L’absence de conflit entre science et religion
Voici une question très intéressante et controversée. J’imagine que de nombreuses personnes, à différents moments de l’histoire, ont du se demander s’il n’existait pas de conflit majeur entre la science et la religion. L’âge de la terre, la façon dont elle a été crée, l’évolution, les dinosaures, et de nombreuses autres questions épineuses semblent être un prélude à la question de la foi en Dieu et à l’acceptation des preuves glanées aux méthodes scientifiques qui permettent de découvrir la vérité.
J’ai récemment lu le livre le plus fascinant que j’ai jamais été amené à lire, et ce livre m’a aidé à réfléchir au conflit qui pourrait exister entre la religion et la science. Il s’agit de “Réflexions d’un Scientifique” de Henry Eyring. Ce livre a été publié en 1983 et il demeure difficile à trouver pourtant cela vaut vraiment le coup de le lire.
Henry Eyring était un chimiste reconnu qui a enseigné à Princeton à la fin des années 30 et pendant le Seconde Guerre Mondiale. Albert Einstein était aussi professeur à Princeton et ils ont, tous les deux, mis en place de nombreuses expériences au fil des ans.
Henry Eyring a fini par accepter un emploi à l’Université de l’Utah, à Salt Lake City, pour diriger le nouvel UFR de Chimie et a passé le reste de sa vie à travailler dans cette institution.
J’ai choisi le passage suivant car il représente un fil conducteur que l’on retrouve tout au long du livre :
“Certains m’ont demandé, ‘Y a t il conflit entre la science et la religion?’ Il n’y a pas de conflit dans l’esprit de Dieu, mais il y a souvent conflit dans l’esprit des hommes. Au fil du temps, nous apprendrons à comprendre de plus en plus l’esprit de Dieu, puis les conflits disparaîtront… J’ai du mal à comprendre pourquoi les hommes s’éloignent de la religion. Je suis sûr que les raisons sont nombreuses et variées. Je comprends qu’une personne ait envie de mal se conduire et qu’elle tente de rationaliser sa conduite. Nous devons nous assurer que ce que nous faisons est bien. Mais je comprends aussi que des personnes qui pensent qu’elles doivent être aussi intelligentes que le Seigneur, qu’elles doivent tout comprendre, et qu’elles ne doivent rencontrer aucune contradiction, rencontrent des difficultés. Il existe tout un tas de contradictions que je ne comprends pas, mais je trouve les mêmes contradictions dans la science, et je n’ai pas décidé de croire en la science. Sur le long terme, la vérité est son propre défenseur le plus puissant.”
L’existence d’un Etre suprême
A l’automne 1957, la fondation Welch a invité les chimistes et les physiciens nucléaires les plus connus et talentueux à assister à un dîner ainsi qu’à une remise de prix à Houston au Texas. Henry Eyring, un scientifique travaillant pour la fondation, était assis à une table avec douze autres convives, tous de notables scientifiques. A cette même table se trouvait Mr. Malone, administrateur de la fondation, qui a demandé,
“Mr. Eyring, combien de ces gentlemen croient en un Etre suprême?” J’ai répondu, “Je ne sais pas, mais je leur demanderai”.
“Je leur ai demandé s’ils acceptaient tous de répondre à ma question. Ils ont tous été d’accord. La question a ensuite été formulée avec précision: “Qu’est-ce qui décrit le mieux votre point de vue: qu’il existe un Etre Suprême ou qu’il n’existe pas d’Etre Suprême? Alors, j’ai demandé aux douze scientifiques et chacun d’eux a répondu “Je crois”. Tous ces élèves de science exacte ont vu dans l’ordre de l’univers des preuves qui soutiennent l’existence d’un Etre Suprême. Deux parmi les douze avaient gagné un prix Nobel, et les dix autres pensaient mériter eux aussi de recevoir un prix Nobel, alors je disposais là d’un groupe très intéressant.”
Henry Eyring aimait la science et Dieu, et ne voyait aucun conflit entre la véritable science et la véritable religion. La quête de sa vie était de découvrir la vérité ce qu’il a fait en tant que scientifique mais aussi en tant qu’homme de foi. L’incident ci-dessous, qui est survenu à l’Université de l’Utah, était caractéristique de la façon de penser de ce grand homme:
“Une fois, à l’Université de l’Utah, je me suis exprimé sur la question de l’homme dans le Cosmos. J’avais construit mon discours autour de la fameuse question de Pontius Pilate, “Qu’est-ce que la vérité?” A la fin de mon discours, un jeune homme dans l’assistance s’est levé et a dit, “Eh bien, Dr. Eyring, j’ai entendu dire que vous mettiez la religion d’un côté et la science de l’autre. N’est-ce pas un peu incommode? Par exemple, j’aimerais vous soumettre une question. Dans le Journal des Jeunes Femmes, il est écrit que Joseph Smith aurait dit que des hommes vivaient sur la lune”. Il a continué, “Maintenant, Dr. Eyring, nous savons qu’il n’y a pas d’oxygène sur la lune, alors ce ne pourrait pas être vrai. Qu’avez-vous à répondre à cela?”
“J’ai ainsi répondu à sa question : “J’apprécie tout particulièrement ce genre de question, parce qu’il est si facile d’y répondre, et je préfère les questions faciles aux questions difficiles. En tant que Saint des Derniers Jours, comme tout honnête homme qui se respecte, je suis obligé de n’accepter que la vérité. Je dois simplement étudier la question pour savoir si des hommes vivent sur la lune ou non. Je suis plutôt certain que personne ne vit sur la lune, mais nous aurons bientôt la réponse grâce à une exploration directe de l’homme sur la lune. Si nous ne trouvons personne là-bas, alors il n’y a pas d’hommes sur la lune. En tant que Saint des Derniers Jours, mon problème est aussi simple que cela”.
“Maintenant, au sujet du Prophète Joseph Smith, je ne sais pas s’il a dit que des hommes vivaient sur la lune ou non. Mais qu’il l’ait dit ou non ne me pose pas plus de problème que cela. Un prophète est magnifique car, quelquefois, il parle pour Dieu. Cela ne se produit qu’à certaines occasions, lorsque le Seigneur en a décidé ainsi. La plupart du temps, il parle pour lui, et l’une des merveilleuses doctrines de notre Eglise est que nous ne croyons pas en l’infaillibilité des êtres mortels. Si, dans ses spéculations, le Prophète pensait que des hommes vivaient sur la lune, cela n’a aucun effet sur mes croyances, je crois toujours qu’à certaines occasions, lorsque le Seigneur en a décidé ainsi, il prononce les paroles que le Seigneur lui inspire. C’est pour ces moments de perspicacité que je l’honore et le suit.”
La vérité devrait être une fin pour chacun d’entre nous, et la vérité fera toujours partie de la vraie science et de la vraie religion. Il n’existe pas de conflit entre les deux!