étaient écrits sur les plaques. »

Le Deseret Evening News a ensuite corrigé quelques erreurs dans cette lettre :

« L’erreur suivante concerne la pierre de voyant que Joseph a utilisée dans la traduction et “l’urim et le thummim”. Cet instrument-ci, ainsi dénommé, était composé de deux pierres de cristal “enchâssées dans la monture d’un arc”. La pierre de voyant était un autre objet, distinct de l’urim et du thummim. Ce dernier a été remis à l’ange ainsi que les plaques après la fin de la traduction ; la première est restée dans l’Église et est maintenant en possession du président. »

Lire l’article original ici (NdT : en anglais).

J’ai peut-être beaucoup insisté sur le point suivant, mais j’ai passé beaucoup de temps à faire des recherches à ce sujet, alors le voici dans toute sa splendeur :

La source la plus ancienne qui a été publiée par l’Église ou une entité appartenant à l’Église, que j’ai pu trouver et qui faisait référence à la pierre de voyant en tant qu’instrument de traduction, remonte à 1884. Dans une édition de 1882 du Millennial Star, Edward Stevenson a écrit :

« Le Monday Evening News du 5 september 1870 contient ce qui suit :

Réunions du sabbat. – Le matin, Edward Stevenson, Martin Harris et le président George A. Smith se sont adressés à la congrégation. L’après-midi, c’est John Taylor qui a pris la parole, et la salle était pleine à craquer.

Martin Harris a raconté un événement qui s’est produit alors qu’il servait de secrétaire pour la partie de la traduction du Livre de Mormon qu’il a eu la faveur d’écrire, telle qu’elle était prononcée directement de la bouche du prophète Joseph Smith. Il a dit que le prophète possédait une pierre de voyant qui lui permettait de traduire aussi bien qu’avec l’urim et le thummim, et que, par commodité, il utilisait alors la pierre de voyant. Martin a décrit la traduction comme suit : A l’aide de la pierre de voyant, des phrases apparaissaient, étaient lues par le prophète et écrites par Martin, et lorsqu’il avait terminé, il disait : “Écrit”. Si la phrase était correctement écrite, elle disparaissait et une autre apparaissait à sa place, mais si elle n’était pas écrite correctement, elle restait jusqu’à ce qu’elle soit corrigée, de sorte que la traduction était exactement comme elle avait été gravée sur les plaques, précisément dans la langue utilisée à l’époque. »

Le problème du « Millennial Star »

Vous venez de lire que la référence la plus ancienne que j’ai pu trouver provient de l’édition de 1882 du Millennial Star, citée ci-dessus, mais vous avez probablement remarqué que ce journal fait référence à une édition de 1870 de l’Evening News. Vous remarquerez que l’Evening News du 5 septembre fait référence à des réunions dominicales qui auraient eu lieu la veille, le dimanche 4 septembre 1870.

Le problème avec le document de 1882 c’est que si le deuxième paragraphe semble faire allusion à un événement survenu lors de la réunion de septembre 1870, seul le premier paragraphe est une citation de l’Evening News. L’expérience relatée par Martin Harris n’y figure pas. Il se peut qu’elle ait été accidentellement attribuée directement à l’Evening News par Francis Kirkham dans l’édition de 1939 de l’Improvement Era mentionnée plus haut :


Evening News par Francis Kirkham dans l’édition de 1939 de Improvement Era mentionnée précédemment.

« Le Deseret Evening News du 5 septembre 1870 rapporte en partie une déclaration prononcée au Tabernacle de Salt Lake comme suit :

Martin Harris a raconté un événement qui s’est produit alors qu’il servait de secrétaire pour la partie de la traduction du Livre de Mormon qu’il a eu la faveur d’écrire, telle qu’elle était prononcée directement de la bouche du prophète Joseph Smith. Il a dit que le prophète possédait une pierre de voyant qui lui permettait de traduire … »

Mais, encore une fois, le Deseret Evening News ne contient aucun extrait de ce genre. Voici une capture d’écran de tout ce que ce numéro a mentionné sur le sujet :

Il se peut que Kirkham ait tiré ses informations du Millennial Star de 1882. La question est donc de savoir si Martin a réellement relaté cette expérience lors de la réunion de septembre 1870. Je pense que oui. Nous en avons des indications dans le journal de Joseph F. Smith sur le jour en question
(NdT : en anglais) :


Journal de Joseph F. Smith, via le Church History Catalog.

« Dimanche 4 septembre 1870 :

Je me suis senti très malade hier soir jusqu’à ce que j’aille me coucher.

Mal à l’estomac, mais je vais mieux maintenant. Le matin, réunion dans l’ancien Tabernacle.

Prière d’ouverture par Geo. Nebeker. Chants avant et après la réunion, comme d’habitude. Edward Stevenson a parlé pendant 40 minutes, suivi de Martin Harris, l’un des trois témoins du Livre de Mormon, qui a parlé pendant 30 minutes, racontant de nombreux événements des débuts de l’Eglise, mais d’une voix inaudible, car il est très affaibli par l’âge. Geo. Q. Cannon a ensuite lu le témoignage des trois témoins. Puis Martin Harris a prononcé à nouveau quelques mots, décrivant l’urim et le thumim et témoignant du Livre de Mormon. Le Prést. Geo. A. Smith a parlé un peu de l’essor de l’Eglise et Martin a dit encore quelques mots, puis la réunion a été ajournée jusqu’à 14 heures cet après-midi dans le nouveau Tabernacle. »

Une étude plus approfondie est nécessaire pour déterminer si d’autres extraits de journaux sont disponibles à ce sujet. L’explication la plus plausible semble être qu’Edward Stevenson était présent à la réunion de 1870 (comme l’atteste la citation de l’Evening News) et qu’il s’est souvenu du récit des années plus tard pour le Millennial Star.

Ainsi, la première mention publiée par l’Église de la pierre utilisée comme outil de traduction date de 1882, mais semble être un souvenir d’un événement rapporté en 1870.

Qu’en est-il des sources non publiées par l’Église ?


Tiré de The Saints’ Herald, une publication de l’Église réorganisée de Jésus-Christ (RLDS, aujourd’hui connue sous le nom de Community of Christ). Article du 3 mars 1888.

Il existe d’autres sources qui rapportent l’utilisation par Joseph d’une pierre de voyant comme outil de traduction, mais toutes (à ma connaissance) proviennent d’autres sources que de l’Église, et souvent de sources hostiles à l’Église ou de membres mécontents (NdT : en anglais) (notamment Martin Harris, pendant quelques décennies, et David Whitmer). Il n’est donc pas surprenant que l’Église n’accorde pas beaucoup de crédit à ces sources. Même après que Martin Harris soit revenu dans l’Église et a commencé à parler aux membres de la pierre de voyant, certains membres et dirigeants ne l’ont pas cru.

Toujours selon Kirkham en 1939 :

« De l’avis de l’auteur, le prophète n’a pas utilisé de pierre de voyant pour traduire le Livre de Mormon, et il n’a pas non plus traduit de la manière décrite par David Whitmer et Martin Harris. Les déclarations de ces deux hommes s’expliquent par l’empressement de la vieillesse à faire appel à une mémoire défaillante et incertaine pour se rappeler les détails d’événements qui restaient encore réels et objectifs pour eux. »

Et même selon Joseph Fielding Smith en 1956 [la citation complète figure plus loin] :

« … Certains auteurs ont dit que le prophète Joseph Smith utilisait une partie du temps une pierre de voyant quand il traduisait les annales, et les renseignements que nous avons tendent à montrer qu’il avait en sa possession une pierre de ce genre ; néanmoins il n’existe pas de déclaration authentique dans l’histoire de l’Eglise disant que l’on ait utilisé pareille pierre dans cette traduction. Cette information n’est que de l’ouï-dire et personnellement je ne crois pas que cette pierre ait été utilisée à cette fin. … Il se peut qu’il en ait été ainsi, mais il est si facile de faire circuler une histoire de ce genre, en raison du fait que le prophète possédait effectivement une pierre de voyant qu’il a pu utiliser dans d’autres buts. »

Et franchement, je comprends où Joseph Fielding Smith voulait en venir. Les sources rapportant l’utilisation par Joseph de cette pierre comme outil de traduction semblent être entièrement non-saintes des derniers jours jusqu’à ce que Martin Harris commence à en parler, à l’âge de 87 ans, après s’être fait à nouveau baptiser.

Quel est l’intérêt de toute cette histoire de pierre de voyant ?

Il n’y a pas si longtemps, un homme m’a contacté parce qu’il s’était senti trompé par l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Il contestait le fait qu’il avait été membre de longue date avant d’apprendre que Joseph avait traduit le Livre de Mormon en utilisant (en grande partie) une pierre de voyant placée à l’intérieur d’un chapeau. Il prétendait que l’Église avait caché cette information au public en raison du lien de cet usage avec certaines pratiques magiques folkloriques chrétiennes courantes à l’époque de Joseph. Ce n’est qu’en 2003, lorsque l’émission de télévision South Park a mis en lumière la pierre de voyant de manière railleuse, que l’Église a été contrainte de faire preuve d’une plus grande transparence.

Ses accusations m’ont marqué. Depuis cette conversation, je suis à l’affût de toute référence à la pierre de voyant de Joseph qui a été faite dans les dernières décennies. Se pourrait-il que ce soit vrai ? S’agit-il d’un sujet que l’Église a caché sous le tapis dans le passé ? En parcourant les archives de l’histoire de l’Église, à la recherche d’informations pertinentes, j’en suis arrivé aux conclusions suivantes :

L’Église a publié plus d’informations sur la pierre de voyant de Joseph que les critiques ne le laissent entendre, même si ce n’est pas beaucoup. La question à laquelle nous sommes confrontés est la suivante : pourquoi ? Certaines personnes en ont conclu que l’Église avait quelque chose à cacher. Ma conclusion, c’est que, comme nous l’avons déjà dit, les informations sur la pierre en tant qu’outil de traduction sont rares et suspectes depuis longtemps. Il serait erroné de supposer que nous avons toujours connu les sources historiques dont nous disposons actuellement et que nous y avons toujours eu accès. Je ne vois aucune raison de croire que les dirigeants de l’Église aient caché des informations, mais plutôt que, pendant de nombreuses années, ils n’étaient tout simplement pas d’accord entre eux sur l’interprétation des informations dont ils disposaient.

Le reste de cet article énumère plusieurs références publiées par l’Église (y compris des références émanant d’entités appartenant à l’Église) à la pierre de voyant que j’ai découvertes jusqu’à présent et que je présente ci-dessous dans l’ordre chronologique, de la plus récente à la plus ancienne. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive, et une attention particulière a été accordée lors des recherches des premières sources, les sources plus récentes étant plus facilement accessibles.

« Revelations of the Restoration », par Joseph Fielding McConkie et Craig Ostler, p. 89-98, décembre 2000

Publié par Deseret Book Co. En bref, les auteurs (deux ou trois spécialistes saints des derniers jours) ne sont pas d’accord avec l’idée que Joseph ait utilisé une pierre de voyant pour l’aider à traduire le Livre de Mormon.

« By the gift and power of God », Elder Neal A. Maxwell, Ensign, janvier 1997


Neal A. Maxwell

« Martin Harris a raconté à propos de la pierre de voyant : “Des phrases apparaissaient et étaient lues par le prophète et écrites par Martin” (cité dans Edward Stevenson, “One of the Three Witnesses : Incidents in the Life of Martin Harris”, Latter-day Saints’ Millennial Star, 6 février 1882, p. 86-87). »

« A Treasured Testament », Russell M. Nelson, Ensign, juillet 1993


Russell M. Nelson

Le message ci-dessous de Frère Nelson a apparemment été « adapté d’un discours du 25 juin 1992, lors d’un séminaire pour les nouveaux présidents de mission, au centre de formation des missionnaires, à Provo (Utah). »

« Joseph Smith mettait la pierre de voyant dans un chapeau et mettait son visage dans le chapeau, le tenant bien serré autour de son visage pour exclure la lumière ; et dans l’obscurité, la lumière spirituelle brillait. Un morceau de quelque chose qui ressemblait à un parchemin apparaissait et là-dessus apparaissait le texte. Un seul caractère apparaissait à la fois et l’interprétation en anglais se trouvait en-dessous. Frère Joseph lisait l’anglais à Oliver Cowdery, qui était son principal secrétaire, et quand c’était écrit et répété à frère Joseph pour voir si c’était correct, il disparaissait et un autre caractère apparaissait avec l’interprétation. C’est ainsi que le Livre de Mormon a été traduit par le don et le pouvoir de Dieu et non par un pouvoir quelconque de l’homme. »

« The Restoration Commences », 1820-1831, The Story of the Latter-day Saints, par James B. Allen et Glen M. Leonard, p. 40-41, 2e édition, 1992.

Publié par Deseret Book.

« Vers 1822, avant sa première visite de l’ange Moroni, Joseph creusait un puits avec Willard Chase, non loin de la maison des Smith, où il a découvert une pierre lisse, de couleur foncée, de la taille d’un œuf, qu’il a appelé une pierre de voyant. Il s’en est servi plus tard pour l’aider à la traduction du Livre de Mormon et pour recevoir certaines révélations. »

[MISE À JOUR du 16/12/2020 : Merci à Scott Vance d’avoir signalé que la référence à la pierre de voyant dans cet ouvrage n’a été incluse que dans la version mise à jour de 1992 de ce livre, par opposition à l’édition originale de 1976].

« By the gift and power of God », par Richard Lloyd Anderson, Ensign, septembre 1977


Richard L. Anderson

« En tant que premier secrétaire de Joseph Smith (durant l’été 1828), Martin Harris a parlé avec autorité de cette phase de la traduction. Mais le citer soulève une question essentielle : tout ce qui lui est attribué ne représente pas nécessairement ses paroles exactes. Cette prudence est nécessaire car ses déclarations sur les détails de la traduction ont été filtrées par des journalistes, certains n’ayant eu qu’un contact occasionnel, d’autres prétendant se souvenir de ses mots exacts des années plus tard.

La personne qui représente le mieux Martin Harris est probablement Edward Stevenson, puisqu’il a passé près de deux mois avec le Témoin après s’être rendu dans l’Ohio pour le raccompagner en Utah en 1870. En ce qui concerne les moyens de traduction, Stevenson rapporte : “Il a dit que le prophète possédait une pierre de voyant qui lui permettait de traduire aussi bien qu’avec l’urim et le thummim, et que, par commodité, il utilisait ensuite la pierre de voyant”.

Après que Martin Harris a perdu la partie de la traduction effectuée en 1828, Oliver Cowdery est devenu le secrétaire principal de l’ensemble du Livre de Mormon tel qu’il est imprimé aujourd’hui. En 1829, vers la fin de ce nouveau travail, David Whitmer a vu la pierre de voyant et en a parlé de temps à autre par la suite. Cependant, en tant qu’assistant personnel, Oliver Cowdery mettait l’accent sur l’urim et le thummim dans ses déclarations. »

« A Peaceful Heart », Friend, septembre 1974

« Pour l’aider avec la traduction, Joseph a trouvé avec les plaques d’or “un curieux instrument que les anciens appelaient urim et thummim, et qui consistait de deux pierres transparentes enchâssées dans la monture d’un arc fixé à un pectoral”. Joseph a également utilisé pour la traduction une pierre brune en forme d’œuf, appelée pierre de voyant. »

Doctrines du salut, par Joseph Fielding Smith, vol. 3, p. 225, 1956


Joseph Fielding Smith

Cette citation est intéressante. Joseph Fielding Smith reconnaît que Joseph Smith possédait une pierre de voyant et que l’Église a ensuite été en sa possession. Et bien qu’il pense que Joseph n’ait pas utilisé cette pierre pour l’aider à traduire, il admet qu'”il se peut qu’il en ait été ainsi…” Cela me fait dire que l’Église n’essayait pas de cacher quoi que ce soit, mais plutôt qu’elle ne connaissait tout simplement pas tout sur la manière de traduire.

« IL NE FUT PAS UTILISÉ DE PIERRE DE VOYANT DANS LA TRADUCTION DU LIVRE DE MORMON. On nous enseigne, depuis l’époque du prophète, que l’urim et le thummim furent rendus, avec les plaques, à l’ange. Et il n’est écrit nulle part que le prophète avait l’urim et le thummim après l’organisation de l’Eglise. Les textes qui disent que des traductions ont été faites par l’urim et le thummim après cette date sont manifestement dans l’erreur. On a dit que lorsque le temple de Manti fut consacré, l’urim et le thummim se trouvaient sur l’autel. Mais l’urim et le thummim en question étaient la pierre de voyant que le prophète Joseph Smith avait en sa possession dans les premiers temps. Cette pierre de voyant appartient maintenant à l’Eglise.

Certains auteurs ont dit que le prophète Joseph Smith utilisait une partie du temps une pierre de voyant quand il traduisait les annales, et les renseignements que nous avons tendent à montrer qu’il avait en sa possession une pierre de ce genre ; néanmoins il n’existe pas de déclaration authentique dans l’histoire de l’Eglise disant que l’on ait utilisé pareille pierre dans cette traduction. Cette information n’est que de l’ouï-dire et personnellement je ne crois pas que cette pierre ait été utilisée à cette fin. La raison pour laquelle j’affirme ceci se trouve dans ce que le Seigneur a dit au frère de Jared dans Ether 3:22-24.

Ces pierres, l’urim et le thummim qui furent données au frère de Jared, furent conservées dans le but même de traduire les annales, tant des Jarédites que des Néphites. En outre Moroni fit bien comprendre au prophète que ces pierres avaient été données dans ce but. Il ne semble guère raisonnable que, dans ces circonstances, le prophète leur ait substitué quelque chose de manifestement inférieur. Il se peut qu’il en ait été ainsi, mais il est si facile de faire circuler une histoire de ce genre, attendu que le prophète possédait effectivement une pierre de voyant qu’il a pu utiliser dans d’autres buts. »

« The Manner of Translating the Book of Mormon », The Improvement Era, p. 632, octobre 1939.


« The Manner of Translating the Book of Mormon », The Improvement Era, p. 632, octobre 1939.

Cette citation corrobore le commentaire présenté dans la section précédente. Cet auteur (le Dr. Francis Kirkham) n’est pas d’accord avec l’affirmation d’un auteur précédent (B. H. Roberts) selon laquelle Joseph a utilisé une pierre de voyant pour l’aider à traduire le Livre de Mormon. Kirkham ne réfute pas l’existence d’une telle pierre, mais plutôt le rôle de cette pierre dans la traduction.

« …le Prophète déclara en octobre 1831 que personne ne connaissait la manière dont la traduction avait eu lieu et qu’il n’était pas opportun pour lui de raconter ces choses (voir la citation ci-dessus). Alors que ces deux hommes avaient plus de quatre-vingts ans, et environ cinquante ans après l’événement, ils ont entrepris de décrire la manière dont la traduction a été effectuée, ce qui, comme l’a clairement montré Brigham H. Roberts, n’est pas en accord avec la manière indiquée dans la section 8 des Doctrine et Alliances. (Voir New Witness for God, Vol. II, pages 106-133 par B. H. Roberts.) De plus, ils font référence à l’utilisation d’une pierre de voyant par le Prophète. Mais aucune publication de son vivant ne contient une telle déclaration.

Un voisin, Willard Chase, affirma que Joseph avait volé une “pierre d’apparence singulière” qu’il avait trouvée en 1822 alors que Joseph et son frère Alvin étaient employés par lui pour creuser un puits. Joseph l’a mise dans son chapeau, puis son visage au-dessus de son chapeau… prétendant qu’il pouvait voir dedans. – Mormonism Unvailed, Eber D. Howe, 1834.

« Il s’agit d’une tentative d’explication du pouvoir de Joseph Smith de traduire les plaques par une personne qui l’a accusé d’être un imposteur et un arnaqueur ignorant. 

De l’avis de l’auteur, le prophète n’a pas utilisé de pierre de voyant pour traduire le Livre de Mormon, et il n’a pas non plus traduit de la manière décrite par David Whitmer et Martin Harris. Les déclarations de ces deux hommes s’expliquent par l’empressement de la vieillesse à faire appel à une mémoire défaillante et incertaine pour se rappeler les détails d’événements qui restaient encore réels et objectifs pour eux. »

« Translation of the Book of Mormon », par B. H. Roberts, Improvement Era, 9 avril 1906


« Translation of the Book of Mormon », par B. H. Roberts, Improvement Era, 9 avril 1906

« En cela, cependant, ils n’ont pas suivi son sage exemple, mais ont dû entreprendre de décrire la manière dont la traduction avait été effectuée ; et de cette description est née l’idée que l’urim et le thummim faisaient tout, dans le travail de traduction, et que le prophète ne faisait rien, si ce n’est lire à son secrétaire ce qu’il voyait apparaitre dans la pierre de voyant ou l’urim et le thummim, que les instruments, et non le prophète, avaient traduits. …Nous ne disposons d’aucune déclaration de première main de Martin Harris, mais seulement de la déclaration d’un autre, Edward Stevenson, sur ce qu’il a entendu dire par Martin Harris au sujet de la manière de traduire. Cette déclaration est la suivante : “A l’aide de la pierre de voyant, des phrases apparaissaient, étaient lues par le prophète et écrites par Martin…”. »

« The Manner of Translating the Book of Mormon », New Witnesses For God, par B. H. Roberts, Vol. 2, pg. 106-110, 1903


« The Manner of Translating the Book of Mormon », New Witnesses For God, par B. H. Roberts, Vol. 2, pg. 106-110, 1903

Publié par le Deseret News qui appartenait/tient à l’Église.

« Joseph et Oliver disent tous deux que la traduction a été faite au moyen de l’urim et du thummim, qui sont décrits par Joseph comme étant “deux pierres transparentes enchâssées dans la monture d’un arc fixé à un pectoral”, tandis que David Whitmer dit que la traduction a été faite au moyen d’une “pierre de voyant”. Cette contradiction apparente est toutefois éclaircie par une déclaration de Martin Harris, un autre des Trois Témoins. Il dit que le prophète possédait une “pierre de voyant” qui lui permettait de traduire aussi bien qu’avec l’urim et le thummim et que, par commodité, il utilisait alors (c’est-à-dire à l’époque où Harris lui servait de secrétaire) la pierre de voyant. *** Martin ajoute que l’aspect de la pierre de voyant différait totalement de celui de l’urim et du thummim qui avaient été obtenus avec les plaques, à savoir deux pierres transparentes enchâssées dans deux anneaux, ressemblant beaucoup à des lunettes, à ceci près qu’elles étaient plus grandes.

La “pierre de voyant” dont il est question ici était une pierre de couleur brun foncé et de forme ovoïde que le prophète trouva en creusant un puits en compagnie de son frère Hyrum. Elle possédait les qualités de l’urim et du thummim, puisque c’est grâce à elle – comme décrit ci-dessus – et aux “interprètes” trouvés avec les annales néphites, que Joseph put traduire les caractères gravés sur les plaques.

…Le résumé de toute l’affaire, donc, concernant la manière de traduire les annales sacrées des Néphites, selon le témoignage des seuls témoins compétents en la matière, est le suivant : “Avec les annales néphites était déposé un curieux instrument … appelé par les anciens Néphites ‘Interprètes’. En plus de ces “interprètes”, le prophète Joseph avait une “pierre de voyant”, qui était pour lui un urim et un thummim ; le prophète utilisait tantôt l’un, tantôt l’autre de ces instruments sacrés dans son travail de traduction. »

« One of the Three Witnesses », Millennial Star, p. 86, 6 février 1882.


« One of the Three Witnesses », Millennial Star, p. 86, 6 février 1882.
« Le Monday Evening News du 5 septembre 1870 contient ce qui suit : … Martin Harris a raconté un événement qui s’est produit alors qu’il servait de secrétaire pour la partie de la traduction du Livre de Mormon qu’il a eu la faveur d’écrire, telle qu’elle était prononcée directement de la bouche du prophète Joseph Smith. Il a dit que le prophète possédait une pierre de voyant qui lui permettait de traduire aussi bien qu’avec l’urim et le thummim, et que, par commodité, il utilisait alors la pierre de voyant. Martin a décrit la traduction comme suit : À l’aide de la pierre de voyant, des phrases apparaissaient, étaient lues par le prophète et écrites par Martin, et lorsqu’il avait terminé, il disait : “Écrit”. Si la phrase était correctement écrite, elle disparaissait et une autre apparaissait à sa place, mais si elle n’était pas écrite correctement, elle restait jusqu’à ce qu’elle soit corrigée, de sorte que la traduction était exactement comme elle avait été gravée sur les plaques, précisément dans la langue utilisée à l’époque. »

 Article publié sur ThirdHour.org et traduit par Nathalie de Foi en Christ.