L’aide aux réfugiés est une des actions du département humanitaire de l’Eglise. Cette aide est essentielle pour de très nombreuses organisations et associations locales. Voyez avec l’exemple suivant.
Les réfugiés prenaient d’assaut la maternité d’un hôpital à Erbil en Turquie. L’hôpital possède 53 lits d’accouchement alors que 150 bébés naissent chaque jour. Le taux de mortalité était catastrophiquement élevé jusqu’à ce que l’aide de l’Eglise arrive.
A chaque fois qu’un bébé naissait, un employé de l’hôpital l’enroulait immédiatement dans une couverture et le donnait à quelqu’un d’autre — souvent à une femme de ménage — qui le conduisait à travers un long couloir jusqu’au service pédiatrique.
« Quatre fois par jour, le temps qu’elle parcours la longueur du couloir, le bébé mourrait », dit Brent Strong, un ancien professeur à BYU qui, avec son épouse Margaret, a servi pendant 30 mois comme volontaire humanitaire pour l’Eglise à Amman en Jordanie. L’aide humanitaire de l’Eglise a fourni une formation en pédiatrie néonatale vitale à l’hôpital.
Les Mormons dans les zones de crises de réfugiés du monde ont fait une présentation lundi à la conférence annuelle de la LDS International Society dans le Centre des Visiteurs et des Anciens Etudiants Hinckley. Ils ont décrit comment la branche humanitaire de l’Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours comble des carences vitales à l’aide de nombreux partenariats en Europe, au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Et à Salt Lake City.
Le front avec Daech
A quelle distance de la ligne de front travaillent-ils ?
Un couple Mormon est basé à 30 km de la frontière avec l’Etat Islamique et veille à ce que l’aide destinée aux réfugiés ne finisse pas dans les mains des extrémistes de Daech, dit Strong. Un autre couple missionnaire qui a parlé à la conférence de lundi a travaillé directement sur les zones de relocalisation des réfugiés en Utah pendant 10 ans.
Ces deux exemples montrent la priorité que donnent les dirigeants de l’Eglise à la crise mondiale des réfugiés qui affecte 60 millions de personnes déplacées.
Cette préoccupation était évidente dimanche lorsque le Président Dieter F. Uchtdorf, deuxième conseiller dans la Première Présidence de l’Eglise, et lui-même ancien réfugié à deux reprises étant jeune garçon en Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale, a retenu ses larmes pendant la conférence générale de l’Eglise après le discours de Elder Patrick Kearon des Soixante-dix.
Le président de la Zone Europe de l’Eglise, Elder Kearon a expliqué que l’Eglise travaille en partenariat avec 75 organisations dans 17 pays européens pour venir en aide aux réfugiés en détresse.
« J’ai été très touché à la fin du discours d’Elder Kearon par l’émotion du Président Uchtdorf » a dit Elder Bruce A. Carlson, un membre émérite des Soixante-dix et ancien général 4 étoiles de l’armée de l’air, qui au cours des trois dernières années a supervisé l’aide apportée par l’Eglise au Moyen Orient et en Afrique du Nord.
« C’est un sujet sensible pour lui », a dit Elder Carlson au sujet du Président Uchtdorf, « et je peux vous dire que c’est un sujet sensible pour tous les plus hauts dirigeants de l’Eglise. Ils sont très soucieux de ce problème croissant dans le monde et de l’aide que l’Eglise peut apporter. »
Des partenaires efficaces
Elder Carlson a dit à Deseret News que l’Eglise est en partenariat avec de nombreuses organisations dans 19 pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord.
Ces partenaires permettent d’améliorer l’efficacité des aides humanitaires de l’Eglise. Il y a des zones comme l’Iraq où l’Eglise ne peut pas aller, dit Strong, mais la fondation AMAR est intégrée en Iraq.
« L’aide humanitaire de l’Eglise, bien qu’énorme comparée à AMAR, est une organisation de gens de même sensibilité » dit Emily Stevens, directrice régionale de AMAR Foundation. « Ils procurent de l’aide humanitaire dans le monde entier, et avec un si vaste territoire à couvrir, ils n’établissent pas d’infrastructures dans les pays où ils travaillent ».
Par exemple, en juin dernier LDS Charities a donné 500,000 dollars à AMAR pour aider à la construction d’un centre médical et d’un centre de formation dans deux camps de la région du Kurdistan au nord de l’Iraq.
Cette somme permet de réaliser 37,000 visites médicales chaque mois, plus 7,000 autres visites par mois de bénévoles médicales dans des tentes familiales, dit Stevens.
« Peut-on leur donner de l’espoir ? » demande Bruce Muir, directeur des interventions d’urgences de l’Eglise. « Oui, je le pense. Je crois que nous le pouvons d’un point de vue personnel, et je pense que nous le pouvons en tant qu’Eglise ».
En tant qu’Eglise, LDS Charities et ses partenaires fournissent de la nourriture, des manteaux, bottes, vaccins, des équipements pour soins oculaires, des couvertures, des kits hygiéniques, des machines à coudre pour permettre aux femmes de coudre pour gagner leur vie, et bien plus.
Les problèmes de la relocalisation
Les soins individuels sont cruciaux dans les zones de relocalisation lorsque les réfugiés arrivent dans une nouvelle communauté. Les réfugiés envoyés en Utah ont besoin d’aide pour trouver des logements peu chers en raison des montants élevés des loyers dans cet Etat, dit Sœur Amy Wylie, qui avec son époux, Elder Bob Wylie, sert dans la Mission de Salt Lake City.
Un autre problème est la faim. Une femme a admis à Sœur Wylie qu’elle avait vécu en Utah pendant sept ans et qu’elle a eu faim chaque jour. Sœur Wylie lui a donné de l’argent pour s’acheter un repas, mais a appris par la suite qu’elle n’a pas mangé par culpabilité, sachant que tant d’autres ne pouvaient pas manger, dont ses propres sœurs.
Sœur Wylie a dit que les réfugiés ont besoin d’aide pour savoir comment s’y retrouver dans le système gouvernemental et même pour savoir faire des courses de façon économique. Ils ont aussi besoin de savoir que quelqu’un se soucie d’eux. Elle a raconté l’histoire d’un jeune garçon soudanais nommé Wilson qui s’est perdu et qui s’est lié d’amitié avec les Wylie. Un jour il leur a demandé une photo de leur famille. Elle a ensuite réalisé qu’il ne voulait pas une photo de sa famille ; il voulait une photo de lui avec sa famille à elle.
Un jour elle a demandé à un autre garçon perdu s’il connaissait Wilson. « Nous sommes sa famille » lui dit-elle. Et le jeune garçon lui a demandé : « Avez-vous une famille pour moi ? »
« C’est tout ce qu’ils veulent » dit Sœur Wylie. « J’ai travaillé avec des garçons perdus depuis des années. Je n’en ai jamais vu un qui voulait de l’argent. Ils veulent être accueillis dans un foyer. »
Le travail effectué par LDS Charities et le nouveau programme d’aide aux réfugiés appelé « J’étais un étranger » géré par les femmes mormones, a donné à beaucoup de membres d’International Society l’impression qu’ils assistent à une transformation.
« C’est un moment déterminant », dit Fred Axelgard, membre des Affaires Internationales de Wheatley Institution. « Cela va vraiment contribuer à nous définir en tant que peuple, culture, Eglise et en tant que nation. »
Cela peut faire plus que ça sur le plan personnel, dit Elizabeta Jevtic-Somlai, une ancienne réfugiée serbe qui est maintenant professeur de sciences politiques à BYU.
« La manière avec laquelle nous gérons cette situation », dit Elizabeta, « peut définir qui nous sommes ».
Article écrit par Tad Walch et publié dans Deseretnews.com, traduit par Samuel Babin