Le rôle des femmes mormones a fait l’objet de beaucoup de débats, de discussions et d’interprétation, à la fois au sein et hors de l’Église. (Mormon est un surnom parfois donné aux membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.) Ce débat omet souvent le tableau dans son ensemble et le contexte dans lequel il s’inscrit. Pour comprendre le rôle des femmes mormones aujourd’hui, nous devons nous pencher sur leurs rôles dans son ensemble, dans les écritures, dans le passé moderne, et dans l’église, à la maison, et dans la société d’aujourd’hui. Nous devons aussi prendre en compte ce à quoi les enseignements mormons officiels se rapportent et comment ils influencent le comportement actuel.
Le point de vue mormon de la femme est une vue traditionnelle, mais c’est une vue qui permet la diversité de la pratique. Elle décrit l’idéal, mais elle ne pénalise pas ni ne juge les femmes qui ne vivent pas dans des situations idéales. Par exemple, tout en enseignant que lorsque cela est possible, les femmes ont la responsabilité principale de s’occuper de leurs enfants (mais doivent être assistées par leur conjoint).
L’Église enseigne également que les autres ne doivent pas juger une femme qui travaille. Le Seigneur et les dirigeants de l’Église savent qu’il y a des circonstances qui peuvent nécessiter le besoin pour la mère de travailler à l’extérieur de la maison (et de nombreuses mamans mormones le font). C’est entre la famille et Dieu.
L’origine des croyances mormones au sujet du genre masculin et féminin
Les Mormons croient que nous avons tous été créés en tant qu’esprit par Dieu, avant notre naissance. En tant qu’esprit, nous avions un sexe, une personnalité, de l’intelligence, et le libre arbitre. Nos esprits ressemblaient à ceux de notre apparence mortelle, mais n’avaient pas la substance d’un corps physique. Nous vivions dans cette forme pendant un certain temps avant de naître dans la mortalité. Au cours de la période de la vie pré-mortelle, nous avons commencé à développer notre caractère. Nous avons eu de nombreuses occasions d’apprendre et de faire des choix. On nous a enseigné l’Évangile de Jésus-Christ, mais on nous a laissé le soin de décider si oui ou non nous voulions vivre ce qui nous a été enseigné. Néanmoins, les décisions ont toujours des conséquences et les décisions que nous avons prises avant notre naissance ne font pas exception.
On nous a enseigné le plan de salut de Dieu, ce qui nous a donné la possibilité de venir sur terre pour obtenir un corps, une famille et de l’expérience. Nous avons gardé le même sexe que nous avions dans la vie pré-mortelle, et on nous a enseigné les rôles que nous remplirions, en tant qu’enfants de Dieu et en tant que personne de notre sexe. Nous avons accepté toutes ces choses. Ceux qui ont rejeté l’offre volontaire de Jésus-Christ d’être notre Sauveur n’ont pas eu la permission de venir sur terre. Tous ceux qui sont ici ont accepté le plan de Dieu qui nous a été présenté. Il n’a pas été négocié. Dieu a créé les conditions du plan, et ceux qui ont souhaité vivre selon les conditions ont été autorisés à venir sur la terre. Ceux qui ne l’ont pas souhaité ont suivi Satan, qui était le dirigeant de l’opposition. Nous avions notre libre arbitre, mais seulement pour choisir qui nous voulions adorer et suivre. Les conséquences, comme c’est le cas de toutes les conséquences, n’ont pas été choisies par nous.
Nous n’avions pas la permission de nous souvenir de notre temps dans les Cieux, bien que les Mormons enseignent que nous pouvons prier pour confirmer que cela s’est produit. Cependant, le fait que nous ne pouvons pas nous rappeler—parce que cela éliminerait le besoin essentiel d’apprendre ce qu’est la foi—ne nous exempte pas de ce que nous avons promis. Notre promesse d’honorer et de respecter les rôles assignés à chaque sexe est essentielle à notre accomplissement réussi des objectifs de la mortalité.
Les femmes dans la création du monde
Lorsque Dieu a créé le monde, Il a commencé avec seulement deux personnes. L’une était de sexe masculin et Il lui a donné le nom d’Adam. Ensuite il a créé Ève, une femme qui serait une épouse et une aide pour Adam. Elle serait également la mère des enfants qu’ils auraient ensembles.
Le mot helpmeet (traduit par le terme aide en français) est, en fait, censé être deux mots séparés qui ont été traduits par inadvertance en un seul mot dans la version du roi Jacques de la Bible. Le mot meet signifie approprié ou convenable. Le terme complet, alors, signifie qu’Ève a été choisie, parce qu’elle était une femme convenable pour Adam, parce qu’elle était comme Adam dans ses talents, ses aptitudes et dans sa stature spirituelle. Il est probable qu’ils avaient des niveaux correspondants de foi et d’obéissance, et que tous deux étaient compétents pour s’occuper de leurs responsabilités spécifiques.
Président Spencer W. Kimball a dit que le terme homme dans l’histoire de la création fait référence à l’homme complet, ce qui signifie à la fois le mari et la femme, qui, ensemble, sont une unité complète. Il a dit que Dieu a créé la famille complète avec des instructions sur la façon dont elle devait agir : Adam pour cultiver le sol (soutenir la famille) et Ève pour avoir la responsabilité primordiale des enfants. Ces rôles n’étaient pas facultatifs. Si Adam n’avait pas cultivé, la famille n’aurait pas eu de nourriture ou de vêtements. Si Ève ne s’était pas occupée de ses enfants, ils seraient morts ou ne seraient pas préparés à la vie. Les deux rôles étaient tout aussi précieux, parce que sans l’un ou l’autre, le monde ne pourrait pas progresser. En attribuant à chacun un rôle, cela réduit les querelles et le mécontentement. Ceux qui faisaient confiance à Dieu trouveraient de la joie en remplissant le rôle qu’Il a choisi pour eux, et les deux parties des besoins de la famille seraient satisfaites.
Le Président Kimball a relevé que lorsque la création fut finie, Dieu l’a déclaré bonne. Dieu est parfait, et son plan et sa création sont parfaits. Cela signifie que, comme l’a expliqué Président Kimball, nous ne pouvons pas améliorer le plan que Dieu a mis en place. (Voir Président W. Kimball, « The Blessings and Responsibilities of Womanhood, » Ensign, Mars 1976.)
Dans l’étude du genre, le message de la création est que Dieu approuve, en effet, la division du travail dans le monde selon les différents sexes. Il a choisi que les enfants naissent seulement de la femme, et il a assigné leurs soins aux femmes. Dieu n’est pas sexiste, et nous pouvons donc comprendre que c’est simplement une façon de diviser le travail, pas une déclaration sur la valeur. En fait, Dieu a clairement fait savoir à travers les Écritures que les enfants sont importants, et prendre bien soin d’eux est un devoir sacré. Cela nous aide à voir qu’être parent n’est pas un rôle humiliant. C’est le don sacré d’avoir la permission d’aider à élever les enfants bien-aimés de Dieu.
Jésus et les femmes dans le Nouveau Testament
Jésus-Christ était absolument sans peur lors de son ministère. Il ne s’est jamais soucié de ce qui serait populaire ou politiquement correct. Il a seulement fait ce que son Père céleste lui a appris à faire. Par conséquent, il est utile d’examiner la façon dont Il a organisé son Église afin de voir comment Il veut que son Église soit organisée aujourd’hui.
Il y avait de nombreuses femmes présentes dans la vie de Jésus, lesquelles ont toutes été traitées avec beaucoup de respect par lui. Il ne les considérait pas comme de « simples » femmes au foyer, mais les considérait comme intelligentes. Il attendait d’elles qu’elles étudient, apprennent et soient des disciples du Christ.
L’histoire de Marie et Marthe illustre la double nature de la féminité prévue par Dieu. Lorsque le Sauveur est allé chez elles, les deux femmes se sont assises aux pieds de Jésus pour apprendre de Lui. Cependant, l’heure du repas approchait et Marthe est allée préparer le repas. Il semble qu’au lieu de préparer rapidement quelque chose pour qu’ils puissent manger sans prendre trop de temps loin de la possibilité d’apprendre, elle a décidé de créer un repas élaboré. Marthe est, bien évidemment, comme la plupart des femmes. Lorsque nous avons des invités d’honneur, nous voulons leur donner de notre mieux. Mais son mieux exigeait d’elle beaucoup d’efforts, particulièrement lors de cette période avant le confort moderne, et elle est devenue très fatiguée et énervée parce qu’elle essayait de préparer ce repas toute seule, alors qu’elle voulait vraiment être dans l’autre pièce pour apprendre du Sauveur.
Elle a demandé à Jésus d’envoyer sa sœur pour l’aider. A sa grande surprise, Il ne l’a pas fait. Il a salué Marthe pour son souci des choses domestiques, mais a suggéré que, à ce moment particulier, l’accent devrait être mis sur le spirituel. Il y a un moment où les soucis domestiques sont prioritaires, et un moment où le spirituel passe en premier. Il a enseigné à Marthe qu’Il honorait à la fois le rôle domestique et les rôles intellectuels et spirituels de la femme. Il attendait d’elles d’apprendre l’évangile, tout en remplissant leurs rôles de femmes au foyer.
Lorsque Jésus-Christ a commencé son ministère, Il a choisi douze apôtres. Nous savons qui ils étaient. Chacun des quatre évangiles les nomme :
Le premier, Simon appelé Pierre, et André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère ; Philippe, et Barthélemy ; Thomas, et Matthieu, le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; Simon le Cananite, et Judas l’Iscariot, celui qui livra Jésus (Matthieu 10 :2-5).
Tous ceux qui ont été appelés à être des apôtres étaient des hommes. Lorsqu’il a été nécessaire d’appeler de nouveaux apôtres, il s’agissaient aussi d’hommes. Il est important de relever que les apôtres et les disciples ne sont pas les mêmes personnes. Le Dictionnaire biblique anglais de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours définit un disciple comme étant : « un élève ou un étudiant ; un nom utilisé pour désigner les Douze, appelés aussi Apôtres, toutes les personnes qui suivaient Jésus-Christ. Il y avait aussi des disciples de Jean Baptiste et des pharisiens (Marc 2 :18). » Bien que les apôtres étaient tous des disciples, les disciples n’étaient pas tous des apôtres.
Nous pouvons supposer, étant donné le nombre de femmes extraordinaires présentes dans la vie et le monde de Jésus, que si cela avait été souhaitable de choisir des femmes apôtres, Il l’aurait fait. Il n’est pas sexiste, pas plus que ne l’est son Père céleste et il y avait certainement des femmes merveilleuses parmi lesquelles choisir, notamment Marie et Marthe, dont nous avons parlé ci-dessus. Le fait qu’Il ne l’ait pas fait, et qu’Il soit venu nous montrer l’exemple et le modèle à suivre, nous dit que l’apostolat et la prêtrise n’étaient tout simplement pas les appels que Dieu a choisi pour les femmes.
Les Mormons enseignent que les femmes ont depuis longtemps été organisées, nous pouvons donc présumer qu’il y avait des organisations de femmes, comme la Société de Secours aujourd’hui, et que ces femmes ont servi selon leurs possibilités. Leur travail dans le ministère était essentiel à son succès. Elles ont fourni un logement et de la nourriture au Sauveur selon les besoins, mais elles ont aussi écouté et appris lorsqu’Il enseignait. Elles ont enseigné le message à leurs propres enfants et les ont préparé à faire face aux persécutions intenses auxquelles les premiers Chrétiens étaient confrontés après la Crucifixion. Leur rôle parental a permis de garantir que l’Église continue après le départ du Christ. Nous pouvons supposer qu’elles ont servi d’autres façons, même si elles ne sont pas spécifiquement mentionnées. Paul a noté que les femmes plus âgées devaient enseigner les femmes plus jeunes en ce qui concerne le service dans l’Église. Elles ont joué un rôle important en tant que disciples de l’Église, et l’ordination n’était pas nécessaire afin de faire une différence éternelle, parce que l’ordination n’était pas leur responsabilité spécifique.
Les Femmes au Début du Mormonisme
Dès le début, les femmes mormones ont joué un rôle particulièrement puissant dans leur congrégation, un rôle qui était fréquemment nié dans d’autres religions. La structure de l’Église et les premiers défis ont engendré des femmes fortes, qui ont des avis très arrêtés et qui sont fidèles. Celles qui n’étaient pas fortes n’ont souvent pas survécu aux nombreuses épreuves du début du Mormonisme, et donc celles qui sont restées fidèles étaient une force puissante.
Bien que les missionnaires d’aujourd’hui ne sont pas mariés ou qu’ils servent en couple, au début de l’église, les hommes mariés servaient des missions. Ils partaient au loin pendant de nombreux mois et quelques fois pendants des années, souvent revenant à la maison pendant un certain temps avant de repartir. Ceci signifiait que les femmes devaient se charger de subvenir à la famille – étant donné que les missionnaires n’étaient pas payés – d’entretenir la maison, et d’élever les enfants. Elles sont devenues très habiles pour les travaux qui étaient traditionnellement effectués par les hommes. Elles savaient comment gérer l’argent et prendre des décisions. Il n’est pas surprenant qu’elles aient eu beaucoup plus de droits que les femmes qui vivaient selon les rôles traditionnelles en dehors des communautés mormones à cette époque-là. Lorsque leur mari était à la maison, elles honoraient son rôle en tant que chef du foyer, mais elles ne cessaient pas d’être compétentes et indépendantes.
Jane Manning
Jane Manning, une convertie afro-américaine de l’Église de Jésus-Christ, représente l’indépendance et la compétence des femmes mormones. Un an après son baptême, elle et huit membres de sa famille ont décidé de déménager à Nauvoo, en Illinois, où les Mormons étaient rassemblés. Ils n’étaient pas des esclaves, mais Jane avait été employée depuis sa jeune enfance et était très mûre. Jane, alors adolescente, a pris le rôle de chef pour ce groupe de voyageurs. Bien qu’ils aient commencé leur voyage avec un groupe racialement intégré, ils ont été séparés lorsqu’un capitaine de bateau a refusé de permettre aux passagers afro-américains de monter à bord. La raison de ce refus n’est pas clair — l’autobiographie dictée par Jane explique que l’argent avait été exigée avec trop d’avance — mais Jane et sa famille ont été forcées de continuer à pied, sachant que le voyage serait plus simple avec un petit groupe. Le voyage était long et dangereux, particulièrement lorsqu’ils ont été pris pour des esclaves fugitifs. Etant donné qu’ils n’avaient jamais été esclaves, ils n’avaient pas de documents d’affranchissement pour prouver qu’ils étaient libres.
Le groupe de Jane a voyagé sur une distance de 1287 km à pied, ayant les pieds fréquemment ensanglantés et laissant une traînée de sang sur la neige. Ils avaient peu de nourritures, et leurs chaussures n’ont pas tenu jusqu’à la fin du voyage. Cependant, ils sont finalement arrivés à Nauvoo et ont été dirigés vers la maison de Joseph Smith. Joseph Smith était le premier prophète mormon. Son épouse Emma les a vu arriver et les a invité à venir chez elle. Joseph les a invité à sa table et les a invité à se joindre à sa famille pour le repas. Il a demandé à Jane de lui faire un rapport de leur voyage. Ensuite, il les a invité à rester chez lui jusqu’à ce qu’ils trouvent un emploi et une maison chacun. Lorsqu’ils ont tous été placés sauf Jane, Joseph et Emma ont eux-mêmes donné un travail et une maison à Jane chez eux.
Eliza R. Snow
Eliza R. Snow était une dirigeante mormone spontanée. Elle était l’exemple de la forte nature des femmes mormones franches de l’Utah pionnière. Le Gouverneur Boggs, du Missouri, qui a publié le tristement célèbre ordre d’extermination des Mormons, était surpris de découvrir qu’Eliza R. Snow n’avait pas peur de lui. Il a dit qu’il allait la «guérir» de son Mormonisme après qu’elle l’ait confronté au sujet de l’ordre. Elle lui a dit qu’il faudrait beaucoup plus que ce qu’il pouvait faire pour mener à bien cette menace, et il a reculé, en admettant qu’elle était un meilleur soldat que lui. Elle a dit plus tard qu’elle ne considérait pas cela comme un compliment.
Eliza était la sœur du futur prophète mormon Lorenzo Snow, et c’est elle qui l’a converti. Elle a été maîtresse d’école en réponse à la détermination de Joseph Smith de veiller à ce que les filles mormones soient bien éduquées. Elle a épousé Brigham Young, le second prophète mormon qui attachait beaucoup d’importance à son intelligence et à ses compétences auxquelles il a fait appel dans des rôles de plus en plus importants dans l’Église.
C’était une femme écrivain et une poétesse, mais sa contribution la plus précieuse a été sa défense acharnée des femmes mormones. Lorsque les femmes voulaient rétablir la Société de Secours, l’organisation auxiliaire des femmes, en Utah, Brigham Young a demandé à Eliza d’aider chaque congrégation à mettre en place cette organisation. Elle a été appelée à présider toutes les branches en 1880, mais elle a servi officieusement dans ce rôle bien avant, en aidant à organiser 300 branches de ce programme. Elle a travaillé pour remplir la demande de Brigham Young que les Femmes deviennent plus autonomes. A cette fin, elle leur a enseigné à stocker le blé pour les situations d’urgence, à cultiver de la soie pour avoir des revenus et à suivre une formation médicale. De nombreuses femmes mormones sont allées à l’école de médecine pour devenir médecins ou infirmières bien avant que cela soit considéré comme acceptable pour les femmes de le faire. Elle a dirigé les actions pour le droit de vote des femmes par le biais de La Société de Secours.
Le droit de vote des femmes en Utah
Les femmes mormones avaient été autorisées à voter avant que l’Utah ne devienne un État. Quand l’Utah est devenu un État, le gouvernement fédéral à retirer ce privilège. Naturellement, les femmes étaient furieuses. Avec tout le soutien de Brigham Young et des autres hommes de l’Église, les femmes mormones se sont battues ardemment pour reprendre leurs droits.
Un mois avant que les femmes de l’Utah aient retrouvées leur droit de vote, étant le deuxième État à l’autoriser aux femmes, Eliza R. Snow a prononcé un discours lors d’une réunion sur les droits des femmes en Utah :
Nos détracteurs prétendent que, en Utah, la femme est maintenue dans un état de vassalité—qu’elle n’agit pas par choix, mais par contrainte. Quelle absurdité!
Je vais maintenant demander à cette assemblée de dames intelligentes : Connaissez-vous n’importe quel endroit sur la surface de la terre où la femme a plus de liberté et où elle bénéficie de privilèges aussi grands et glorieux qu’ici, en tant que Saintes des Derniers Jours ? Non ! L’idée même d’une femme qui soit dans un état d’esclavage, ici, est burlesque dans tous les sens du terme… en tant que femmes de Dieu, remplissant des positions élevées et responsables, réalisant des devoirs sacrés — des femmes qui n’ont pas la position de dictateurs, mais de conseillères à leurs maris, et qui, dans le sens le plus noble et le plus pur de la féminité raffinée, sont vraiment leur compagne — nous ne parlons pas seulement parce que nous en avons le droit, mais la justice et l’humanité exigent que nous le fassions! (cité dans Jaynann Morgan Paybe, « Eliza R. Snow : First Lady of the Pioneers, » Ensign, September 1973, 62).
Emmaline B. Wells
Emmaline B. Wells était une dirigeante dans l’Organisation du Droit de Vote des Femmes en Utah. Abandonnée par son premier mari et veuve de son second, elle a ensuite épousé Daniel Wells. Elle était enseignante, puis elle est devenue écrivain. Après son mariage avec D. Wells, elle est devenue rédactrice en chef du deuxième magazine pour les femmes, le Women’s Exponent. L’objectif de cette revue était d’encourager les femmes à être bien informées au sujet de la politique et des événements dans le monde. Grâce à son travail avec cette publication, elle a rencontré de nombreux dirigeants du mouvement des femmes et elle a milité aux côtés de Susan B. Anthony qui joua un rôle central dans la lutte pour le suffrage des femmes aux États-Unis. Emmaline B. Wells était la vice-présidente de l’Association du Droit de Vote des Femmes et elle a servi à ce poste lorsque les femmes de l’Utah ont remporté avec succès le droit de voter à nouveau.
Alors que de nombreuses personnes ont fait croire que la polygamie était une violation des objectifs du mouvement des femmes, elle a dit qu’elle avait davantage de liberté de faire ce qu’elle voulait que les femmes dans les mariages non polygames. Son époux partageait son temps entre ses femmes, et cela a permis à Emmaline d’avoir la liberté, le temps et l’argent pour avoir sa propre vie et sa propre carrière.
Lorsqu’elle est décédée, les drapeaux ont été mis en berne, en Utah, pour la première fois pour une femme et le président de l’Église a pris la parole lors de ses funérailles.
Les femmes mormones de nos jours
L’histoire des Mormons est remplie de femmes comme celles-ci, mais le Mormonisme d’aujourd’hui a aussi des femmes fortes et capables. La structure de l’église moderne donne aux femmes des possibilités d’acquérir les qualités de direction et les aptitudes de la vie qui sont uniques au sein de la plupart des églises.
Pour continuer sur la lancée des demandes de Jésus, de Joseph Smith, et de Brigham Young pour que les femmes soient instruites, les Mormons encouragent l’alphabétisation et l’éducation parmi ses membres. La Société de Secours dirige un programme d’alphabétisation qui aide les gens à apprendre à lire en seulement un an et demi. Bien que les hommes peuvent suivre ces cours et les enseigner, le dirigeant de ce programme doit être une femme — pas parce que les hommes n’ont pas la capacité de le diriger, mais parce que cela ne fait pas partie de leur responsabilité. Il s’agit d’un programme de la Société de Secours et il fait partie de la responsabilité des femmes. Ce programme encourage ceux qui terminent le programme d’alphabétisation à devenir ensuite des enseignants, les aidant à enseigner des analphabètes en seulement quelques années. De nombreuses congrégations offrent aussi des cours pour aider les personnes à apprendre la langue du pays où ils vivent. Ces compétences permettent aux femmes du mieux subvenir aux besoins de leur famille ou à la formation de leurs enfants. Des spécialistes du monde du travail les aident à trouver de meilleurs emplois.
Dans la plupart des religions, le fait de limiter la prêtrise aux hommes signifie que les femmes ont moins d’opportunités de participer dans le ministère. Ceci est également vrai pour les hommes qui n’entrent pas dans le ministère. Cette situation n’est pas valable dans le Mormonisme.
Les Mormons ont une église laïque et parce qu’ils ont besoin de beaucoup de personnes, presque chaque individu a un travail bénévole dans l’église, que l’on nomme « appel. » De plus, l’évêque — un pasteur laïque — ne donne pas de sermon hebdomadaire ni ne dit de prières pendant les services. Chaque membre de la congrégation a la possibilité de le faire. Les sermons, appelés «discours», sont donnés par deux voire trois personnes chaque semaine. Les adolescents de douze ans et plus parlent pendant cinq minutes et les adultes de dix à vingt minutes, en fonction du nombre de jeunes orateurs. Les prières d’ouverture et de clôture pour les services de culte sont aussi offertes par les membres de la congrégation. Alors que la plupart des églises permettent à une ou deux personnes de prêcher ou de prier, les Mormons donnent cette occasion à tous les adolescents et adultes, hommes et femmes de le faire. Ils faisaient cela bien avant que la plupart des églises acceptent les femmes dans leur ministère.
La Société de Secours, bien qu’elle soit une organisation auxiliaire, est une organisation très importante qui travaille pour protéger les intérêts des femmes dans l’Église. Elle fonctionne avec ses propres dirigeants, sous la direction de la prêtrise, mais elle a une grande autonomie. Gordon B. Hinckley, qui était l’un des présidents mormons de l’Église, a déclaré en 2000 :
Parmi [le nombre total des membres de l’Église] , environ 4 millions sont des femmes qui appartiennent à ce que nous appelons La Société de Secours de l’Église. Je pense que c’est l’organisation de femmes la plus ancienne au monde, et peut être la plus grande. Elle a ses propres officiers et conseils, et ces officiers siègent aussi dans d’autres conseils et comités de l’Église. Les gens se demandent ce que nous faisons pour nos femmes. Je vais vous dire ce que nous faisons. Nous leur libérons le passage et observons avec émerveillement ce qu’elles accomplissent.
Les programmes de La Société de Secours ont autant de valeur que n’importe quels programmes de l’Église. Seules les femmes peuvent les diriger et y servir, à l’exception du programme d’alphabétisation, où, comme mentionné plus haut, les hommes peuvent servir mais ne peuvent pas le diriger. Elles ont une présidence constituée de trois femmes, au niveau de la congrégation, de même qu’au niveau du pieu. Un pieu ressemble à un diocèse catholique et comprend un certain nombre de congrégations dans une zone géographique. En plus, un groupe de trois femmes dirige au niveau international, ainsi elles ont une responsabilité qui touche plus de femmes que n’importe quel président-directeur général dans le monde. Le programme des Jeunes Filles, pour les adolescentes, et le programme de la Primaire, pour les enfants, qui sont tous deux dirigés uniquement par des femmes, suivent ce même modèle. Toutefois, dans le programme de la Primaire, les hommes peuvent servir en tant qu’instructeurs et comme dirigeants des Louveteaux, mais ils ne peuvent pas servir dans la présidence de cette organisation. Tous les hommes servent sous la direction des femmes dirigeantes.
La Société de Secours supervise la majorité de l’action humanitaire dans la congrégation, qui est naturellement une part essentiel de toute organisation religieuse. La présidente de La Société de Secours travaille avec l’évêque pour fournir les éléments dont les familles ont temporairement besoin au niveau alimentaire ou avec d’autres besoins temporels. Elle veille à ce que chaque femme ait des soeurs visiteuses — deux femmes qui visitent, établissent une véritable amitié et signalent ou prennent soins des besoins spéciaux que la femme pourrait avoir. Ce programme a reçu des prix d’organisations pour les personnes âgées, car il aide à donner de la compagnie et des soins aux dames âgées qui vivent seules.
Ce programme offre aussi une éducation à la fois temporelle et spirituelle. Dans le passé, la Société de Secours dirigeait des écoles de médecine, des hôpitaux et des agences de services sociaux. Aujourd’hui, cette organisation gère des programmes à un niveau plus local pour répondre aux besoins uniques d’une église universelle. Elle offrent des cours et des clubs dans tous les domaines d’intérêts pour les femmes d’une congrégation — la généalogie, les travaux à la maison, les langues et la littérature par exemple, chaque congrégation fait son propre choix, généralement sur la base de suggestions faites par les membres de la congrégation.
A chaque niveau, les femmes siègent aux conseils qui dirigent la congrégation. Linda K. Burton a parlé de son travail au niveau international de l’Église :
« Je pense en particulier à un comité dont nous faisions partie tous les deux, lorsque nous avons parlé de l’âge des missionnaires—du changement de l’âge des missionnaires pour les membres de l’Église, et cela a été une expérience merveilleuse. A un moment donné lors de la réunion du comité, Elder Nelson s’est arrêté et a dit : ‘Nous voulons écouter les sœurs et personnes d’autres,’ et ensuite, un par un, il nous a demandé notre avis : « Que pensez-vous de cela Sœur Dalton ? », Que pensez-vous de cela Sœur Wixom ? Sœur Burton, quel est votre sentiment ? Dites-nous votre opinion sincère et si vous avez des préoccupations, nous voulons le connaître. » Et nous avons été très franches. » (Voir la TRANSCRIPTION: Top Mormon Women Leaders Provide Their Insights into Church Leadership.)
Les femmes mormones et la prêtrise
Les trois femmes mentionnées ci-dessus, qui ont toutes occupées les plus hautes fonctions dans l’Église pour les femmes, ont parlé de la prêtrise :
« Il y a une distinction entre l’autorité de la prêtrise et le pouvoir de la prêtrise. Et je pense que parfois les gens ne comprennent pas cela. Ca peut l’être — l’autorité peut être conféré à un homme, mais le pouvoir ne peut être exercé que dans la pureté », Elaine S. Dalton. Sœur Burton a ajouté que les hommes reçoivent le pouvoir de la prêtrise de la même manière que les femmes. Elle a relevé que la prêtrise n’est pas l’homme. Les hommes peuvent l’utiliser seulement pour bénir les autres. Ils ne peuvent pas l’utiliser pour se bénir eux-mêmes. Si un homme a besoin qu’une ordonnance de la prêtrise soit effectuée pour lui, il doit aussi chercher un ou deux détenteurs de la prêtrise pour le faire. Il ne peut pas se donner une bénédiction lui-même, se baptiser, ou effectuer n’importe quelles autres ordonnances pour lesquelles la prêtrise officie.
La prêtrise est un moyen pour servir Dieu, et à travers elle, les détenteurs de la prêtrise peuvent servirent les autres. L’Église offre une multitude de façons à chaque personne, et même à chaque enfant, pour servir Dieu, et un devoir particulier n’est pas plus important qu’un autre. Ce qui importe est que l’œuvre dans le royaume soit fait — et non pas qui le fait. Chaque contribution d’un membre est considérée comme tout aussi valable et précieuse aux yeux de Dieu.
Avec les efforts de la Société de Secours, nous édifions le Royaume et nous fortifions les foyers de Sion. Aucune autre organisation de l’Église ne peut rendre le même service que la Société de Secours. (Silvia H. Allred, ancienne première conseillère dans la présidence générale de la Société de Secours, « Chaque Femme a Besoin de la Société de Secours, » Conférence Générale de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, octobre 2009).
Bonjour, Super article merci