L’orgueil est souvent référencé en tant que pécher universel. D’une perspective de théologie mormone, cela semble assez approprié, l’orgueil a poussé Satan à se rebeller contre les Cieux, l’orgueil a conduit d’anciennes civilisations à leur perte, il a été le facteur déterminant qui a causé la montée au pouvoir d’individus maléfiques à travers de l’histoire, et quiconque a étudié le Livre de Mormon a probablement entendu parler du cycle de l’orgueil .
Il semblerait que certains exemples d’orgueil soient faciles à identifier, c’est sans doute pour cela qu’il est si difficile à gérer, cependant, il se présente sous des formes parfois bien plus subtiles mais tout aussi dommageables. Dans son discours “prenez garde à l’orgueil” :
Président Ezra Taft Benson fait référence aux différentes facettes de l’orgueil, lesquelles prennent forme en gardant des rancunes, en refusant le pardon ou en ayant un esprit de contention envers des membres de sa famille.
Identifier l’humilité et l’orgueil
Président Benson conclut son discours en détaillant comment l’humilité est l’antidote certain à l’orgueil. Ceci n’est pas une surprise, l’opposé de la philosophie “du centre du monde” qui permet de réaliser qu’il y a autre chose que nous même, que nous ne savons pas tout, et que nous sommes pas, en effet, meilleur que qui ce soit. L’orgueil c’est mauvais, l’humilité c’est bon. Ça a l’air simple comme ça non ? Peut-être pas. Tout comme l’orgueil a plusieurs facettes et peut prendre des aspects cachés, l’humilité n’est pas toujours ce que l’on croit, et pouvoir identifier les deux peut s’avérer délicat. C’est un sujet qui revient souvent en thérapie. Voici quelques facette où l’orgueil se manifeste à tort, tout en portant le masque de l’humilité.
1) auto-dénigrement.
J’ai travaillé avec beaucoup de clients qui pensaient à tord qu’une mauvaise estime de soi est de l’humilité. Lorsque vous vous dépréciez, ou que vous tirez vers le bas, vous pourriez penser que c’est de l’humilité mais le contraire est actuellement vrai. En pointant excessivement vos faiblesses et vos défauts, en refusant un compliment sincère, vous êtes en train de renier la divinité qui existe en vous. Président Benson dit que l’inimitié est le point central de l’orgueil. En rejetant les dons divins que l’on vous donné c’est une forme d’inimitié envers Dieu.
J’aime ce que C.S Lewis a dit dans son livre “Mere Christianity“,
C’est la comparaison qui vous rend orgueilleux, le plaisir d’être au dessus du reste. Une fois l’élément de compétition disparu alors l’orgueil n’existe plus. Pour éviter l’orgueil il ne faut pas se mettre au dessus des autres mais pas en dessous non plus.
L’orgueil est dans la comparaison, le classement. La comparaison crée de l’hostilité envers les autres et envers vous même, selon qui se classe au plus haut dans la comparaison. Dieter F. Uchtdorf a paraphrasé les mots de CS Lewis en disant que :
“On ne découvre pas l’humilité en ayant une moins bonne opinion de soi, on la découvre en pensant moins à soi.” Respectez-vous en tant qu’enfant de Dieu, et ne mélangez pas l’auto-dénigrement avec l’humilité.
2) l’obsession de ce que les autres pensent
Je ne parle pas seulement d’être vaniteux ou narcissique ici ; Je parle d’être obsédé par la manière dont les autres nous perçoivent, comment nous paraissons, spirituellement et émotionnellement, au reste du monde. J’ai beaucoup de clients qui me disent qu’ils hésitent à faire ou à dire quelque chose parce qu’ils ne veulent pas sembler arrogants. En d’autres termes ils veulent avoir l’air humble. J’en ai connu d’autres qui se souciaient de savoir si les membres de leur paroisse avaient une bonne image d’eux pour ne pas compromettre un appel à responsabilité dans l’église.
Alors qu’il est bon d’être conscient de soi et conscient de l’impression que nous donnons, cela peut être problématique lorsque nous voulons apparaître humble vis à vis des autres, alors c’est de l’orgueil. Rappelez-vous que les Ecritures enseignent “l’Eternel ne considère pas ce que l’homme considère, l’homme regarde à ce qui frappe les yeux mais l’Eternel regarde au coeur” (1 Samuel 16:7.)
3) Un souci excessif pour les choix des autres ainsi que leur droiture
Dans l’Evangile de Jésus-Christ, il nous ai demandé d’apporter secours et d’assister nos frères et soeurs. La structure d’une famille, d’un foyer et les visites au foyer, et pratiquement tous les autres aspects de l’organisation de l’Eglise témoignent de ce fait; nous sommes ici pour nous encourager et nous motiver les uns les autres, à la fois temporellement et spirituellement. Cependant je pense que trop souvent nous devenons excessivement soucieux des témoignages, des croyances et des choix moraux de ceux qui ne sont pas dans la même façon de gérer leur vie que la notre, comme un moyen d’attester notre propre droiture. Une pensée pourrait être “je me sens tellement préoccupé pour elle, elle va vers vers le fond.” pourrait dire finalement “je suis tellement heureux de ne pas aller dans cette direction, je suis bien content d’être sur le bon chemin, pour pouvoir la remettre sur le bon chemin”.
Il y a bien entendu les personnes pour lesquelles nous avons l’intendance (plus particulièrement nos propres enfants), et il est de notre responsabilité de soutenir leur bien-être spirituel. Le Seigneur lui-même a dit à Joseph qu’il nous ait “commandé d’élever [nos] enfants dans la lumière et de la vérité.”
il y a plusieurs années, mon enfant devenu jeune adulte a fait des choix qui ne sont pas en accord avec mes valeurs et mes croyances spirituelles. Je vivais la déception, la peur et la douleur de cette situation. Après beaucoup de réflexion, de prière et des visites régulières au Temple, je suis devenu consciente qu’une grande partie de ma douleur était enracinée dans ma conviction que je savais quel chemin était bon pour. Je réalisais que je ne savais pas comment nos parents Célestes pourraient utiliser un autre chemin plutôt qu’un choix unique, il ont une vision bien plus large de leur plan. La réponse à ma prière était de faire confiance et de faire preuve de foi, d’honorer le libre arbitre, de me concentrer sur ma propre vie avec plus d’intégrité, et de continuer à construire une relation respectueuse et aimante avec mon enfant.
Alors qu’il est normal de se soucier du bien être dont nous avons la responsabilité (D&A 93:44), il est tout autant important de rechercher l’équilibre dans notre inquiétude quand au témoignage et le caractère digne d’une personne avec la connaissance et le respect de son libre arbitre. Si vous n’arrivez pas à savoir qu’elle est la limite d’un souci approprié et une inquiétude obsédante (orgueil), alors priez pour avoir l’Esprit de discernement pour savoir qu’elle est la meilleure attitude à adopter.
4) satisfaire les autres
Comment le fait de vouloir rendre les autres heureux peut être une forme d’orgueil ? la vérité est telle que le fait de satisfaire les autres n’est au final pas le but recherché dans ce cas, mais plutôt pour se sentir rassuré, validé et valorisé dans son estime personnelle. Lorsque nous laissons nos limites émotionnelles et personnelles être piétinées dans une tentative désespérée à rechercher l’approbation et l’appartenance, nous pourrions tout simplement dire que l’amour de nos parents Célestes et notre valeur personnelle ne sont pas suffisants pour nous combler.
L’orgueil est de vouloir obtenir des éloges du monde et de l’approbation, et satisfaire à tout prix l es gens est encore une autre route vers ce même but. Bien qu’une partie de notre expérience terrestre est de trouver de la joie dans les relations, nier nos propres besoins dans une tentative supposée de «servir» quelqu’un d’autre n’est pas de l’humilité, et ce n’est avec certitude pas sain non plus.
Prenons l’exemple un parent qui applique rarement des conséquences pour un enfant ne respecte pas les règles de la famille, ou qui achète des équipements sportifs coûteux que l’enfant a réclamé alors que cela ne rentre pas dans leur budget familial, ou qui tente de sauver un enfant de ses mauvaises notes en blâmant “l’enseignant incompétent”. Ces exemples sont destinés à maintenir l’enfant “heureux” de sorte que le parent peut rester à l’aise et se sentir bien avec lui-même, et non pas de faire ce qui est dans le meilleur intérêt de l’enfant et ce qui l’aider à grandir.
Aller de l’orgueil vers une l’humilité vaillante
Il est évident que l’orgueil et l’humilité peut ne pas être aussi simple que l’on aimerait le croire. Dans le guide des Ecritures nous pouvons lire la définition d’humilité :
Rendre doux et réceptif, douceur et réceptivité. Être humble implique que l’on reconnaît que l’on dépend de Dieu et que l’on désire se soumettre à sa volonté.
Lorsque nous reconnaissons notre dépendance envers Dieu, nous pouvons être à la fois forts et sans peur, nous pouvons humbles et vaillants. Humilité ne veut pas dire mauvaise estime de soi, obsession de l’apparence, souci du salut d’autrui, ou maintenir les autres heureux.
L’humilité sans Peur et vaillante veut dire accepter des compliments sincères et reconnaitre la bonté de Dieu en nous. C’est aussi de ne pas se préoccuper de la façon dont les autres nous voient en se concentrant plutôt sur la façon dont Dieu nous voit. Cela peut être aussi de recadrer notre souci du salut pour quelqu’un vers notre Père Céleste, et d’expérimenter une augmentation de foi et de confiance en Dieu. Il peut être de permettre à quelqu’un d’avoir des sentiments négatifs envers vous sans perdre notre estime personnelle. Quoi qu’il en soit, reconnaissons la et trouvons des façons d’aller de l’avant dans la vraie humilité, vers le Christ.
Article écrit par Julie De Azevedo Hanks PhD pour LDS living, traduit par Marjorie